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 You drive me crazy || Writing session

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MessageSujet: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyMer 4 Juin - 2:06

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"L'humour est la politesse du désespoir."
Dans ma vie, il y a beaucoup de choses: l'écriture en fait partie.


 

 

 
Quand on n'arrive pas à dormir, on a des idées pas nettes; voici l'une des miennes. Je vais exposer ici quelques textes de mon cru, juste comme ça. Vous serez libres de commenter, bien sur, mais attention, je ne prend que les critiques constructives. Les "j'aime pas" ou "c'est nul", merci, mais non merci. Ça me toucherait, pire, me blesserait et ne serait pas utile outre-mesure.

Sachez que mes textes ne peuvent plaire à tout le monde et je le conçois parfaitement. Vous ne trouverez que rarement des happy ends par chez moi. J'essaie de dépeindre le monde comme je le vois, comme je le sens. Chaque texte est une partie de moi. Une musique, un souvenir, une émotion, un rire, tout est bon pour écrire, je pense. Si vous n'êtes pas amateurs d'écrits ou récits peu porteurs de paillettes et d’harmonie, je ne saurais que trop vous suggérer de quitter ce topic.

Autrement, je ne me considère pas - et sans doute ne me considérerais-je jamais - comme une "grande écrivain", ni même une écrivain tout court. J'adorerai, mais je sais que je n'ai pas les capacités pour parvenir à ce stade -on lâche les parpins, s'il vous plait. J'écris avant tout pour moi, souvent pour évacuer, parfois pour faire sourire. Les raisons sont multiples, je vous laisse vous faire un avis par vous même de ce qui va suivre.

(Je ne ferais une présentation travaillée que pour le premier post de ce topic

• Misery
• Rose
•"Surtout, ne te retournes pas."
• Pour un "Au revoir"
• I Pray
d'autres viendront prochainement.


 
code © mei sur apple-spring
 



Dernière édition par Kasamatsu Yukio le Mer 4 Juin - 2:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyMer 4 Juin - 2:14


Titre ; Misery
Pourquoi ; Souvenir du titre d'une chanson de Sonata Artica.
Thème ; Violence, isolement, perdition.
Raison de l'écrit ; Autant le dire d'office. Plus jeune, je me faisais cogner dessus. Tout le temps. Ma tête ne revenait pas à tout le monde et à cause de mes lunettes, mon appareil dentaire et mes cheveux longs, j'ai longtemps été la tête de turc idéale, si je puis dire. Depuis, j'ai passé le cap mais je suis tombé sur cette chanson d'Hatsune Miku qui m'y a fait repenser. J'ai donc brodé un peu de moi-même avec quelques fils de fiction. Cet écrit est né ainsi, je ne donnerais point d'indices supplémentaires.
Autre ; J'espère que vous apprécierez malgré la teneur triste et quelque peu violente (je vous rassure, je n'ai jamais attaqué personne.)


Je n’ai jamais compris pourquoi l’on ne m’aimait pas. Je veux dire, je n’avais rien d’extraordinaire, je ne sortais pas des rangs. Je n’étais qu’une fillette normale, souhaitant une vie normale. Mais, qu’est-ce que la normalité, dans ce monde déstructuré ?

Ça a commencé aux alentours de mes six ans. Mes souvenirs ne remontent, de toute façon, pas plus loin. Ils s’y refusent. Qui sait, peut-être que je cache en moi une chose horrible dont il vaut mieux conserver aucun souvenir. C’est possible. On appelle ça là résilience, je crois. Lorsque notre esprit occulte volontairement certaines parcelles de notre vie pour tâcher de rendre notre existence meilleure. Ou du moins essayer. Mais passons, c’est un sujet sans fin, aborder de la sorte.

Enfant, j’étais déjà seule. De constitution fragile, je regardais simplement les autres, assise sur un banc, en train de jouer au ballon ou aux billes. Moi aussi je voulais faire ça. Moi aussi je voulais rire. Moi aussi je voulais…

Et puis un jour, la balle en cuir usé est venue s’échouer à mes pieds. Croyant, toute heureuse, à un coup du destin en ma faveur – pour une fois-, j’ai sauté de la pièce de bois et me suis emparé de ce qui semblait être le plus précieux des trésors à mes yeux de fillette, en cet instant biaisé. C’était sans compter le manque d’envie de mes camarades de m’intégrer à leurs jeux. Je leur ai tendu la balle, pourtant. Mais je n’ai pu les retenir. Ils sont partis, avec un air de dégout sur le visage. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que quelque chose s’est fissuré à l’intérieur de moi, ce jour-là.

A la sortie des classes, ce soir-là, ma mère a accouru vers moi, en voyant ma mine sombre. J’ai souris. Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète. Et je lui ai menti, en plus de ça. Lorsqu’elle m’interrogea sur le pourquoi de mon air perdu, je lui ai dit « Ce n’est rien maman, j’ai juste perdu ma poupée ! ». C’était faux. Ma poupée, elle, était bien rangée dans mon sac, à sa place habituelle. C’était certainement la chose qui me quittait le moins ; étant toujours avec moi. J’ai tourné la tête vers le banc ou j’étais assise plus avant. Le ballon était toujours là-bas. Ils n’étaient pas revenus le chercher. Sans doute ne voulaient-ils pas avoir parmi leur arsenal un objet que j’avais touché ? Je pensais avoir trouvé la réponse. Et elle ne me faisait pas plaisir. C’était douloureux.

Oh maman, ne pleure pas pour moi, non.

Mon infortune n’a fait que s’accroître avec le temps. Je devenais de plus en plus isolée et mon entourage fondait à vue d’œil. Je n’ai jamais su pourquoi. Mon entrée au collège reste un vif et mauvais souvenir, malgré tout. Les gens ne m’y aimait pas. Je n’avais rien fait, pourtant. Mais ça semblait être uniquement le fruit d’une envie, typiquement adolescente, de vouloir faire du mal à son prochain. Je ne comprenais pas le sens de ce désir-là. Alors je subissais, en silence, comme d’habitude. Les griefs et les mauvaises blagues firent rapidement parties de mon quotidien.


Et puis un jour, les galéjades verbales ne leur ont plus suffit. Alors que je prenais le chemin du retour, un groupe de quatre individus me stoppa. Je tentais d’abord de les contourner, en évitant leurs regards, que je devinais remplis de mauvaises choses en tout genre. Échec. Ils m’attrapèrent d’abord par l’anse de mon sac à dos pour me faire tomber au sol. Je n’ai rien pu faire. Il y a eu des coups de pieds, des ciseaux et des poings venant s’écraser sur mes côtes encore fragiles. Après une heure, qui me sembla davantage tenir de l’éternité, ils en eurent assez et me laissèrent là, les lunettes cassées – sur lesquelles l’un d’eux s’était amusé à sauter pieds-joints – et le sac éventré. Je ne ressemblais plus à rien, j’en prenais conscience en contemplant mon reflet fatigué sur cette portière de voiture. Encore une fois, j’eus presque l’impression d’entendre une fêlure se former, à l’intérieur. Ça faisait mal, mais différemment de leurs coups physiques.

Je me suis relevée, les genoux et les bras bien écorchés. Après avoir repris possession de mes affaires, je suis rentré chez moi. Ma mère était là, rentrée plus tôt du travail, exceptionnellement. Mince, j’aurai voulu me soigner avant qu’elle ne quitte le travail. Paniquée, elle prit mon visage égratigné entre ses mains si chaudes. J’ai menti, encore. Lorsqu’elle me demanda des explications, j’ai simplement souris en prétextant « Ce n’est rien, je suis simplement tombée dans les escaliers. ». C’est ça, comme si des marches pouvaient couper des cheveux.

Oh maman, ne pleure pas pour moi, non.

Me voici rendue amorphe, des années plus tard. Ah, je ne comprends pas. Je ne me sens ni bien ni mal. Pourtant, j’ai l’intime conviction d’avoir agi comme j’aurai dû le faire depuis bien longtemps. Je suis contente, même si le froid grignote mes muscles, petit à petit. Mon souffle est lent, posé. Qui aurait pu prédire ce qui vient de se passer ? En dépit de ce que l’on pourrait penser, je ne regrette rien. Non, rien. Mes doigts sont poisseux et mes vêtements sont tout tâchés. Ça ne va pas faire plaisir à maman. Ce genre de bavures ne s’efface pas facilement, même avec de l’eau de javel. Mais je n’en ai cure. Je me sens reposée.

Il y a beaucoup de lumière, d’un coup. Ou est-ce que je suis, déjà ? Ah oui, dans un parking souterrain, en centre-ville. Pourquoi j’y suis allée ? Ah oui, je savais qu’ils se regroupaient tous ici, de temps en temps, pour trafiquer des drogue douces. J’ai un sourire sur les lèvres, j’ai envie de dormir. Je vois des crépitements rouges, puis bleus, rouges, puis bleus. Mais il y a toujours cet éclat, braqué sur moi. Ola, il y a beaucoup de gens, maintenant. Comment ça se fait ? Je ne saisis pas ce qu’ils veulent me dire, mes oreilles ne fonctionnent pas très bien. Je crois que je me suis reçu un coup à la tête, tout de même.

Tiens, l’un d’entre eux se tient, tout tremblant, à côté d’un inconnu qui essaie de me parler tout en pointant quelque chose dans ma direction. Qu’est-ce donc ? Je ne discerne pas bien.

Je reconnais cependant le fugitif. Il était celui qui réduisit ma première paire de lunette en morceaux. Comment ai-je pu l’oublier ? Il a surement du s’enfuir en profitant d’un petit moment d’inattention, chanceux qu’il est. Ce n’est pas grave, j’ai fait la plus grande partie du travail, je suis satisfaite. Et puis je la vois. Au milieu de la foule, des gens, habillés comme des policiers, la retiennent par les bras.

Oh maman, ne pleure pas pour moi, non.

Je souris encore plus. Je sens que mon visage est rendu laid par les jeux de couleurs diverses présentes ici, dans cet espace réduit. Mes phalanges lâchent ce qu’elles tenaient fermement jusque-là. Ça résonne sur le sol. Maman. Maman. Maman. Pourquoi ces larmes, maman ? Pourquoi tu pleures, maman ? Ne t’en fais pas, maman. J’arrive.


Celui qui me parlait jusque-là fait quelque chose. Ah, je ne m’y attendais pas, à ça. J’ai l’impression de chuter. Oh, mais, en fait, je chute. Pardon maman, je crois que je vais être un peu en retard. Excuse-moi. Je ne voulais pas te mentir, tu sais ? Je ne voulais pas que tu t’inquiètes pour moi, c’est tout. J’espère que tu me pardonneras un jour pour mes bêtises. Je sais que j’ai mal agis.

J’ai encore plus froid, maintenant. Mais ce n’est pas grave, car au fond, je n’ai plus mal. Je ne ressens plus cette douleur que je portais depuis plus de douze ans. Ça fait du bien. Je ferme les yeux, j’ai besoin de dormir.

Ah, si j’avais su, je les aurais tués bien plus tôt.



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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyMer 4 Juin - 2:22


Titre ; Rose
Pourquoi ; J'ai demandé un jour un mot pour débuter un One-Shot à une amie, elle m'a donné "Rose."
Thème ; Amour, sentiment, revanche.
Raison de l'écrit ; Il ne fait pas dans le bisounours mais je n'avais pas de raison particulière. J'ai écouté une chanson, c'est venu tout seul.
Autre ; Je crois pouvoir dire que c'est l'un de mes plus "beaux" textes. A vous de juger.

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Rose. Comme ce qui animait son cœur autrefois.

   « Tu es laide. Je ne veux plus de toi. »

Il l’avait ainsi quitté, sans violence physique. Les mots avaient été sa seule arme contre la demoiselle qui n’avait sans doute pas encore réalisé totalement, même après son départ, que leur histoire prenait fin. Deux ans de bel amour pour en arriver là, qui l’aurait cru ?

Mais lui, ne voyait pas ou était le mal. Voici quelques mois déjà qu’il avait ouverts les yeux sur sa condition. Il était beau, magnifique. Il méritait des amantes à sa mesure. Son ex-petite amie n’était peut-être pas si vilaine, il avait certes été peut-être un peu cru dans ses propos, mais elle n’avait pour elle qu’un certain charme. Rien de plus. Ça ne transcendait pas. Ça ne transcendait plus. Ça ne lui convenait plus. Oh bien sûr, il l’avait aimé. Mais ouvrir les yeux sur sa splendeur avait gommé ces impies sentiments, qui n’avaient pas à gâché la voie dans laquelle il s’était maintenant engagé.

Désormais, il portait à merveille son nom. Lust.

Chaque nuit, il se couchait près d’une fille différente, les embrasant de sa propre luxure, divin élixir des lèvres maîtresses. Il les brisait promptement par la suite, lorsqu’elle s’attachait trop. Cette année-ci fut la meilleure de sa courte existence. Du moins, c’est l’impression qu’il eut. Le voici devenu un amant dont on ne pouvait pas ignorer l’existence. Ses exploits faisaient le tour de sa ville, son terrain de jeu, de chasse, de plaisir. Même au-delà, on savait de qui il était question lorsque l’on évoquait son propos. Son tableau de conquêtes semblait dépasser l’entendement. La plupart n’osait même plus lutter contre lui, le laissant prendre sa place de Roi sur cet enfer de la chair. Et il riait de cette situation tragicomique dont il était l’incarnation presque divine. Son égocentrisme ne fit que s’installer un peu plus au creux de ses entrailles.

Il était l’invité à avoir en soirée, pour pouvoir prétendre avoir organisé une fête réussie. Alors, il était de tous les cocktails, de toutes les réunions de toutes sortes, de tous les rassemblements du vice. Un verre de vin souvent en main, il voguait comme un navire, entre les foules compactes qui ne cessait de l’admirer sans jamais pouvoir l’effleurer.

C’est à l’une de ses mondanités répétitives qu’il l’a vit pour la première fois.

Elle semblait être une poupée ayant soudainement prit vie. Une peau claire, scintillant presque sous les éclats de la nouvelle lune, des cheveux blancs et coupés jusqu’à l’arête de la nuque, dont on devinait qu’ils avaient très probablement subit de nombreux caprices artificiels pour en arriver là. C’était ce que ses yeux envieux avaient distingués chez elle pour la première fois, de dos. Intrigué, il s’était approché. Et il avait vu son visage. Il s’était délecté de la détailler davantage.

Ses lèvres fines étaient peintes d’une pellicule rosée, faisant naître ainsi un point de couleur sur ce faciès glacé mais pas moins angélique. Oui, l’on aurait juré avoir un ange devant soi. Ses yeux paraissaient avoir emprunté la teinte du métal des sabres antiques tant ils possédaient une couleur unique. Le prédateur ne sut affronter bien longtemps ces agapes-ci ; son regard entama une descente, pour observer davantage le reste de cette alléchante unité. Sa robe de dentelle blanche, en bustier, n’arrangeait rien à sa nitescence. Ses courbes se devinaient par-delà le vêtement, qui descendait jusqu’à mi-cuisses. Lust avait plus que jamais envie de la faire sienne, comme toutes les autres, avant de repartir à la recherches des vertus féminines. Du moins, c’est ce qu’il croyait jusque-là.

Il lui proposa d’aller danser sur la terrasse, dans la fraicheur de la nuit tombée. Ainsi, il espérait pouvoir sortir le grand jeu et feinter de la prendre dans ses bras pour la réchauffer. Quelle femme résisterait à ce genre d’assaut ? Aucune, c’était certain. Elle lui sourit et l’accompagne dans des mouvements gracieux. Le monde semble s’être arrêté. Tous les yeux sont braqués sur ce couple fort peu orthodoxe. Il y a de la jalousie qui transpire dans l’air ; c’est palpable. La jeune femme ne semble pourtant pas être perturbée. Ses chaussures pâles s’accordent bien à l’aisance de ses pas enchainés. Il n’y a pas un son désagréable qui ose se détacher de sa prestation. Sa mystérieuse aura mystique s’accroit encore. Serait-un fantôme?

L’homme croise ses doigts aux siens. II aperçoit alors sur la main de sa proie de l’instant une autre pointe de couleur. Il sursaute.

Rose. Comme l’avaient été ses ongles à ce moment-là.

C’est comme un mauvais souvenir lui remontait l’échine. Mais il ne parvient pas à le définir avec exactitude. Il décide de ne pas y prêter attention. Ce n’est sans doute rien. La soirée se poursuit et entame sa terminaison. Enfin. Il va enfin pouvoir la serrer contre lui et profiter de la douceur de cette peau dont il est déjà complétement fou. Il se penche pour l’embrasser, serrant sa taille de guêpe. Il y a un rire derrière lui. Léger, furtif. Il rouvre les yeux. Ses bras sont vides. Son dos se redresse. Il se retourne. Elle est là, devant lui, une main gracile masquant ses lèvres, quelques peu tordus en une adorable moue gentiment moqueuse. Comment ? Comment avait-elle fait pour se délivrer de son emprise sans qu’il ne sente rien ? Mystère.

Elle est mystère. Elle est femme. Elle est enivrante.

Les invités partent à mesure que le soleil se lève, auréolant l’irrévérente d’une aura encore plus pure qu’auparavant.

   « Revoyons-nous. » dit-elle, doucement.

C’est la première fois qu’il entend le son de sa voix. Il est sous le charme. Il accepte et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, voici que la rose blanche s’était éclipsée. D’où venait-elle ? Qui était-elle ? Il l’ignorait. Sacrilège ! Il réalise bien après être rentré chez lui qu’il ne connait même pas son nom. Il regrette de ne pas lui avoir demandé. Il souhaite la revoir.

Les semaines passent sans que ses yeux ne se posent de nouveau sur elle. Chaque soirée, ou il vient dans l’espoir de l’apercevoir, semble si fade sans sa présence. Personne ne sait le renseigner sur les origines de cette délicieuse créature. Il se sent mal. Il a froid, si froid. Et cette sensation sur sa colonne qui ne disparait pas l’agace également.

Et alors qu’il avait presque perdu espoir, la voici de retour, dans sa symbolique robe blanche. Il sourit. Il se sent bien. Il se sent mal, encore. Lust aimerait comprendre. Pourquoi n’arrive-t-il pas à la briser, comme toutes les précédentes ? Pourquoi est-ce qu’il se l’interdit même ? Ça n’a aucun sens !

Elle lui jette un regard évocateur en disparaissant dans le couloir menant aux grands jardins de cette propriété privée. Il lui emboîte le pas, heureux comme il ne l’avait jamais été. Et il la retrouve encore une fois sous la lune froide, ses rayons la baignant comme une statue vivante, une œuvre d’art. Car c’est ce qu’elle est, assurément. Il en est convaincu. Et son envie de la prendre dans un lit se fait d’autant plus forte maintenant. Pourtant, il ne parvient pas à la toucher. Elle esquive comme par magie, à chaque fois.

Il n’y a qu’en toute fin de soirée, après qu’ils aient discuté pendant de longues heures, qu’elle vient se blottir à moitié contre lui. L’une de ses mains se pose sur son torse développé, à l’emplacement exact ou son cœur bat furieusement. Il aurait presque sursauté, encore. Cette fille d’Eve est étonnante. Leurs yeux se croisent, encore. Il fait si froid, mais il aime ça. Ses joues se colorent de rouge. Elle a un effet fantastique sur lui, c’en est impressionnant. Les premières lueurs du jour nouveau se déclinent à l’horizon alors qu’il la scrute avec attention. Ses agapes s’attardent sur ses lèvres, tentatrices.

Et l’espace d’un instant, tout son corps parait incapable du moindre mouvement. Ce visage, il l’a déjà vu quelque part, non ?

Non. Impossible. Il doit se faire des idées. Une telle beauté, il s’en serait souvenu. Les éclats de l’aurore ont certainement du se jouer de lui. Il veut l’embrasser, mais elle se dérobe, encore. Ses longues jambes s’articulent et elle se lève, s’éloignant un peu, s’apprêtant à contourner la fontaine.

   « Revoyons-nous. » fait-elle, lascivement.

Cette fois-ci, il a le temps de réagir, au moins un peu. Il se relève avec une vive envie lui tiraillant l’âme. Il lui demande son nom. Elle le regarde, presque interloquée, sinon choquée. Puis, son expression se radoucie. Elle parle.

   « Cyanure. »

Cyanure ? Quel prénom fort peu commun. Mais ça ne fait que rajouter du mysticisme a cette incarnation d’une beauté d’un autre monde. Perdu dans ses pensées pendant une simple seconde, Lust ne se rend pas compte immédiatement qu’elle est partie à son tour. Son absence est déjà pesante. Il va attendre, encore, pour la revoir. Son parfum délicat lui manque atrocement, déjà.

Les mois passent. Ils se revoient à plusieurs reprises. Mais à chaque fois il ne se passe rien. Pas même un baiser. Lust ne parvient pas à gouter à ces lèvres qui semblent l’appeler avec toute la force de la passion, pourtant. C’est étrange. Alors, il s’enferme dans un monde ou seul lui est maître ; ou il fantasme d’entendre sa voix réagir à ses avances ; ou il se persuade toutes les nuits qu’il la rendra folle de lui une fois que leurs corps se seront unis. Il n’a plus que ça pour patienter avant de la revoir. Parfois il frisonne. Surtout lorsqu’il visualise ses lèvres. Elles sont toujours roses.

Roses. Comme l’avaient été les siennes.

Et c’est le même scénario à chaque fois. Son échine tremble sous un souvenir flou. Il s’énerve, boit un verre d’alcool fort et retourne se torturer dans ses draps après une douche chaude.

Ce petit jeu, du chat et de la soirée, dure pendant plus de six mois. Il n’a plus touché à une femme depuis la seconde fois qu’il l’avait revu, dans ce jardin aux allures baroques. Même lui n’en revient pas. Il ressort à chaque fois frustré de ces rencontres. Il voudrait pouvoir s’enivrer de ses sublimes particularités. Il est tombé dans ce délicat piège de l’amour. Il l’aime à en crever mais ne le réalise pas encore.

Alors, la force de ce sentiment étant plus forte que tout, il finit par surmonter ce barrage imaginaire qu’il ressent et lui avoue tout. Ils étaient seuls dans un immense salon de sa propre demeure, à ce moment-là. Elle le pousse délicatement vers un fauteuil, se met à califourchon au-dessus de lui. Il rougit. Il aime à s’imaginer la suite, par avance. Elle lui pose une question. D’où vient son prénom, d’après lui ? Il l’ignore, disant qu’il n’est pas en mesure de le dire puisqu’il n’est pas son père. Certes. Elle sourit. Son expression est figée, froide. Il y a quelque chose qui vient de changer. Elle pose ses deux mains sur ses épaules et s’avance un peu plus vers lui, mariant sa poitrine menue contre son torse puissant. Et enfin, ses lèvres se délient.

   « Cyanure ; comme le poison que j’ai ingéré lorsque tu m’as quitté. »

Il a encore plus froid, maintenant. Qu’est-ce que ça veut dire ? De quoi parle-t-elle ? Il a peur. Son corps ne lui obéit plus. Cette beauté lui inspire maintenant une crainte qu’il n’avait auparavant jamais ressentie. Elle enroule ses bras davantage autour de son cou, le lui embrasse. Puis, un murmure se fait entendre.

   « Tu es laid. Je ne veux plus de toi. »

L’instant suivant arrive si vite qu’il n’eut pas le temps de réagir. Tout devient noir. Il ne sait plus où il est. Il cri. Il a peut. Elle se détache de lui avec un sourire fou sur les lèvres. Il ne le voit pas. Peut-importe. Elle est satisfaite. Elle s’appelait Rose. Elle s’est suicidée lorsqu’il la laissa tomber alors qu’elle se serait damnée pour lui. Bien que mettre fin à sa propre vie de façon intentionnelle fut de tout temps considéré comme un crime suprême ; au vue des arcanes invoquées, on lui proposa de pouvoir se venger, en échange d’une servitude à toute épreuve envers le Seigneur tout puisant. Car même Dieu a besoin de chiens.


Elle avait accepté, guidée par les effluves de la vengeance. Ses beaux cheveux châtains ornés de boucles malicieuses, avaient cédé la place à une courte chevelure blanche, rendue naturelle de par sa nature nouvelle d’ange. Ses yeux verts, pleins d’astuces, s’étaient mués en deux lacs d’acier. Et enfin son simple charme avait été révélé par la pâleur mortuaire de sa peau. La dernière qui  l’eut entièrement recouvré toute entière. Il continue d’hurler, elle rit à gorge déployée. La voici vengée. Jamais plus il ne pourra observer la beauté comme avant. Et encore, ce n’est pas le pire qu’elle lui a réservé.

Le pas de ses chaussures à hauts talons s’entend, cette fois, dans ce couloir sombre. Elle parvient jusqu’au balcon, déploie ses ailes immaculées et s’envole loin d’ici, vers son nouveau royaume, sa nouvelle vie. Son passage amène quelques pétales roses dans son sillage.

Roses.
Comme ceux des fleurs déposées en immenses gerbes sur sa tombe, le jour où on l’inhuma.
Le jour où il ne vint jamais.
Le jour dont il ne fut même pas mit au courant.
Le jour qu’il avait rayé volontairement de sa mémoire.
Le jour de son vingtième anniversaire.

Elle disparait, cette fleur devenue poison. Elle disparait à tout jamais.

Quant à Lust ? Il continua d’hurler à s’en déchirer les cordes vocales, seul dans son grand manoir. Être privé de la vue était déjà un châtiment lourd en soit, pour cet amateur du splendide, mais le pire ne résidait pas là. Il se sentait si laid, comme si son visage, son corps et son âme n’était plus qu’un sombre plumage de cygne bâté. Il discernait crevasses et stigmates de toutes sortes en passant ses doigts sur son faciès. Pourtant il n’y avait rien. C’était une tactile et divine illusion. Il restera ainsi jusqu’à son dernier soupir, bien des années plus tard. Brisé, il n’osa jamais plus jurer par la beauté.

Cyanure en fut à jamais ravie.

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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyMer 4 Juin - 2:30


Titre ; "Surtout, ne te retournes pas."
Pourquoi ; Vous comprendrez si vous lisez le texte.
Thème ; Guerre, fratrie, tristesse.
Raison de l'écrit ; Il est l'un de mes préféré. La seconde Guerre Mondiale est l'une de mes époques phares. J'aime étudier à ce sujet. Forcément, un jour je suis tombée sur une chanson douce, mélancolique. L'idée de ce One-Shot est venue de là.
Autre ; Je m'en remet à vous.

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Lou, Li-Lou, Li-Lou, li…

Cette mélodie lui battait les oreilles avec la même précision qu’il y a dix ans. Nous sommes en 1952, au mois d’Avril. D’ici quelques jours, c’aurait été « son » anniversaire. Ensemble, alors, trente et une bougies auraient été soufflées dans la joie et la bonne humeur procurée par des proches.

Tout est encore clair dans ses souvenirs. En laissant ses agapes olivines parcourir l’immensité de la mer, derrière laquelle je cache encore sa patrie, elle laisse les rares parcelles de courage qui lui permettent de se replonger dans les mémoires de « ce » jour et se donne corps et âme à ses sensations qu’elle recouvre peu à peu ; jusqu’au bout de ses doigts.

D’aussi loin que remontent ses souvenirs, elle avait toujours été là pour lui prodiguer soins, amours et affections. Non pas que leurs parents ne lui en fournissaient point, mais avec une deuxième sœur ayant quitté la maison trop tôt en amassant les sottises, il existe un manque que l’on n’arrive pas toujours à combler. Fort heureusement, les seize ans qui la séparaient de « l’autre » lui laissèrent tout loisir de grandir dans les bras de sa véritable moitié. A ses yeux elle n’en a jamais eu et n’en aura jamais eu qu’une seule.

Elle s’appelait Juliette.

Née quelques années après la Première guerre qui déchira la monde, elle avait connu bien des misères et pourtant, son visage si lumineux aurait fait mentir n’importe qui sur l’état de son âme, noircie par la tristesse et la solitude. Si la gentillesse demeurait être l’une de ses qualités phares, sa maladresse et son incompétence flagrante l’empêchait de se lier correctement à autrui. Mais elle se taisait toujours, quand bien même la douleur lui lancinait le cœur.

Ses premiers pas, ce fut devant Juliette. Ses premiers mots, de même. C’est sa sœur ainée qui fit la plus grande partie de son éducation. Elle était l’étoile qui séchait ses larmes qui n’avaient plus de secrets pour elle, déjà. Et il en fut de même tout du long de leur exil. Oh oui, maintenant qu’elle se remettait dans le contexte exact, un frisson d’effroi lui remontait l’échine.

Elle venait de fêter ses treize ans lorsque des soldats allemands pénètrent entres les murs de la modeste demeure ou elle résidait avec ses géniteurs et sa sœur. Le couple avait été emmené mais les filles laissées pour compte. Même si rien ne leur avait été dit, elles avaient sût, en voyant le symbole maudit, qu’elles ne reverraient plus ni leur père, ni leur mère, à partir de cet instant crucial. En avance, les flocons tombaient en fins filets depuis le ciel grisé de Paris. La joie incommensurable qui avait étreint les deux âmes le matin même s’était envolée alors qu’un ultime baiser sur leurs fronts fut déposé avec toute la douceur de la femme les ayant portés et aimés de tout son être. Elles n’étaient pas juives, mais les arrestations arbitraires allaient bon train, même un an après la capitulation de la France dans cette Guerre ne connaissant aucune morale ni aucune logique.

Le soir même, c’est dans un accablant silence qu’elles quittèrent le domicile familial, sans rien prendre ou simplement se retourner. Il fallait fuir le plus loin possible, là où elles seraient définitivement en sécurité. Un seul mot était sorti d’entre les lèvres de l’ainée alors que leurs pas se dessinaient dans la fine couche blafarde des pavés de la grande ville ; « Angleterre ».

C’est ainsi que leur exil avait commencé. Le peu d’argent qu’elles possédaient avait servi à monnayer les services d’un fermier s’en retournant chez lui, en pleine campagne, depuis les faubourgs de la capitale. « Ça fera toujours de la distance à faire en moins à pieds ! » s’était enthousiasmer Juliette. Oh oui, elle se souvenait de ce sourire, tant il l’avait choqué. Leurs parents allaient probablement se faire exécutés, mais l’ainée n’avait pas pleuré, jamais. La jeune adolescente qu’elle était à l’époque n’avait pas compris ce comportement et commençait même a consolidé un manteau de rancune pour l’image de l’autre blonde.

La voix de la plus âgée lui revient inéluctablement en tête, avec la brise marine qui lui fouette le visage doucement. Depuis le centre d’occupation allemand, elles en avaient parcouru, des kilomètres. La plupart du temps, lorsqu’elles ne marchaient pas main dans la main entre forêt et marécages, de sympathiques voyageurs les prenaient gratuitement avec eux, pour leur épargner un bagne supplémentaire pour leurs pieds chaque jours endoloris un peu plus.

Et puis, il y avait eu cette fameuse plage.

La veille, Juliette lui avait chanté une berceuse, avec la plus grande tendresse qui soit. Avec une patience infinie, elle avait sécher toutes les larmes qui souillaient le visage encore poupon de sa cadette, éclipser la peur palpable par les tremblements du petit corps chétifs tout contre le sien. Le lendemain, lorsque leurs orteils touchèrent enfin la texture souple du sable, elles n’avaient pas eu le temps de se réjouir d’apercevoir au loin un bateau britannique et des soldats qu’une bombe explosa a une trentaine de mètres d’elles deux. Effrayée, elle avait hurlée en s’accrochant aux vêtements de sa sœur. Et sa terreur n’avait fait que croître lorsqu’elle aperçut à une petite distance dans le dos de l’ainée des militaires germaniques armés jusqu’aux dents, probablement.

Et pourtant, la belle et forte Juliette ne s’était pas laissé abattre. Elle avait fermement prit son visage entre ses mains douces, bien qu’usées par les efforts fournies les semaines précédentes et s’était arrangée pour que leurs regards se confrontent, se fondent l’un dans l’autre. Ce ciel miniature avait calmé la frayeur de l’adolescente et elle avait alors écouté, sinon bu, chacun des mots soigneusement disposés en une phrase par son modèle de vie.

« Ludivine, tu vas me faire une promesse.
-Laquelle ?
-Tu vas courir jusqu’à la ligne de démarcation sans te retourner. Je suis juste derrière toi alors tu ne tournes pas la tête, d’accord ? Tu rejoins les soldats anglais, compris ?
-Compris ! »

Et elle avait laissé les doigts élancés de Juliette glisser sur la peau de son faciès avant d’entamer cette course obligatoire, contre le temps et pour la vie. Les mains sur les oreilles, elle s’était forcée a seulement porter son attention sur la ligne d’hommes aux uniformes marins qui attendaient là, pour rapatrier sur leur île les civils qui, tout comme les deux sœurs, souhaitaient s’enfuir le plus loin possible de cette infamie. De toutes les manières, l’ainée devait très certainement être en train de faire la même chose. Elle l’imitait, en prenant un peu d’avance, voilà tout. Bientôt, elles se serreraient bientôt dans les bras l’une de l’autre.

Tout paraissait si irréel. Elle sautait comme une puce en zigzaguant entre les poteaux qui enlaidissaient cette étendue de sable. Elle dû même passer au-dessus d’un corps ou deux, qu’elle s’obligeât à ne pas regarder, autant que cela lui fut possible. Mais ce n’était pas facile. Pourtant, le sourire de Juliette hantait ses pensées, lui donnant le courage d’avancée avec toujours plus de hargne, toujours plus de force. Autour, tout voletait. Les bombes et les projectiles n’atterrissaient jamais très loin et sa robe blanche avait virée au grisâtre, désormais qu’elle n’était plus qu’à une vingtaine de mètres du premier engagé.

Ses poumons et sa gorge la brulaient atrocement, mais elle était fière d’être parvenue si loin, d’avoir obéit comme il le fallait à sa grande sœur qui n’aurait su tarder à la rejoindre.

Mais voilà ; elle avait fait l’erreur bête de se retourner.

Un immense sourire tranchait ses joues rougies par l’effort récent, espérant bientôt pouvoir apercevoir son jumeau, sur une paire de lèvres bien connue, de laquelle une chansonnette s’était évadée la nuit dernière, juste avant que les lumières du jour ne pointent. Un milliers de soleils donnaient l’impression de s’être logés dans les orbes de l’enfant, durant le court instant où elle cherchait des yeux cette sœur qui se trouvait être sa dernière famille. Et pourtant.

Les gens courraient, encore et encore, se dépêchant de monter sur les bateaux – souvent d’infortune –amenés par les britanniques pour les emmener en lieu sûr, là-bas, sur les terre de la belle Angleterre. Mais Juliette n’arrivait pas.

Enfin, lorsque les premiers chars firent leurs apparitions sur la couche de sable et que le flux passant se retrouva vite épuisé, ses yeux avaient décryptés l’impensable, a cinquante mètre d’elle, sinon moins. Il y avait un corps, tout de blanc vêtu, en train de choir sur le sable. Une sorte de tâche vermeille vernissait distinctement la tête de l’unité. L’infanterie allemande mit alors à son tour pied sur l’étendue sablonneuse tandis qu’elle comprit que sa sœur, pendant leur échappée, l’avait sans aucun doute protégé d’une balle dans le crâne en se recevant le projectile.

Mais non. Elle ne pouvait pas admettre ça. Elle ne le voulait pas. Désespérément, elle voulait retourner auprès de Juliette pour l’aider à se relever et reprendre la course. Il était pourtant déjà trop tard. Une paire de bras puissants l’encerclât alors pour l’emmener en arrière tandis qu’elle hurle à gorge déployée « Grande sœur ! Relèves-toi ! Grande sœur ! Ne me laisse pas ! Ne m’abandonne pas ! Grande sœur ! »

Parce que Juliette n’avait tout simplement pas le droit. Le temps paraissait s’être figé alors que ses efforts pour se débattre étaient vains. Balancée sans aucune douceur dans ce radeau menaçant de se fissurer sous le joug de la capricieuse mer par son « sauveur », c’est impuissante que la gamine contemplât la ligne d’horizon disparaitre de plus en plus au profit du plat de l’immensité salée. Les perles de ses yeux maintenant éteins coulaient de nouveau à flots déchainés.

Mais il n’y avait plus personne pour les sécher, cette fois-ci.

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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyMer 4 Juin - 2:37


Titre ; Pour un "Au revoir."
Pourquoi ; Je trouvais simplement qu'il allait bien avec la teneur du texte en lui-même.
Thème ; Guerre, amitié, impuissance.
Raison de l'écrit ; Encore la WWII. La différence, c'est que cette fois, je me suis inspirée du manga "Axis Power Hetalia". Pour ce qui ne connaitrait pas, il s'agit d'un manga ayant pour personnages principaux des nations représentées par des incarnations humaines. J'avais crée mon propre personnage, l'Île-de-France, aka Lucie de Notre-Dame (ou la chieuse, aussi). Elle était l'une des soeurs de la France et, dans cet écrit, une grande amie d'une autre ville bien connue, Londres.
Autre ; Il est assez particulier, aussi je comprendrais que vous n'aimiez pas.

*****

Été 1943. Assise dans un fauteuil d’apparence confortable, une brune demoiselle se laisse choir, ne pouvant supporter davantage de fatigue et de lassitude. Elle doit lutter pourtant, elle incarne avec son représentant national l’ultime force résistante au sein de cette Europe déchirée çà et là. Mais c’est tellement dur. Des cernes noires sont rivées sous ses yeux verts mais ternes et à voir ses bras et ses jambes, on peut s’interroger sur la date de son dernier repas correct. Le fait est que l’appétit lui manque depuis un bon moment maintenant. Elle a des raisons, ça, elle ne le cachera pas. Mais on ne cesse de lui répéter qu’il faut avancer et ne pas regarder en arrière. Ils ne comprennent pas.

Jetant un regard vers la seule fenêtre de cette pièce isolée du manoir où elle réside depuis plusieurs centaines d’années, la jeune femme laisse finalement les larmes rouler sur ses pommettes ridées par l’épuisement. Des sanglots l’étranglent alors qu’elle rumine son plus cuisant échec depuis le début de cette bataille. Pourquoi est-ce qu’elle n’a pas réagi plus tôt déjà ? Comme par soucis de ne rien oublier des « récents » évènements, elle se repasse en boucle ce passage de son passé. Parfois, se souvenir de la douleur aide à aller de l’avant ; alors pourquoi pas là, après tout ?

Oui, elle se souvenait.

Le 13 juin 1940, jour maudit ou Paris avait été déclarée « ville ouverte » et offerte en pâture aux allemands, comme une carcasse fumante.

Elle était venue en urgence aux côtés d’Arthur pour rapatrié les résistants français sur ses propres terres, pour continuer le combat par-delà la mer Manche. Mais rien ne s’était passé comme prévu.

Le dernier hélicoptère britannique, prêt à décoller à tout instant, attendait en banlieue de la belle capitale, que les « immortels » n’y prennent place pour retourner rapidement au Royaume-Uni. La descente aux enfers fut longue. Les germaniques avaient déjà traversés une grande partie de Paris et les roues de leurs véhicules salissaient les lieux de manière audible. Les combats dans l’interne de la ville avaient été strictement interdits, pour que les « boshs » puissent y circuler sans crainte d’être attaqués. Heureusement, ça ne concernait pas l’intramuros et quelques faibles points de résistance s persistaient à s’enflammer un peu partout autour de cet assemblage de bâtiments. Mine de rien, cela ralentissait un peu les allemands, il fallait donc en profiter au maximum.

   « Ou est Lucie ? avait demandé Londres à l’Angleterre, discutant avec le pilote des formalités de vol
   - Elle arrive. Aide Francis à monter à bord, tu veux ? Il est blessé. »

Elle n’avait rien dit, ne s’était pas opposé, faisant confiance au blond dont elle était si proche. Mais il y avait quelque chose qui la dérangeait. Lorsqu’elle croisa le regard du Bonnefoy, son impression ne fit que se renforcer.

   « Désolé, mais je ne partirais pas avec vous.
   - Q… que dis-tu, bloody wanker ?! lui avait alors hurlé la petite brune
   - Je ne peux abandonner mon peuple à son sort, ce serait déloyal
   - Mais ils se battent pour toi ! Pour que tu enfui vers la sécurité justement !
   - Qu’importe, je ne fuirais pas lâchement devant le danger. Je dois défendre mes enf… »

                                                                             BOUM.

Et le français c’était écroulé sur le sol devant le regard stupéfié de l’anglaise qui mit un temps avant de réaliser que derrière lui se tenait Lucie, crosse de fusil en main. Apparemment, elle l’avait assommé. Joli coup. Il aurait une sacrée migraine en se réveillant, probablement. Elle sourit et aida Arthur à remonter le latin dans l’appareil, impatiente de porter secours à son autre amie, restée un peu en arrière. Mais un frisson désagréable la saisit au corps. L’appareil décollait.

Stop ! Attendez ! Lucie n’est pas encore avec nous !

C’est ce qu’elle aurait voulu hurler au pilote. Mais elle comprit, en se retournant, alors que l’hélicoptère était déjà à deux mètres au-dessus du sol, que c’était la Notre-Dame qui lui avait ordonné de décoller sur le champ, s’excluant de se rapatriement. Les réactions ne se firent pas attendre.

   « Lucie ! Mais bon sang tu es folle ? Qu’est-ce qui te prend ?!
   - Prenez soin de mon frère. Il ne voulait pas partir mais je ne lui ai pas laissé le choix.
   - Pourquoi ?!
   - Si nous fuyons tous les deux, je crains ce que Gilbert et Ludwig seront capable de faire à notre peuple, en représailles. Je veux protéger mes habitants. Lorraine a été prise, Alsace également… Je refuse de céder face à eux.
   - Tu peux le faire par-delà la manche ! Ne soit pas bête enfin ! Pilote ! Redescendez immédiatement ! »

Lucie secoua la tête, sa longue chevelure blonde prise dans les griffes du courant d’air artificiel produit par les hélices de l’engin. Et le pilote n’obéis pas. Il était français, et ne pouvait désobéir à cet ordre muet que lui avait transmis l’Île-de-France en un simple regard. C’était ainsi.

Londres voulu sauter, appelant, sinon hurlant le nom de la blonde, maudissant ce fichu sourire qu’elle conservait sur le visage malgré les larmes qui roulaient aussi sur ses joues. Ça se voyait, Paris ne croyait pas une seule seconde à ce qu’elle faisait. Alors pourquoi ? Qu’est-ce qui pouvait bien l’animer ainsi ? Elle ne le sut nullement. La dextre ferme d’Arthur se referma sur son bras alors qu’elle allait exécuter sa folie. Il ne fallait pas qu’elle soit prise, pas elle. Mais ça lui paraissait tellement injuste. Son regard vert croisa haineusement celui du Kirkland qui détourna le sien. Et dire que trois ans en arrière, il venait discrètement chez Lucie pour « admirer » ses danseuses dans le plus grand secret… Maintenant, il l’a dégoutait, bien qu’elle comprenait ses motivations. Sauf que ses agapes à lui ne versaient aucun sang transparent. C’était injuste. Tellement injuste.

Nouveau hurlement alors qu’elle perçut faiblement un « Au revoir mon amie, j’espère te revoir bientôt » de la part de la région. Elle ne cessait d’appeler son nom sans relâche, comme si cela avait pu tout stopper. Comme si elle nageait en pleine cauchemar. Rien n’aurait dû se dérouler ainsi. Lucie savait-elle ce qu’elle allait faire dès le départ ? Si tel était le cas, pourquoi Londres n’avait-elle rien vu dans les yeux de sa camarade ? Pourquoi ? D’ordinaire, on pouvait y lire si facilement… Alors, pourquoi ?

Lucie quant à elle se retourna une fois que l’hélicoptère fut suffisamment loin. Quelques cristaux se libérèrent de ses yeux alors qu’elle s’efforçait de ne pas entendre les hurlements de le brune britannique. Il ne fallait pas donner satisfaction aux germaniques, quand bien même se serait difficile. Maintenant acculée du côté d’une petite ville de banlieue, elle voyait quelques divisions allemandes s’avancer. Et, c’est courageusement qu’elle fonça, arme en main vers ces foutus envahisseurs, bien qu’elle aurait souhaité agir autrement. Non pas qu’elle ne savait pas se défendre, bien au contraire. Mais elle détestait cette sensation poisseuse qui ne la lâchait pas ; celle de ne pas être mieux que les tyrans de son peuple. Dire qu’elle avait cru en Pétain… La désillusion fait si mal une fois que l’on y est durement confronté.

Elle tira une balle, puis deux et trois, vainement. Elle agissait, bêtement, certes, mais elle agissait comme elle le pouvait, c’était tout. La nuit était tombée depuis une heure ou deux maintenant, rendant l’atmosphère plus lourde encore qu’en plein jour.

Pas suffisamment attentive, elle ne remarqua pas le spectre aux yeux écarlate qui s’était glissé derrière elle en une poignée de seconde et…

La suite, vous la connaissez.

Un hurlement déchira les ténèbres.

Oui, Londres n’était définitivement pas prête d’oublier.

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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyMer 4 Juin - 2:42


Titre ; I pray.
Pourquoi ; Aucune raison particulière.
Raison de l'écrit ; J'écoutais Bad Apple French Vers. ( https://www.youtube.com/watch?v=JlbSVrhVYOs ) et c'est venu à moi, de lui même. Inspiration du film d'animation "Les Cinq Légendes", aussi.
Autre ; Le début d'une "mini-saga" que je n'ai jamais fini - comme d'habitude. On verra si elle me reprend un jour.

You drive me crazy || Writing session Bad_Apple_Icon

Signification du prénom Sacha
Etymologie : Défense de l'humanité (grec).



Il y a des histoires dont on ne connait pas vraiment le pourquoi de l’existence. Ce n’est pas que l’on ne chercherait pas d’explications, seulement, tout est trop sombre et nous décourage d’avancer bien plus. Nous dirons que c’est ainsi que s’écrit l’histoire incomplète de Sacha. Oh, elle est jolie, la petite Sacha. Souriante, attentive et surtout prête à tout donner pour son prochain, elle inspire l’abnégation et la sympathie de plus d’un imbécile heureux. Mais ça ne lui suffit pas. Ça ne lui suffit plus. La petite Sacha, elle ne comprend pas pourquoi, mais elle se sent vide parfois, comme morcelée.

Elle a l’impression qu’il lui manque quelque chose, mais elle ne saurait dire quoi. C’est perturbant. C’est lassant et un peu fatiguant, mais elle fait avec. Voici un an qu’elle vit ainsi et jusque-là, elle n’a rencontré aucun problème majeur. Juste des déboires d’adulescente sur sa fin d’insouciance. Après tout, Sacha a déjà vingt-deux ans ; il serait temps pour elle de commencer à vivre comme elle l’entend. Mais voilà, Sacha est trop gentille, Sacha est encore trop candide. Elle veut faire plaisir à tout le monde et n’inquiéter personne. Alors elle garde tout pour elle. Pas de larmes, juste des palpitations, ce n’est déjà pas si mal, non ?

Parfois, Sacha, elle s’endort avec difficulté. Elle n’aime pas ces nuits-là. Elle sait qu’elle va cauchemarder, encore. Et ça ne rate que rarement, ce pronostic acide. Lorsque ça arrive, elle se voit, étrangement vêtue, épée en main. Elle voit des ombres aussi ; pleins d’ombres qui se distinguent sur le panorama rendu rouge par un ciel embrasé. Elle entend des rires, des moqueries ; elle se sent très fatiguée, comme à bout de souffle. Et par-dessus tout, l’un de ses assaillants parvient à lui décocher un coup de puissante hallebarde à l’épaule droite, y déposant de ses lèvres de métal, une épaisse entaille d’où jaillit un sang épais, pourpre. Ses yeux s’écarquillent. Elle meurt.

Elle se réveille toujours à ce moment-là, en nage et le palpitant très affolé. Mais surtout, le plus important, son épaule lui fait mal, comme si le coup fatal venait de lui être porté à l’instant. Mais c’est impossible, n’est-ce pas ? Tout ceci n’est qu’un rêve. Un fruit du fantasme, une chose irréelle. Alors, elle tremble, Sacha, parce que c’est douloureux, même si ça finira par s’estomper, comme d’habitude. Pourquoi donc revoit-elle cette scène encore et encore, chaque fois avec davantage de précision ? Ça lui fait peur. Elle a peur, terriblement. Mais elle ne dit rien, Sacha. Car elle ne veut inquiéter personne.

******


Elle soupire. Créature sombre, elle se détache difficilement sur le plateau de ténèbres qui se dévoile devant ses yeux éteins. Son visage est tiré par une fatigue constante et contre laquelle elle ne veut plus lutter. Elle a oublié son nom, ce ne lui est plus utile, de toute manière. Il lui a dit que personne ne la regrette. Ce doit sans doute être vrai. Echo.

C’est comme ça qu’il l’a renommé. Echo. Ce nom résume bien son existence, maintenant. Une onde telle doit forcément s’estomper un jour. C’est ce qu’elle veut. Disparaitre. Être oublié. Ne plus avoir cette dérangeante sensation dans la poitrine, qui la dévore de l’intérieur. Elle ne comprend pas. Elle ne comprend plus. Pourquoi possède-t-elle encore des sensations ? Lorsqu’il la trouvé, il lui avait pourtant dit qu’elle n’était plus qu’une coquille vide, une épave en dérive quémandant son jugement dernier.

Nouveau soupir. Il est plus puissant que le précédent. Ses oreilles captent le son dérangeant de la voix de cet homme … Si temps est qu’on puisse ainsi le définir. Il lui répète que sa vengeance sera bientôt faite et qu’elle lui servira, avant de mourir. Puis il part vers d’autres horizons, pour le moment, la laissant seule dans ce sous-sol froid, dépourvu de chaleur ou de lumière. Ses yeux cernés se sont adaptés à la l’absence de luminosité probante. Elle en a mal aux yeux mais tant pis, elle ne se plaint pas. Un cadavre n’est pas censé pouvoir souffrir, n’est-ce pas ? Hors, c’est ce qu’elle est, un cadavre.

Sa froideur n’a bien d’égal que son inertie.

Elle tend sa pauvre gauche devant elle. Une petite map-monde y apparait. Le monde est si beau. Le monde est si laid. Il lui faut le supprimer. C’est bien pour ça qu’elle est ici, n’est-ce pas ? Sa dextre droite se rapproche de sa comparse pour mieux suinter des ombres affamées. Ces créatures informes s’enroulent autour de la minuscule sphère, jusqu’à l’étouffer. C’est ce qui arrivera sous peu. Alors, Echo referme le poing et la boule noirâtre disparaitre dans un amas de poussière sombre, tombant misérablement sur ce sol déjà lugubre.

Elle sursaute. Pendant une petite seconde, il lui a semblé discerner une petite chaleur, comme un éclat fébrile. Ses yeux frigides tournent de concert vers la seule lumière en haut, celle qui ne la touche même pas.

▬ « … Toi ? » Murmure-t-elle, le visage toujours inexpressif.

Mais elle se résigne. Ceci n’est que chimère. Ce ne peut pas arriver.

▬ « Non…»

Mais d’ailleurs, de quoi est-il question ? Echo elle-même ne le sait pas trop. Ce n’est jamais qu’une histoire d’instinct, finalement.

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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyDim 22 Juin - 17:27

Un projet pour remplacer Yugi, que je ne peux jouer sans Haru, malheureusement.

▬ I’M SEXY AND I KNOW IT
»Même en meuf j’suis sur qu’j’suis bonne. »
You drive me crazy || Writing session 100x125
PRÉNOM • Kyō, Otto (merci maman)
NOM • Kiseki (Paie la gueule du miracle, ouai, je sais)
SEXE • Attendez, je prends le mètre et je suis à vous.
ÂGE • 19 ans
GROUPE • Logiquement, civil. Mais comme j’ai un taff à mi-temps dans un bahut, j’sais pas trop.
RANG • Surveillant. Coller des pastilles dans les yeux des récalcitrants, j’aime beaucoup.
PROFESSION • Etudiant en Fac de Sport ainsi que Surveillant à mi-temps pour financer les études.
DESCRIPTION PHYSIQUE


Kyō, il est bien foutu, ça, il faut le savoir. Il aurait pu faire mannequin s’il avait supporté de rester immobile pendant plusieurs heures devant une caméra, d’ailleurs. Des cheveux noirs absolument indisciplinés – à vrai dire, il n’a même jamais essayé d’en faire quelque chose, trop la flemme, qu’il dit à ce sujet -, des traits fins prit de son père mais un visage un peu plus travaillé que ceux des autres asiatiques – pas d’offense, là-dedans. Merci maman et le sang suédois. Sans dire que ses capacités athlétiques viennent de là, il faut tout de même avouer qu’il possède un beau corps d’Eurasien.
Ses muscles roulent et se bandent sous une peau halée juste ce qu’il faut. Elle serait d’une beauté exceptionnelle si elle n’était pas parsemée çà et là de quelques cicatrices et grains de beauté intempestifs. Cela dit, ça ne le rend pas monstrueux, en plus – surtout que chacun de ses points se situent sur une partie sensible de son anatomie, la nature a été sympa envers la future proprio’, moi je vous l’dis ! – au contraire, ça ajoute du charme.
Gamin, il était très espiègle et a ainsi récolté plusieurs chutes parfois conséquentes, d’où les marques. La seule exception, ce sont ses jambes. Vous pourrez y voir une paire d’arceau de chaire, marque cicatrisée d’une baston qui a mal tourné pour son matricule. Monsieur l’ayant trop ouvert, on lui a cassé les deux jambes à la barre de fer ; il s’en souvient encore, d’ailleurs. A cause de ça, il ne peut plus frapper fouler un sport demandant l’usage de ses jambes trop longtemps. Il n’est pas handicapé pour autant, mais bon, ça fout les boules, tout de même. Il ne complexe pas mais n’ira pas vous en parler de lui-même. Faut pas être fou, non plus, il n’est pas masochiste, son tempérament lui suffit.

Perché à une hauteur d’une mètre quatre-vingt-deux, il ne s’estime pas super grand non plus – il est plus petit que sa mère, sachez-le. Mais ça ne l’empêche pas de vivre, ça non plus. Il a une taille plus que respectable pour son âge et sa constitution ! Au prorata de son poids, en plus. Tout en longueur, parfait pour son physique longiligne.



DESCRIPTION PSYCHOLOGIQUE


Etant donné qu’il a vu le jour dans une famille bourgeoise n’ayant aucun souci pour joindre les deux bouts, on aurait pu croire que ses parents lui aient donné une éducation oisive et je m’en foutiste. Et bah non. Parce que Maman terreur du Nord est issue des quartiers défavorisés de Stockholm, du coup, pas de fainéantise d’aucune sorte ! Croyez moi qu’ils se sont bougés le cul, les gosses, parce qu’une Valkyrie, c’est jolie quand ça ne s’énerve pas, si vous voyez où je veux en venir.
Du coup, très tôt, notre courageux – ahah – a su se relever les manches pour travailler tout seul, comme un grand. Il construisait lui-même ses flèches lorsqu’il n’en avait plus – même si bon, au départ le résultat était assez… décevant – et tout un tas d’autres choses. On ne peut pas dire que sa mère n’était pas fière de lui, bien au contraire. Tout comme ses deux sœurs, Kyō est un petit prince de sang-mêlé et il ne peut qu’être aimé, si l’on sait le prendre dans le bon angle.
Sportif dans l’âme depuis qu’il sait marcher plus de trois pas sans se casser la margoulette par terre, il a acquis un mental bien particulier. Il ne fera jamais de coup dans le dos, jamais. Ce n’est pas le plus courageux que porte la terre, mais au moins il n’est pas lâche. Lorsqu’il entame une bagarre, il assume et surtout ne frappe pas à des endroits déloyaux. Ceci l’a beaucoup desservi car malheureusement pour lui, bien peu on ce genre de mental d’inscrit dans leurs caboches. Pourtant il n’a jamais cherché à faire sa vipère en se vengeant d’une manière encore plus basse. S’il doit recroiser le fer avec un tiers, il le fait en face à face.
Sa mère apprécierait qu’il se calme, d’ailleurs, mais ça c’est encore une autre histoire. Ce n’est pas qu’il a le sang chaud, mais il n’aime pas trop être contredit lorsqu’il est contrarié. Une vraie tête de mule, parfaitement. Il fallait bien des défauts, après tout.
Autrement, c’est un sentimental qui s’ignore, un joueur qui s’amuse des réactions d’autrui sans le moindre remord au premier abord – venir mordiller quelqu’un dans le cou ne lui pose pas de souci, m’voyez ? Enfin, s’il connait suffisamment la personne pour se faire, bien sur. Evidemment, s’il sait qu’il a été trop loin, alors il se calmera. Mais ça prouve qu’il tient un minima à vous s’il agit de la sorte alors n’hurlez pas au diable immédiatement.
Sinon, que dire ? Ah, oui, il adore les cosplays. Vous n’imaginez pas combien de fantasmes il a pu assouvir avec ses anciennes conquêtes en les déguisant avec des tenues ô combien originales, parfois. C’est ça d’être créatif, après tout.


VOTRE HISTOIRE


▬ Birth;
Kyō vient au monde par césarienne, après neuf mois de grossesse. Manque de bol, sa mère s’évanouit en se rendant à l’hôpital, justement. Un bon gros pansement sur la tête pour parer au plus urgent, oui, mais et le môme qui a percé la poche des eaux ? Et bien les médecins ont su bien agir et ont transféré Madame, encore endormie par le choc, en salle de travail. L’enfant est extraie en vingt minutes mais doit attendre encore deux heures avant que sa mère ne puisse le prendre dans ses bras, à son réveil. Il est beau, ce petit être. Son père arrive à l’hôpital avec l’ainée du morceau de chaire, il est baptisé de la sorte car d’après sa mère « il a une odeur de gingembre ». Ouai bon, on évitera de se cogner la tête la prochaine fois, hein ?
▬ Seven years old ;
Le gamin grandit vite et bien. Derrière lui se traine une morveuse de quatre ans. Sa petite sœur. Il l’a guide dans la maison immense qu’il occupe avec ses parents et son autre sœur, comme s’il était un chevalier devant guider la pauvre petite fée perdue dans un dédale de pièces monstrueusement grandes. Au fond, c’est un peu le cas.
Mais il apprend la cruauté des hommes, à cet âge encore tendre. Il avait un petit chien, Toupie. Tout blanc, avec une houppette sur le haut de la tête. C’était son meilleur ami, il l’adorait. Un jour, Toupie disparait. Kyō le cherche encore et encore, sans succès. Il pleure, aussi, beaucoup. Ce n’était pas le genre de Toupie de s’éloigner comme ça sans revenir. L’animal lui était très fidèle. Son père le console en lui disant qu’il finira par revenir.
Oh ça oui, il est revenu. Mais pas en vie.
La petite bête avait été tabassée à mort. Le vétérinaire dit que le armes étaient surement des cailloux et des objets contendants divers. Kyō va pleurer sur l’une des grande marche du temple près de chez lui, recroquevillé sur lui-même. Il croise le regard d’autres gamins qui le toise. Il se doute de ce qui a pu arriver, mais il ne peut rien faire. Pourtant il voudrait. Mais seul contre cinq, c’est impossible. Il sait que ce sont ces cinq-là qui ont tué Toupie. Il ne sait pas pourquoi mais il s’en fiche pas mal. Un jour la roue tournera et ce jour-là, ce sera à son tour, de rire d’eux. La rage le consume pendant une semaine, puis il passe à autre chose. On ne peut s’emmurer dans le deuil à cet âgée là et heureusement. Toutefois, il va prier souvent pour Toupie là où la petite bête est enterrée. C’est une sorte de repère pour lui, par la suite.
▬ Twelve years old ;
Il y a eu un vol, chez lui. Il n’était pas là, il dormait chez des amis. Heureusement, ses sœurs n’étaient pas là non plus, en voyage scolaire. Son père rentrait tard, il n’y avait que sa mère. Elle a su se défendre, mais pas contre tous. Les types, en plus d’avoir volé pas mal de choses, l’ont cogné si fort qu’elle en est tombé dans le coma pendant deux semaines. Pire encore, ils l’ont violée. Kyō est encore jeune, il ne comprend pas bien le sens de ce mot. Son père ne cherche pas à l’épargner de la vérité, à quoi bon ? Tout ce qu’il sait, c’est qu’on a fait du mal à sa mère et il ne le supporte pas. Il est choqué. Voir cette battante si faible dans ce lit blanc qui parait pouvoir la gober d’un instant à l’autre… C’est trop bizarre.
Il sort de l’hôpital, va frapper dans un arbre à s‘en faire saigner les mains. Ilse sent impuissant, il se déteste lui-même. C’est sa grande sœur qui vient l’arrêter, tout doucement, avec une tendresse propre à elle seule. Elle ne pleure pas, elle est forte. Notre petit métis l’admire. Il pleure dans sa poitrine naissante ; elle le rassure.
Il va voir sa mère tous les jours après l’école ; il lui lit des histoires, comme ça, comme si elle pouvait l’entendre. Il ne veut pas qu’elle se sente délaissée, même si elle dort profondément. La même année, il apprend le tir à l’arc, se disant qu’à la place de l’épouvantail d’entrainement se trouve l’un des salopards ayant osé faire ça.
▬ Fiveteen years old ;
Sa mère est revenue vivre avec eux l’année dernière ; elle a enfin trouvé le courage de quitter l’hôpital. C’est étrange comme une famille doit se reconstruire après une telle épreuve. Son père a quitté son travail pendant un temps indéterminé. Il veut s’occuper de sa femme. Leurs enfants aussi. Les trois descendants se serrent les coudes pour s’entraider et faciliter la vie de maman. C’est bien la moindre des choses. Il avait eu tellement peur qu’elle n’émerge jamais. Il lui a sauté au coup en apprenant la nouvelle, manquant presque de l’étouffer sans le faire exprès.
▬ Seventeen years old ;
Il sait enfin ce qu’il veut faire de sa vie. Professionnel sportif. Il ne sait pas encore dans quelle branche, mais il veut atteindre les Jeux Olympiques et se hisser à la première place mondiale, pas moyen de le faire changer d’avis.
Il touche un peu à tout depuis qu’il est entré au collège, en plus du tir à l’arc qu’il pratique chez lui. Basket, natation, volley, tout y passe mais rien ne l’attise suffisamment longtemps pour qu’il s’y éternise. Cette année, il a remporté un petit tournoi local de handball. Son équipe était contente, il a fait le lancer de la victoire. Ils lui demandent de rester, mais non, il a besoin de changer, encore.
Alors, tandis qu’il rentrait chez lui, il se fait arrêter par cinq gamins ; vous ne devinerez jamais lesquels. Il veut les ignorer même s’il n’a rien oublié. Mais ils ont grandi, eux aussi. Et cinq contre un, c’est toujours de la folie furieuse.
Pourtant il ne peut retenir son coup de poing dans la face du premier à sa droite lorsqu’il l’entend parler du viol de sa mère, comme quoi il aimerait bien faire pareille à ses sœurs. Son ainée est lesbienne, ils jouent là dessus, aussi. Ce n'est trop. Kyō entre dans la danse. Il casse des dents, des nez et quelques os, mais rapidement, il est maitrisé. On lui casse les deux jambes avec plusieurs coups de barre de fer et il manque de peu de succomber à un étranglement avec une ceinture. Heureusement, les flics n’étaient pas loin et passaient juste à ce moment-là. Les matraqueurs prennent la fuite mais seront vite interpellés et jugés. Le brun, lui, restera alité trois mois, le temps que ses os se ressoudent. Il n’aime pas l’hôpital, il veut faire la rééducation chez lui. Accordé.
▬ Nineteen years old ;
Il a grandit, le petit chevalier de maison. Il a besoin de voler de ses propres ailes. Sa famille a déménagé dans le Kansai, l’ancienne maison est laissée à l’abandon. Tant mieux. Comment se sentir chez soi dans un tel environnement chargé de souvenirs, après tout ? Ses parents lui donnent les clefs d’un appartement familial dans le centre-ville, pour qu’il puisse avoir ses études avec un toit solide au-dessus de la tête. En contrepartie, il devrait se débrouiller pour bosser ses cours et trouver un job à mi-temps. Challenge accepted. Ça lui permet de se mettre à la couture sans avoir sa petite sœur dans les pattes pour l’enquiquiner avec ses histoires. Tant mieux. Voici la vie.

PHRASE PERSONNALISÉE
You drive me crazy || Writing session 100x125
PSEUDO • YukioYugiAkemiKyoStain
SEXE • Parti en vacances
ÂGE • 23 yo babe
DOUBLE-COMPTE • Huehuehuehue
ÊTES VOUS UN PRÉDÉFINI • Lol nope
VOTRE PRÉSENCE SUR LE FORUM • BEAUCOUP
COMMENT AVEZ-VOUS TROUVÉ LE FORUM • Bichon ♥
AUTRE • Reboot de Yugi, je m’excuse encore auprès d’Hairi & Momoi, vous pourrez pnjiser/citer/coucheravec ma grande gigue autant que vous le souhaitez, je vous fais confiance ♥
©Dita | EPICODE °

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Aoki Akemi
Aoki Akemi
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyLun 30 Juin - 0:21


Titre ; Dies Irae, Akemi.
Pourquoi ; Pour donner à mon personnage une forme; pointer du doigt une évolution sur un instant précis.
Raison de l'écrit ; J'avais envie de faire un p'tit cadeau, aussi ♥
Autre ; Promis, c'est le dernier gros coup dur que vivra Akemi. La prochaine fois, elle aura une bonne nouvelle en prime donc posez ces haches et lances-flammes, siouplait ♥

« Je vais les aider. »

Elle avait lâché cette phrase, telle une bombe, en plein milieu d’un repas de famille ; le premier véritable depuis très longtemps. Pour la première fois depuis des années, tout le monde était réuni autour de la table. Sans doute est-ce pour cela qu’elle avait pris la parole de la sorte, étranglant un instant de silence de sa voix fluette et pourtant bien plus affirmée qu’autrefois. Akemi savait parfaitement ce qu’elle faisait ; ainsi que les tenants et les aboutissants.

C’est sans doute, au fond, ce qui faisait le plus peur à ses proches, probablement. Elle savait ce qu’elle risquait mais n’émettait pourtant aucune réserve, cela se voyait dans ses yeux clairs, plus si innocents, malgré tout. Aujourd’hui, la demoiselle, devenue jeune femme, choisie de mettre sa vie en jeu pour ses amis, d’une manière plus qu’étonnante.

Elle a vingt et un ans et elle décide de devenir mère pour autrui. Pas pour elle. Pour d’autres. Comme toujours, le sens du sacrifice ne l’effraie pas. Pourtant, cette fois, ses proches sont consternés par ses choix. Elle, qui avait enduré des années d’enfermement pour cause médicale, qui avait souffert nombre de douleurs et supporté des traitements pas toujours adaptés à sa frêle personne, elle jetait presque toutes ces expériences par la fenêtre pour risquer un bien lent suicide maternel.

Étonnant.

Pourtant, bien que passablement écœurés par sa décision, sa famille ne put se résoudre à la combattre. Elle avait la volonté, son regard en luisait. Rien de ce qu’ils auraient pu dire n’aurait sur la faire changer d’avis. La seule chose à faire, maintenant ? La soutenir.

C’était peut-être la dernière fois qu’ils en auraient l’occasion.

****

La visite à l’hôpital pour la toute dernière analyse se passe pour le mieux. Toute la tribu Aoki est présente et les membres foudroient Kosuke et Kôki, par intermittence. Après tout, ils estiment que c’est de leur faute si Akemi se met en danger de la sorte. Mahiro marmonne qu’il aurait dû surveiller encore plus les fréquentations de sa sœur avant de se souvenir que c’avait déjà été fait par le passé et que les résultats avaient été passablement catastrophiques. Mais quand bien même, il n’admet pas, comme le reste de sa famille, qu’une chose pareille puisse se produire, au détriment de sa cadette.

Les infirmières viennent chercher le volontaire pour la procédure in-vitro.

Tant pis, on ne pouvait plus s’opposer, maintenant. Dommage. Le jeune frère du PDG n’en peut plus et sort fumer une cigarette, dehors. Mahiro résiste un temps puis l’accompagne. Sous le porche de cet hôpital trop commun à leurs sens, ils ne parlent pas. Le silence est suffisant pour se comprendre mutuellement. La pluie s’abat au dehors, semblant s’écouler, inlassablement, sans qu’on ne puisse l’arrêter.

Comme la vie d’Akemi.

Les premières semaines, Akemi se sent revivre. Elle a cette immense chance de ne pas avoir de nausées dérangeantes –certaine auraient pu vouloir la tuer pour ce bol olympien – et profite donc de compter les jours du début de sa grossesse. Elle a le sourire, elle se dit qu’enfin, elle va accomplir quelque chose de concret dans ce monde ci. Ses frères sont bien contraints d’avouer que ses facettes lumineuses les contaminent vite. Ils en profitent pour passer un peu plus de temps ensemble, tous les trois ou même en famille.

Après tout, ce sont peut-être les dernières occasions qu’ils auront.

****

Douze semaines et voici déjà la première échographie tant attendue. Akemi trépigne d’impatience. Elle apparait comme étant un peu plus fatiguée, tout de même. Elle ne fait pourtant rien de particulier et fait très attention mais sa constitution semble avoir un peu de mal à subir un rythme « lambda ». Elle n’en a cure. Régulièrement, elle rend visite au couple d’amis, les futurs parents, et en trio, ils prennent plaisir à discuter du bébé à naître. L’Aoki se sent tellement heureuse.

Il est regrettable que tout change si vite.

Kosuke est venu avec elle pour la première échographie. Le bébé est bien là. Akemi pleure. De joie, bien entendu. Elle porte une vie. Pour la première fois de son existence, on manifeste un besoin récurrent de sa personne. Elle se sent importante.

Elle remercie chaleureusement le médecin qui demande à la revoir prochainement, pour des contrôles de routine. Elle sourit, fait volte-face dans son tailleur-jupe cintrée puis passe la porte du cabinet. Et le noir s’installe.

****

Elle se réveille à l’hôpital, quatre heures plus tard. L’aiguille dans son bras, pour la perfusion, lui fait un peu mal, elle se sent sonné. Mais lorsqu’elle réalise, la panique s’empare d’elle. Ses mains viennent se joindre tremblantes sur son ventre, comme pour capter une rondeur, même minime. Inutile, à ce stade, l’embryon n’est même pas encore formé. Alors elle pleure, encore. Mais pas de joie, cette fois. Elle a peur.

Il fallut qu’elle martèle le bouton d’appel pour qu’un médecin et deux infirmières viennent la rejoindre. On essai de la calmer, de la rassurer et surtout d’atténuer le rythme de son palpitant, qui pourrait être dangereux, pour elle. Heureusement, elle est toujours enceinte. Elle a fait un malaise, apparemment. Les hommes de sciences parlent d’un contrecoup hormonale et, au vu de ses faiblesses naturelles, sont catégoriques : elle devra passer le reste de sa grossesse à l’hôpital.

****

On aurait pu croire qu’elle prenne mal cette sentence, qui revenait à la faire régresser vers son adolescence. Mais non. Elle reste alitée avec le sourire et une queue de cheval déstructurée qui lui tombe sur l’une des épaules. Elle sourit. Plus de chambre stérile, ce qui est déjà un grand pas en avant, pour elle. Et puis… Au fond elle sait qu’elle n’est pas seule au monde ; elle ne sera jamais plus seule dans les mois à venir. De quoi la réjouir.

Elle se met au tricot, d’ailleurs, pour occuper ses journées entre les rares sorties pour la douche. Les résultats ne sont pas encore parfaits mais elle s’améliore de jour en jour. Déjà, la petite manche d’un pull mauve se dessine lentement sous ses doigts.

****

Elle s’arrondit enfin et lorsqu’elle peut regarder son nouveau profil, elle sourit. Lorsque ses doigts se perdent sur son bas ventre, elle frisonne, se délecte de l’instant. Ses frères et ses parents viennent la visiter régulièrement. Kato aussi, de temps en temps. Ça lui fait vraiment plaisir.

Il y a certains soirs où quelques visages anciennement connus lui manquent atrocement, pourtant. Et ce n’est pas de fixer la Lune qui arrangerait les choses. Mais ainsi est Akemi. Elle s’endort souvent le soir, ainsi. C’est sa façon à elle se tenir le coup, probablement. Elle réfléchit beaucoup. N’est-elle pas en train de faner un peu pour la pérennité de cet enfant en elle ?
Deuxième échographie. C’est une petite fille. Elle ne veut pas le dire à Kosuke et Koki, pourtant. Elle veut leur faire la surprise. Elle se demande si elle aura un droit sur le prénom de la petite, à la naissance. Elle espère que oui. D’ailleurs, au cas où, elle a déjà trouvé un prénom qui lui plaît ; Riri.

La petite est vigoureuse et en pleine santé. Le médecin félicite la future maman, même si, alors que l’homme vêtu de blanc s’en va, elle se sent étrangement mal à l’aise. Et si elle ne voyait jamais le visage de sa progéniture ? Et si son corps lâchait avant la fin de ce projet de grande ampleur ?

Cette pensée la terrifie. Cette nuit-là, elle dormit mal.

****

Elle a été remise sous respirateur. Trois semaines ont passées depuis qu’on lui a annoncé qu’elle attendait une petite fille et un matin, alors qu’elle prenait son petit déjeuner, elle fut prise d’une quinte de toux violente et toussa du sang. La jeune infirmière stagiaire, paniquée, s’en est évanouie. Akemi lutta pour ne pas perdre pieds tandis qu’un médecin connaisseur de son cas arrivait à grandes enjambées.

Sa maladie avait encore frappée.

Elle ne plus parler, pour le moment. Et jusqu’à ce que ses poumons arrêtent de saigner, elle ne pourra plus être alimentée que par intraveineuse. Elle ne dit rien, mais elle encaisse. Encore et toujours. Elle ne sait faire que ça. A la place, pour communiquer avec ses visiteurs, elle écrit sur un calepin avec un stylo basique noir. C’est toujours mieux que rien.

****

Les mois passent, inlassablement. Pour la première fois de sa vie, Akemi a quelques sautes d’humeurs, généralement provoquées par les insomnies répétées. La petite bouge beaucoup et de plus en plus, c’est perturbant voir dérangeant, à force. Comme elle ne peut pas parler, son état d’esprit se trahit par les mouvements plus ou moins certains sur la feuille ou elle essai d’écrire. Parfois elle rate une lettre et se met à pleurer, de façon dérisoire.
Les joies de toute grossesse ; elle ne pouvait pas échapper à tout, non plus.

Elle décrète qu’elle ne veut plus voir personne jusqu’à nouvel ordre.

****

Dernière échographie, enfin. Akemi a pu récupérer, un peu. Son visage est moins pâle mais ses traits sont toujours tirés. Elle a pris du poids, mais ça ne transcende pas et inquiète les médecins qui, maladroitement, la stressent également. Ses poumons toujours incapables de faire leur boulot correctement, elle ne peut même pas poser des questions et s’énerve en balançant le calepin par la fenêtre lorsque les mots ne veulent pas s’écrire correctement.

Ses frères arrivent encore à la calmer, un peu.

****

Avant-hier, elle a lancé une pomme sur une infirmière parce que cette dernière lui a dit que « la grossesse, ça ne lui réussissait pas ». La jeune femme n’a jamais été une violente de nature, mais cette remarque, elle ne l’a pas tolérée, tout simplement. Elle ne veut pas s’excuser, entêtée comme elle est devenue. On abandonne vite l’affaire et on lui change son infirmière référente.

Ce qui la console, c’est que Riri semble aller bien. Enfin une bonne nouvelle.

****

Elle ne devait pas arriver avant un bon mois. Pourtant, ce matin-là, Akemi se sentait barbouillée. Pensant que c’était dû à son mal de dos de la nuit précédentes – les douleurs ne pouvaient être calmée car rien ne pouvait correspondre aux besoins de la mère sans risquer d’injurier l’enfant -, elle ne s’était pas formalisée, loin de là.

Mais, alors que sa nouvelle infirmière déplaçait tout le matériel pour l’emmener à la douche, elle sentit une étrange sensation s’emparer d’elle. Et il fallut que l’infirmière lâche son bras et parte en courant ans le couloir pour demander de l’aide pour qu’elle capte ce qui était en train de se passer. Sous elle, une immense flaque se dessinait.

Elle perdait les eaux.

Sa respiration s’est donc mise à s’accélérer alors que la première contraction la força à se plier en deux à même le sol, imbibant entièrement sa jolie blouse neuve d’une eau de naissance. Elle essaie de faire comprendre à son bébé que ce n’est pas le moment, rien à faire. Il n’y a que des gémissements paniqués alors qu’elle agrippe sa robe, la tordant dans tous les sens possibles et imaginables. Elle ne peut même pas lui parler ; elle n’a quasiment pas eut l’occasion de le faire tout au long de sa grossesse, d’ailleurs.

C’est peut-être idiot, mais toute l’attention d’Akemi était focalisée là-dessus, présentement.
On l’emmène sur un brancard, en lui enlevant le respirateur, pour un temps. Elle a l’impression que sa gorge ressuscite, c’est très étrange, comme sensation. Sa gorge est sèche. Elle a peur. Elle sent son cœur qui martèle sa cage thoracique ; ça fait mal.

Et à peine arrivée en salle d’accouchement, il y a déjà un problème. On ne veut pas lui dire quoi, mais on lui colle un masque à oxygène sur le nez et avant même qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, on l’endort de force, avec une injection. La naissance sera faite par césarienne et Akemi sera seule, cette fois. Atrocement seule.

****

Elle se réveille une semaine plus tard. Il y avait eu des complications importantes. Riri se présentait par le front et la jeune maman saignait bien trop pour que ça ne risque pas d’intenter à sa vie. Mahiro est auprès d’elle, livide. Les médecins étaient pessimistes, quant à ses chances de réveil. Ils l’ont toujours été, dès que sa concernait sa petite sœur, alors il ne les a pas écouté. Mais lorsqu’il l’a vit, blanche comme un linge et lourdement bandée, elle avait manqué de défaillir. Tous les jours, il était venu la voir, restant avec elle se longues heures en lui tenant cette main bien trop froide pour que cela lui soit tolérable.

L’enfant était en excellente santé ; Kosuke et Koki ont pu repartir de l’hôpital trois jours avant le réveil de la mère.

Akemi n’aura même pas vu sa petite.

****

Le temps de se remettre un peu de l’opération, Akemi doit rester à l’hôpital. Elle est dépitée. Elle se sent vide, si mal qu’elle a parfois envie de s’endormir de façon définitive.

****

Elle a giflée Mahiro lorsqu’il lui a dit que « ce n’était pas une mauvaise chose qu’elle se soit débarrassée de cette chose. ». Il ne le pensait pas méchamment ; lui était simplement content de voir sa cadette aller « mieux », voilà tout. Et être en vie, surtout. Mais elle n’en avait cure. Sa paume lui fit mal tant elle avait mis de force dans le geste. Tout ce qui lui restait, en vérité.
Selon l’équipe soignante, elle va devoir rester jusqu’à la cicatrisation totale de l’incision de la césarienne et même un peu après, le temps de faire des tests sur ses poumons et s’assurer qu’ils vont mieux. Les dix prochains mois s’annoncent très long.

****

Elle observe son reflet, qu’elle trouve laid au possible, dans le miroir de la salle de bain de sa chambre. Elle pleure, s’effondrant dans les bras de l’infirmière, plus âgée qu’elle, qui la console comme elle peut. Elle n’a pas encore pu voir sa fille.

****

Première visite, un mois et demie après la naissance. Enfin. Akemi ne peut toujours pas faire d’efforts trop poussés, mais au moins, elle peut la prendre dans ses bras. Elle est émue. La petite à sa chevelure et d’immenses yeux comme les siens. Elle se pince les lèvres, lui embrasse le front. La fillette est magnifique. Les larmes roulent sur les joues d’Akemi qui se voit étreinte par le couple, doucement, pour ne pas la blesser.

Ça y est, son rêve est devenu réalité ; elle n’a plus aucun regret.

Au poignet droit de la petite se trouve un bracelet, magnifique. Curieuse, Akemi le tourne, encore et encore, jusqu’à distinguer un nom.

« Riri. »

Elle regarde Kosuke et Koki. Comment ont-ils su ? Elle ne pouvait plus parler et ne leur avait jamais dit ce qu’il en était. Le blond lui répond qu’une journée pendant qu’elle dormait, il est venu la voir. Son calepin grand ouvert sur le lit, il y avait jeté un coup d’œil, curieux. Mais, comme il s’agissait d’un neuf, il n’y avait qu’un seul mot de griffonné dessus.

« Riri. »

Il en avait déduit qu’elle voulait appeler l’enfant comme cela si c’était une fille et avait soigneusement gardée l’idée de côté. Il avait eu raison. Nouvelles larmes. Akemi est heureuse. Elle regarde le visage de sa fille, en train de s’endormir, au chaud, tout contre elle.

« Elle est magnifique » peine-t-elle à articuler.

Comme toi, Akemi. Il te faudrait juste quelqu’un pour te le dire et te le faire admettre.


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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyDim 28 Sep - 11:39

Titre ; The Heart of an Assassin
Pourquoi ; Le titre d'une chanson sur laquelle j'ai écrit.
Thème ; Assassinat, amour, tristesse.
Raison de l'écrit ; Juste l'inspiration divine.
Autre ; Enjoy ♫

Elle avait attendu avec une telle angoisse ce verdict médical qu’au final, le fait de le savoir négatif ne l’avait pas atteint immédiatement. Le médecin de famille l’avait laissé là, en compagnie de sa servante, avant de disposé et de quitter cette maison florentine de ce siècle.

Elle allait mourir. Il ne lui restait plus qu’une poignée de semaines d’après l’homme de sciences. On ne pouvait rien faire pour elle, c’était trop tard. Le mal était installé depuis trop longtemps et même dans le cas de figure il aurait été détectée à ses balbutiements, le docteur avait avoué à mi- mots, du bout des lèvres, qu’il n’aurait pas su comment combattre ce venin-ci. Elle était condamnée. Condamnée. Condamnée.
Ce mot résonnait à ses oreilles, pulsait dans ses tempes. Condamnée. Elle ne voulait y croire. Mais n’étant pas médecin elle-même et n’ayant aucune connaissance ans ce domaine – ce n’était pas l’emploi des femmes de son époque après tout – elle ne pouvait faire qu’une chose, se fier au diagnostic peu encourageant de l’homme respectable.

Finalement, elle se leva de sa chaise faite de bois précieux et, avec un sourire qui se voulait chaleureux, posa ses deux mains sur les épaules de sa jeune et rousse servante avant de la gratifier de quelques mots.

▬ Va chercher Kieran.
▬ … Mais-
▬ S’il te plaît.

La domestique savait ce que ces mots dissimulaient, pour les avoir tant redoutés. Et maintenant qu’ils étaient là, elle sentait ses jambes tremblées et aurait voulu les combattre pour les repousser. Mais elle n’en fit rien. Sa gorge se nouait brusquement alors qu’elle croisa le regard de la Dame de maison. Elle pouvait lire bien des sentiments dans ces ceux-là. Pourtant, elle ne put les affronter trop longtemps, ayant l’impression qu’ils la transperçait jusqu’à l’âme.

La servante fit un pas en arrière, accusa une courbette respectueuse et quitta la chambre sur le champ, non sans un « Comme il vous plaira, Madame. ». Elle aurait voulu se tuer pour ne pas avoir résisté davantage à cette requête, mais au fond, elle savait que peu importe combien elle aurait été en mesure de sauvegarder cette harmonie à laquelle elle était si attachée, tout aurait fini par être englouti par les ténèbres de l’échec. Et c’aurait été encore plus douloureux. Autant se lever et marcher vers un destin coloré de vermeil en officiant son devoir. Son ultime devoir.

Elle déambula, sous le couvert d’une capuche épaisse, à travers la Venise de ce siècle, bondée de badots éméchées, de marchands aux étals garnis et de prostituées sous chaque porche de maison. Bien que les lieux ne la rassurer guère – surtout lorsque, comme présentement, la nuit tombée rajoute un voile d’angoisse sur l’ensemble -, la roussette savait où elle allait et ne faisait montre d’aucune frayeur, prenant sur elle. Ce chemin, elle le connaissait pas cœur et les yeux fermés, elle était presque sûr de pouvoir y parvenir malgré tout. Sauf que ce soir, elle ne prendrait pas le risque de perdre du temps, pas encore.

Finalement arrivée à destination, elle poussa la lourde porte du sanctuaire dont personne ici-bas n’aurait pu soupçonner l’existence s’il ne l’avait pas vu de ses propres yeux. La beauté de l’endroit ne l’étonnait même plus, c’était… habituel. Le calme n’y régnait jamais réellement, mais c’était particulièrement vrai ce soir. Le bruit de ses talons résonnait sur le marbre de la grande place, alors que son agacement ne faisait que croitre. L’émotion recommençait à prendre le pas sur tout le reste et la rouquine commençait à ressentir les larmes venir lui dévorer les yeux. Elle calma un tremblement mal venu en apercevant au loin la silhouette de l’individu qu’elle recherchait.

S’en approchant, elle prit une grande inspiration avant de lui toucher l’épaule, afin qu’il se retourne vers elle. Malgré qu’il la dominait de plus de deux têtes, elle n’en était pas moins effrayée. Elle avait l’habitude, encore une fois. Il paraissait intriguée par cette visite et elle ne perdit pas la moindre seconde avant d’engager une conversation qui, elle le savait, allait lui taillader le cœur.

▬ J’ai à te parler. Seul à seule.

[***]

Elle berçait son fils doucement, se balançant au rythme de son gré sur cette chaise à pieds courbés. Personne n’aurait pu deviner sans la voir qu’elle était également en train de pleurer à chaudes larmes. La nouvelle avait finalement bien prit place dans sa tête, la privant de toute autre pensée. Cette chose, cette maladie, allait la priver de tellement de privilèges qu’elle en ressentie une nausée grasse au fond de la gorge. Elle ne verrait pas grandir son enfant, chaire de sa chaire. Elle ne pourrait plus visiter la Cathédrale toute proche avec sa cadette ou rendre visite à son frère, resté à Milan. Tout ceci appartenait déjà au passé. Et d’ici quelques heures, ce serait décisivement le cas. Elle avait pris une décision. Elle ne le regrettait pas. Il valait mieux agir ainsi plutôt que de la laisser devenir une carcasse suintante de maux et méconnaissable de jour en jour. Elle ne désirait pas une chose pareille.

Son père n’avait pas accepté son choix, lorsqu’elle avait tenté de lui exposer les faits, peu de temps après le départ de sa servante. Il connaissait Kieran et n’avait jamais apprécié qu’il eut fait u enfant à sa fille ainée, en plus d’entretenir une relation intime régulière avec cette dernière. C’était un assassin, un lâche, un homme de la nuit. Il ne pouvait admettre qu’elle veuille terminer ainsi. Les éclats de voix se confrontèrent bien vite.

▬ Il le fera parce qu’il m’aime !
▬ Cet homme est un couard et rien de plus !
▬ Il m’offrira l’absence de souffrance, quel plus beau présent que celui-ci, père ?!

Mais il n’avait pas tenu à argumenté davantage et l’avait enfermée dans sa chambre à double tours, postant des gardes armés devant cette dernière et organisant immédiatement des tours de surveillance autour de la maisonnée. Il ignora les suppliques de sa fille derrière la pièce de bois et repartit dans le salon de sa demeure afin de continuer son plan d’action. Il voulait protéger sa famille. Jamais il n’aurait pensé devoir batailler contre elle de la sorte.

Et maintenant, elle était là, berçant son enfant, lui embrassant tendrement le front. Tout était silencieux, elle ne sanglotait plus. Et puis soudainement, les éclats de voix de certains gars filtrèrent par la fenêtre de la pièce où elle se trouvait. Dehors, ils paraissaient inquiets et l’on entendait sans difficulté leurs bottes marteler le pavé sous l’effet d’une panique certaine.

Intriguée, elle se leva et parti remettre son fils dans son berceau, tournant le dos aux volets ouverts. Prenant grand soin de ne pas le couvrir, elle ne fit pas attention à ce qui se tramait par ailleurs. Ce ne fut que lorsqu’elle se retourna qu’elle aperçut l’imposante carrure qu’elle attendait tant. Elle n’eut même pas un sursaut, trop habituée qu’elle était à ne pas l’entendre arriver derrière elle, furtif comme il était. A l’extérieur, personne ne semblait l’avoir remarqué non plus, bien que la garde continue à courir, faisant office de fond sonore à cette scène décisive.

Elle voyait bien qu’il était triste. Même sous sa capuche, même s’il avait essayé de le cacher, il n’y serait pas parvenu. Pas en face d’elle. La bougie qui se consumait dans cette pièce jusqu’alors rendit l’âme au moment où elle se rapprocha de lui, posant une main aimante sur l’arête de sa mâchoire, remontant finalement jusqu’à la joue située au-dessus. L’obscurité rendait les aveux plus faciles, sans doute.

▬ Je te demande pardon, mon amour.

Elle avait murmuré cette phrase sans ciller mais la peine se lisait sur ses traits. Elle ne voulait pas mourir. Il ne voulait pas faire… ça. Mais les deux savaient que c’était sans doute, de leur point de vue, la meilleure chose à faire.

Ils restèrent ensemble cette nuit-là, profitant une dernière fois de la douceur respectives de leurs peaux qui s’effleuraient encore et encore. Seuls leurs soupirs et le froissement des draps trahissaient un signe de vie entre ces quatre murs richement décorés.

Et puis, après un ultime baiser doux-amer, elle sentit ses côtes accueillir un intrus de métal. Pourtant elle ne ressentit pas de douleur ; du moins, pas au sens premier du terme. Elle sentait que c’était terminé, maintenant. Il l’avait fait. Il avait tenu parole. Elle était heureuse malgré tout. Elle vint cueillir les lèvres de son homme chastement avant de sentir le sommeil prendre de plus en plus le pas sur elle.

▬ Merci mon amour. Jamais je ne cesserais de t’aimer. Dans cette vie et les prochaines également.

Sa vie se fana à ce moment-là, dans les bras de Kieran qui la serra tout contre lui, jusqu’à ce qu’il ne sente, effectivement plus aucune chaleur émaner d’elle. Le soleil commençait à se lever et brusquement, ses sens aiguisés captèrent le son de bottes qui venaient droit vers la chambre. Il retira la lame du corps de sa belle nymphe froide et se rhabilla aussi vite que possible. Enfin, et avant que les troubles-faits n’arrivent, il gratifia d’une caresse le visage de son endormie, désormais éternelle. Une larme roula sur sa peau basanée. Puis une seconde.
Enfin, la porte de la pièce s’ouvrit, laissant apparaitre le patriarche découvrant la vision de sa fille ensanglantée dans son lit. Avec ses yeux fermés, on aurait pu croire qu’elle dormait simplement, mais il savait qu’il n’en était rien et la douleur d’avoir échouer à sauver son enfant prit rapidement le pas sur tout le reste. Le bébé se mit à pleurer à cet instant. L’homme ordonna à ses deux soldats de tirer sur l’assassin qui s’enfuit rapidement par la fenêtre, disparaissant dans l’obscurité prodigué par le jeu de lumière entre le l’astre levant et les ruelles alentours. Les gardes tentèrent de le poursuivre, mais c’était inutile, il était déjà parti, sans son fils, loin dans les ténèbres ou il ne souhaitait pas être dérangé. Il venait de perdre son aimée. Il venait de la tuer. Son cœur se serra, même en sachant qu’il n’avait pas le choix.

Un peu plus loin, sur le sommet d’un clocher, une demoiselle dissimulée sous un épais manteau à capuche observait la scène, sans bouger. Quelques mèches rousses dansaient dans le vent matinal venant du port tout proche. Ses lèvres tremblaient, ne prêtant pas attention aux mouettes que l’on entendait à des lieues à la ronde. Il avait accédé aux volontés de la femme qu’il avait aimée plus que tout, finalement. La rouquine plongea son regard en direction de la maison qu’elle servait jusqu’alors, ayant une vue ‘parfaite’ sur le père de famille à genoux près du cadavre de sa fille. Il devait sans doute se maudire de ne pas avoir songé que l’assassin avait très bien pu se faufiler dans la pièce privée sans que les gardes ne le voit. Tristesse.

Elle fit volte-face, ne pouvant retenir ses larmes à son tour. Elle en avait suffisant vue. La seule chose qu’elle espérait, désormais, était que leur fils grandirait et leur ferait honneur. Il avait leur sang dans les veines. Elle veillerait sur lui.
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyLun 26 Jan - 2:40

Nyaaaaah.  
J'aime ! J'aime ! J'aime !
Bon déjà, tu as vu à quelle heure je lis tes textes ? J'étais plongée dans les émotions sérieux. Je m'imaginais tout le truc, leur ressentis, leur douleur, leur surprise bref c'était génial ! Je dois t'avouer que je n'ai lu que deux histoires pour le moment ( J'aime faire comme les enfants et en avoir une chaque soir, cette fois j'étais trop gourmande //SBAFF// ). Je lirai les prochaines demain et après-demain, pour préserver le mystère et le plaisir. Je donne un avis sans -trop?- spoiler, juste pour laisser le plaisir aux autres de lire ensuite 8D

Alors déjà pour débuter mon immense avis sur tes textes je voudrais te dire une petite chose : J'adore.
Non vraiment, je vais parler sérieusement ( oui ça m'arrive XD ) j'aime tes récits, j'aime comme les phrases sont posées, les mots choisis, le style d'écriture soigné, la longueur ( J'adoore les grands textes bien décrits...), l'univers et oh mon dieu quel univers ! Tu as beaucoup d'imagination, tu arrives à faire passer des sentiments et des émotions, c'est vraiment génial.

Maintenant je vais écrire un petit truc pour les deux textes que j'ai lu jusqu'à présent. Oui oui, je vais t'embêter jusqu'au bout xD

Misery ; Ce texte... Était vraiment touchant, triste, profond. Il amenait... Hm... Je ne sais pas une violence sourde. Cette petite fille qui subissait sans rien dire me rappelle un peu moi, je dois dire que ses actions à mes yeux sont justifiés. Enfin bref, je ne vais pas m'étendre dessus je suis là pour parler de tes écrits ! Donc comme je disais, ce texte me parle beaucoup, j'arrive à imaginer et à comprendre ce qui se passe, autant l'attitude des adolescents et des enfants que de la jeune fille. Je dois dire qu'il m'a vraiment touchée, j'étais triste mais en même temps contente de le lire. Contradictoire, je sais. La fin a été un boum en pleine face, je m'en doutais qu'elle avait fait une bêtise mais je ne savais pas quoi. C'était triste du début jusqu'à la fin, mais le personnage était vraiment courageux. J'ai vraiment appréciée !

Rose ; Alors ce texte... Déjà rien que le titre est chouette. Avant de le lire je me suis demandée pour préserver le suspense ce que tu avais pu imaginer comme histoire, toujours en rapport avec ce mot. J'étais loin du compte, il m'aurait fallut déjà plusieurs minutes pour imagine un truc. Un petit truc sympa, le début me rappelle un de mes écrits que j'avais tapée il y a 2/3 ans en arrière, cela m'a fait sourire. Je me suis dit que je n'étais pas seule //TGV//. Pour répondre à ton affirmation, je n'ai pas lu tous tes textes encore mais celui-là est très bien écrit, il n'est ni trop lourd dans les détails ni trop vite. J'aime la description du visage, de la robe de la jeune fille et de l'attitude du garçon ( ou du bâtard comme tu veux ... /OUT). Quand j'ai vu son nom je me suis dit : Mais barre-toi mec, ça sens le rousti ! Mais après je me suis amusée à le voir doucement tomber dans la toile tissée spécialement pour lui. Et la fin... Quelle fin même moi j'ai eu pitié du pauvre mec ! Bref, j'adore !

Ainsi s'achève mon commentaire sur tes deux récits, heureusement parce si je les avais tous lus tu en aurais pour une page de commentaires de ma part xD
Voili voilu, je tenais vraiment à ce que tu saches que je lis tes textes ! Et que je les aime mais ça tu le sais déjà !
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyMer 28 Jan - 0:53


Titre ; Coronaropathie
Pourquoi ; Inspiration + Indochine, mon amour. Un savant mélange.
Thème ; ////
Raison de l'écrit ; Je chouine, je me plains. J'en ai marre. Y'a bien pire ailleurs. Je voulais juste le jeter sur papier, dans un bref espoir de je ne sais trop quoi, en plus. ♥
Autre ; Il est assez particulier, aussi je comprendrais que vous n'aimiez pas.


We love to say
We love to stay
We love to stay
We love to say

« Alors, c’est vraiment la fin ? »
« Oui, ce n’est qu’une question de temps. C’est ce qu’ils ont dit. »

[***]

Kobe n’avait jamais été une personne spécialement rebelle ou qui cherchait à se mettre les forces de l’ordre à dos. Loin d’être une graine de gangster ou même une petite racaille de bas quartier, le jeune homme était même plutôt  apprécié par son entourage, avait des notes corrects et des amis toujours là pour lui.


c'est quelqu'un qui m'a dit qu'ici tout était fini
que le monde n'existe plus
que tout est perdu qu'il n'y a plus rien a faire
que les gens crèvent de prières
et comme a ciel ouvert
demain ne sera jamais

Dans le lot, il y avait Rumi, sa précieuse et petite Rumi.

Elle n’avait qu’un an de moins que lui mais il se connaissait d’aussi loin que la mémoire de Kobe pouvait être capable de remonter. Ils étaient proches, ils étaient la lumière de l’autre. Ils étaient amoureux. Amoureux fous au point de briser les lois, les diktats. Parce que rien n’entravent jamais longtemps les sentiments les plus puissants.

We love to say
We love to stay
We love to stay
We love to say

C’est pourquoi il marchait maintenant en direction de la plage, sa princesse dans les bras. Ils avaient passés la soirée et la nuit ensemble, profitant d’avoir frappé lorsque personne ne s’y attendait pour savourer ces moments de liberté. Les derniers avant très longtemps, probablement.

Tout d’abord, il avait emmené Rumi voir les lucioles du parc, chose qu’ils n’avaient plus fait depuis leur entrée au collège. Maintenant ils avaient l’âge de l’Université. Le sourire sur les lèvres de la demoiselle avait conforté Kobe dans sa démarche d’autant plus. Il avait bien fait. Ça lui faisait du bien, aussi, de la voir s’extasier de la sorte, comme si c’était la première fois qu’elle voyait ce genre de choses, alors que non.

Toute la magie d’une dernière fois, sans doute.

mais quelqu'un m'a parlé
que ce monde est terminé
qu'il n'y a plu rien a sauver
qu'il n'y a rien a détester
je regrette ce que j'ai fais
et tout ce ne que je ne t'ai pas fait
je regrette d'y avoir cru
comme si on avait su...

Ensuite, ils avaient dévalés les rues commerçantes de l’avenue principale, main dans la main. En cette période de festivités, les décorations et les lampions accrochées partout et à toute heures rendait le dédale piéton d’autant plus beau que le jour ne s’était pas encore levé. C’était une sorte de petit spectacle personnel, un show privé rien que pour eux. De quoi se régaler.

We love to say
We love to stay
We love to stay
We love to say

Et maintenant, le disque sort de son lit d’horizon pour venir chatouiller peu à peu leurs visages et réchauffer leurs peaux. Même si pour elle, ça devient de plus en plus difficile.
Ils respirent la brise marine, ils y sont presque. Cela faisait longtemps, maintenant, qu’ils avaient parlés d’aller se baigner, lorsque les beaux jours reviendraient. Finalement, il a été décidé qu’ils iraient plus tôt que prévu. Kobe sourit, Rumi lui rend sa délicate attention. Elle sait ce qu’il sacrifie pour lui permettre ce petit plaisir et en un silence, le remercie en se pelotonnant contre son torse chaud, si chaud. Pas comme elle.

Voici notre duo qui foulent enfin du pied le sable fin de cette plage. Kobe, d’un habile mouvement et quelques contorsions, arrive à enlever ses chaussures et tout ce qui entravait alors ses chevilles. Il ne lâche pas Rumi, elle reste près de lui. Il la serre fort, si fort.
La demoiselle chantonne un peu, quelques accords hachurés. Tout va bien se passer. Elle y croit fort, si fort.

Kobe rejoint le rivage et, après une courte hésitation, commence à s’enfoncer dans l’eau, faisant fi de son jean neuf. De même que la basse température. Dès lors que ses yeux croisèrent ceux de Rumi, rien d’autre n’aurait su compter.

j'aimerais quand même rester un peu là
j'aimerais bien rester contre toi
mais comme demain ne reviendra pas
on restera...on restera

L’eau rattrape rapidement sa ceinture, puis le dos de Rumi. Elle ne frissonne pas, elle est forte. Très forte. Peut-être même trop forte. Elle sourit, encore. Toujours.
L’horizon semble trancher le soleil en deux. C’est beau. « On dirait un kaléidoscope ! » dit Rumi, « Comme quand on était petits ! ». Kobe sourit « Oui, tu as raison Rumi. ». Ils regardent ensemble cette beauté naturellement artisanale, ce souffle divin sur les chairs et la chaleur étendue sur leurs peaux. Ça fait tellement de bien.

« Merci. »

Rumi murmure. Sa voix est comme étranglée. Kobe sait bien ce que ça signifie. Il sait que, de toute façon, il a fait tout ce qu’il pouvait. Il ne regrette pas, non. Il ne regrette rien.
Être venu la cueillir en pleine nuit par la fenêtre de sa chambre d’hôpital.
L’avoir illégalement trainé dans tous leurs endroits de prédilection.

Lui avoir apporté tout le bonheur du monde en une poignée d’heure même si ça fait mal.
Non, il ne regrette pas.

Et maintenant, il ne lui reste plus qu’à lui dire qu’il l’aime plus que tout. Sauf que Rumi ne lui en laisse pas le temps. Non, Rumi, de ses petits bras tout frêles comparés à ceux de Kobe, saisit le col de son T-shirt et tire dessus. Elle se met à son niveau et enfin, elle l’embrasse. C’est doux, c’est triste, c’est amer, c’est sucré. C’est tout à la fois, tout ce qu’elle veut faire passer, tout ce qu’elle veut dire. Kobe comprend, Kobe ne résiste pas. Et Kobe lui répond.

Enfin, il aurait voulu, mais déjà, la pression redescend.

Kobe ne veut pas rouvrir les yeux car il sait bien ce qu’il verra dans ses bras. La tête de Rumi a basculé en arrière et son bras libre à regagné les entrailles de la surface de la mer qui s’étend à des kilomètres devant eux. Il l’a senti, Kobe. Il a senti son petit cœur s’arrêter. Et ses lèvres adorablement courbées n’y changeront rien.

Les médecins avaient dit qu’elle avait été ‘chanceuse’ que sa première crise ne lui ait pas été fatale, comme c’était le cas, en général. Ils lui avaient aussi dit que ce n’était plus qu’une question de temps pour qu’elle y succombe, par la suite. Maladie incurable, maladie cardiaque qui ne prévient pas, qui fauche sans compassion.

Alors, en sachant cela, Kobe avait fait abstraction de lui-même. Si amoureux de Rumi qu’il était venu l’enlever de sa cage de verre et d’acier, à toutes ces machines sophistiqués. Il l’avait emmené loin, si loin qu’il ne savait même plus vraiment lui-même ou il était.

Pourtant, Kobe ouvre les yeux et laisse des larmes dévaler les vallées de ses joues. Il ne regarde pas la petite chose qu’il tient dans ses bras, ça ne sert à rien. Il n’entend pas ni ne voit les infirmiers qui courent dans sa direction, trop heureux d’avoir enfin pu le retrouver.

Non, Kobe est dans son monde.
Kobe est loin, si loin qu’il ne sait même plus ou il est.

On arrive, on lui attrape l’épaule, on le violente. Le petit corps est arraché de son étreinte, il ne cherche même pas à résister. Ça ne sert à rien, Rumi n’est plus là. Kobe est sonné. Amer, il regarde l’horizon, les larmes jouant en prismes sur son visage, y renvoyant des couleurs qui, déjà, commence à manquer.

C’aura été le cadeau de sa vie ; Rumi.

Elle est morte avec le sourire aux lèvres.


Dernière édition par Kasamatsu Yukio le Mer 28 Jan - 11:13, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyMer 28 Jan - 1:06

Okay...je pleure....C'est beau et terriblement triste à la fois...Je suis pas du genre à rédiger de longs commentaires ou que sais-je, mais voilà. Rares sont les textes qui m'émeuvent vraiment et qui me font verser quelques larmes donc je suppose que tu as accompli quelque chose de presque exceptionnel ! /sbaff/

En somme, j'aime beaucoup. Love. ♥

Ah...et je me suis retrouvée dans Misery...Bon, mis à part la fin, le reste est douloureusement familier. J'avais dans l'idée d'écrire sur ce que j'ai subi à l'école aussi, mais je suppose que je n'en ai jamais eu le courage.

Des câlins ♥
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyMer 28 Jan - 10:38

J'ai pas de mots tellement j'ai pleurer devant mon pc. C'est une romance d'enfant si insouciante avec un thème si brutal que la mort et un dur retour à la réalité à la fin, le tout sur un musique d'Indo...
Voilà, j'ai pleurer comme une petite fille.
C'est trop beau, j'aime. ;w;
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyMer 28 Jan - 11:17

Je suis à la fois ravie d'infuser des émotions pareilles en mes lecteurs et... en proie a une certaine culpabilité de vous faire pleurer! xD

En tout cas merci pour vos lectures et vos appréciations ♥
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Aoki Akemi
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyLun 2 Fév - 18:52


Titre ; Oni to Musume {MALE!ONI!KANA & AKEMI)
Pourquoi ; Juste comme ça, une pulsion.
Thème ; Inspiration Vocaloid
Raison de l'écrit ; Je voulais faire plaisir à Kana ♪
Autre ; Love ♥ Pour une fois j'écris un truc qui fini 'bien' :')
https://www.youtube.com/watch?v=ho4-ze20ZZw
https://www.youtube.com/watch?v=pW295oFdgag

Il y a de cela des siècles, une bien étrange histoire prit place au cœur d’un hameau tout ce qu’il y avait de plus paisible.

En apparence, tout du moins.

Le clan le plus respecté ici-bas demeurait être celui des Aoki. Dans la région toute entière et plus loin encore l’on murmurait les exploits des deux hommes de la nouvelle génération, ceux destinés, dans un futur qui se voulait proche, à étendre la flamme familiale toujours plus loin.
L’on parlait beaucoup moins de la petite demoiselle fragile sous leur égide, leur sœur cadette ; Akemi. Son nom s’accordait à merveille avec la douceur qui se dégageait d’elle. Ses longs cheveux clairs contrastaient avec ceux, bien plus foncés, de ses ainés et ses manières étaient dignes des plus adorables âmes à marier.

Il y avait pourtant une ombre au tableau.

Elle était malade. Ses yeux étaient faibles et peu importait tous les onguents que l’on y appliquait, rien ne changeait jamais. La pauvre enfant restait désespérément aveugle, la tête cerclée par un bandage renouvelé chaque jour.

Elle avait interdiction d’enter seule dans la forêt obscure, toute proche. Les légendes racontaient que cette dernière abritait démons et ogres de toutes sortes, hors, Mahiro et Yusei ne souhaitait pas aller confirmer d’eux même ces rumeurs pour vouloir le bien de leur petite sœur. Voici pourquoi elle était sujette à de pareille astreinte.

Pourtant, un jour, elle brisa sa promesse.

Elle ne l’avait réellement pas fait exprès. Comme à son habitude, Akemi marchait sur le chemin qui faisait le tour du village, le connaissant par cœur, même si elle ne l’avait jamais ‘vu’ à proprement parlé. Son corps voyait à sa manière et contrairement à ce que l’on pouvait penser, elle ne souffrait pas réellement de son état. Sa famille était à ses côtés et elle ne demandait rien de plus que cela, ce présent des dieux.

Mais une douce mélodie, portée par le vent, c’était alors égarée jusqu’à ses oreilles.

En ce matin printanier, elle avait laissé la magnificence de ces quelques notes la porter au loin. Et lorsqu’elle réalisa son erreur, il était trop tard et elle s’était perdue. Pire encore, l’une de ses chaussures avait été perdue dans l’exploration improvisée et terrifiante. Son pied droit saignait, lui faisant horriblement mal. Maudite racine ! pensât-elle, alors qu’elle commençait à pleurer sur son sort.

Elle ne savait que faire d’autre.

Mais le destin lui envoya la main secourable d’une créature toute proche. En effet, sans le savoir, Akemi avait pris appui sur l’une des murs de la maison d’un Ogre, celui-là même qui jouait les quelques notes ayant attirés la jeune enfant par ici. Il vint à sa rencontre, peiné d’entendre des sanglots.

« Je vais t’aider. » murmurât-il, avec douceur.

D’abord apeurée de se retrouver avec quelqu’un qu’elle ne connaissait pas sans pouvoir avoir plus de détails à son sujet, la jeune Aoki se détendit pourtant bien vite. Elle sentit les mains délicates de son nouvel ami sur sa cheville et soupira d’aise lorsqu’un bandage fut appliqué sur sa blessure. Qui que pouvait-être cet individu, il savait y faire avec les tracas de ce genre !
Ils restèrent là un long moment, à parler de tout et de rien.

Akemi ne vit pas les cornes et les marques, comme tatouées, qui prenaient places sur le visage et le front de l’Ogre, pas plus qu’elle ne put le détailler davantage. De grands yeux aux pupilles d’un bleu étincelant, des crocs ressortant et une carrure imposante venaient se blottir dans ce tableau d’une rare beauté. Ses longs cheveux clairs, presque blancs, pendaient dans son dos en une queue de cheval haute. S’ajoutait à cela des griffes aux extrémités de ses doigts.

Mais malgré son manque de discernement, Akemi ne put s’empêcher de laisser ressortir sa nature première.

« Comment te nommes-tu ? »

L’Ogre fut étonné de sa question. Il aurait pensé qu’elle le fuit, que son aura la mettrait mal à l’aise. Mais il n’en fut rien. Au contraire. Alors, peu habitué à ce genre de contact, c’est à mi- mots qu’il lui délivra l’objet de sa requête.

« …Kana. Je m’appelle Kana. »
« Kana ? C’est joli ! » Répondit la demoiselle, enthousiaste.

La fin du jour arriva rapidement et Akemi comprit qu’il était temps pour elle de rentrer chez elle, ou ses frères risquaient fort de s’inquiéter – si ce n’était pas déjà le cas -, ce qu’elle ne souhaitait guère. Alors qu’elle se levait, l’Ogre se proposa de la raccompagner par un chemin plus sûr et plus approprié à sa petite stature – son kimono était déchiré par endroit, à cause des ronces qu’elle avait très probablement traversée.

Akemi, avec un sourire chaud comme le soleil accepta cette proposition, trop heureuse de pouvoir converser encore un peu avec son nouveau camarade.

L’Ogre la guida, de sa voix rassurante, jusqu’à la lisière de la forêt, tout près de son village. La petite Aoki aurait voulu que le temps ne passe pas si vite.

« Viens ! Je voudrais te présenter mes frères ! Ils te remercieront pour m’avoir aidé, j’en suis certaine ! »
« …Non. »
« Pourquoi ? »
« Je ne puis rester davantage. »

Et il tourna les talons, se renfonçant immédiatement dans les bois sombres. Il eut tout de même le temps d’entendre la voix de l’adolescente résonner dans les branches en un « Viendras-tu me voir encore ? ».

Il avait, au départ, songé que jamais plus il ne reverrait cette demoiselle. Il n’avait jamais été habitué à côtoyé autant les humains. Il savait qu’il ne leur inspirait guère confiance ou sympathie. Et pourtant… Pourtant, il ne put en être autrement. Comme si son être tout entier était drainé par une énergie jusque-là encore inconnu de son esprit, il retourna à la lisière de la forêt, deux jours plus tard. Couvert d’un manteau de lin et ayant pris soin de cacher ses cornes et tout ce qui pourrait le trahir au premier coup d’œil, Kana s’était alors posté là où il avait laissé l’humaine, dont il réalisa ne toujours pas connaitre le nom.

Il patienta ainsi plusieurs heures, sans réellement avoir lui-même ce qu’il attendait en restant ici, presque invisible.

Et puis, tout à coup, la silhouette frêle de son amie insoupçonnée fit surface sur le chemin. Elle ne semblait pas avoir détecté sa présence en passant près de lui. Alors, toujours avec douceur, il murmura.

« …Bonjour. »

La réaction ne se fit pas attendre. Sitôt qu’Akemi reconnu la voix de son sauveur, elle se tourna vers lui, souriant toujours.

« Kana ! »

Elle était si heureuse de le revoir. Elle put passer du temps en sa compagnie, ce qui lui fit le plus grand bien. Aucun des deux ne vit la journée passer alors qu’ils se promenaient côte à côté à la lisière de la forêt. Le soir venu, ils durent se dire au revoir, mais Kana promit de revenir le lendemain, pour le plus grand plaisir de l’Aoki.

Leurs échanges durèrent ainsi deux mois durant. Tous les jours, l’Ogre venait voir la délicate adolescente et ils se racontaient toutes sortes de choses, des légendes qu’ils connaissaient aux épopées les plus banales. Leur lien amical se mua bien vite, dans le cœur de Kana, en un amour sincère. Il n’osait simplement pas le lui dire mais elle aurait vu, si elle l’avait pu, toute la tendresse qu’il lui portait rien qu’en le regardant dans les yeux.

N’importe qui aurait pu le voir, hormis elle.

Un jour, Kana vint voir sa minuscule fleur avec un baume qu’il avait préparé lui-même. « Il pourra peut-être guérir tes yeux. », lui avait-il dit, en lui délivrant également les consignes d’usages. Elle le remercia chaleureusement, pleurant presque. L’Ogre était heureux. Rien n’aurait su lui faire davantage plaisir.

« A demain, Akemi. »
« A demain, Kana. »

Tout aurait dû se passer comme à l’accoutumée. Seulement, comme il aurait fallu s’y attendre, des yeux furtifs avaient exhumé le secret de la jeune fille, en tirant le meilleur parti.

Le lendemain, l’Ogre vint bien plus tard dans la journée. Déjà, le soleil déclinait. Il pressa le pas. Dans sa main, un collier de perles qu’il avait tout spécialement été cherché pour Akemi, dénichant les plus belles pour son amie. Il se demandait si elle l’avait attendu longtemps et commençait déjà à culpabiliser.

Parvenu au lieu de rendez-vous habituel, il constata qu’une forme l’attendait là, de dos.
Tout sourire sous sa capuche, Kana s’avança, délaissant la protection des fourrés proches. Venant poser une main sur l’épaule de ce qu’il croyait être Akemi, qu’elle ne fut pas sa surprise de voir la silhouette dégringoler sur le sol. Un fagot de paille déguisé. Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ?

Il eut rapidement la réponse, un coup derrière son crâne le faisant tomber au sol.
On lui retira sa capuche avec violence et Kana se retrouva confronter aux villageois furieux qui, torches en main, le sommait de s’en retourner d’où il venait.

« Ne t’approches plu jamais de la princesse ! Fais lui tes adieux et disparait, démon ! »

Les statures de Mahiro et Yusei, supportées par celles de leurs épouses, Aksana et Hairi, se découpaient dans la cohorte, leur donnant une aura encore plus menaçante qu’elle ne l’était déjà. L’Ogre ne se fit guère prier pour s’enfuir vers son domaine, non sans avoir à endurer les insultes des humains dans son dos pendant un moment.

Il pleura longuement une fois revenu chez lui.

Akemi n’était même pas au courant de tout cela. Après avoir appliqué le baume offert par Kana le matin même et laissé les domestiques refaire son bandage, elle avait pris sa collation habituelle, sans se douter de rien. Un puissant breuvage somnifère, qu’elle ne soupçonna pas, avait été libéré dans son verre. Elle avait ainsi dormit de longues heures durant, ne sachant pas ce qui se passait au dehors, sans son consentement. Autrement, jamais elle n’aurait laissé faire le moindre mal être porté à son grand ami avec qui elle se redécouvrait.
Lorsque le soleil se leva ce jour-là, elle vint à l’endroit habituel ou Kana l’attendait tout le temps, souhaitant s’excuser pour avoir autant dormi la veille.

Mais avant même qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, les mots froids de Kana l’atteignirent en pleine poitrine.

« Je dois partir et ne jamais revenir. »
« …Kana ? »
« Ce sera bien mieux pour toi. »

Akemi voulu le retenir, lier ses doigts aux siens, mais il s’échappa de sa prise et disparu entre deux lianes épaisses, nullement retenu par les sanglots de la petite Aoki, qui humidifia ses bandages, encore.

Akemi resta prostrée, sur le sol, un long moment durant. Le pas de son frère ainé vint la perturber un instant.

« Ce sera mieux pour toi de ne plus le revoir. »

Il n’eut guère le loisir d’en dire davantage qu’on l’appelait pour un apparent conseil de guerre. Il promit cependant à sa sœur de revenir rapidement. Mais Akemi n’en avait cure, Akemi avait compris ce qui s’était passé. Son esprit n’avait pas tardé à faire le lien.

Alors, dans son cœur ou la colère infusait, c’était une débandade de sentiments qui s’exaltait. Elle se remit debout et, sans l’ombre d’une hésitation, se dirigea vers les bois ou elle s’enfonça, toujours plus profond. Essayant de se souvenir du chemin menant au Havre de Kana, elle se perdit de longues heures durant, mais elle ne pleura pas.

Une douce chaleur lui berçait les yeux alors qu’elle entendit, comme sortit de l’obscurité et du silence de la forêt, une note de musique. C’était comme si la mélodie l’appelait. Akemi reconnaissait cette mélopée. Poussée par son seul instinct, elle marcha, encore et encore.

Ses efforts finirent par payer. Kana était assis là, des larmes plein les yeux, en train de jouer quelques notes d’un instrument cordé. En sentant le parfum angélique de sa camarade de nouveau prêt de lui, il se redressa, ne comprenant pas. N’était-il plus condamné à ne jamais plus la revoir ? Il lui avait fait ses adieux, pourtant !

Akemi reprit son souffle et lui sourit. Puis, ses mains vinrent se saisir de son bandage à la tête et elle tira dessus, libérant ses paupières de ce poids qu’elle supportait depuis bien trop d’années, maintenant. Elle avait bien sentit que le baume de Kana avait changé quelque chose en elle.

L’Ogre resta en retrait, un peu effrayé par ce qu’il pensait être sur le point de lui tomber sur la nuque. Faire peur à Akemi était sa hantise, mais il demeurait tout de même lucide.
Alors, lorsque les yeux de la jeune femme s’agrandirent en le voyant, il crut comprendre. Il baissa la tête.

« Je dois être terriblement laid, n’est-ce pas ? »

Un petit silence s’interposa entre eux, comme un douloureux interlude.

« …Non. »

Kana releva la tête, interloqué.

« Tu es tel que je t’avais imaginé. »

Elle lui sourit. C’est au tour de l’Ogre d’être ébahi. Alors depuis tout ce temps…
Elle avait su.

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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyLun 2 Fév - 19:18

...... NSNAKYNSKSNSODKDOEKDJDNDISNSWUAHSJDNDJD :07: :07:
KYAAAAAA QUELLE HISTOIRE ! PURÉE JE PLEURE QWQ
C'est si beau... Si beaaaaaaau !!!
Mercii beaucoup ça m'a vraiment fait plaisir *^*
Je la relirai encore et encore parce qu'elle est magique :05:
AZY même en ogre je suis sexy 8D //BUS//

Akemi est si tendre, si attachante. Elle n'en a cure que Kana soit un ogre ou pas. Elle a su voir ce qu'il était vraiment, il a su prendre soin de sa fleur la plus précieuse. Sa petite princesse Akemi... Vraiment cette histoire est vraiment jolie <3
Je pense à cela en lisant ton texte *^*
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Aoki Akemi
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyDim 19 Avr - 0:18

Un OS foutrement mal écrit mais qui me tenait à cœur afin de sceller la vie d'Akemi de façon définitive. J'en avais besoin. Maintenant, à mes yeux, elle est parfaite.
/!\ Pour vous mettre dans l'ambiance - si vous le souhaitez - je vous encourage vivement à lire au départ de la musique ci-après.


A partir d’aujourd’hui, j’ai décidé d’haïr tous les 11 Mai.

Je suis là, dans ma chambre. Je suis mortifié, je ne veux parler à personne. J’entends des voix, en bas, dans le salon. Je n’en ai que faire, je veux juste qu’on me laisse seul. Dans ma chambre, j’ai tout mis sans dessus dessous, cassé des vases, des cadres et même mon ordinateur. Je me fiche éperdument de ce genre de choses-là. Je n’en désire qu’une et une seule et pourtant je sais qu’on ne me l’accordera pas.

Je veux que maman rentre à la maison.

Sauf qu’elle ne le fera pas. Elle ne le fera plus jamais. Je la déteste, je la hais, je l’exècre ! Elle m’a mentit ! Elle m’avait promis qu’elle reviendrait ! Elle n’avait pas le droit. Elle nous a abandonné. Elle aurait dû être plus prudente. Non, mieux, elle n’aurait jamais dû aller là-bas. N’importe qui de sensé n’aurait pas embarqué dans une affaire pareille. Je sens les larmes qui noient encore mes rétines. J’ai mal. Partout. Mon cœur, mon corps, mon âme. J’ai l’impression de bruler vif. Et puis…

Je regrette de m’être disputé avec elle juste avant qu’elle ne parte.

Je lui ai dit que je ne voulais plus qu’elle soit ma mère. Je lui ai tenue tête pour une simple histoire de désaccord, pour ne pas changer. Je sais, je n’ai pas été sage, je n’ai pas été facile, jamais. Et pourtant… Pourtant c’était ma mère. Et je l’aimais.

Je tremble, enfouis ma tête dans le creux de mes bras sous cette couette qui me donne un très vague sentiment de sécurité. Je n’ai trouvé que cette solution pour me calmer, tout à l’heure. Quelque part, je me fais un peu pitié. On tape à ma porte. Je suppose que c’est mon père, mais je n’ai pas envie de lui parler. Pas maintenant. Pardon papa mais je dois faire mon propre procès, pour l’instant. Je viendrais plus tard, peut-être. Je viendrais.

Lorsque j’aurais admis ce qui vient de nous tomber dessus à tous.

Je n’ai même pas compris pourquoi elle était partie. Parfois elle n’était pas à la maison pendant plusieurs semaines pour des tournages ou autre et parfois elle allait aider des amis militaires qu’elle avait rencontré par l’intermédiaire de sa mère à elle – une ex-pilote de profession. J’avais l’habitude de ne pas la voir souvent, c’était ainsi. Je m’y étais fait. De toute manière, je n’avais pas eu le choix. Je crois que c’est ça qui a tout déclenché, ce soir-là, quand elle est partie et qu’elle a franchi la porte de notre maison pour la toute dernière fois – penser ce genre de choses me donne la nausée. J’en avais marre que l’on me prive de ma mère systématiquement sans me demander mon avis. Sauf qu’au lieu de le lui dire tel quel, je me suis énervé, encore.

Maintenant que j’y pense, peut-être qu’en discuter calmement avec elle m’aurait permit de la garder à la maison un peu plus longtemps.

Je regrette. Maman, je regrette tellement, si tu savais. Je suis tellement désolé.
Je l’ai entendu pleurer un peu derrière la porte de ma chambre que je lui avais alors claqué au nez. Je l’ai entendu ravaler ses larmes et partir avec sa valise après avoir salué mon père dans le couloir.

J’aurais pu faire tant de choses pour éviter ça. Je le sais. Je le sais parfaitement. Maintenant mieux que jamais. Mais je n’y peux rien. C’est difficile de voir sa mère s’en aller pour quelque chose qu’on ne comprend pas vraiment. Qu’est-ce que j’en avais à faire, moi, de ce conflit quelques part loin de chez nous ? Rien. Je ne m’en souciais pas, je ne voyais pas l’intérêt. Mais ma mère, si. Et comme elle avait apprit la langue d’un des pays concerné durant son séjour en Europe m’avait-elle dit alors, elle estimait que si elle pouvait aider, elle se devait de le faire. Je ne comprenais pas son dévouement. Pas à ce point.

Et désormais, je le comprends encore moins.

Elle est partie en mission militaro-humanitaire, je crois. Enfin, c’est ce qu’elle m’a dit et la seule chose que j’ai retenu de ses explications avant qu’elle ne fasse ses bagages. Elle m’avait bien proposé de me lire un passage ou deux du Seigneur des Anneaux avant de boucler son sac mais j’ai refusé et j’ai piqué ma crise.

Si seulement j’avais su…

Ma mère adorait la littérature en tout genre. Ses goûts s’orientaient assez souvent sur des ouvrages étranges d’ailleurs. Elle parlait couramment plusieurs langues et avait même tenté de m’apprendre les rudiments par la lecture, justement. Sauf que ça ne me plaisait pas. Je réalise maintenant l’ampleur de mon erreur. Plus jamais elle ne me proposera ce genre de chose.

Pourtant je n’ai jamais autant souhaité que maintenant qu’elle me colle un bouquin dont je comprends à peine un mot sur vingt dans les mains.

Maman. Tu me manques. Reviens. Je t’en prie. Reviens. Dis à ces types en costume noir de partir. Je ne les aime pas. Je les déteste. Ce sont eux qui sont venus nous voir pour nous annoncer que… que jamais plus je ne te reverrais. Ce sont eux qui nous ont dit que la mission pour laquelle tu t’étais engagée avait été un fiasco. Ce sont eux également qui nous ont dit que les terroristes étaient venus saccager le camp ou tu te trouvais et qu’ils t’ont…

J’ai détesté leur approche. Ces étrangers, ces américains dans leurs costumes trop propres pour être honnêtes et avec leur voiture étrange… ils ne m’inspiraient pas confiance. Et j’avais raison de ressentir ça. L’un d’eux à poser une main lourde main qui se voulait compatissante – je crois – sur mon épaule et m’a dit dans un japonais approximatif et avec un accent à couper au couteau, qu’il était désolé pour moi et qu’il voulait voir mon père.

Je me suis enfuis de cette poigne, comme si cette large paume m’avait brulé. En soit, ce n’était pas totalement faux.

Réfugié dans ma chambre, je n’en suis pas sorti depuis. Je crois pourtant que je ne vais pas pouvoir me terrer plus longtemps dans ma tanière saccagée. J’entends de petits à-coups timides à ma porte. Ca ne ressemble pas à ceux de mon père, je suppose donc qu’il doit être parti rejoindre ces corbeaux qui, rien que par leur maudite présence, on détruit des dizaines de choses. Je repose les pieds sur le sol couvert de débris et m’avance vers la porte. J’hésite avant d’ouvrir et puis finalement, je cède à la curiosité.

Derrière la porte, ma petite sœur de huit ans.

Son visage tout boursoufflé par les larmes fait renaître les miennes. Elle me regarde avec ses grands yeux si expressifs.

« Ils ont dit que maman allait pas revenir…. Mais ils ont tort, pas vrai ? »

J’aimerais tellement pouvoir lui répondre mais les mots restent coincés dans ma gorge et je me remet à pleurer. On a pas mérité ça. C’est vrai, on a pas été les meilleurs enfants du monde, très probablement…

Mais on méritait pas qu’on nous prenne ainsi notre maman.

J’ai onze ans et au moment où j’ai le plus besoin d’elle, je n’ai plus ma mère à mes côtés. Et c’est probablement un peu de ma faute.

Et le petit rajout qui fait mal:

Kise Akemi (née Aoki) 12 Mai 1999 – 11 Mai 2039
Décédée à l’âge de 38 ans.


Dernière édition par Aoki Akemi le Mer 8 Juil - 0:15, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyDim 19 Avr - 0:30

Je te déteste. Tu m'as encore fait pleurer.

Mais c'est magnifique, comme toujours. même si tu dis que c'est mal écrit
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyDim 19 Avr - 0:44

Pardon :'D
*auto coeur en miettes*
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyDim 19 Avr - 0:47

Bravo. Tu m'as fait pleurer.
En lisant, j'avais l'impression d'être à la place de ce garçon qui apprend que sa mère ne reviendra plus jamais. Je crois que j'ai mes yeux qui se sont brouillés en lisant le "Kise Akemi", et j'ai craqué en finissant ahah.
Je suis en train de me planquer derrière mes cheveux pour que mes parents ne me voient pas pleurer.

Je te hais, cordialement.
T'écris bien.
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyDim 19 Avr - 1:19

Je pleure, je viens te faire un commentaire constructif quand j'aurais séché mes larmes haha xD
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyDim 19 Avr - 1:50


Elle était tout pour lui, son seul et unique grand amour. Il s'était déjà vu vieillir à ses côtés et voir leurs enfants aller à l'université, puis se marier. Mais à présent, ce n'était plus qu'un rêve lointain, chassé par un horrible cauchemar pourtant bien trop réel. Il ne voulait pas y croire, il refusait d'accepter le fait que plus jamais il ne verrait son joli sourire, plus jamais il ne sentirait ses bras autour de lui, plus jamais il n'entendrait sa douce voix...Il devait se réveiller. Il allait se réveiller aux côtés de sa princesse, il lui caresserait doucement la joue et dégagerait la mèche qui cachait son joli visage. Il sourirait et la réveillerait avec un doux baiser.

La chambre était plongée dans l'obscurité, le lit était froid, vide. Comme son cœur. Il y avait les enfants, bien sûr et il devait rester fort pour eux. Mais à cet instant, il était tout seul avec son chagrin et son désespoir. Des larmes silencieuses coulaient le long de ses joues et toujours cette même question qui tournait en boucle dans sa tête : Pourquoi? Elle n'avait pas le droit de les abandonner. Pas comme ça. Il s'en voulait. Il se sentait tellement coupable. Il savait que l'endroit où elle se rendait était dangereux, pourtant, il n'avait pas essayé de la retenir. Sans doute parce qu'il savait que ça n'aurait servi à rien. Elle était bien trop têtue et s'il y avait bien une chose qu'il détestait par dessus tout, c'était de se disputer avec elle. Il aurait dû faire une exception.

Les hommes en costard étaient là. Ils l'attendaient en-bas. Il se saisit de leur photo de mariage, posée sur la commode, et la caressa doucement avant de la reposer en prenant une profonde inspiration. Il devait être fort, ne plus laisser déborder ses émotions comme autrefois.
Il sortit de la chambre et referma doucement la porte avant de se diriger vers celle de son fils. Il frappa, mais n'obtint aucune réponse. Il s'y était attendu et il n'insisterait pas. Il comprenait. Quand son fils serait prêt, il viendrait de lui-même.
Ryouta rejoignit les hommes en noir au rez-de-chaussée. Il ne les aimait pas des masses. Il voulait qu'ils s'en aillent, qu'ils les laissent tranquilles. Pourtant, il y avait aussi des visages familiers et amicaux parmi ces hommes. Il évitait de croiser leurs regards car il savait qu'il risquerait de craquer. Il en était hors de question.

Il s'occupa des formalités et de tout le reste, mais il avait l'impression d'être dans un état second. Un peu comme s'il était spectateur des événements et même de ses propres gestes et paroles. Ce n'était pas réel. Ce n'était pas réel.
Bientôt, la maison se vida, laissant les trois âmes en deuil seules, chacune dans son coin, chacune essayant de surmonter au mieux cette épreuve. Les enfants étaient si jeunes...comment allait-il faire, tout seul ? Peu importe. Il devait le faire, tout simplement. Pour elle. Pour eux.
Sa présence était encore là, dans la maison. Son parfum, son rire...oui, son rire résonnait dans le salon. Mais le salon était plongé dans l'obscurité. Comme le reste de la maison. Comme son cœur, son âme. Son âme...dont il avait perdu la moitié. Son âme qui jamais ne pourrait être réparée.
Il finit par trouver la force pour bouger et rejoindre ses enfants à l'étage. Son fils s'était encore enfermé dans sa chambre. Ryouta n'insista pas. Il entra dans la chambre de sa fille. Elle dormait, mais des larmes étaient encore visibles sur ses petites joues. Elle avait dû s'épuiser en pleurant. Il lui essuya ses larmes et déposa un baiser sur son front avant de quitter la pièce. Elle ressemblait tellement à sa mère. Trop...

Il entra dans la chambre conjugale et ferma la porte derrière lui avant de s'effondrer. Tout ce qu'il avait retenu au cours de cette journée refaisait surface tel un torrent coulant sur son visage. Elle n'était plus là.
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyDim 19 Avr - 1:57

J'ai fais une descente d'organes sous la tristesse du petit pavé.
JOYEUX ANNIVERSAIRE MOI MEME /MEURS
(c'est tellement inerssif ;_;)
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyDim 19 Avr - 8:10

Je viens continuer mon petit commentaire ci-dessus. Je commencerai en te disant que c'est vraiment bien écrit. Tu as fait un bon choix de narrateur en utilisant l'enfant d'Akemi. La première personne vient nous toucher. On le sent. On sent l'incertitude, le regret, la confusion, la tristesse qui teinte le récit. Surtout avec les Américains. Parce qu'au fond, dans ces moments-là, on ne veut pas vraiment que les autres ne nous volent notre tristesse. C'est un bel OS que tu viens de nous rédiger et je crois que tu peux être fière de nous avoir autant touchée. J'espère pouvoir te relire bientôt, c'était un véritable plaisir.

Et puis la chanson va tellement bien à Akemi je trouve omg ♥️

Ah et Kise, c'était vraiment pas nécessaire de me faire pleurer encore plus haha xD quoique j'ai adoré ta réponse aussi, nom d'un Smarties rassis :07:
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MessageSujet: Re: You drive me crazy || Writing session   You drive me crazy || Writing session EmptyDim 19 Avr - 11:26

Je suis... Réellement touché par vos compliments. J'ai écris ça sur un coup de tête, sans prendre le temps de me relire ni rien, juste pour "passer le temps" xD
Du coup je voyais ça comme basique, tout ça. Mais je suis très contente si ça vous a plu! Je pense en faire au moins un autre sur le sujet en tout cas!
Merci beaucoup ;_; ♥
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