There's something about the sunshine. ~ Ft. Kosuke [Fini.....T-T]

Ah ! L'été. Ce ne devrait pas être humain de vivre sous une chaleur pareille. Non pas que j'aimais le froid, bien au contraire, mais une chaleur pareille, ça ne devrait pas exister. Le matin était passé à une vitesse folle et je refusais toujours de me lever. J'étais allongée dans mon lit comme une pauvre fille désespérée à cause de cette chaleur. Il ne manquerait plus que je finisse desséchée. Quelle triste fin n'est-ce pas ?
Je ne sais pas par quel miracle, mais je réussis à me lever pour ouvrir la fenêtre. Le soleil m'aveugla un bon moment. Je m'assis sur le matelas, la tête face au vent frais qui provenait tout droit de l'appareil. S'il pouvait juste y avoir un petit vent, juste un tout petit. Je repartis vers mon lit, et, au passage, allumait mon ventilateur. Je m'assis sur le matelas, la tête face au vent frais qui provenait tout droit de l'appareil. Qu'est-ce que ça faisait du bien.

« June, tu vas attraper froid. Habille-toi et viens manger.
- Mais maman. Il fait tellement chaud ! Ce n'est pas hum...
- Oh, je t'en pris June. À peine-t-il fait plus de 19°C que tu as chaud. Arrête de faire l'enfant. », me dit-elle en refermant la porte.

Bon d'accord, elle avait raison. J'avais une légère tendance à dramatiser les choses, et à les exagérer. Mais ça ne changeait rien, pour moi, il faisait toujours aussi chaud. Je me laissais tomber sur mon lit, puis, me redressait d'un coup. Quand était-elle rentrée dans ma chambre ? Je ne l'avais même pas entendu. Et une chose était sûre, elle n'était pas là quand je m'étais décidée à me lever. Parfois, je me demandais si ma mère n'avait pas fait ses études dans une école de ninja. Elle est tellement discrète, que je ne l'entends même pas marcher dans les couloirs de la maison, ni même monter les escaliers. Si un jour, je regarde un film d'horreur et qu'elle arrive comme elle vient de le faire, elle aura le malheur de voire sa fille unique mourir d'une crise cardiaque juste devant ses yeux. Si un jour ça arrive, ce que je n'espère pas, car il s'agit quand même de ma vie, elle s'en voudra toute sa vie !
Enfin, je n'avais pas réellement envie de penser à mon éventuelle mort par crise cardiaque. Une bonne douche me remettrait certainement l'esprit en place. Dans un ultime effort, je me levais pour fouiller dans mon armoire, en sortir un débardeur et un mini-short en jean. Je me dirigeais vers la salle de bains et pris une bonne douche froide avant de m'habiller et descendre dans la cuisine. Ma mère et mon père avaient déjà commencé à manger, et je pouvais sentir le regard assez mécontent de ma mère.

« Désolée. », dis-je tout simplement.

Ma mère soupira alors que je m'asseyais. Je savais très bien ce qu'elle pensait. Ce n'est pas comme si je vivais avec elle depuis ma naissance. Je savais qu'elle se demandait pourquoi j'avais mis autant de temps à descendre. Elle aimait qu'on réagisse au moment où elle disait quelque chose. Et ça l'exaspérait de voir que je me permettais de prendre mon temps. On avait beau être le week-end, ça n'excusait rien. Cependant, elle savait que je venais seulement de me lever, ce qui pouvait presque excuser mon léger retard.

« Je vais me promener en ville cet après-midi.
- Bonne idée, au moins tu arrêteras peut-être de te plaindre de cette chaleur inhumaine, comme tu le dis si bien. », lança ma mère.

Mon père, en toute réaction, se contenta de rire. Merci papa pour ton soutien, c'est extrêmement agréable. C'est vrai, je l'avoue, j'avais légèrement exagéré. Cependant, ma mère ne pouvait pas le nier, en été, il fait plus chaud qu'en hiver. Bravo June, tu es une véritable intello ! Parfois, je me demandais si mes cheveux n'avaient pas été blonds avant de virer au violet.
Juste après le repas, je montais me laver les dents. C'était une habitude que j'avais prise quand j'étais enfant. On n'avait pas arrêté de me dire que, si je ne me les lavais pas, on allait me les arracher une par une, que je deviendrais laide et que personne ne voudrait de moi. Traumatisant n'est-ce pas ? Merci à ma grand-mère maternelle de m'avoir mis ce genre de chose dans la tête. Maintenant, je n'y croyais plus, mais les habitudes, ça ne se perd pas comme ça.

« Je sors ! », lançais-je en dévalant les escaliers avant de me prendre la porte d'entrée en pleine tête.
« Attention à toi chérie ! », cria mon père.

Merci pour cette délicate attention papa. Surtout qu'il avait dû entendre le gros boum qui disait que j'avais encore fait une gaffe. Cependant, j'y étais habituée, je mis mes chaussures et sortis. En fait, il ne faisait pas une si grande chaleur que ça. C'était supportable. Je m'étais encore emballé trop vite. Ça finira par me perdre tout ça.
Je ne savais pas trop où j'allais, ni ce que j'allais faire. Je ne faisais que me promener sans véritable objectif. Bon, autant aller là où il y a un peu plus de monde. Peut-être que je rencontrerais de nouvelles personnes. C'est vrai, ce n'est pas facile de déménager sans arrêt de pays en pays, et repartir à chaque fois de zéro. Si on retournait là où on vivait avant, ce serait autre chose, je reverrais mes anciens amis et je ne repartirais pas réellement de rien. Là, c'était différent. Ça ne faisait même pas deux ans que j'étais arrivée au Japon, et je connaissais très peu de monde. Alors que j'étais en pleine réflexion, un ballon de basket s'arrêta juste devant moi. Je le fixais et me demandais ce qu'il faisait là. Je regardais dans la direction d'où venait le ballon et vit une bande de garçons, sûrement en pleine partie, et sûrement très embêté de ne plus avoir de ballon.

« Hey ! Tu peux nous renvoyer la balle s'il te plaît !
- Oui ! », répondis-je.

Avec toute la bonne volonté du monde, j'attrapais le ballon et leur lançais. Ridicule. C'était un lancé ridicule. Le ballon n'avait même pas avancé de dix centimètres et avait, de nouveau, roulé jusqu'à mes pieds. C'est toujours à ce moment-là, dans les dessins animés, que les personnages deviennent des glaçons, ou se transforment en statue de pierre, à chaque fois qu'ils échouent d'une manière extrêmement ridicule à quelque chose.

« Désolée. »

Je récupérais la balle et allais la donner au blond du terrain. Ce n'était peut-être pas lui qui m'avait demandé de leur passer la balle, mais au moins, ils l'avaient récupéré. Murmurant un autre « Désolée », je partis m'asseoir un peu plus loin pour regarder le match. Apparemment, ils étaient en train de finir la partie. Tant pis pour moi, je n'avais qu'à sortir plus tôt !

Plus ridicule, tu meurs. Non, sérieusement, je n'en revenais pas tellement j'avais été ridicule. Pourtant, je savais que je ne réussirais à lancer ce ballon, et pourtant, je l'avais fait. J'avais essayé de le lancer et ... La honte. C'est dans ces moments-là qu'on aime disparaître, n'avoir pas été là pour ne pas que ça arrive. Juste ne pas être passée par là à ce moment, ou bien qu'ils n'aient jamais perdu cette balle. Juste ne pas être ridicule.
D'un coup, je fus perdue dans mes pensées. Repensant à mes anciens voyages, les États-Unis et la France. Qu'est-ce qui me manquait le plus dans tout ça ? Quand je regardais jouer les basketteurs présents sur le terrain, je repensais à toutes les parties de footballs que j'avais pu faire avec des amis lorsque j'étais à Paris. Concentrée dans le match, et toujours ses fous rires, généralement à cause de mes gaffes, où le fait que je ne savais pas shooter correctement dans un ballon. Ou encore le club d'équitation dans lequel j'étais lorsque j'étais au Texas. Les soirs où on restait dormir au centre équestre, à la belle étoile, à parler de tout et de rien, mais surtout des chevaux. Le sport rapprochait les gens, c'était ça qui me plaisait le plus et qui me manquait. Seulement, je n'ai jamais vraiment fait du foot en club. Je préfère de loin y jouer avec des amis juste pour le plaisir. Quand je regardais les mecs qui étaient sur le terrain en ce moment même, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire en pensant à tout ça.
J'essayais de me concentrer, à nouveau, sur le match. J'essayais de ne plus penser à ce que je faisais avant, ni même mes anciens amis. Ce ne servait à rien de ressasser le passé, même si je gardais contact avec certains d'entre eux. Puis, mes yeux se posèrent sur le grand blond à qui j'avais redonné la balle orange quelques minutes plus tôt. Il jouait bien. Enfin, même si je connaissais absolument rien au basket, je trouvais qu'il jouait bien. Puis, je vis qu'il me regardait, je tournais alors mon regard. En vérité, je l'observais du coin de l'œil et je le vis hausser ses épaules. Je soupirais, soulagée. Pourquoi ? Je n'en savais rien. Peut-être parce qu'il n'avait pas réellement remarqué que je le regardais, lui.
Puis, le match s'arrêta. Je pensais que celui-ci était terminé, mais je crus comprendre qu'ils ne faisaient qu'une pause. J'hésitais à rester. Peut-être que je devais appeler Kana et lui demander si elle ne voulait pas me rejoindre. Regardant le portable qui se trouvait dans ma poche, j'hésitais, ne sachant pas ce que je voulais réellement. Et, alors que je relevais ma tête, je vis le blond s'approcher de moi.

« Tu aimes le basket ? »

Cette question me prit un peu par surprise. Mais alors que j'allais lui répondre, il enchaîna.

« Tu trouves le match sympa, ça va ? Je sais que c'est pas comme un match de compét mais voilà. »

Soudainement, je sentis que j'étais en train de rougir. Non, je ne pouvais pas lui dire que j'avais pratiquement passé tout le match à le regarder. Non, ce n'était pas possible. Déjà, je ne le connaissais pas, et en plus de tout, je m'étais déjà assez ridiculisée comme ça. En plus, j'avais cru le voir rire quand j'avais essayé de leur lancer la balle. June, il faut vraiment que tu te reprennes, maintenant !

« Oh ... Euh ... En vérité, je n'y connais rien au basket. Mais je trouve que tu joues plutôt bien. »

Hein ? Quoi ? Qu'est-ce que je venais de dire ? Il fallait réellement que je me reprenne. C'était quoi le problème-là ? Est-ce que le soleil venait de me frapper la tête, avait réduit mon cerveau en bouillit au point de ne plus réfléchir à ce que je disais.

« Je veux dire, vous jouez tous plutôt bien. Enfin, je ne connais pas vraiment les règles, mais ça va. C'est assez sympa de te... de tous vous regardez jouer. »

Bravo, encore une gaffe comme celle-là, et cette fois, il comprendrait que je le regarde plus que le match. Mais qu'est-ce qui m'arrivait ? C'était la première fois que je regardais un mec comme ça. Et en plus, il avait quoi de si particulier, je ne le connaissais même pas. Peut-être parce que c'était à lui que j'avais apporté le ballon lorsqu'il était sorti du terrain. Peut-être que si je l'avais rapporté à un autre, ce serait quelqu'un d'autre que je regarderais. Non. Quand l'un d'entre eux m'avait demandé de leur renvoyer la balle, je l'avais déjà remarqué.
Je secouais la tête. Il fallait que je reprenne mes esprits.

« Au fait, je m'appelle June. »

Lorsque le blond avait fait référence au fait que je n'étais peut-être qu'une supportrice ou même une fan, je ne savais pas comment lui dire qu'il se trompait complètement. D'ailleurs que voulait-il dire par là ? Avait-il remarqué que je n'avais pas arrêté de le regarder tout le match ? Là, ça devenait gênant. S'il croyait réellement que je le regardais juste parce que j'étais une de ses fans, là, il faisait fausse route. Mais je n'avais pas vraiment envie de le vexer, alors j'espérais juste qu'il me prendrait que pour une supportrice.
Quant à ce Aomine, je me demandais de qui il s'agissait. Mais, pour le moment, je m'en moquais pas mal. Et, pendant qu'il me disait que même si l'on ne connaissait pas les règles, c'était toujours « fun » de découvrir, je ne pus m'empêcher de le regarder de bas en haut. Une chose, c'est qu'il est vraiment plus grand que moi. Ça, c'est un fait que tout le monde pourrait constater. Mais ce n'est pas tout. Il était vraiment ... Mignon.
Cependant, lorsqu'il fit tourner la balle de basket sur son doigt, je trouvais qu'il essayait de se la jouer un peu. Après tout avec mon lancé ridicule de tout à l'heure, comment pourrais-je arriver à faire tourner le ballon sur un doigt comme il le faisait si bien. Mais d'un côté, il faut avouer que j'étais un peu impressionnée.
Puis, je vis qu'il se saisissait du bas de son t-shirt pour s'essuyer le visage. Mais, au lieu de suivre le mouvement de sa main, mes yeux restèrent posés sur ses abdos. Et, avant qu'il ne remarque encore que je le regardais, je détournais les yeux tout en rougissant légèrement. Mais qu'est-ce qui m'arrivait à la fin ?

« Oh pardon excuse-moi de mon impolitesse ! Je me nomme Kosuke Wakamatsu, pivot de l'équipe une du lycée de Tôô ! »

Suite à ses paroles, il s'inclina légèrement. Et, alors qu'il s'asseyait sur le banc, je ne pus m'empêcher de rire tout en m'asseyant à côté de lui lorsqu'il me dit que je pouvais m'asseoir moi aussi.

« Désolée d'avoir rit. Ce n'était pas pour me moquer de toi. En fait, aux États-Unis et en France, je n'ai jamais vu des gens s'incliner lorsqu'ils s'excusent. Tu me pardonnes hein ? », dis-je tout en le regardant avec les yeux de chien battu.

Récupérant le ballon en dessous le banc, je ne pouvais m'empêcher de fixer la sphère orange. Je pensais qu'il fallait vraiment qu'il m'apprenne à faire tourner le ballon sur un doigt. Oui, je l'enviais de savoir faire une chose pareille. Ce n'était pas donné à tout le monde et j'avais vraiment envie d'essayer.

« Tu es dans quel lycée ? Si tu ne désires pas répondre ce n'est pas grave, je comprends. C'est peut être une question trop personnelle. »

Détournant mes yeux de la balle, je le regardais en souriant.

« Parce que demandé dans quel lycée on est, c'est une question trop personnelle au Japon ? », dis-je en lui tirant la langue et en lui faisant un clin d'œil. « Je suis à Kaijou. Ça va, c'est assez sympa. Sauf que je ne connais pas beaucoup de monde. »

Je regardais ensuite vers l'un des joueurs. Ce dernier s'amusait à joindre ses deux mains pour en faire un cœur ce qui me fit plutôt rire. En toute réponse, j'adressais à ce dernier un clin d'œil tout en riant.

« Tu restes tout le match ? Après on pourrait discuter basket !
- Pourquoi pas ! Mais je ne pense pas que tu veux réellement parler de basket. Je me trompe ? »

Je reposais mon regard sur lui tout en lui souriant. Et, tout d'un coup, je pris conscience de ce que j'avais fait lorsque j'avais répondu à son ami. Rougissant légèrement, je reposais mes yeux sur la balle orange cherchant quoi dire.

« Au fait, j'espère juste que tes potes ne vont pas trop t'énerver quand tu vas retourner jouer avec eux. Je n'aurais peut-être pas dû lui faire un clin d'œil alors qu'il joignait ses mains pour faire un cœur. »

Bravo June, tu viens de te mettre dans un sacré pétrin.

Alors que je lui parlais des États-Unis et de la France, les deux pays dans lesquels j'avais vécu, tout ce qu'il trouvait à dire, c'était qu'il aimerait bien se rendre aux States pour voir les meilleures équipes de baskets s'affronter. Ah les garçons parfois. Le sport les fera certainement perdre la tête. Comme quoi, il ne leur en faut pas grand chose. D'ailleurs, j'avais pu voir son regard rêveur alors qu'il avait prononcé ces mots.
Puis, lorsqu'il me dit de ne pas m'excuser, je le vis rougir. J'avais fait semblant de ne rien voir, mais, j'étais assez mal à l'aise. Je ne savais pas très bien pourquoi. J'aurais pu lui répondre que mon père m'avait un peu parlé du Japon, qu'il m'avait certainement parlé de la façon d'agir, comment se présenter, comment appeler les gens. D'ailleurs, je me souvenais que, dans ce pays, on appelait les personnes par leur nom de famille. Comme une cruche, et comme à mon habitude, je n'avais donné que mon prénom lorsque je m'étais présentée. En même temps, je n'avais pas vraiment envie que l'on m'appelle Tanuki. J'avais trop l'habitude des États-Unis et de la France où l'on s'appelait par nos prénoms. Tant pis. Ici aussi, on m'appellerait June.

« Kaijou ? C'est dans les environs ça. »

Je ne pouvais pas vraiment lui répondre. Je ne connaissais pas encore la ville et ses environs. Tout ce que je connaissais, c'était le chemin de mon ancien collège, de mon lycée et de ma maison. Autant dire que je ne connaissais pas grand chose. À, j'oubliais, je savais aussi aller jusqu'à chez Kana.

« Bande d'abrutis. »

Il avait murmuré ces mots alors que l'un des joueurs essayait de l'embêter un peu. Je l'avais aussi entendu, mais, comme à mon habitude, je faisais semblant de ne rien avoir entendu, le sourire aux lèvres. Et comme une nulle, j'avais répondu à son camarade par un clin d'œil. J'espère juste que lui, ne s'imaginait rien.
Alors que je lui demandais s'il voulait réellement me parler de basket après le match, il évita mon regard pour me répondre qu'il voulait juste faire « plus ample connaissance ». Mais je n'eus pas le temps de lui répondre. Je venais seulement de réaliser ce que j'avais fait et je m'excusais tout en espérant que ses camarades ne l'embattraient pas.

« Ne t'en fais pas ils sont cons de toute manière. Tu discutes avec une fille, hop ils te font chier avec ça ... »

Je l'entendis soupirer alors que je souriais. En vérité, j'étais assez soulagée. Si ça pouvait éviter tout mal entendu, tant mieux alors. J'aurais été embêtée s'ils croyaient tous quelque chose.
Et, alors que je m'apprêtais à lui répondre, un des joueurs le rappela. Le match allait recommencer. Tant pis, je lui parlerais après dans ce cas.

« J'ARRIVE ! ATTENDEZ QUE J'VOUS ECRASE ! »

Je riais. Au moins, il avait une réelle volonté à vouloir les affronter. J'arrêtais de rire lorsqu'il se retourna vers moi pour me dire qu'il devait y retourner tout en s'excusant. Je lui disais que ce n'était pas grave et que j'allais regarder le match.
Et c'est ce que je fis. Même si je ne comprenais pas grand chose au basket, je voyais bien que le match était serré. Cependant, je ne m'attendais pas à voir ce qui allait se passer. J'avais souvent regardé Kosuke pendant le match, mais je ne m'attendais pas à le voir dans cet état. Le fait qu'il transpire était normal, après tout, qui ne transpire pas après un tel match, mais je voyais bien ses jambes qui étaient en train de trembler. Tout d'un coup, il s'écroula à genoux. Un de ses amis, c'était précipiter vers lui pour l'aider à se mettre à l'ombre contre un arbre. Lui qui voulait écraser ses adversaires. C'était raté.
J'attendais que les autres reprennent le match avant de me lever et d'aller voir comment il allait. Je m'assis juste à côté de lui me demandant qu'est-ce que je pouvais faire pour lui. J'étais inquiète et je me sentais complètement impuissante. Je ne savais pas quoi faire et je voulais l'aider. Je regardais d'abord ses jambes en me demandant si elles allaient mieux. Puis, je posais mon regard sur son visage et, sans que je m'en rende compte, posais ma main sur son front. Pourquoi j'avais fait ça sérieusement ? Il n'était pas malade quand même ! Retirant ma main, je rougissais légèrement. J'étais devenue stupide ou bien ... Non June, retire-toi cette idée de la tête tout de suite !

« Ça va aller ? Tu veux que j'aille te chercher à boire, quelque chose à manger ? Tu me dis si tu veux que je fasse quelque chose. »

En même temps, c'est tout ce que je pouvais faire pour lui. Lui demander comment il allait, et s'il avait besoin de quelque chose.

Certes, je venais tout juste de le rencontrer. Certes, je ne connaissais rien de lui à part son nom et le fait qu'il aimait vraiment le basket. Mais est-ce que j'allais le laisser comme ça ? Sûrement pas. De plus, j'avais une certaine tendance à vite m'attacher aux gens. Et il était plutôt gentil et ... Non June, ce n'est pas le moment de penser qu'un garçon est mignon ! Pas maintenant ! Je secouais ma tête pour reprendre mes esprits. Il ne fallait pas que je pense à autre chose. Il avait certainement besoin de moi, là, maintenant, tout de suite.
Et c'était le cas. Il me demanda si je pouvais lui ramener de l'eau et une barre qui se trouvaient dans son sac, sur le banc à droite, le noir et bleu. Je repérais vite le sac. Et, alors que je m'apprêtais à me lever, je reportais mon attention sur lui. Ses yeux se fermaient et se rouvraient, ses mains tremblaient et ses jambes aussi. Il n'allait quand même pas me faire un malaise ?! Puis, je le vis se lever pour retomber sur ses fesses.

« Bon. Tu vas rester assis, je reviens tout de suite. », dis-je en me levant.

J'essayais de rester la plus sérieuse possible. J'essayais de ne pas trop lui montrer mon inquiétude. Il fallait que je reste calme et que je me dépêche de lui ramener ce qu'il avait demandé. Je courais alors vers le banc et, après une petite hésitation, ouvrit son sac. Je trouvais tout de suite la bouteille d'eau, mais il me fallut un peu plus de temps pour trouver la barre dont il m'avait parlé. Je refermais le sac et partis le rejoindre.
C'est à ce moment que je vis que ça n'allait plus. Je le vis poser ses yeux sur moi et l'entendis prononcer mon prénom avant de ... Non. Ce n'est pas vrai. Il venait de me faire un malaise. Lâchant la bouteille d'eau et la barre, je me précipitais vers lui. Qu'est-ce que j'allais faire maintenant.

« Je t'en pris, réveil-toi ! Oh ce n'est pas vrai ... »

Je relevais mes yeux vers le terrain de basket. Visiblement, le match s'était interrompu et des joueurs se précipitaient vers nous. Génial, du renfort. J'en avais grandement besoin. Il ne fallait pas que je perde mon calme, mais c'était la première fois que je faisais face à un malaise.

« Tout va bien ? », me demanda l'un des joueurs.

J'avais envie de lui demander s'il se fichait de moi. Mais celui qui avait un peu embêté Kosuke, celui qui avait joint ses mains pour former un cœur, frappa l'autre joueur à la tête tout en lui disant qu'un malaise, c'était loin d'aller bien. Cependant, je ne m'attendais pas à ce qu'il allait dire par la suite.

« Mais bon, il est entre de bonnes mains. On te laisse t'en charger. »

Hein ? Quoi ? Non ! Trop tard. Ils étaient repartis, et reprenaient le match. Je repensais à ce que Kosuke avait dit : « Bande d'abrutis. ». Tu ne me le fais pas dire ! C'est comme ça qu'ils aident leur ami ? Eh bien, on aura tout vu ! Et il ne fallait pas que je cède à la panique. Ce n'était pas le moment.
Je respirais un grand coup. Dix mille questions se posaient dans ma tête. Puis, je me rappelais du cours de secourisme qu'on avait vu en France. Merci à notre professeur de science et vie de la terre, qui voulait absolument que l'on sache comment réagir quand une personne faisait un malaise.
Je l'allongeais doucement, tout en me mordant la lèvre inférieure. Je préférais largement lorsque ce n'était qu'une simple simulation. Au moins, à ce moment-là, je n'avais pas tout se stresse. Je me répétais toutes les consignes. Son cœur battait et il respirait. Au moins, ça me rassurait. Tout ce que j'avais à faire, c'était de le mettre en position latérale de sécurité. Maintenant, il ne me restait plus qu'à appeler les secours.
Je me relevais et pris mon téléphone. Et là, vide. Impossible de taper le numéro des secours. Les seuls que je connaissais étaient le 15 pour le SAMU, le 18 pour les pompiers et le 112 pour le numéro d'urgence européen. En quoi ces numéros français allaient m'aider ?!
Je soupirais avant de me laisser tomber à côté de lui. Je me sentais totalement impuissante et je n'avais pas assez de batteries pour trouver le numéro japonais sur Internet. Cette fois, c'était finie, je cédais à la panique. J'avais beau réfléchir, je ne savais pas quoi faire. J'aurais pu aller demander le numéro aux joueurs, mais je ne voulais pas le laisser seul. Sur le coup, je les maudissais de ne pas être resté avec moi plus longtemps.
Posant mon regard sur lui, je ne sais pas comment, mais je retrouvais mon calme. Lui prenant, la main, j'essayais d'être la plus calme possible.

« Si tu pouvais juste me dire que tu vas bien, juste me dire que tu reprends connaissance, juste bouger un petit peu, ça serait gentil. Au moins me serrer la main. Je dois t'avouer que ... C'est la première fois que je suis dans ce genre de situation et que ... Ça me fait peur. Mais, ne t'en fait pas, je ne te laisserais pas tomber. »

Je sentis une larme couler sur ma joue. Il ne manquait plus que ça. Je n'avais pas retrouvé entièrement mon calme. Et le seul moyen que mon corps avait trouvé pour me le rappeler, c'était de me faire pleurer. Je me sentais complètement impuissante, et je ne voulais qu'une seule chose, qu'il se réveille. Même s'il ne parlait pas, au moins ouvrir les yeux. Juste ça. Ce n'était pas grand chose.

Combien de temps ça allait durer ? Est-ce que quelqu'un allait venir m'aider ? J'étais perdue. Je ne savais pas quoi faire et tout ce que je pouvais faire, c'était espérer qu'il se réveille. Il fallait vraiment que j'ajoute le numéro des secours dans mon répertoire téléphonique. Ça pouvait toujours servir. Aujourd'hui en était la preuve. J'étais complètement impuissante face à la situation et j'étais seule. Même les joueurs ne semblaient pas se rendre compte de ce qu'ils se passaient.
Je soupirais. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire ? Et ses larmes qui ne cessaient de couler. C'était, certes, mon seul recours pour évacuer la panique qui s'emparait de moi. Plus l'attente était longue, plus je perdais mon calme.
Tournant ma tête vers lui, j'essayais de voir s'il réagissait. S'il bougeait, s'il se ... Ses yeux ! Il était en train de les ouvrir ! Je sentis toute la pression retomber, je retrouvais mon calme et effaçais les dernières larmes qui roulaient le long de mes joues à l'aide de ma main. J'étais soulagée. Et je le fus encore plus lorsqu'il prononça mon prénom tout en ajoutant un « désolé ». Je lui souriais, et, alors que j'allais lui répondre, il tendait sa main vers la bouteille et la barre de céréale.

« Tu peux ... s'il-te-plait ?
- Oui. »

J'avais tout de suite compris ce qu'il voulait. Je me levais et pris la barre de céréale ainsi que la bouteille et les lui donnait. Je me rassis à côté de lui. Je restais silencieuse et l'observais du coin de l'œil. Il ne manquait plus qu'il me refasse un malaise maintenant. Mais ce ne serait sûrement pas le cas. Et je fus rassurée de le voir manger. Au moins, cette histoire était passée et j'étais soulagée.

« Fallait pas pleurer hein ... Je suis vivant ne t'en fais pas. »

Je me sentis rougir. Est-ce qu'il m'avait vu pleurer ? Je savais qu'il était vivant. Je m'étais assurée qu'il respire et que son cœur batte avant de faire quoi que ce soit. Je n'étais peut-être pas une professionnelle en ce qui concernait les secours, mais quand même.
Cependant, ça me gênait un peu qu'il m'est vu ou entendu pleurer. J'aurais quand même préféré garder le contrôle de mon stress et, surtout, garder mon calme. Mais c'est toujours plus facile à dire qu'à faire. Comme toujours.
Je tournais ma tête vers lui et le regardais boire. C'était bien la première fois que je m'inquiétais comme ça pour quelqu'un. Surtout pour quelqu'un que je venais tout juste de rencontrer. Je le vis toucher ses jambes et gémir de douleur. Alors elles lui faisaient toujours mal. Après qu'il se soit reposer un peu, ça passerait sûrement. Enfin, j'espère, car j'étais loin d'être médecin.

« Spéciale comme rencontre hein ? Merci ... June-chan. »

June-chan ? C'était bien la première fois que l'on m'appelait comme ça. D'après ce que m'avait dit mon père, c'était un signe de politesse, ou quelque chose du genre, au Japon. Je souriais. C'est vrai que c'était assez spécial comme rencontre.

« Tu ne me le fais pas dire. Et ... Je suis désolée d'avoir pleuré. J'ai perdu mon calme. Et ce n'est pas du tout ce qu'il faut faire dans ses cas-là. »

J'étais désespérante, tout simplement désespérante. Il fallait vraiment que je me justifie d'avoir pleuré ? Ça devait plus l'ennuyer qu'autre chose. Puis, je repensais au désolé qu'il avait prononcé en se réveillant tout à l'heure. Pourquoi c'était-il excusé ?
Je ne sais pas ce qu'il se passait dans ma tête à ce moment-là. Je me levais et me mis face à lui. Et, sans comprendre pourquoi, je me baissais et le prenais dans mes bras.

« Tu sais, tout à l'heure, tu n'avais pas besoin de t'excuser. Ce n'est pas de ta faute. »

Mais enfin, qu'est-ce que j'étais en train de faire ?

« Cela faisait bien longtemps que l'on ne m'avait pas pris dans les bras de cette manière ... merci ... »

Je ne savais pas ce que je faisais ni pourquoi j'avais fait ça. Mais, en y repensant, n'avait-il pas posé sa main sur ma joue ? Ne l'avait-il pas caressé avec son pouce comme pour me rassurer ? Et tout cela, quelques secondes avant que je me lève et que je le prenne dans mes bras. Mais pourquoi ? On venait tout juste de se rencontrer, et qu'est-ce que je savais réellement de lui ?
Je fermais les yeux tout en essayant de faire le vide dans ma tête. Mais rien à faire. Tout me restait en tête. Depuis que je leur avais redonné le ballon jusqu'à maintenant. Rien ne disparaissait et tout se repassait en boucle.
Juste avant que je me lève, il m'avait dit de ne pas m'excuser. Qu'il aurait été pareil et qu'il aurait sûrement hurlé en appelant les urgences. Dans ma tête, je voyais parfaitement la scène, et, sans m'en apercevoir réellement, je souriais. Et il avait rit. J'aimais son rire. Et en plus de tout, il était comme rassurant après ce qu'il s'était passé.
Mais comment savait-il que je ne connaissais pas le numéro des secours ? Je n'avais pas le souvenir de lui avoir dit. Alors, comment ... Oh et puis zut, il devait sûrement le savoir, car il savait que j'arrivais tout droit de l'étranger. Cependant, je n'étais pas sûre que ça arrivait à tout le monde de ne pas connaître le numéro des secours. Mais je me le suis promis, quand je rentrerais chez moi, j'enregistrerais le numéro des secours sur mon portable. Au moins, pas besoin de s'en souvenir, il faudra juste quelques minutes le temps de chercher le numéro dans le répertoire et le tour sera joué. Il est hors de question que je me remette dans une telle situation.
Et je m'étais levée pour le prendre dans mes bras. Pourquoi ? Je n'en avais aucune idée. Cependant, je ne m'attendais pas à ce qu'il me prenne, lui aussi, dans ses bras. J'avais été surprise, mais j'avais refermé mes yeux. Qu'est-ce que j'étais bien. Et, sans m'y attendre encore une fois, il s'écarta de moi.

« June-chan ce n'est pas que je n'apprécie pas mais ... c'est ... qu'on nous regarde et c'est gênant ... »

Je sentis mes joues virer au rouge. Tout en me relevant, je regardais en direction du terrain de basket.

« Bande d'abrutis, c'est maintenant qu'ils regardent pour voir ce qu'il se passe. », murmurais-je.

Après tout, ils m'avaient bien laissé seule. Bon d'accord, je m'en étais bien sortie. Il a juste fallu que je me rappel du cours de secouriste que j'avais eu en France. Encore merci à ma prof'.

« Mes jambes vont mieux. Je crois que je peux me lever. »

Je reportais mon attention sur lui. Alors que j'allais lui demander s'il ne voulait pas se reposer encore un peu, il se releva doucement tout en se maintenant au tronc d'arbre. Je soupirais de soulagement. C'était rassurant de voir qu'il pouvait tenir debout.

« Je vais rentrer du coup, pour prendre un bonne douche et bien me reposer. »

Hein ? Quoi ? Non. Non, je ne veux pas. Mais qu'est-ce que j'étais en train de penser là ? Mais ... Mais qu'est-ce que j'étais en train de penser là ? Qu'est-ce qui m'arrivait à la fin ? Pourquoi je n'avais pas envie qu'il rentre chez lui ? Pourtant, c'était le mieux à faire. Il devait rentrer se reposer. C'était évident. Alors pourquoi ?
Et il me demanda si j'avais quelque chose à faire. Mais il me demanda aussi si je voulais le raccompagner. Je rougissais légèrement, je sentis mon cœur louper un battement. Qu'est-ce qu'il m'arrivait à la fin ?

« Je vais te raccompagner. On n'est jamais trop prudent. »

Je ris. À croire qu'il pouvait encore faire un malaise. Non, je sentais qu'il allait beaucoup mieux. Ça se voyait. Et il fallait être vraiment idiot pour dire le contraire. Cependant, je regardais quand même l'heure sur mon portable. Je ne savais pas combien de temps j'étais restée là, ni combien de temps j'allais mettre à le raccompagner. Tant pis, je n'avais pas envie de rentrer tout de suite. Je voulais rester avec lui.
On récupérait son sac ainsi que son ballon. Les autres essayaient de nous embêter un peu, mais ils s'attendaient pas à ce que je les remette à leur place en leur disant qu'ils n'étaient jamais là au bon moment, qu'ils m'avaient laissé paniquer pendant qu'ils continuaient leur match de basket comme si de rien était. Et, avant même qu'ils n'aient eu le temps de répondre, j'avais attrapé le bras de Kosuke et j'étais partie, les laissant planter là comme des idiots. Jusqu'au moment où je me rends compte que je ne savais pas où aller. J'avais ri.
Ma pauvre June, tu ne sais pas ce qu'il t'arrive. Tu croyais avoir le contrôle sur tout. Tu croyais que cette journée serait ordinaire. Mais non. Ma pauvre June, ouvre les yeux, tu viens de tomber amoureuse.