Nouveau départ. ~Yumi ♥

J'avais fini par gagner. À l'époque, mon père et ma mère voulait quitter le Japon pour l'Australie. Et, contre toute attente, moi qui m'étais toujours pliée à leur volonté, j'avais levé la voix. J'avais demandé à rester au Japon. Je ne voulais plus quitter le sol nippon. Tout ce que j'avais voulu était de rester. J'en avais assez de quitter mes amis, j'en avais assez de devoir dire au revoir, parfois, adieu. Il y en avait plus qu'assez. Je ne voulais pas reconstruire une autre vie ailleurs. Et j'avais gagné. J'étais restée au Japon et je vivais chez mes grands-parents paternels. Bien évidemment, ce ne fut pas toujours facile. Moi qui m'étais imposée, je refusais de vivre sur leur dos. Je m'étais donc mise à travailler dans un super-marché après les cours. Je rentrais épuisée, mais heureuse. Je mangeais avant de monter dans ma chambre pour faire mes devoirs. C'était devenue une routine. Mais je l'appréciais.

La vie continua son cour. J'étais entrée à la fac et je me disais qu'il était temps que je prenne un appartement à moi. Je m'installais dans un deux pièces. Ce n'était pas très grand, mais c'était mon chez moi. Bien souvent, ma grand-mère me demandait de venir manger le soir. Elle avait du mal à croire que je puisse m'en sortir seule. Pourtant, j'y arrivais. Lorsque j'avais le temps, je lui demandais quelque conseil en cuisine. Quant à mes parents, ces derniers me donnaient souvent de leurs nouvelles. On s'appelait assez souvent et ça me faisait le plus grand bien. J'avais toujours été très proche de mes parents suite à tous ces déménagements successifs et le fait de les avoir laissé partir sans moi, je me sentais presque vide. Même si j'étais heureuse, il me manquait mes parents.

Cependant, même si je me sentais seule, je trouvais vite quelqu'un qui me fit oublier l'absence de mes parents. On s'était rencontré à la bibliothèque de la fac. Vous penserez tout de suite qu'il s'agissait sûrement d'un garçon boutonneux à lunettes, et bien c'était tout le contraire. C'était un garçon assez grand, les cheveux mi-longs et un côté assez Rock 'N Roll. En vérité, je suis un peu tombé sur lui. Et ce n'est pas une façon de parler. Un lacet défait et oups par terre. Et depuis, on ne sait jamais quitté.

Il n'était pas loin de quatre heures de l'après-midi lorsque je regardais ma montre. J'avais fait ce chemin des dizaines de fois. Après avoir travaillé pendant quelques années, nous avons fini par acheter une maison et, ce qui devait arrivé arriva. J'arrêtais de travailler pour me concentrer sur ma vie de femme au foyer. J'étais heureuse et lorsque j'arrivais devant le bâtiment, un sourire s'afficha se dessina sur mes lèvres lorsque je vis l'enfant arriver. Je m'accroupis pour me mettre à sa hauteur et la serrer dans mes bras.

« Comment tu vas mon cœur ? C'était bien l'école ? Tu as été sage ? »

Yumi était notre fille. Elle était mon petit trésor et ce que j'avais de plus chère au monde. Jamais je ne la ferais quitter ses amis, jamais je ne souhaiterais qu'on lui fasse du mal. Celui qui essai est sur de passer un mauvais quart d'heures.

Qui y’a-t-il après la mort ? Un paradis, remplie d’ange avec leur trompette, des piscines de chocolat, des nuages moelleux en guise de lit ? Un enfer, remplie de feu, le diable en personne t’accueillant à bras ouvert et te brûlant pour que tes péchés soient pardonnés ? Ou peut-être qu’il y a une machine qui te permet de choisir ce que tu veux être, où et tout le tralala, tu aurais juste à tirer le levier et tu redescendrais sur terre, tel ce que tu as souhaité être ? Mais moi, je pense qu’on recommence tout simplement une vie, la lumière que l’on voit avant de mourir serait peut être la sortie du vagin de notre maman, pendant qu’elle accouche. Ça parait un peu glauque dis comme ça mais c’est ce que je pense !

Donc c’est comme ça que j’ai commencé ma vie ! J’ai vue cette lumière pendant quelques instants puis j’ai eu un grand trou noir. Quand je repris conscience, maman dis que j’avais 3 ans, je pris conscience que j’étais là, pris conscience de mon existence. Maman est gentil, papa aussi mais c’est maman qui s’occupe le plus de moi ! Parfois elle m’emmène au par cet j’adore ça ! Je fais du toboggan, elle me pousse quand je suis à la balançoire et ensuit on prend une glace ! J’adore le parfum fraise ! Et aussi elle m’emmène dans pleins d’autres endroits ! Elle m’emmène faire es courses et me laisse choisir ce que je veux manger le midi ! Et la piscine c’est bien aussi, papa nous accompagne parfois et je m’amuse beaucoup dans ma bouée ! Maman m’apprend à nager pendant que papa fait des longueurs. Bref ma vie s’écoule lentement.

Aujourd’hui, maman dis que c’est un jour spécial, je vieillis d’une année ! C’est donc mon anniversaire. Pendant qu’elle me mettait mon uniforme, elle m’expliquait qu’étant donné que je suis en première année de primaire (CP en gros)  et bien je fêtais mes 7 ans. J’aime bien ce chiffre ! Elle me dit que j’aurais une surprise et que c’était après l’école. Dans la classe on a déjà fait une fête pour moi, j’ai soufflé les bougies sur un gâteau au chocolat que la maman d’une amie avait fait. Puis ce moment fut arrivé, la cloche sonna, je ramassai mes affaires, mis mon sac à dos sur le dos puis courrai dans la cour. Maman était accroupie, elle m’attendait les bras ouvert. Elle est vraiment jolie ma maman. Sans hésiter je saute dans ses bras.

« Mamaaan ! Ouii c’était trop bien ! On a mangé le gâteau de la maman de Kimiko et c’était trop bon ! Et on a fait un dessin puis… »

Je raconte ma journée, un monologue qui ‘a pas de fin, je sais qu’elle ne m’interrompra pas, c’est ma maman et elle sera toujours à mon écoute. Mais ce moment tant attendue s’approche de plus en plus, où va-t-elle m’emmener ? Papa ne sera pas là, un anniversaire « entre filles » qu’elle disait. J’attrape sa main chaude et la serre. Je me lève et lève ma tête vers elle.

« Alors maman ? On va où ?! J’ai 7 ans c’est un grand âgggeee ! »

Je dessine un cercle avec mes deux mains en disant cette phrase pleine de sens. Elle a une grande main, comme toutes les mamans. Son sourire me réchauffe, je n’échangerai cette maman contre aucune autre !