Vous ne vouliez pas de glace ? [PV Lyall]

La journée avait été chargée mais j’avais réussi à me libérer de mes tâches journalières plus vite que je ne l’avais imaginé. Suivre le PDG de l’entreprise n’était pas une mince affaire, surtout lorsque l’on tient entre ses mains des documents importants à ne pas mettre entre toutes les mains. Mallette à la main, j’étais sur la route pour rentrer chez moi, mais le beau soleil de printemps me retins quelques minutes de plus et je décidai, à la dernière minute, de passer par le parc avant de rentrer dans mon appartement froid.

Mais comme toujours, je ne pouvais pas me séparer de mon travail qui occupait les trois-quarts de mes pensées et très vite, je me retrouvais à marcher en regardant les notes de services sur mon smartphone. Plusieurs mails étaient déjà arrivés alors que je venais à peine de quitter mon bureau. Je lâchai un soupir, était-ce réellement compliquer de comparer les comptes de résultats d’une autre entreprise à celui que nous avions ?

Le soleil tapais sur l'écran de téléphone multifonction et j'avais du mal à écrire une réponse à cette histoire d'incompréhension. J'avais beau plisser les yeux, rien n'y faisait et je me résignais à le ranger dans la poche de mon costume. Je pris le temps de regarder les nuages un bref instant quand un choc m'arrêta sur ma lancée et un frisson parcourra mon échine.

Une jeune fille aux cheveux rose se fondait en excuse quand je découvris l'horreur. La glace qu'elle tenait l'instant plus tôt et qui avait sûrement été entamée, avait atterris sur mes vêtements et commençait à fondre. J'eus un mouvement de recul assez rapide, laissant la glace finir sa course sur le sol sans aucun état d'âme, plus vite cette chose aurait quitté mon corps, mieux je me sentirais. J'avais cette terrible envie d'estomper la tâche, mais le faire signifierais tâcher mes gants et donc, devoir en changer, me laver les mains et bien sûr, trouver un lavabo propre dans un parc est une mission impossible. Ça y est, je ne me sentais mal, nauséeux et presque en train de transpirer. Je mis ma main sur mon front, baissant légèrement la tête comme pour cacher mon mal-être habituel.

- Non, ce n’est rien, articulais-je difficilement, vous ne vous êtes pas fait mal ?

Quelle mouche m’avais piqué pour que je rentre en passant par le parc ? J’espérais au fond de moi qu’elle ne s’était pas fait mal, j’avais besoin de rentrer chez moi, vite, avant que cette nausée prenne le dessus sur moi. Je plongeai la main dans mon attaché-case et en sorti deux mouchoirs : un que je tendis à la jeune fille et l’autre pour moi.