Le soleil brille, les oiseaux chantent.. ¦ PV Kuroko

Tetsuya était le parfait enfant que chaque parent rêverait d’avoir. Il était poli et respectueux. Il avait des points assez moyens, mais n’était pas un cancre pour autant, il arrivait à s’en sortir au final et c’était tout ce qui comptait. Il faisait partie d’un club de sport (et excellait assez dans ce domaine) et était membre d’un comité de son école. Il était serviable et aidait de temps en temps sa maman au fourneau. Et, surtout, il tenait ses engagements comme, par exemple, celui de s’occuper tout seul du chien qu’il avait ramené du jour au lendemain chez lui.

Ses parents n’y avaient pas vu d’inconvénient à la condition que ce serait lui et lui seul qui le sortirait, le nourrirait , le dresserait & laverait ses petits incidents quotidiens. Très vite, Numéro 2 fut un membre à part entière de cette famille et malgré la promesse d’être son maître, il n’était pas rare de voir son père tenter d’apprendre un tour au chien, sa mère de l’emmener promener en allant faire les courses ou encore, sa grand-mère de lui donner en cachette à manger par-dessous la table.  

C’était comme ça chez les Kuroko.

Ce samedi-là, Kuroko avait passé la matinée avec le comité de la bibliothèque de l’école dans lequel il faisait partit afin de ranger la nouvelle caisse de livre que l’école avait acheter. Cela tombait assez bien vu qu’il n’avait aucun entraînement avec son club. Il en avait profité pour louer un bouquin qu’il lui avait tapé dans l’œil.

De retour chez lui, sa maman lui signala que Numéro 2 n’avait pas arrêté de gratter à la porte et traîner sa laisse dans toute la maison, faisant comprendre qu’il avait vraiment envie d’aller se promener – il faut dire qu’il faisait très bon dehors – mais que malheureusement, elle n’avait pas eu le temps de le sortir. Du coup, notre héro porta son livre dans sa chambre, déjeuna rapidement et partit faire une balade avec son fidèle compagnon qui remuait la queue joyeusement s’arrêtant de temps en temps pour renifler le sol ou faire ses besoins.  

Promener Numéro 2 était le seul moment où les gens le remarquaient. (En faite, c’était surtout le chien qu’ils remarquaient mais, du coup, le regard suivait la laisse et il finissait par tomber, évidemment, sur l’autre personne au bout)

Il avait l’habitude d’être ignoré et ça ne le dérangeait absolument pas car il pouvait, du coup, observer les gens sans paraître impoli mais il devait avouer que ça faisait du bien d’être vu de temps en temps.

Lentement, il se dirigea vers le parc tout près de chez lui où il détacha la laisse du cou de Numéro 2 pour le laisser courir un peu partout sans crainte qu’il se fasse écraser par une voiture.

Alors que son chien était en train de se faire caresser par un groupe de filles qui le trouvait « trop kawaïïïï !!! », Tetsuya entendit une voix qu’il connaissait bien, l’appeler.

« Eeeh, Kurokocchi ! Par ici ! »

Pas la peine de se retourner pour savoir qui l’appelait de façon si désagréable. Pas qu’il n’aimait pas Kise, attention ! Non, il n’aimait juste pas la façon donc ce dernier l’appelait. Pendant longtemps, il lui avait demandé d’arrêter de l’appeler « Kurokocchi »  mais il avait fini par abandonner avec le temps.

Il lança un coup d’œil à son chien qui était toujours en bonne compagnie (quel dragueur quand même celui-là !) et se dirigea vers Kise Ryôta et le salua poliment.

Kuroko se dirigea vers son ancien coéquipier qui lui posa une main sur son épaule. Poliment il répondit à sa question :

« Ça va très bien et toi ? »

Il ne réagit même pas à l’accolade amicale que venait lui faire Kise… justement car c’était Kise.

Quelqu’un d’autres que lui aurait eu droit à un « Veux-tu bien retirer ta main de mon épaule s’il te plait ? » mais avec Kise, il avait l’habitude… et il avait eu beau lui demandé d’arrêter d’être aussi amicale avec lui, pour Kise, Kurokocchi restait Kurokocchi et c’était une bataille perdue d’avance. Et puis bon, disons-le, même si Tetsuya aimait le charrier de temps en temps, Kise-kun était un des derniers membres de la Génération des Miracles avec qui il s’entendait bien et qu’il voulait encore bien avoir bien contact. (Même si il trouvait Kise-kun très bruyant et, parfois, agaçant.)

Comme pour toutes les personnes qu’il avait croisées aujourd’hui, Kise changea de conversation pour se tourner vers Numéro 2 en demandant si c’était son chien. Question ridicule évidemment. Bien sûr que c’était son chien ! Il ne l’avait pas piqué à quelqu’un dans la rue.

Mais bon… c’était la question habituelle. Vous voyez les questions ridicules qu’on se sent obligés de poser pour paraître poli même si la question est juste évidente ! Comme « Ohh ! Tu t’es coupé les cheveux ?? » juste après que tu sois sortis de chez le coiffeur. Ce genre de moment où tu veux troller la personne en disant « Non ! Ils sont tombés pendant la nuit ! » mais que par politesse, tu réponds « Oui ! J’ai été chez le coiffeur hier ! ». Du coup, il répondit poliment :

« Oui. C’est la mascotte de mon club de basket ! J’ai décidé de m’en occupé la semaine. »

Tetsuya garda le silence, tout en regardant aux alentours par réflexe, pendant que Kise caressait son chien. Il avait déjà envie de rentrer chez lui terminer son bouquin.