ALASKA — Cause darling I'm a Nightmare dressed like a Daydream [TERMINE]

Aleksandrova Alaska

Physique

« Mademoiselle Aleksandrova ? Veuillez entrer je vous prie. »

Un sourire, un regard, elle le charma en quelques gestes. Mais tout de même quelle est cette créature ?

Alaska n'est sans doute pas une jeune fille qui vous laisse indifférent, autant par son caractère que par son physique.Attardons-nous d'ailleurs sur ce dernier pour découvrir une bien courte couverture de sa personnalité particulière. Un visage adorable, des traits fins, une allure de poupée faite en verre. Son visage est charmant, simple, petit, il possède le charme et les traits russes de sa mère. Elle lui ressemble quelque peu. La jeune fille possède des pommettes hautes, légèrement rosées et une peau claire comme de la porcelaine. Sa peau blanche semble ne jamais prendre des couleurs, mais il lui suffit de passer quelques heures au soleil pour devenir aussi bronzée que le sable doré.  Le bleu de tes yeux, un lac encore pur. Représente-il ton âme ? Ses yeux vous attirent ? Ils semblent être purs n'est-ce pas ? Ses deux prunelles d'un bleu pur vous fixent avec cette malice qui la caractérise si bien, son regard hautain vous rend dubitatif. Ses yeux sont pourtant simples, légèrement en forme de Noisette, elle possède un regard rieur mais pourtant glacial. Elle rit intérieurement de ce monde trop imparfait. De longs cheveux cachent ton visage, tel un voile dissimulant ton cœur. Ses cheveux, l'on peut facilement les remarquer par leurs couleurs. Rose clair, comme un délicat bonbon, comme une guimauve colorée. Ils ont toujours eu cette couleur voyante, elle appelle les regards. Cette tignasse rose est longue, elle ne s'arrête qu'à la fin de son dos tout près de ses fesses. Alaska y prends soin, c'est la prunelle de ses yeux. Parce que cette tignasse ne ressemble ni à celle de sa mère, ni celle de son père. C'est la sienne. La jeune fille possède également une frange bien coupée tout aussi rose, donnant de la valeur à ses yeux bleus et à sa peau claire.

Sourit de tes lèvres roses, jeune poupée. Sa bouche toute simple, ses lèvres roses, elle pourrait réellement ressembler à une poupée, si seulement elle n'avait pas ce regard froid et ses lèvres ou presque aucun sourire ne se dessine. Pourtant elle possède un magnifique sourire mais c'est un trésor qu'elle n'offre qu'au plus chanceux. Nez simple mais pourtant naturel. Sonnez n'a rien d'exceptionnel, il est simple, petit, droit et possède une toute petite marque au bout, presque imperceptible.Un visage aussi charmant que dangereux, vicieuse créature. Sonvisage forme le tout harmonieux, elle semble charmer les autres. Cette reine malsaine. 

une silhouette de Barbie, remplie de défauts ? Son corps semble bien formé, elle possède de formes agréables. Alaska est plus grande que la norme des Japonaises, 178 centimètres de charme pour 66 kilos. Elle semble fragile et pourtant elle possède des muscles très bien cachés, la belle pratique du karaté depuis plusieurs années. Elle possède des cuisses puissantes, de longues jambes qui lui permettent de courir longtemps mais en ce qui concerne sa poitrine... Ce n'est pas réellement la joie. Simple bonnet C, elle n'en est pas très fière non plus. Voir toutes ses filles avec de grosses poitrines l'énerve, elle qui est pourtant si "belle". Son aura vous rend confiant, lorsqu'elle se rapproche vous vous sentez rassurés, prêts à dévoiler tous vos moindres secrets mais méfiez-vous, sinon elle tissera lentement une toile pour vous avoir.

Un style raffiné ? Simple ? Je te vêtis de mes songes. La rosée aime tout ce qui est différent, elle déteste avoir l'impression de suivre la vague. De ce fait, elle enfile particulièrement des vêtements qu'elle customise elle-même de ces petits doigts. Vous la verrez souvent avec des vêtements clairs, les robes et les jupes courtes elle adore ça. Elle ne s'autorise à ressembler à personne d'autre qu'elle, elle explore toutes les branches de la mode pour trouver son style, elle porte de tout quand elle le veut car le regard des autres lui importe peu. Elle est féminine, Princesse, reine, gothique, hippie, elle enfile de tout. Même son uniforme scolaire elle a appris à l'aimer. Quant aux chaussures ? Les talons et les converses elle adore ça ! Une jeune fille est toujours plus classe en talons, sauf lorsqu'elle porte de délicates baskets.

Caractère

Alaska, un véritable glacier sans failles, un cercle de glace et un cœur entouré par des barrières en métal. Tu es prise dans une cage dorée, toi qui pourtant voudrais simplement être toi-même. Tu es perdue, tel un oiseau aux ailes brisées. Désespérant. Pourtant, il y a cette lueur blanche qui illumine tes yeux. Serait-ce la sortie ? Ou bien seras-tu encore plus perdue ? Tu te perds dans ce labyrinthe princesse... Dans un labyrinthe où personne n'est jamais sorti. Celui de l'orgueil.

Alaska est froide. Alaska est un glaçon. De ses yeux hautains elle te regarde et te fixe avec une lueur interrogative. C'est une reine, une impératrice parfaite qui déplace ses pions avec subtilité. Rakuzan possède un empereur, il est temps pour ses jeunes filles de posséder leur impératrice, tout du moins de son point de vue. Si Akashi est un roi, elle est reine. Elle est soleil, pluie, vent, terre. Elle est tout et rien. Perfection. Elle n'a peur de rien, elle ne baisse jamais la tête, ses yeux voient toujours plus loin. Elle manipule, elle joue, elle est dure et froide. Tout du moins c'est ce que les gens de l'extérieur voient. 

Un masque. C'est cela qu'elle porte à longueur de journée, elle est seule, vaillante, c'est une guerrière intelligente et courageuse. C'est un loup qui n'a pas peur d'affronter le froid, une hirondelle qui n'a peur de se brûler les ailes. Elle obtient tout ce qu'elle veut en temps voulu, parce que personne ne lui résiste. Alaska elle est mystérieuse, elle est passion, désir, elle est enivrante. C'est une beauté fine et rare, toute subtile. Une rose rouge sang qui brille de mille éclats dans un jardin fade, une fleur dont on veut absolument posséder et que l'on a hâte de cueillir. Elle semble si fragile, si douce, elle est si belle, tu voudrais la prendre pour la sauver de ce paysage qui ne fait pas honneur à sa beauté. Mais il te suffit de poser tes doigts sur elle pour la voir s'évaporer, et retomber au sol en t'arrachant un gémissement plaintif. Les belles roses ont toujours de plus dangereuses épines, elles savent attaquer, elles te provoquent pour mieux pouvoir te poignarder. Cette douloureuse piqûre est là comme rappel, elle n'a pas besoin de ta pitié, ni de ton aide. Elle a su survivre sans toi.

" I'll never say goodbye..."

Cette personnalité agaçante et attirante, ce n'est rien. Qu'une infime poussière, qu'un grain de sable dans les pendules du temps. Cette fille si sûre d'elle, si prête à se battre, orgueilleuse et prétentieuse elle l'est. Elle ne se soucie de rien ni personne, si ce n'est elle. Le temps et la vie ont forgé son caractère, la belle rose est à présent une guerrière capable de marcher la tête haute. La vie n'a pas été un cadeau offert sur un plateau d'argent, elle a dû beaucoup bosser, elle s'en est pris plein la gueule pour devenir ce qu'elle est à présent. Cette gosse de riche prétentieuse et arrogante, qui pense que le monde lui appartient. Elle détruit, les choses ou les gens pour ne pas être détruite. Elle sait comment les gens fonctionnent, elle sait qu'ils ne sont que des personnes ne plus. Personne n'est irremplaçable, si ce n'est elle et son royaume. Mais derrière ce miroir refait se cache des morceaux récolés. N'agit-elle pas comme cela parce qu'elle a trop perdu ? Les gens sont des lâches, ils se délaissent les uns les autres.

Alaska elle est directe, sans pitié, quelquefois honnête mais souvent tellement malhonnête. Elle écrase de ses talons les faux espoirs des gens, elle ne leur laisse en aucun cas croire quelque chose ou espérer trop d'une relation. C'est une louve agressive, qui montre ses crocs et qui pourtant sait ne pas être injuste. L'on peut la traiter de tous les noms : Garce, Monstre, Biatch, Bimbo, mais en aucun cas injuste. La belle est toujours juste, c'est une des choses que l'on pourrait admirer chez elle. Mais ne vous méprenez pas, ne souriez pas déjà, la vision de juste n'est pas la même pour elle que pour vous. Elle ne vous mentira point, si vous n'avez aucun talent, le juste est de vous le dire face à face. Tu t'en prendras plein la gueule avec elle joli papillon, elle te brisera les ailes pour qu'ainsi tu puisses ramper et apprendre que la vie, c'est loin d'être un conte de fées. Si tu tiens le coup tu auras acquis de la force et de l'expérience, si tu t'écroules tu es encore plus pathétique qu'elle ne le croyait et dans ce cas, tu n'as pas de place dans le royaume de la reine. Solitude. Il suffit de la regarder, son attitude épuisante éloigne ses proches, elle s'aime énormément mais porte quelques fois une haine sans nom à sa propre personne. C'est une guerre psychique et sa plus grande rivale est bien elle-même.  Cette jeune fille se replie, la rose se fane, le loup se tait et au fond elle reste seule. Parce qu'elle ne peut empêcher son caractère de détruire ses relations. Mais au fond, Alaska n'en a cure, c'est une reine et une reine doit apprendre à gouverner seule, son royaume peut s'écrouler, ses proches peuvent tomber à ses pieds et salir le sol, la reine représente le royaume, c'est un tout. Tant qu'elle est encore debout, la partie n'est pas finie. C'est pour cela qu'elle vous sourit de cette façon si particulière, qu'aucune pitié ne se lit sur son visage. Parce que son cœur est conservé à l'intérieur une glace résistante qui ne fond ni à cause du temps, ni à cause des pleurs. Elle t'écrasera si tu lui tiens tête, peu importe le moyen, parce qu'elle est reine toute puissante, parce qu'elle ne regrette jamais rien et qu'elle se projette dans cet avenir où tout est sien.

" Your mine. Baka."

Sien. Le monde est sien, elle façonne la terre pour la transformer en ce dont elle à besoin. Tellement peu de gens l'intéressent, il faut qu'ils aient ce petit truc, cette petite chose spéciale qui la fera les regarder. Ils sont libres si elle ne les aime pas, emprisonnés si elle les apprécie. Parce qu'ils deviennent sa propriété. Parce que tu deviendras son bien si elle pose les yeux sur toi. Si Alaska était un objet, elle serait des chaînes. Afin que plus jamais tu ne puisses te détacher d'elle... Estimes-toi heureux, tu es une personne précieuse. Je suis une bête. Plus précieuse que l'or, plus puissante que le diamant, plus froide que la glace. Indomptable. Jamais tu ne gagneras, c'est une dragonne, tente de la soumettre, essaie seulement de la dresser pour connaître une haine sans nom. Mais elle te rira doucement au nez, qu'une pauvre créature puisse penser pouvoir la dominer, cela lui fait bien marrer. Sauvage. Toujours plus. C'est une tigresse, un tigre blanc à dents de sabres. Méfiez-vous de son semblant de fragilité, caressez-la dans le sens du poil si vous ne voulez pas qu'elle vous dévore. Elle t'écrasera avec ses mots, sans bouger d'un poil, tel un serpent venimeux elle agira si vite que tu ne pourras pas contrer et si les mots ne marchent pas, alors elle utilisera d'autres méthodes. Ne jamais croire que son seuil de sadisme est atteint, elle trouvera d'autres manières de te blesser. Parce qu'Alaska elle ne t'enfonce pas non, elle te détruit. Elle réussira toujours, elle a tout ce qu'elle veut. Elle gagne, toi tu perds. C'est aussi simple que cela. 

Protection rapprochée. C'est une reine rose et rouge qui porte toujours un œil protecteur à ses pièces. Protectrice, Loyale. Telles sont ses qualités. Si tu obtiens sa confiance, tu auras sa loyauté. Une loyauté infinie, parce que tu es précieux /se. Unique, magnifique, magique. Parce que tu es toi, estimes-toi encore heureux. Le monde et l'humanité, elle ne les aiment pas. Les gens sont lâches et faibles, mais si elle a posé les yeux sur toi, si elle t'apprécie c'est que tu es spécial. Parce qu'elle hait tous les autres. Égoïste, sûre d'elle, maternelle. Alaska est paradoxale, elle bondit sur toi comme un fauve pour ensuite lécher le poil soyeux de la biche sans pour autant te dévorer. Tout dépend de son humeur, tout dépend de la situation. La tigresse possède un amour-propre immense, elle sait qu'elle resplendit, elle l'assume et cela la rend encore plus belle. Plus dangereuse encore qu'un loup-garou, plus fière et belle qu'un vampire, c'est une espèce inconnue, remplie de cet orgueil qui lui fait garder la tête haute. Je suis dangereuse... Le monde est sa pièce de théâtre, ses proches sont les personnages principaux, les autres ne sont rien, que des seconds rôles dont elle se passerait bien.  Tu te feras mordre si tu pose un doigt sur la prunelle de ses yeux, tu mourras si tu maltraites un de ses proches. Le châtiment sera cruel, elle te détruira. Personne ne touche à ce qui lui appartient, elle est possessive, haineuse, rancunière, amoureuse. Les gens sont ses premiers amours et personne ne touche à son cœur. Amoureuse sans doute, parce que les humains sont intéressants. Mais elle n'aime pas les hommes même si elle ne sort qu'avec eux. Elle s'amuse et joue avec leurs sentiments, parce que les hommes sont fourbes et jouent avec ceux des filles. Féministe ? Peut-être bien. Elle n'a pas eu ce coup de cœur, elle est l'impératrice de son royaume et contrôle parfaitement son monde, ses ambitions, ses buts elle les atteint toute seule. Alors pourquoi avoir besoin de quelqu'un pour lui mettre des bâtons dans les roues ? L'amour n'est pas un cadeau, c'est une punition. L'amour détruit, les hommes sont fourbes, les femmes venimeuses et elle l'est tout autant. 

Prise dans la glace, je suis perdue...Ton cœur est un oiseau blessé, il est pris et emprisonné par des fils barbelés, tu l'as couvert, soigné mais rien ne l'a guérit. Tu sais maintenant comment te protéger, enfermer ton cœur et ton esprit derrière une paroi de glace. Tu te perdras Alaska, ou bien tu finiras glacée toute l'éternité. 

One Day... Maybe. No, It's impossible.

Histoire

- Dépêche-toi de monter dans cette voiture.
- Non, je ne veux pas je ne monterai pas. 
- Écoute Elea... TU VAS MONTER DANS CETTE PUTAIN DE VOITURE !
- Je refuse. Qu'est-ce que tu vas faire ? Me frapper ? Tu n'oserais pas. Tu es trop lâche, tu abandonnes les gens lorsqu'ils se rapprochent trop de toi.
La jeune femme lui lança un regard dur, un minuscule sac accroché aux épaules. Sa robe violet foncée scintillante épousait à merveille ses magnifiques courbes. Elle était magnifique, magique. Ses longs cheveux rouge sang caressaient sa peau opaline, ses lèvres rouges, sa grande taille. C'était une déesse tout fraîchement sculptée. Ses yeux bleus se plissèrent dévoilant ses longs cils naturels, elle le nargua et resta sur ses positions. Pour qui la prenait-il ? Il n'avait pas réussi à la contrôler en plusieurs années, il n'allait pas réussir à le faire à présent. Le brun soupira puis passa une grande main sur ses cheveux noirs corbeau, sa montre d'une valeur inestimable se dévoila, il frappa le capot de la voiture avec rage. Bordel, qu'est-ce qu'il lui avait pris de s'embarquer dans cette relation explosive avec cette sulfureuse rousse ? Il avait su dès le début, lorsqu'il avait posé ses yeux bruns sur elle qu'elle allait être une indomptable créature. Sa démarche féline, ses sourires envoûtants, ses lèvres rouges délicieuses, semblables à deux jeunes cerises qu'il aurait voulu croquer. Il se sentait inexorablement attiré par le feu de sa tignasse, comme un papillon est attiré par la lumière. 

- Tu n'as plus rien à rajouter ? C'est bien ce que je pensais.

Il avait fini par céder et par s'approcher de la dangereuse créature qu'était la dame Eleanore, splendide personne charismatique, au caractère enflammé. Elle ne se laissait pas marcher dessus la ravissante demoiselle et c'était cela qu'il aimait aussi chez elle. Elle était inaccessible, indomptable, une véritable bête qu'il voulait à tout prix apprivoiser. Mais voilà, finalement c'était la dame qui gagnait, elle avait fini par capturer son cœur, puis ils avaient fini par se consumer dans le feu de leur propre passion. Délicieux. Si seulement il n'était pas ce qu'il était. Il ne pouvait plus revenir en arrière, la route qu'il avait choisie était celle qu'il allait prendre. Le jeune brun empoigna le visage de la dame, en coupe délicatement, comme si elle était une tasse  faite en Crystal qu'il voulait à tout prix préserver. Ce n'était pas faux, la mannequin était tout à ses yeux. Elle qui n'était qu'un amusement au tout début était devenu son monde. S'il avait été un roi, il l'aurait nommé reine. L'impératrice de son monde et la détentrice de son cœur. La reine rouge. 

Doucement. Tendrement. Il posa ses lèvres sur les siennes, l'ultime caresse d'un acte désespéré. L'ultime tentative pour la résigner à rester, de partir à tout jamais loin de lui. Ce fût un baiser bref, tendre, ardent. Un baiser dont seul Ivan pouvait lui offrir. Elle ferma les yeux et se laissa porter par cette délicieuse sensation, par ses sentiments qui se bousculaient dans son ventre et son abdomen. Si l'amour avait besoin d'une définition, elle aurait sans doute donné celle-ci. Puis comme le vent, sans prévenir il s'éloigna d'elle, sa grande main chaude se posant sur ses cheveux carmin, enlevant ses longues boucles de devant ses yeux. Il voulait voir son regard. Sa paume se posa sur sa joue, il la contempla une dernière fois puis embrassa son front désormais glacé. 

- Pars, notre histoire est terminée.
Ce fût son dernier mot, son dernier soupire avant de s'éloigner, de lui tourner le dos à tout jamais. La dame rouge encore perdue dans toutes ses émotions passa elle aussi une main plus fine et légère sur son crâne, à l'endroit même où l'homme avait posé la sienne. Elle sentait encore sa chaleur sur sa peau, elle voyait encore son sourire. Ce sourire qu'elle ne verrait plus jamais, parce qu'il avait fait un choix. Celui de préférer son travail que sa famille. L'atmosphère se fit plus pesante que jamais, elle tremblait non seulement de froid mais de rage. Parce qu'un homme comme lui avait réussi l'impensable. Il avait réussi à la posséder, elle qui était impossible à avoir. Elle savait qu'il était un mauvais choix depuis le début mais le jeu avait eu raison de ses précautions, il avait été ce qu'aucun autre n'avait été. Le bruit de la porte qui s'ouvre, un homme entièrement habillé en noir, portant une casquette lui indiqua de monter. Une larme, délicate, fine roula sur ses joues, la mannequin releva le bas de sa robe, puis rentra dans la voiture en claquant la porte. 

Ce fût sur la nuit noire, possédant un millier d'étoiles qu'elle dit adieu à son homme. Celui qui avait été tout à ses yeux, celui qui lui avait laissé un somptueux cadeaux d'adieu. Doucement, sa main gantée vint caresser son ventre plat, là où bientôt un nouveau petit être naîtrait. La rose rouge finit seule, comme dernière ressource un infime espoir.
Eleanor. Mannequin de succès, splendide jeune fille avec un avenir brillant. Mais elle s'était lassée de tout cela, elle avait trouvé le bonheur ailleurs que dans un métier où tout ce qui importait était la plastique. Elle l'avait trouvé lui, dompteur de fauves qui avait réussi à capturer son cœur et il lui avait donné sa perle. La chose la plus précieuse à ses yeux... Alaska... Ainsi débute son histoire. 
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-Maman !
Une jeune silhouette apparut sur le pas de la porte, gracieuse, jolie, un sourire angélique au visage. La jeune fille qui ne devait pas avoir plus de 7 ans, courut en direction de sa mère en de petites enjambées. Ses longs cheveux roses qui émanaient une délicate odeur de rose et de vanille cascadant son dos, elle ressemblait à une délicate poupée en verre. C'était la princesse de sa mère.  

- Alaska qu'est-ce que tu fais ici ? Je t'avais pourtant dit de rester sagement assisse pendant que je travaillais non ?
- Mais tu me manquais maman... 
La dénommée Alaska vint se réfugier près des jambes fines de sa mère, blottissant sa joue contre le collant transparent. L'odeur douce de fleurs de jasmin de la peau nacrée de sa génitrice la calma immédiatement, elle ferma les yeux et se mît à chantonner, sentant la délicate main de sa mère se poser sur son crâne pour caresser ses cheveux.  Sept ans. Cela faisait sept longues années depuis qu'elle avait eu sa fille. Cela faisait sept ans qu'Alaska était devenu le centre du monde de la rousse, elle était désormais tout. Son ange et le dernier souvenir de son ancien amour. La jeune rosée avait dès jeune montrée signe d'une intelligence remarquable, elle apprenait avec facilité, elle comprenait rapidement les choses, elle avait su marcher et parler bien avant les autres enfants. Elle avait su s'adapter aux déplacements de sa mère, c'était une enfant douée comme l'on définissait si bien. Elle avait un comportement remarquable, c'était une enfant simple qui ne se plaignait jamais. Ses grands yeux bleus vinrent se poser sur ceux de sa mère, Eleanor caressa la joue pâle de sa fille, soulevant quelques-unes de ses nombreuses mèches roses. Ce regard malicieux, elle l'avait sans doute pris de son père. 
- Alaska, tu veux bien nous laisser quelques minutes ? Maman doit finir son travail. 
- Non laisse-là Elea, elle ne dérange pas. Je te propose de la laisser faire cette série de photos avec toi. Je suis sûr que le photographe accepterait.
L'enfant sourit de toutes ses dents, dévoilant deux petits trous dans sa dentition, elle allait bientôt être grande. Elle qui venait à peine d'arriver au Japon, n'avait que sa reine et ses frères et sœurs. C'est ainsi qu'elle fit ses toutes premières photos dans ce monde bien noir, émerveillant sa mère par son talent de manipulation, se découvrant, apprenant qu'elle était aussi habile qu'une princesse. 
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- JE T'AI DIT QUE NON !
- Mais j'ai toujours crue que...
- Et bien tu t'es trompé, tu t'es trompée sur toute la ligne. Oublie-le, il ne fait plus partie de notre famille désormais.
- Et comment j'aurai pu le savoir? TU NE M'EN AS JAMAIS PARLÉ !
- Tu n'avais pas besoin de savoir. Celui que tu cherches si désespérément est parti. Il est parti à cause de toi Alaska. Tout cela est uniquement ta faute. Disparaît de ma vue.

La jeune dame rouge tourna le dos à sa progéniture, ses cheveux à présent moins rouges au fil des années. Son visage d'habitude si resplendissant était déformé par une grimace laide, elle bouillonnait intérieurement. Elle mordit ses lèvres délicates puis claqua la porte, ses talons s'entendant dans toute la maison. Sa voix douce se transforma en hurlement, elle hurlait pour que ses deux derniers enfants viennent la rejoindre, afin qu'elle puisse partir à tout jamais. Dans la pièce qui était censée être la salle commune, la jeune fille aux cheveux roses s'écroula sur le sol, retenant ses maudites larmes qui lui brûlaient les yeux et menaçaient de dévaler ses joues. Des mensonges... toute sa vie n'avait été que mensonges. Elle avait cru à un père qui n'était pas le sien et désormais elle goûtait à cette saveur amère qu'était la solitude. Il n'avait suffi que de quelques mots, elle n'avait pas réfléchi et n'avait pas pu faire le lien entre la colère de sa mère et l'absence de son père. Ou bien si, elle avait parfaitement compris, elle essayait juste de récoler les morceaux. Son corps fut secoué par de nombreux sanglots, elle serra fortement ses jambes contre son torse, ses cheveux retombant misérablement sur son visage. Les talons de sa mère ne claquaient plus, elle savait qu'elle était partie, partie parce qu'elle la détestait. Elle était partie avec son frère et sa sœur. Elle lui avait tout pris. Ce fût un sacré coup dur pour la jeune fille qui n'avait que 10 ans. Elle avait perdu son père pour une maladie découverte trop tard, elle avait perdu sa mère pour une simple stupidité, elle avait perdu son frère et sa sœur, les prunelles de ses yeux. Elle s'était perdue tout simplement.
Une larme solitaire cascada sa joue, elle frotta ses paupières négligemment. Celui qu'elle croyait son père était parti pour toujours en ne lui laissant comme souvenir qu'un sourire triste et une caresse sur le visage, il avait serré sa main une dernière fois avant de sombrer dans le repos éternel, alarmant le biper et le cœur de la rosée, sa fille adorée. Puis sa mère quitta la maison, puis son frère et sa soeur. Les gens autour d'elle la délaissaient, parce qu'ils trouvaient mieux ailleurs. Peu importe les efforts, peu importe qu'elle leur fasse son plus beau sourire. La jeune fille se redressa, les yeux rouges et la gorge serrée. Elle vit du coin de l'œil la porte s'ouvrir, laissant paraître la gouvernante de la maison. Marilyn... La dame la regarda incrédule et courut vers elle en de petits pas rapides et graciles. Sa main se glissa dans la poche de son tablier, elle tendit un mouchoir à celle qui était à ses yeux comme sa propre fille.
- Pourquoi est-ce que vous pleurez ? 
- .... 
- Votre mère va revenir ne vous en faites pas. Elle a eu juste quelques petits soucis, elle n'arrive pas à vous gérer tous les trois seule. Elle est très préoccupée et atteinte par le décès de votre père. Tout ira bi-....
- Ce n'est pas mon père ! Ça n'a jamais été mon père. Il n'a été qu'un remplaçant, mon vrai père est trop lâche pour assumer m'avoir eu.
La demoiselle griffa le sol hargneusement, se mordit la lèvre inférieure puis se redressa comme si rien n'était. Les larmes n'avaient pas place sur son visage, elle était parfaite, elle n'allait pas laisser les gens la détruire, elle allait détruire les gens. Alaska, enfant au visage angélique se redressa sur ses deux jambes, marchant en direction de la porte comme un adulte résigné. Une reine. Elle la détestait. Parce qu'elle ne pouvait pas montrer que son geste la blessait. Elle le détestait. Parce qu'il l'avait abandonné pour une maladie et était parti en lui mentant. Elle n'avait droit à aucune faiblesse. En cet instant, la lune caressa son visage pâle, le rendant plus blanc que jamais. Ses yeux bleus semblèrent briller dans la nuit étoilée et elle se promit de ne plus jamais être faible. Elle ne laisserait jamais personne la détruire. Le meilleur moyen de défense était l'attaque, elle deviendrait alors une guerrière qui n'a peur de rien. Elle marcherait sur ses souvenirs heureux, sur toutes les disputes qu'elle avait pu avoir avec sa génitrice. Elle effacerait son sourire, sa douce caresse sur sa tête alors qu'elle n'était qu'une enfant. Ses douces paroles, le sourire du blond qu'elle avait cru être son père. Toute cette année qu'elle avait passée à le visiter à l'hôpital. La naissance de son frère et de sa sœur. Elle annihilerait le tout, pour se reconstruire en tant que personne plus forte que tout. Aussi glacée que l'iceberg, aussi belle que la lune, aussi brillante que le soleil lui-même, aussi forte que le diamant. Elle serait parfaite. La cloche sonna 21 heures trente, signifiant que dans quelques heures le jour de son anniversaire serait fini. C'est ainsi que la jeune fille devint grande, brisant peu à peu son innocence. Consumée par le propre brasier de sa détermination. 
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- Alaska, tu as reçue un courrier, je le pose sur ton bureau. 
La jeune femme à la corpulence ronde posa le document sur la table basse. Ses joues rouges, ses yeux couleurs miel toujours aussi pétillants. Elle portait un tablier simple bleu ciel et un merveilleux sourire sur son visage. Quiconque l'aurait vu pour la première fois, aurait pu penser que sa peau et son âme avaient été baignés par le soleil tellement elle émanait  la bonne humeur. Marilyn... La gouvernante de la famille, celle qui s'occupait de tout. La reine rouge avait été remplacée par un cheval vaillant. Alaska ne pourrait le regretter, Marilyn était une tour, un cheval, un pion qu'elle voudrait garder pour elle. Rien qu'à elle. Parce qu'elle était à elle et à personne d'autre. 
- Alaska ? 
- Deux secondes... 

La magnifique rosée ne prit pas la peine de tourner la tête vers elle, son cœur et son cerveau étant trop pris dans l'activité de regarder les jeunes enfants de son âge jouer à l'extérieur. Elle les haïssait, parce qu'ils ne pouvaient avoir un merveilleux futur en continuant de s'occuper de cette manière. Elle détestait ce sourire joyeux qui éclairait leurs visages juvéniles. Elle les détestait parce qu'elle qui pourtant avait pu tout avoir, n'avait pas cette joie. Elle les enviait secrètement parce qu'eux avaient une famille, un père ou une mère aimante qui les aimaient tandis qu'elle n'avait rien et qu'eux avaient du temps pour créer leur caractère et construire leur vie tandis qu'elle était coincée entre son travail de jeune fille exemplaire qui lui rappelait trop sa mère. En se retournant, elle savait que le salon serait vide et qu'il n'y aurait que son chevalier servant. Moindre mérite... Elle n'avait besoin de rien. 
Sous son regard mélancolique le ballon de taille conséquente vola. La belle stupéfaite fit un pas en arrière, ses magnifiques saphirs s'écarquillant sous l'étonnement. Il y avait toujours cette vitre qui la protégeait, le ballon ne viendrait pas toucher ni même effleurer sa peau laiteuse. Mais l'affrontement était de trop. La jeune fille fronça les sourcils et serra les poings, son air adorable et angélique bien loin derrière elle mais aucune parole ne sortit. Aucun mot. Le spectacle était trop beau. Leur joie immense était quelque chose de presque palpable. Le ballon était leur force et leur seule faiblesse dans ce jeu d'équipe ou une seule erreur pouvait être fatale. Plus un mot, ses cheveux dansèrent au vent lorsqu'elle ouvrit la mince barrière qui l'empêchait d'être atteinte. Les cris résonnèrent par milliers dans ses fines oreilles mais, l'envoûtement le plus total l'avait à présent eu. Peut-être que...? Peut-être qu'elle aussi pourrait le faire . Ce n'était même plus du domaine dû peut-être, elle pourrait parce qu'elle n'abandonnait jamais. Elle princesse et reine de son royaume se donnerait tous les moyens pour réussir ce qu'elle voulait. Si elle tombait, elle se relèverait sur le champ avec une soif encore plus grande de victoire. L'enfant crédule à la jeunesse effacée était désormais loin. Elle ne pourrait plus l'atteindre même en tendant la main. 
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Les notes fusèrent dans l'environnement calme, la reine rose garda ses yeux fermés, s'autorisant à afficher un maigre sourire ravi. Ses doigts fins dansaient dans cet instrument imposant qu'était le piano, créant une mélodie qui ne semblait pas avoir de fin. Quelle douce caresse pour elle qui ne semblait pas avoir de temps pour vivre. Le basket, c'était ce qui lui permettait de tenir. Une bouffé d'air frais qui ravissait ses poumons. Elle qui pourtant n'avait commencé que depuis quelques mois semblait l'avoir dans la peau. Mais toute force est forgée, elle travaillait extrêmement dur pour être aussi talentueuse et c'était pour cela qu'elle pouvait commander, parce qu'elle avait tout d'une gagnante. Une gagnante devait savoir se battre jusqu'à la victoire, c'était ce qu'elle pensait et elle s'inscrit dans un club de karaté pour cette raison. C'était ancré dans son âme de telle sorte qu'elle n'avait pas besoin de réfléchir longtemps. La princesse était loi, les autres l'obéissaient comme de simples pions et comme elle était aussi talentueuse personne n'osait lui tenir tête. Maigre récompense pour se sentir exister, minuscule pouvoir d'un enfant délaissé par sa mère. 

Son chevalier servant fit apparition dans le grand salon boisé, Alaska n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux pour prendre conscience de sa présence. Elle la sentait arriver, parce qu'un lien indescriptible s'était créé entre elles. Elle ne serait rien sans son cheval vaillant, il ne serait rien sans elle. C'était un accord parfait et au combien bancal. Si l'un tombait, l'autre aussi. Marilyn se rapprocha, une grimaça inquiète au visage, à pas de lynx comme si au moindre pas elle risquait de s'écrouler. Elle qui d'habitude illuminait chaque pièce semblait avoir perdu cette force qui lui permettait d'éblouir le monde. La rosée ouvrit lentement ses paupières,  la tournant vers la concernée, les posant sur le téléphone entre ses doigts légèrement boudinés. La gouvernante hésita un court instant, puis lui tendit le téléphone. 
- C'est votre mère...

Il ne fallut plus aucun autre mot pour surprendre et effrayer la jeune fille. Ses lèvres s'entrouvrirent, elle poussa un grognement et tourna la tête en semblant réfléchir. Ainsi donc, sa mère se souciait de savoir si elle n'était pas morte. Elle avait regretté ses actes et voudrait certainement s'excuser auprès d'elle, se rabaisser en lui disant qu'elle était seule fautive. Ce devrait sans doute la réjouir mais son cœur était rancunier, il brûlait de rage et de frustration contenue. Pourquoi devrait-elle lui pardonner de l'avoir laissé presque un an seule ? Elle qui au début était tout à ses yeux avait manqué à ses responsabilités et s'était lâchement enfuie. Le feu de ses veines brûla davantage. Sa mère ne s'échapperait pas comme cela.  Avec hargne elle prit le téléphone et le colla contre son oreille. 
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- .... Alaska. Ton frère... a eu un accident...
- .... J'arrive tout de suite.
Son cœur sembla s'arrêter, elle semblait étouffer et le feu qui brûlait précédemment ses veines tel du magma en fusion semblait s'être éteint en quelques mots à peine. Maintenant elles semblaient glacées, tout comme son cœur commençait à l'être. La dénommée Alaska ne prit pas le temps de réfléchir, ses moindres mouvements semblaient s'être dictés par cette envie qu'elle avait de rejoindre la prunelle de ses yeux. Elle ne pouvait plus réfléchir, son cœur semblait se tortiller sous le remords. Elle qui pourtant avait cru perdre la moindre once d'amour pour ses proches se retrouvait à être inquiète pour son petit frère. Mais rien n'allait lui arriver, elle l'interdisait de la laisser. Il devait rester à jamais près d'elle, parce qu'il était à elle. Parce qu'elle l'aimait au tout profond d'elle. La splendide rosée sortit en hâte de son chez elle, ouvrant la voiture qui semblait l'attendre. En cet instant pour rien ne l'importait si ce n'était lui. La prunelle de ses yeux, son bien-aimé frère adoré. Jacob. 
Le temps sembla passer en ralentit, chaque seconde la faisait de plus en plus étouffer. Elle se sentait nerveuse, impuissante et cela lui faisait serrer le poing hargneusement. La belle sortit en courant de sa voiture et entra dans l'hôpital, elle savait qu'elle allait les trouver là. En croisant le regard de sa sœur, elle savait également qu'elle allait devoir faire preuve de tact pour ne pas la briser davantage, mais ce n'était pas son rôle, elle ne savait pas comment réagir face à cette situation imprévue. L'enfant qui devait faire preuve d'innocence devait maintenant faire preuve d'intelligence et de maturité. Sa jeune sœur Jessica vint pleurer sans ses bras, la joue écorchée et les larmes aux yeux. D'une main tendre mais tremblante, Alaska caressa les courts cheveux roux, la serrant au tout près d'elle. 
- Onee-san... Jake il... 
- Je sais... Mais ne t'en fais pas, il s'en sortira je te le promets.

Les larmes coulèrent sur les joues de la petite fille, elle renifla et toussota plusieurs fois. La jeune rosée la laissa pleurer dans ses bras, caressant tendrement ses cheveux comme le ferait une mère. À cet instant elle était plus mère que sa génitrice. L'ambiance l'étouffant peu à peu, elle serra sa sœur tout contre elle puis se redressa pour assister à un spectacle qu'elle n'aurait jamais crue voir. Dévastée. Elle voyait peu à peu le royaume rouge s'écrouler sous la peur, les larmes, la honte, la colère et l'infime tristesse. La reine, sa reine semblait au bord du gouffre. Les larmes ruisselaient sur ses joues malheureuses, son regard d'habitude si joyeux et rieur était caché par de nombreuses mèches rouges, ses lèvres n'étaient désormais plus aussi rouges. Elle était décoiffée et sans doute découragée. Sa mère s'écroulait devant ses yeux, cachant tout de même son chagrin en lui tournant le dos. Elle tentait de préserver un minimum de dignité mais c'était perdu d'avance. Alaska grimaça, elle en eût honte. Sa mère n'était pas aussi forte qu'elle ne le pensait, elle était faible. Eleanor, sulfureuse rousse qui préservait son royaume n'avait pas les épaules assez solides. Elle qui avait été tout à ses yeux, elle qui avait été sa princesse, sa reine, sa déesse s'écroulait à présent le sol misérablement. Elle devait faire preuve de décence et rassurer sa fille mais elle n'était pas capable. Alaska en aurait peut-être eu honte mais une infime partie de son cœur se réjouissait du spectacle. Sa mère voyait à présent qu'elle avait besoin d'elle, que son château de cartes s'écroulerait autrement. 
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- Jess qu'est que tu fais avec ce... truc dans les mains ?
- Ce n'est pas à moi, c'est pour toi Onee-san.
- Cette... chose est pour moi ?
- Oui, tu l'as reçue avec une lettre !
Sa jeune sœur sourit et lui tendit l'étrange courrier qu'elle avait pu recevoir. Alaska l'analysa sous tous les angles, ce genre de cadeaux elle ne les appréciait pas. La rosée poussa un soupire las et s'assit dans sur son lit, déposant l'étrange et imposant "objet" sur le bureau. 1 mois. Cela faisait un mois qu'elle recevait d'étranges lettres d'un certain homme qui semblait l'observer. Elles n'étaient pas menaçantes, il semblait porter un œil attentif à celle qu'il appelait sa petite princesse. La jeune fille avait pris un certain temps à comprendre que cet envoyeur était en fait son père, son vrai père et cela l'avait encore plus chamboulée. Lui qui avait été absent tout ce temps revenait comme par enchantement lui envoyer des lettres et lui dire qu'elle éclairait sa journée ? Cela la révoltait. La jeune demoiselle passa une main sur ses longs cheveux roses, reposant son regard ardent de colère sur la chose face à elle. Un mince sourire orna ses belles lèvres roses, elle devait tout de même avouer que c'était le cadeau le plus extraordinaire qu'elle n'ait jamais eu. Son père avait peut-être un peu de bon sens... Ou bien il était simplement fou. La jeune fille tendit son doigt, caressa les contours en métal de la chose avec délicatesse. Son doigt effleura la serrure, elle fit semblant d'ouvrir puis sursauta en entendant le bruit strident que produit le "paquet". 
- Je te laisserai mourir dans ce cas.
Elle lança un regard de feu à l'animal posé tranquillement sur son perchoir. Ses grands yeux, son pelage limpide et blanc lui rappelait la neige la plus tendre. Mais le caractère de l'animal était bien trempé, il était indomptable. Clignant des yeux, la chouette fixa sa propriétaire avec un air presque supérieur. Elle était vraiment comme sa maîtresse. Un animal de la pire espèce, insoumis. Elle éprouvait l'envie de la laisser moisir dans son perchoir pour lui montrer que l'on n'achetait pas son amour ni son pardon. Le bruit de la porte résonna dans ses oreilles, elle tourna la tête et vit une bouille ronde et de grands yeux se poser sur elle. Lentement, elle avança et vint étreindre le corps encore frêle de son petit frère. Elle ne l'avait pas perdu, il était toujours aussi candide. Il était encore à ses côtés, avec son somptueux sourire. Doucement elle caressa sa joue, puis embrassa son front. Il était le seul à qui elle pouvait se montrer aussi faible. Il était le seul qui pouvait la voir de cette façon, peut-être justement parce qu'il ne voyait plus de la même façon. L'accident ne l'avait pas tué, mais il lui avait privé de la vue et du bonheur pendant un long moment. Nombreuses furent les fois où elle du le serrer contre elle. Mais désormais ils pouvaient venir la voir quand ils le voulaient. Ils étaient le prince et la princesse de son unique royaume. Sa mère était quant à elle aussi revenue, en lui prêtant comme excuse qu'elle lui manquait trop. Pauvre reine rouge, dépassée par les événements.
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- La ferme !
- Répète un peu pour voir ?
- La ferme !
- Je vais te tuer !
Alaska, jeune enfant grogna et croisa ses bras sur sa poitrine. Pour qui se prenait-elle pour oser contester ses dires. Elle savait, elle avait toujours su donner des ordres et n'acceptait pas le non comme réponse. Mais voilà, elle venait de gagner de nouveaux  voisins et en toute bonne voisine polie elle avait été les saluer avec Marilyn, son frère et sa sœur. Quel plaisir d'apprendre que ses voisins avaient des enfants dont une jeune fille qui avait presque son âge. Aussi vite qu'elle était entrée chez eux les parents de la nouvelle l'invitèrent à jouer avec elle. Elle se sentit flattée mais en même temps une dangereuse appréhension montait en elle. La rosée soupira et tourna la tête, se refermant complètement. Elle avait su dès le moment où elle avait posé les yeux sur la jeune fille qu'elle allait être difficile à contrôler. 
- Écoute Takara, tu vas faire ce que je t'ai dit de faire car je sais ce que je fais !

Takara.
La nouvelle voisine de la rosée, sa concurrente et elle ne pouvait déjà pas la supporter. Elle qui était reine, possédait une simple tour qui osait lui tenir tête et la défier. Elle aurait pu se griffer les paumes tellement elle serrait les poings.  La jeune russe passa une main sur sa tignasse rose, soupira puis avança de plusieurs pas jusqu'à être presque collée contre la jeune fille, face à face elle plissa les yeux et arbora un regard dur. Cette fille l’insupportait déjà. La jeune fille joua avec le ballon dans ses mains, elle le serra contre son ventre. Le regard de sa rivale se posa sur elle, Takara serra également les poings, elle lui tenait encore tête. Alaska voulait tendre la main pour la gifler, mais sa main était trop précieuse. 
- J'ai le ballon donc je décide.
- Rêves. Tu décides rien du tout.
- La ferme.
- Toi-même !
- Onee-san est-ce que vous pouvez simplement vous me-...
- NON ! Maintenant retournez à votre place !

Elles répondirent au même temps, de leur voix presque identiques. Non elles ne pouvaient pas être d'accord, jamais, c'était aussi simple que cela. Trop de rangs, trop de classe les séparaient. Elles étaient l'inverse, la pluie et le feu. Alaska la détestait. La reine tourna la tête, faisant valser ses longs cheveux roses. Le ciel gronda, il se mît à pleuvoir des minuscules gouttelettes, Marilyn se rapprocha et alla chercher les enfants, mais Alaska ne bougea pas. Elle restait de marbre face à la brunette qui la regardait droit dans les yeux. Agaçante. Elle était simplement agaçante cette tour en marbre. Elle voulait la jarter comme l'on jette une pièce inutile, son entêtement lui donnait envie de la gifler. Elle serait son ennemie jusqu'à la fin, elle le sentait. 

La pluie froide s'abattit sur son visage, la belle rosée lança le ballon au sol, commençant à dribbler, elle allait gagner en la battant dans son sport préféré. La brunette se mît en position de défense, Alaska l'aguichant avec la balle, elle avança en sa direction, fit passer la balle dans son autre main sans faire aucun bruit, soudainement. Ceci démarra le bal entre les deux rivales. Le ciel fut témoin de leur match, elles jouèrent pendant plusieurs heures jusqu'à l'épuisement. La russe s'arrêta et passa une main sur sa bouche, la respiration haletante. 
- T'es nulle.
- Tu es encore pire.
Elles se tournèrent le dos, un sourire aux lèvres, la prochaine fois ce serait la bonne. Alaska ne tarda pas à rentrer chez elle, aussitôt accueilli par sa sœur adorée qui vint se blottir contre ses jambes. La colère lui monta en rependant à son match, elle caressa doucement les cheveux de sa princesse puis se retourna pour monter sur les escaliers. 
- Taka.
Sa voix se diffusa le long des couloirs, sa sœur se tourna émerveillée et un magnifique bruit se repensait dans la salle. En un vol gracieux, l'oiseau blanc se manifesta et se posa sur l'épaule gauche de sa propriétaire, tournant sa tête vers la rosée et lui lançant un regard moqueur. Cette chouette avait le don de l'énerver, elle avait le même caractère qu'elle, elle était indomptable. Un magnifique sourire orna ses lèvres roses, elle vint la caresser d'une main,  l'autre se posant sur la serviette que venait de lui tendre son cheval vaillant. C'était pour cela qu'elle l'avait gardée. Taka ferma les yeux et ne bougea plus, sa propriétaire vint caresser doucement le haut de son crâne. Taka... Elle avait presque le même prénom que l'autre garce. Elle aurait mieux fait de l'appeler Lilith. 
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La porte claqua doucement, le vent secoua ses longs cheveux roses, la belle ferma les yeux et tourna légèrement la tête. Aucun bruit ni son vint perturber sa complainte silencieuse, elle fût seule, face à son monde tremblant. La minuscule ficelle qui maintenait sa raison venait d'être titillée et brisée, son royaume était chancelant. Un long soupire sortit de ses lèvres, elle vint poser délicatement sa paume sur son visage pour le dissimuler. Il était parti, parti pour toujours. Parce qu'il ne semblait plus pouvoir la supporter. Alaska avança lentement jusqu'à pouvoir s'appuyer contre la table vernie, elle se laissa retomber sur la chaise et baissa la tête, l'amertume remontant le long de sa gorge, l'étreignait comme une main qui tenterait de l'étouffer. Tout cela à cause de simples mots, ils avaient été aussi blessants que des couteaux, acides, redoutables, tout comme lui.
- Je me tire, j'en ai marre de ton caractère insupportable.
- Ha ! Qui est venu me voir parce que personne ne le supportait ? Tes mots me font bien rire.
- Tu es encore plus insupportable qu'eux.
- Pars si tu veux, tu reviendras je te connais.
- Pas dans cette vie, ni encore moins dans la prochaine. Tchao.

Il s'était retourné pour la regarder, grand garçon brun aux allures incroyables. Ses cheveux chatouillaient son visage avec douceur, il avait un sourire resplendissant. Il était ensuite parti, claquant la porte comme si elle était une moins que rien. Ses sentiments l'écrasaient de tous leurs poids. Elle voulait le haïr, le frapper, lui hurler des mots insolents et blessants pour le blesser comme il l'avait fait avec elle. Elle voulait le gifler, le tuer mais aussi le revoir franchissant la porte avant de pousser un soupire qui représentait pour lui une excuse sincère. Puis ensuite elle le rejetterai et lui montrerai toute la peine qu'il venait de lui causer. La jeune fille de 15 ans cacha son visage entre ses bras pliés, une certaine haine remontant et se diluant dans ses veines, elle ne le pardonnerait jamais. Sa tête se releva, elle fixa le mur une grimace déformant son visage, comme si elle avait eu besoin de lui. Elle s'en sortirait seule et si un jour, elle le trouvait au plein milieu de la rue, entouré d'une flaque de son propre sang elle ne lui tendrait pas la main et resterait là à le regarder. La haine de l'adolescente ne semblait pas avoir de limites. Sa poche vibra, la jeune fille tourna la tête et se mordilla la lèvre inférieure. Doucement, elle s'empara de son téléphone et répondit. 
- Oui ? 
- Alaska... Je peux enfin te parler.
- Ah... C'est toi.
- Tu n'as pas l'air bien. C'est ton ami qui t'a blessé ? Tu veux que je m'occupe de lui ?
- Oh je t'en prie, ne joue pas les gentils pères maintenant. Tu as disparu depuis des années et là tout d'un coup tu reviens. Épargne-moi ta présence.
- J'l'ai pas fait par plaisir c'était pour vous protéger. Écoute... Je baigne dans des affaires pas très saines depuis quelques années. 
- ... Tu es sérieux ?
Elle est ne sut quoi répondre, il mentait ? Il n'avait pas de raison de lui mentir, ni de lui raconter la vérité. Il n'avait pas raison d'être présent dans sa vie et elle n'avait aucune raison de le laisser entrer. Mais tout de même... Cette histoire l'intriguait...
- Explique-moi. Tout. Maintenant.
- Mafia. Ta mère le savait depuis le début.
- .... Et quoi ? C'est ton excuse ? Tu n'avais pas à t'immiscer dans ce genre de choses si tu avais compté te marier ! Ne me rappelle plus, je ne veux plus te voir.
Elle lui raccrocha au nez et balança son téléphone sur le canapé, toute cette histoire était trop surréaliste. La jeune demoiselle se retrouvait donc à présent sans la présence constante de sa mère et un père mafieux... Elle n'avait rien. L'oiseau majestueux blanc vola agréablement au-dessus de sa tête, puis posa ses délicates pattes sur l'épaule de sa propriétaire, évitant soigneusement de la griffer. Taka tourna la tête, puis lui picora le crâne, la faisant grimacer. Alaska voulut la gronder, elle était en colère et en rogne mais aucun mot ne sortit de sa tête, le regard hautain de sa chouette était tout simplement ce dont elle avait besoin. Avant elle était comme elle, si fière d'être ce qu'elle avait. Qu'était-il advenu de cette petite fille si orgueilleuse ? Pourquoi autorisait-elle de si petites choses lui baisser le moral ? Elle avait bossé dur toutes ces années, elle avait travaillé, elle s'était entraînée tous les soirs, pour être à ce niveau, rien de ce qu'elle avait eu n'était grâce à sa mère ou à son père. Aucun d'eux n'avait été là lorsqu'elle avait vraiment débuté le mannequinat à ses 12 ans, aucun d'eux n'avait été là lors des journées où elle s'était sentie seule. Aucun d'eux n'avait été apte à réconforter son frère si ce n'était elle. Ils ne lui avaient rien offert d'indispensable... Si ce n'était la vie et cette vie était désormais sienne. Elle n'avait besoin de personne d'autre qu'elle. La jeune mannequin ferma les yeux, son éternel sourire naissant à coin de ses lèvres. Cette fois-ci il fût plus froid que jamais, elle était à présent lentement en train d'enfermer son cœur. À tout jamais forgé dans la glace.
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2 Year Later....

Les nombreux bruits de pas traînant au sol la firent soupirer. Le ballon voltigea dans les airs, atterrissant sans mal dans les mains d'une autre joueuse, elle courut, slaloma entre l'équipe d'adverse, de magnifiques feintes la permettant d'avancer puis fit un lay-up avant d'atterrir sur le sol lourdement. Les deux saphirs de la rosée se posèrent sur elle un court instant, elle eût un sourire en coin presque invisible puis tourna la tête pour avancer au centre du terrain, un ballon en main. Cette équipe s'améliorait, elle avait réussi à briser ces jeunes filles pour les faire renaître de leurs cendres et leur apporter de la motivation par ses "punitions". Alaska appela des filles et les fit se rapprocher d'elle. Oui, ses filles. Tout son dur travail avait été récompensé, elle était à présent capitaine de l'équipe féminine de Rakuzan. En arrivant elle ne voyait personne qui aurait pris cette place mieux qu'elle, elle était venue là pour cela. Son étrange don de persuasion et son excellente vision lui avaient permis d'atteindre son but, mais désormais elle avait une ambition encore plus grande. La victoire, car elle ne s'autorisait jamais à perdre. La reine avait de nouveaux pions, à elle à présent de les utiliser avec intelligence. 

Maintenant jeune princesse, que comptes tu faire pour remporter la victoire?