Pour ne rien regretter! ~ Aoi Mineka [~Reprise terminée~]

AOI Mineka

Physique

Tous les matins, c'était la même routine. Mineka passait devant son miroir et se retrouvait face à son reflet. Elle s'observait alors sous toutes les coutures.
Ses pieds, tout d'abord. Rien d'extraordinaire, hormis le venis noir et écaillé sur ses ongles et son petit doigt de pied droit qui s'obstinait à dévier sur la droite. Puis ses mollets, tous minces et sans force depuis qu'elle avait fini sa dispense. Elle se remettait à la musculation de ses jambes tranquillement, autant dire que dans quelques mois, lesdits mollets auraient repris un peu de poil de la bête (sans mauvais jeu de mots). Ensuite, suivaient ses cuisses, qu'elle comptait bien garder un minimum fines. Mais sans la petite couche de gras qui s'y accumulait depuis un an!
Enfin, son buste. Elle n'avait que peu changé à ce niveau, restant la fille mince et "trop-bien-foutue-pour-une-sportive". Au détail près qu'une année sans sport avait permis à sa poitrine de pousser. La croissance était sorti du placard où elle l'avait rangé, grr!
Ses bras assez longs prolongeaient son corps et ses doigts aux ongles rongés terminaient ses mains un peu usées par le contact avec les ballons de basket et les heures passées à dribbler, encore et encore.
Enfin, arrivait sa tête. Composée d'une bouche fine, d'un petit nez et des ses grands yeux bruns clairs, elle se terminait par ses cheveux... roses pâles! Elle les avait teint l'année précédente et trouvait ça "assez sympa". Le tout sur une peau blanche rendait une impression de poupée de porcelaine.

Caractère

Le moins que l'on puisse dire avec Mineka, c'est qu'elle n'a peur de rien! Ni du ridicule, ni de prendre des coups! Rien! Avec ses amis, elle est affectueuse, tactile, câline. C'est une boule d'amour, avec un sens de l'humour particulier, cependant. Elle a tendance à tout tourner à la dérision. En cas de problèmes, elle est toujours la première à essayer de décontracter l'ambiance, de calmer les tensions en sortant une mauvaise blague ou un jeu de mot pas terrible. Avec sa famille, pareil! Avec des inconnus? Ils ne le resteront pas longtemps, inconnu. Seulement les deux premières minutes de la rencontre! C'est le temps qu'il lui faut pour poser les trente questions qui lui brûlent la langue, tellement qu'elle contient sa curiosité maladive et ça y est! Bienvenue dans sa vie!  
Cependant, ne pensez pas qu'elle garde ce comportement dans tous les cas. Surtout pas au basket! A la seconde où elle rentre sur le terrain, adieu le clown et bonjour la tigresse! Le basket, c'est du sérieux, avec elle! Elle se donnera toujours à fond, son sens de la compétition aiguisé et affuté comme une lame de rasoir de sortie! Vous êtes meilleur qu'elle? Tant mieux, elle ne pourra que s'améliorer!
En plus, elle n'est pas vraiment connue pour abandonner... A son niveau de refus de laisser-aller, c'est du masochisme! Elle enfonce des portes blindées! Vous refusez de lui parler? De répondre à ses questions? Vous risquez de vous retrouver avec une fille qui vous suit partout en vous posant des milliers de questions, en vous sautant dessus par derrière, en vous cachant les yeux et vous demandant "qui c'est?" d'une voix chantante. On ne plaisante pas avec Mineka, et surtout, surtout, on ne l'ignore pas!

Son sale caractère ne l'aide pas vraiment dans sa reprise du sport... Elle a beau être "sans peur et sans reproche", à la minute où elle a vraiment peur, la fuite devient sa plus grande amie! Actuellment, elle fuit les matchs, elle fuit les entraînements, elle fuit le basket de rue, elle fuit tous ce qui s'approche de près où de loin à une confrontation impliquant un ballon de basket... Autant dire que ça déplait au coach de l'équipe!

Ah, autre chose! On ne l'appelle pas Mineka. Ni Mine, ou tous les surnoms qui pourraient en dériver. Elle n'aime pas vraiment son prénom, préférant cent fois qu'on l'appelle Aoi.

Histoire

Cette histoire commence 17 ans plus tôt, à la naissance de Mineka. Elle est née d'une mère carriériste et d'un père très attaché à avoir un fils. Cela ne signifiait en rien qu'il n'aimait pas sa fille, au contraire! Seulement, il avait gardé cet envie de fils, un petit bonhomme avec qui il aurait pu partagé sa passion du basket... Ce père qui était le sien, Mineka le connaissait par cœur. Il l'avait entraîné dans tous les matchs de la Winter Cup, de l'Inter-High et de chaque championnat de tout niveau dès qu'elle avait été en capacité de tenir sur ses deux jambes!
Ce n'était pas difficile, en même temps, quand il n'y a pas de réelle présence maternelle pour lui imposer un sport cliché de petite fille, comme la danse, par exemple... Une fois son bébé en capacité de survivre sans elle, sa mère était retournée au travail, sa maison, son mari... Exit l'enfant à qui elle venait de donner la vie!
Mineka n'y accordait pas beaucoup d'importance. Elle n'avait pas vraiment de souvenir fort avec sa mère, elle ignorait même ce que c'était qu'une relation mère-fille. A quoi bon pleurer sur quelque chose qu'on ne connaissait pas?
A force de passer du temps autour du basket, la petite fille qu'elle était alors commençait à se débrouiller, à savoir dribbler, se déplacer sur le terrain. Son père était aux anges, de voir son bout de chou courir sur des terrains. Les seules déboires de son enfance était à l'école. Une fille ne pouvait pas jouer avec des garçons sans avoir quelques remarques des adultes, des problèmes avec les enfants... Une fille ne pouvait pas être douée au basket sans qu'on se pose des questions... Alors, bien sûr, quelques fois, elle pleurait, mais après tout...

La gamine s'en fichait! Elle se contentait de jouer, le sourire aux lèvres. Elle parvenait même à battre des garçons, en les prenant de vitesse, bien qu'elle ne fut pas une tireuse exceptionnelle. Disons qu'un peu plus de la moitié des shoots rentraient, depuis qu'elle s'était entraînée.
Elle gardait de bons souvenirs de ses années de collège. Membre de l'équipe de basket, toujours à l'heure, des passes directes et efficaces et une vision du jeu technique et tactique qui ne lassait que peu de chances à ses adversaires.
On entendait de plus en plus parler de Aoi Mineka, la meneuse dont l'attaque n'échouait "jamais". Jamais ne signifiait que rarement, ici. Ça ne suffisait jamais. Les équipes devenaient plus fortes!
Au début de son avant-dernière année au collège, son équipe était arrivé aux phases finales. Elle s'en souvenait très bien... Le sentiment amer et déroutant de la défaite... Même elle, qui n'abandonnait jamais, s'était retrouvé écrasé par l'équipe adverse... C'était la première fois qu'elle pleurait sur le terrain... Elle sentait l'impuissance qui la submergeait, la faisait couler... Il n'y avait rien à faire! Elle n'était plus qu'une ancètre, découronnée par une nouvelle génération, plus jeune, mieux entraînée et, peut-être, qui savait, plus douée...
Les deux années qui suivirent, lors de son diplome et de son entrée à Seirin, ne furent pas meilleures. Dès sa dernière année... Son cher père, le centre de son monde, décéda dans un accident de voiture. Seul le sport parvint à lui maintenir la tête hors de l'eau. Elle courrait pendant des heures, faisait des doubles-pas, des shoots, étudiait des stratégies, des techniques... Il n'y avait plus qu'elle et son cher basket, le seul lien entre elle et son défunt père.
Le seul bémol... C'était toute la fatigue qu'elle accumula sur l'année entière... Son corps était rendu hypersensible au moindre virus. Pas de chance, la mononucléose passa par là... Son corps paraissait lourd, lourd, et elle s'était effondré, abattue par la maladie.
Le plus dur ne fut pas seulement de se réveiller à l’hôpital, deux perfusions plantées dans le bras. Le plus dur fut d'apprendre que toute l'année qui allait suivre, elle n'aura pas la capacité d'approcher un ballon. Il n'était pas seulement question des trois mois où elle n'aurait pas la force de se déplacer en cours et des deux mois de dispense pour éviter la moindre complication. Il était aussi question de son amour-propre! Cinq mois sans basket à son niveau réel! Elle pouvait tout aussi bien arrêter pendant toute l'année...  Elle n'avait pu que pleurer en murmurant à son père de l'excuser, comme si tout était de sa faute à elle.
Maintenant que sa maladie est finie, Mineka n'arrive pas à trouver la force de reprendre. Sa force morale s'est effondrée. Son mental n'a pas suivi et la peur l'emporte dans la balance de ces émotions de joueuse... Dans le fond, elle est meneuse. Si l'équipe perd, elle en est responsable. Et bien plus que les autres...

L'année suivante, lors des vacances d'été...
Le médecin posa son dossier sur la table. Aoi le regardait faire en se rongeant l'ongle du petit doigt. Enfin, plutôt son absence d'ongle du petit doigt. Sa reprise du basket avait intensifié sa mauvaise habitude et il y avait bien quelques mois que ses mains n'avaient pas eu une apparence décente, mais tant pis!
La demoiselle attendait impatiemment le verdict du docteur. Il se leva de son fauteil ergonomique, à l'air sacrément confortable, contourna la table avec la lenteur d'un escargot et se planta devant la jeune joueuse.

"Mademoiselle...
- Non, ne me dites pas. J'ai aggravé mon cas, c'est ça?
- Absolument pas. J'ai le plaisir de vous annoncer que votre atrophie musculaire s'est totalement résorbée."

La jeune femme resta interdite. Elle avait vraiement récupéré toute sa masse musculaire, sans complication, sans surmenage sportif, rien.

"Alors, j'ai le droit de...
- Oui, vous pouvez reprendre le basket au niveau qui vous convient. Je vous autorise à vous épuiser autant qu'il vous plaira, dans les limites de votre santé, bien entendu."

Aoi sauta au cou du médecin, puis quitta l'endroit en le remerciant. Elle parcourut le chemin de l'hopital à Seirin en courant et entra dans le gymnase à grands coups de pieds dans la porte.

"Ca y est! Je suis guérie! hurla-t-elle en entrant."

Toute l'équipe lui sauta dessus.

" Bon travail, Capitaine!
- Cap... Quoi?!"

Eh, oui, c'est bien connu, les absents ont toujours torts. Dans une équipe où le rôle de capitaine n'est pas souhaité, être absente au moment du choix de celui-ci ne pardonne pas.  

Validation

Commentaire(s)

Maintenant que tout est expliqué je peux te valider ! ♥

Je tiens tout de même à préciser que tu peux garder le titre de meneuse parce qu'il n'y a pour le moment pas de bousculade dans l'équipe féminine pour ce poste. Parce qu'un joueur qui ne joue pas, à moins d'être blessé ou d'être sacrément doué les rares fois où il joue, il ne fait pas long feu dans une équipe. Je suppose que cela fait partie de l'évolution de ton personnage et qu'elle se remettra au basket tout de même à un moment.

En attendant, amuses toi bien chez les rouges o/