renako's writing.

Princess.

Tu te considère comme une personne laide, horrible. Tu te scarifies parce que tu vas mal. Tu pleures sans arrêt. Tu t’es mise à fumer pour te détendre et arrêter la scarification. Mais, tu as continué. Tes soucis familiaux, mentaux et physiques te hantent. Tu n’en parle qu’à quelques personnes, tu veux qu’elles t’aident, rien qu’un peu, mais elles ne savent pas quoi faire. Tu es en soirée, tu as fait un strip poker et pourtant, tu fumes en sous vêtements, ta veste sur les épaules parce qu’il fait froid à une heure du matin, et tu penses. D’un coup, tu regardes le ciel et tu termines ta cigarette. Tu la lance et tu la regardes tomber sur le sol pitoyablement. D’un coup, tu te met à y penser. Et si tu sautais ? Après tout, ils t’oublient facilement, tes amis n’ont même pas remarqué que tu étais sur le balcon, toute seule. Tu continues de regarder dans le vide. Oui, tu veux sauter, mais une force t’en empêches. Pourquoi quelque chose t’empêcherais de te suicider ? Tu penses que tu es inutile, après tout. Tu termines par retourner à l’intérieur pour finir cette partie de strip poker. Le lendemain, tu rentres chez toi, il est minuit, tu es seule dans ta chambre. Tu te met à pleurer, à déprimer. Tu vas jouer à League of Legend. Tu termines ta partie vers une heure du matin et tu vois deux de tes amis qui t’ont parlé pour te rassurer. Tu dis à l’un d’entre eux que tu as pensé au suicide, cette nuit. Il te dit de ne plus jamais y penser. Oui, tu n’y penseras pas pendant un moment, c’est une promesse, après tout. Et ce soir-ci, tu voulais changer un peu ton profil sur Twitter, tu demandes donc à tes amis et ils te disent que « Princess », c’est parfait. L’un de tes amis te dit même que tu es la princesse de Twitter. Tu pleures encore une fois, mais de joie, parce que tu comptes pour des personnes et tu vas te coucher, fatiguée de ta journée.

「Tu resteras la princesse de tes amis, quoique tu fasses et ça, ça te fait énormément plaisir.」

Lavender Town Syndrome.

Tu es là, dans ta chambre, plongée dans le noir. Tu te couvres les oreilles de tes mains, ses yeux azurés sont clos. Tu es à genoux, comme si tu priais. On te l’a dit avant que tu n’y joue « fais attention s’il te plait ! », mais tu as ignoré cet avertissement. Après tout, jouer à un jeu vidéo n’est pas un pêcher, non ? Tu regrettes d’y avoir joué. Ta tête te fait mal. Tu as l’impression d’être devenu paranoïaque. On t’observe, tu en es sûr. Ils sont là, entrain de se moquer de toi. Ta console cassée en deux est à l’autre bout de ta chambre. Des larmes coulent sans ton autorisation. Tu as peur. Et c’est dans cette peur que tu t’endors.

Le lendemain, tu vas en cours, comme un enfant normal. Tes rares amis te montrent leur jeu, ce jeu que tu haïs tant, désormais. Ta respiration se coupe, cette musique insupportable revient te hanter, elle tourne en boucle à l’intérieur de ta tête. Des tremblements te viennent d’un seul coup. Non, tu n’en peux plus. Tu as l’impression de devenir fou. Lentement, tes yeux se vident de leur vie, comme si tu étais mort après que tes amis soient partis dans leurs classes respectives. Et toi, tu restes là. Tu ne bouges plus. Immobile au centre de la cour. Tu le sais, ils sont derrière toi. Tu ne veux pas. Tu as peur. Tu veux fuir, mais tes jambes ne répondent pas à ton appel. La seule chose que tu puisses faire est de laisser ta voix murmurer quelques mots.

« Je veux mourir. »

Cette musique stridente est encore présente dans ta tête, elle te bouffe de l’intérieur. Un haut les cœurs survient d’un seul coup. Tu as envie de vomir. Ta tête se tourne et tu les vois. Tu ne veux pas, ils vont t’attraper si tu ne t’enfuis pas. Pourtant, tu as cette impression qu’ils te rattraperont encore et encore. Ton cœur bat à toute vitesse. Et c’est le noir complet. Tu ne réponds plus. Ton corps s’étend sur le sol.

Tes yeux s’ouvrent lentement, tu vois de la lumière. « Serais-je mort ? » est la première chose à laquelle tu as pensé. Mais la présence de cette femme – qui n’est d’autre que l’infirmière de ton école – te rassure ; tu n’es pas encore mort. Cependant, tu les vois encore. Ta bouche s’ouvre après la question principale de la femme.

« Je ne peux plus dormir maintenant. Je suis si paranoïaque, je veux pleurer. »

Tu entends des cris, des sueurs froides coulent le long de ton échine. Tu te recule autant que tu le peux sur le lit, l’infirmière ne comprend pas pourquoi tu as fait cela. Les cris retentissent encore. Cette fois-ci, ta voix s’élève machinalement.

« Spectres, éloignez-vous de moi ! »

Tu as hurlé. La femme qui s’occupe de toi te regarde d’un air inquiet. Elle doit te prendre pour un fou, soit. Tu vois ces choses qu’elle ne voit pas. Tu te repli sur toi-même. Tes mains reviennent boucher tes oreilles, tu souffres. La musique est de retour. Tu ne peux plus le supporter. Tu veux tant hurler ta douleur. Mais tu n’es devenu qu’un robot qui sort des phrases machinalement.

« Le pitch est si élevé, ça me fait mal. Que quelqu’un m’aide, je suis entrain de mourir, s’il vous plait ! »

La femme, surprise de cette dernière phrase, a compris de quoi tu veux parler. Avec une rapidité impressionnante, elle revient avec son casque et son lecteur. Tu as un mouvement de recul, elle veut te tuer, te faire écouter encore cette musique, tout le monde est contre toi. Cependant, ce n’est pas ce son que tu entends. Non, c’est un autre genre de musique, qui te détend. Lentement, un sourire s’installe sur tes lèvres. Les spectres et le pitch ont disparu. Tu as été sauvé par cette femme. La seule chose que tu puisses dire avant de t’endormir sous la douce musique donnée, n’est d’autre que « merci ». Tu effaceras les spectres et le pitch de ta mémoire, mais tu sais qu’un jour cela va revenir. Après tout, tu es atteint par le syndrome de Lavender Town, Ariake, ne l’oublies pas.