Comment expliquer. Moi. Pas. Personnage. De jeux vidéos. ( PV Mairu ! )

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S'il y avait quelque chose que j'aimais plus dans la vie que le basket, c'était bien jouer au basket ( si, si, il y a une différence, je vous assure ! ). Et j'avais beau m'entraîner plusieurs fois par semaine avec l'équipe de mon lycée, il m'arrivait très souvent de m'arrêter quelques instants au petit terrain de basket qui se trouve à quelques blocs de chez moi. Pas pour me perfectionner et jouer à fond comme une bête, non, le but était simplement de s'amuser un coup avant de retourner aux devoirs d'algèbre incompréhensibles. Mais je ne restais jamais plus d'une demi-heure, parce que jouer au basket, c'est super, mais tout seul ça l'est quand même un peu moins.

Et pourtant, ce serait faut de dire que je manquais de compagnie : il y a avait toujours quelques filles qui devaient être assez fanes de moi pour venir m'observer jouer après les cours. Je devais avouer que je trouvais le principe un peu flippant, mais toujours flatteur. Même si c'était un peu des stalkeuses, je ne m'inquiétais pas trop pour ma poire parce que les fans présentes venaient toutes de Kaijou, mon lycée, et je voyais donc à peu près toutes qui elles étaient. Je savais qu'il n'y avait jamais de gens vraiment bizarres durant ces moments-là, donc.

À part peut-être ce jour-là. J'avais fait comme d'habitude et étais donc allé au terrain, et après quelques lancers à trois points, je tournais la tête vers ces fans, pour leur dire bonjour. Parce que je suis pas un sauvage, non plus ! Mais c'est là que je remarquais quelque chose d'étrange : parmi elles, une blonde dont le visage m'était inconnu. Elle me regardait pourtant avec de grands yeux, elle n'était donc pas arrivée là par hasard...

Je tentais d'associer sa tête à un nom, mais impossible. Quelqu'un de la famille éloignée, peut-être ? Non. Ce serait vraiment trop flippant que ma cousine au troisième degré m'observe avec cet air là.

Pour dissiper le doute, je m'arrêtais un instant de jouer, et je m'approchais d'elle, et je sentais derrière moi les yeux en même temps pleins d'étonnement et de jalouse des autres filles se poser sur moi.

« Euuh, excuse-moi, on se connaît ? » demandais-je à la jeune fille.

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La grande demeure des Endô était plongée dans la pénombre. Normal, il était peut-être cinq ou six heure du matin et pourtant, venant d'une des pièces les plus spacieuses, on pouvait entendre un tac-tac frénétique. Les doigts de Mairu valsait littéralement sur le clavier de son ordinateur, seule source lumineuse de la pièce.
Une barre de chocolat à moitié fondu et un thé trop infusé et froid en guise de compagnons, la jeune adolescente fixait l'écran avec un sourire radieux. Presque inquiétant le rictus était né du bon déroulement de sa sixième partie de Chose Your Prince.
Jeu otome reconnu pour sa difficulté, Mairu se sentait comblée par la prouesse mais aussi par le fait, qu'elle avait, au travers du jeu, trouver l'homme idéal. Celui qui comblait toutes ses attentes et faisait vibrer toutes les fibres de son être.
Niklauss, mystérieux éphèbe aux origines nordiques passionné de basket. Quand bien même, il ne s'agissait qu'un avatar extrêmement bien pensé pour faire plaisir aux jeunes femmes de son acabit, Mairu avait le sentiment qu'elle avait trouvé là, l’archétype de ce à quoi elle aspirait.

Éternelle romantique dans l'âme, il lui fallait alors composer avec un des plus grands mystères de l'existence féminine : comment le rencontre ? Bon, okay, c'était un joli dessin sur un écran vingt-et-un pouce et il y avait des cosplayeurs... Mais, non. Fantasmer de loin n'était pas suffisant, il lui fallait du concret. L'âge, les hormones ? Bonne question. L'otaku était d'ailleurs, elle même surprise de cette démarche intellectuel de planification, pour un garçon. Pour un jeu, okay, c'était normal et plus que justifié – les luttes pour les derniers titres à la mode était une véritable blitzkrieg qu'elle ne se permettait jamais de perdre.
Autre chose avait intéressé la jeune femme : le basket ball. Elle qui ne sortait jamais et allait en cours avec des oeillères, alors forcément, Mairu ignorait bien des choses sur ce sport. Mais étrangement il avait attiré son attention et a présent que l'ending venait de se conclure sur un baiser romantique et des promesses d'amours éternelles, la jeune femme commença a faire des recherches sur le basket.

Les informations défilèrent devant ses yeux. Intéressée, elle visionna peut-être un ou deux matchs des équipes les plus connus de la NBA. La majorité des joueurs avaient un physique singulier, des muscles tout en longueurs pour la majorité, qui leur conférait une grande élasticité et une certaine forme de puissance. Mairu soupira : c'était donc pour cela que son charmant Niklauss mesurait près de deux mètres. Enfin, l'amour ne connaissait pas d'obstacle, alors la taille importait peu n'est-ce pas ?
Après un soupire satisfait, l'otaku mit en pause son ordinateur et se dirigea vers son lit. Demain, elle irait sur le terrain pour voir de quoi il en retournait réellement. Après tout, elle avait déjà vu sur le chemin de son collège quelques paniers de basket. La où il y avait des paniers, il y aurait des ballons et logiquement, des joueurs, non ?

Se glissant dans les draps frais, c'est avec délice qu'elle ferma les yeux, l'image de son prince charmant imprimé sur les paupières.
La gouvernante vint la secouée aux alentours de quatorze heure. La vieille femme n'ignorait pas les penchants étranges de sa jeune maîtresse. D'ailleurs, aucun employé de la maison l'ignorait. Et ils prenaient tous bien soin de ne pas déranger l'adolescente lorsqu'elle jouait tard le soir, trop heureux de la voir satisfaite jour après jour.

Une rapide préparation, un petit déjeuner ayant des allures de brunch et la blonde était déjà partie vers des aventures du « monde réel ». Un petit chapeau pour éviter d'avoir trop chaud, un pantacourt en jean et un t-shirt un peu trop large de couleur kaki ainsi qu'une besace. Mairu n'était pas jolie, ni merveilleuse mais elle n'avait jamais cherché à l'être. Son apparence suffisait déjà bien à la démarquer de la moyenne des japonais.

Un terrain de jeu se profila. Des cris et un attroupement féminin résonnait dans le périmètre. Intriguée, Mairu s'approcha. Visiblement, une « star » était là. Qui cela pouvait bien être ? Shigeru Miyamoto ? Nobuo Uematsu ? Pimpante elle se fraya un chemin entre les corps en effervescences.
La déception fut de mise, lorsqu'elle s'aperçut qu'aucune des personnes qu'elle avait énoncé mentalement était présente. Avec une moue, elle s'aperçut qu'il ne s'agissait là que là d'un seul type. Il lui faisait dos et était courbé vers l'avant, alors, Mairu commença à se détourner. Il était évident qu'il n'était pas son Niklauss.

Mais, étrangement, le bruit si claire et nette du ballon dans le filet lui fit retourner la tête. Si. C'était lui. Ouvrant des grands yeux, essayant de ne pas déboîter la mâchoire, Mairu déglutit et essaya de ne pas rougir et de contrôler ses réactions lorsqu'il s'approcha d'elle.

Attends. Il vient. Genre là ? MAIS WAIT !! Mairu était censée avoir au moins 75 points en physique ou s'inscrire au club de basket du lycée avant que Niklauss apparaisse pour la première fois ! Alors pourquoi, là, il venait ? Genre naturellement ?? Paniquée, elle regarda à gauche et a droite, totalement perdue.

« Niklauss ? C'est toi ?» hésita-t-elle dans un premier temps, d'une petite voix timide. Et les yeux brillants, un léger sourire sur les lèvres. Elle commença alors à le détailler de bas en haut, avant de s'apercevoir d'un détail – d'importance !

« Non... Klauss a pas les yeux de cette couleur. J'suis déçue. » lança-t-elle alors, d'une voix plus assurée qui laissait transparaître tout son désappointement.
Une nuée de réaction s'envola de la part des autres jeunes filles présentes.

« Et tu devrais faire attention à tes appuies quand tu tires. Plus de stabilité te fatiguerais moins. Bon. Salut ! » dit-elle en s'éloignant du terrain.

La tête basse et fixée vers le sol, Mairu reprit son périple vers un autre terrain. Peut-être que dans le prochain, il y aurait son Niklauss.

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Je n'avais pas compris un mot de ce que venait de dire la blonde qui se trouvait il y a un instant en face de moi. Vraiment, du charabia sur du charabia, sur encore du charabia. J'avais juste à peu près capté qu'il était question d'un certain Niklauss et que je l'avais déçue, pourquoi, c'était une bonne question. Et on ne se connaissait que depuis deux minutes, approximativement.

La fin de son discours s'était par contre très bien enregistrée dans ma tête. Faire attention à mes appuis, c'était en effet quelque chose qu'on me rappelait quelques fois, à l'entraînement. Il m'arrivait même de manquer quelques tirs, à cause de ça. Enfin, en soi, ce n'était pas très problématique, car dès qu'on me le faisait remarquer, j'arrivais à me corriger du mieux possible. Mais comment avait-elle pu voir que ce soit quelques fois une gêne pour moi en si peu de temps ? Vraiment, cette fille était étrange. Très étrange. Elle m'intriguait.

Et avant que je ne le réalise, elle était sur le point de s'en aller ! Mais je ne pouvais pas laisser faire ça : j'avais pleins de questions à lui poser. Je pris donc mon ballon de basket sous mon bras, mis mon sac sur mon dos, et je sortais du petit terrain pour aller à sa rencontre. Toutes les filles qui me regardaient avaient l'air sidéré, et me regardaient partir vers la jeune fille blonde en restant sous le choc. Comme si on venait de leur annoncer que leur série télévisée préférée venait d'être annulée. J'entendis quelques commentaires comme " Pourquoi il va vers elle comme ça ? " " Ce serait donc elle, sa préférée ? ", mais je n'y prêtais pas attention.

« Eeh, mais attends, pars pas comme ça ! Pourquoi tu m'as appelé Niklauss ?! Et comment t'as remarqué que j'avais ce problème là ? »

( HORS-RP : Désolée, c'est nul, j'me rattraperai, promis ;; )

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Spoiler:

Le pied de Mairu rencontra une canette. S'arrêtant dans sa marche, elle se pencha pour mettre la petite boite dans une poubelle. Sa gorge était sèche, la déception était si grande... Mais pouvait-elle vraiment en vouloir à quelqu'un ? Pas vraiment. C'était elle, qui par impulsion, avait décidé de se mettre à la recherche d'un fantasme. Si ça se trouve personne ne l'attendait, Niklauss n’existait pas. Ses fines phalanges se contractèrent pour écraser avec vigueur l’aluminium.
Mettant ses écouteurs sur ses oreilles, il n'y avait pas un moment plus mauvais pour que le destin lui rappel combien elle était seule et pitoyable. La musique s'élevant lui gravant dans les tympans son ignorance de la vie par un simple refrain « What is Love ? » Mairu n'en savait rien. Tout ce dont elle était capable de faire était de s'extasier comme une pauvre fille sur ses jeux vidéos.

Rapidement, elle commença a entendre une voix ; celle du mec blond. Il ne manquait plus que ça, il venait se moquer d'elle, c'est ça ? La gorge nouée par la colère, elle n'y prêta pas attention. L'otaku fermait à double tour son cœur, ses oreilles et toutes les fibres de son être. Elle était seule en ce monde, alors, elle avait bien le droit d'avoir ses propres rêves, non ? Non ?! Le basketteur blond arriva à son niveau et la jeune femme se figea : attendant les moqueries et les commentaires vide de toute sympathie. Mais, il n'en fit rien. Juste... Il était juste curieux de ce Niklauss. Et aussi de son analyse.
Rougissant, Mairu ne répondit rien et se mit à courir. Des petites foulées pas réellement efficace. Elle n'avait pas envie de parler. Elle n'avait pas envie de voir son visage. Elle n'avait pas envie... D'oublier les mondes virtuels ?

Le petit chapeau qu'elle portait s'envola dans les airs. Elle se retourna, mais elle vit que le jeune homme blond était encore trop près d'elle à son goût. Tant pis : Mairu en avait déjà plein d'autres chez elle ! Ses cheveux longs lui fouettaient le visage et a bout de souffle, elle s'arrêta. Se laissant tomber dans un petit parc non plus d'un terrain de basket. Soupirant, elle sortit la carte de son prétendant favoris pour regarder ses traits. Est-ce qu'un homme virtuel pouvait la combler de bonheur ? Mairu n'était qu'une humaine... Avec ses faiblesses et ses peines.

Soudainement, elle sentit quelque chose se poser sur son crâne : son chapeau. Le type blond devait l'avoir rattrapé. Doucement, elle tourna la tête et plongea son regard azure dans le sien. Il n'avait rien a avoir avec son fantasme virtuel vu de près. Mais ce contact visuel suffit à la faire rougir, mettant le feu à ses joues et sa gorge, qu'elle racla doucement avant d'oser parler. Tendant devant elle la jaquette de son jeu, elle détourna la visage et commença à mordre l'intérieure de sa bouche : la douce muqueuse roulait avec aisance sous ses canines, pinçant et tirant la peau.

« Niklauss, c'est le grand blond. C'est un des héros de Chose Your Prince 3. Quand je t'ai vu, j'ai pensé... Que... » Commença-t-elle doucement en évitant le regard du basketteur, tout en retenant sa respiration, s'attendant au pire.
« Mais finalement, non. Il y'a plein de chose qui ne colle pas. Notamment la foule de fille : Niklauss leur fait peur normalement. Sauf moi. »
Son discours était peut-être étrange pour qui n'a jamais joué à ce genre de jeu. En effet, les programmes étaient conçut pour qu'un avatar lambda fasse office d'avatar à la joueuse : Le moi de Mairu était alors une conscience étendue à sa propre personne ainsi qu'à l'avatar qu'elle incarnait en jeu.

« J'ai finis le jeu hier. Je ne connaissais pas le basket. Mais, j'aime beaucoup ce sport. Alors, j'ai regarder et lus tout ce que j'ai pus sur le sujet sur internet. C'est comme ça que j'ai vu ton problème. N'importe qui aurait pus le faire. Il suffit d'être curieux et d'extrapoler un peu. Et ta détente manque d'explosion aussi. Mais je me suis dit que tu devais déjà être au courant de ce genre de choses. »
Continua-t-elle alors, tout en mettant sa tête sur ses genoux, le regard vague et triste devant elle, la jaquette de son cœur fétiche contre son cœur.

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Elle avait tout simplement continué à marcher, comme si elle n'avait pas entendu que je lui avais adressé la parole. Pourtant, lorsque j'avais commencé à parler, elle m'avait bien donné l'impression qu'elle écoutait. J'avais à peine ouvert la bouche pour commencer à parler qu'elle avait ralenti et son visage avait pris une expression que je reconnais dans les gens de qui on est en train de se moquer. Ces gens-là, quand tu les vois, tu sens que tout ce qu'ils voudraient, c'est une cape d'invisibilité, pour ne plus être là. Et pourtant, la cape d'invisibilité, elle est plutôt simple, à notre époque : le regard fuyant, les écouteurs vissés sur la tête, et si en plus t'as pas la tête de Johnny Depp, t'es sûr qu'on te laissera tranquille. Mais ces gens-là, quand ils sont dans cette situation, tout ce qu'ils ont l'occasion d'avoir en général, c'est le regard fuyant.

Je ne voulais vraiment pas lui donner l'impression que je me moquais d'elle en lui posant ces question, au contraire. J'étais curieux. Des filles comme ça, on en voit pas tous les jours. Je continuai donc à marcher dans sa direction, en me disant que si j'avais un peu de chance, j'arriverai à avoir tout de même une conversation avec elle, et que si non, tant pis. J'allais pas lui courir non plus toute la soirée, je suis pas non plus un stalker.

Apparemment, j'ai eu de la chance. Le destin a bien voulu faire un petit truc pour moi et m'a envoyé son chapeau qui s'était envolé dans les airs. Une occas' pour lui adresser un peu la parole pour de bon. À ma grande surprise, c'est elle qui commença à parler, avant même que je lui tende son chapeau. J'écoutai son discours avec attention, en hochant la tête à plusieurs reprises lorsque je captai un nouvel élément de ce qu'elle me disait.

Si je faisais un résumé de ce qu'elle me dit, ce serait ça : En gros, je ressemble à un certain personnage de jeu vidéo mais non en fait, et elle s'était renseignée hier soir sur le basket grâce à ce jeu et--Attendez une seconde. Hier soir ? Seulement hier soir ? Elle semblait pourtant en connaître long sur le sujet. Elle avait beau avoir dit le contraire, seuls des gens qui sont un peu inités au basket auraient pu remarquer ma faute.

J'en restai bouche bée. Je la regardai, étonné par comment elle avait réussi à en apprendre autant en si peu de temps. Et pourtant, croyez-moi, je suis une personne qui apprend relativement vite aussi !

« .... Wowowowo attends une minute, t'es en train d'me dire que tu connais toutes tes notions de basket depuis hier soir seulement, et que t'es déjà en mesure de me faire des critiques sur mes positions ? C'est pas possible ! Tu me prends pour un jambon ! »

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