« Because I’m in love, because I want you to become my girlfriend »

« June. Réveille-toi ! »

C'était encore ma mère. Je ne sais combien de fois elle avait répété ces mots ce matin. En tout cas, elle commençait à m'énerver. Dans un ultime effort, je lui répondis que j'allais me lever. De toute façon, même quand je n'ai pas cours, ma mère veut que je me lève tôt.
Attrapant mon portable, j'allais envoyer un message à Kosuke pour lui dire bonjour. Cependant, je fus stoppée dans mon élan quand je vis l'heure. Treize heures ! Non, pas possible. Il ne me restait qu'une heure pour me laver, m'habiller, manger et arriver au parc à quatorze heures pile. J'étais finie, foutue. Je n'arriverais jamais à l'heure. Mais on ne tue pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué.
Je me levais d'un bout et ouvris les volets. Bon, il ne faisait pas si froid que ça apparemment. J'ouvris mon armoire et en sortis une robe, un gilet et des sous-vêtements. Je courus jusqu'à la salle de bains.

« Prépare-moi un sandwich, s'il te plaît, 'man. Je vais être en retard.
- Tu as un rendez-vous avec ton amoureux ?
- Maman. Pour l'énième fois, ce n'est qu'un ami ! »

Oui, il est vrai que l'on se voyait souvent. Et quand on ne se voyait pas, on se parlait grâce aux sms et, aussi, on s'appelait souvent. Parfois, ma mère était désespérée, elle me disait de descendre manger et je continuais de lui parler pendant une vingtaine de minutes. Mais tout ça ne faisait pas de lui mon petit ami. C'était un ami proche. Même, très proche. Qu'est-ce que je raconte encore ?
Enfin, c'est vrai que, ces derniers temps, je ne savais pas vraiment quoi penser. Ma tête me disait que ce n'était qu'un simple ami, un ami très proche, mais mon cœur ... C'était une autre histoire. Une toute autre histoire. Et je ne savais pas quoi écouter. Ma tête ou mon cœur ? Et mon père qui parlait de partir en Russie, ou même en Australie. Quelle idée. Et moi alors ? Est-ce qu'on pouvait me demander mon avis ?
Après avoir pris ma douche, je m'habillais et descendais les escaliers à toute allure. Je me précipitais dans la cuisine et pris mon sandwich en faisant un bisou sur la joue à ma mère. Passant devant un des miroirs de la maison, je regardais si j'étais bien coiffée, et partis mettre mes chaussures.

« À ce soir ! »

Je regardais mon portable. Treize heures trente. Bon. Il me fallait une vingtaine de minutes pour arriver au parc. Tout va bien. Je serais à l'heure. C'était ça le plus important : arriver à l'heure. Même à l'avance s'il le faut, mais surtout à l'heure.
Je repensais au terrain de street. Et dire que, ce jour-là, j'avais tout prévu sauf de le rencontrer. Et je me souviens surtout de comment j'avais paniqué quand il avait fait son malaise. Et aussi quand je l'avais raccompagné chez lui. Même si, au départ, j'étais un peu inquiète, on avait bien rigolé sur le chemin. C'est aussi ce jour-là qu'on a échangé nos numéros. Après tout, il était sympa et j'avais très envie de le revoir. Et dire, que, tout ça c'est passé il y a un mois. Comme quoi, le temps passe vite. Très vite même.
Je finissais mon sandwich quand j'arrivais au parc. Je regardais mon portable. Cinq minutes d'avances. J'avais réussi l'impossible. J'avais réussi à arriver à l'heure. Je ne sais pas comment je me débrouille pour partir en retard et arriver à l'heure, mais je m'en sors plutôt bien.
Je regardais autour de moi pour voir s'il n'était pas arrivé. Et, alors que je tournais ma tête vers l'entrée du parc, je le vis arriver. Un sourire s'afficha sur mon visage. Mais vous savez, ce n'est pas n'importe quel sourire. Vous savez, ce sourire niait que toutes ses filles ont quand elles voient arriver le garçon qu'elles ... Bon, et bien entre mon cœur et ma tête, c'est mon cœur qui avait le dessus, là. Et je ne sais même pas si je devais me cacher, si je devais tourner ma tête comme si je ne l'avais pas vu juste pour cacher ce fichu sourire. Non, j'aurais encore plus l'air d'une imbécile si je tournais ma tête comme ça. Bref, trop tard, il était là, en face de moi, et j'avais toujours ce sourire affiché sur le visage.

« Salut June-chan ! Je ne t'aie pas fait attendre j'espère ? »

Et il me souriait. Et moi, je craquais. Qu'est-ce que j'aimais son sourire. En fait, je crois que je n'arriverais pas à dire ce que je n'aime pas chez lui. Tout simplement, parce qu'il n'y a rien que je n'aime pas.

« Oh ... Non. Pas du tout. Je viens juste d'arriver. »

Bravo June, si tu voulais être naturelle, mais parfaitement naturelle, et bien, c'est raté.

« Alors, comment ça va depuis la dernière fois ? »

C'est ça June. Essaye de faire la conversation, essaye de faire comme si de ne rien était. Mais tu sais très bien que tu es, on peut dire, accidentellement, tombée amoureuse de lui.

Je ne sais pas vraiment ce que je devais faire maintenant. Je m'étais retournée la situation une dizaine de fois dans ma tête. La dernière fois, j'avais encore ma tête pour réfléchir et savoir quoi dire. Là, elle était complètement déconnectée. Je ne savais pas comment la rebrancher. À croire que ma tête avait été remplacée par mon cœur. Mais qu'est-ce que je pouvais être idiote des fois ! Et je ne m'attendais pas à ce qui allait suivre. Tout en souriant, il me tendit un paquet.

« Pour toi ... Je voulais te faire plaisir alors. »

Je rougissais tout en prenant ce qui me donnait. C'était gentil, même très gentil de sa part. Mais moi, comme une idiote, je n'avais rien. Rien du tout. Et lui ... Il était trop mignon.
Oh non, s'il te plaît ma tête, rebranche-toi. Il ne faut pas que je perde tous mes moyens. Pas maintenant.

« Merci, mais ... Tu sais ... Il ne fallait pas. »

J'étais gênée, je ne m'attendais pas du tout à ça. Cependant, dire que ça ne me faisait pas plaisir, serait mentir. Bien au contraire, et je me demandais ce que j'attendais pour regarder ce que le paquet contenait. J'étais curieuse, très curieuse, mais ses paroles me sortirent de ma rêverie et reconnectèrent à mon cerveau.

« Ça va ! Juste ma mère qui m'a un peu énervé ce matin mais rien de grave. Et toi ? »

Quand il avait passé sa main dans mes cheveux, j'avais senti mon cœur louper un battement. Mais, il allait vite être rappelé à l'ordre par ma tête qui venait de se rebrancher. Car, oui, qu'est-ce que je pouvais lui répondre. Est-ce que je pouvais lui dire que mon père parlait déjà d'un éventuel déménagement ? Que j'allais peut-être partir aussi vite que j'étais venue ? Non. Je ne pouvais pas. Et je ne voulais pas non plus en parlé. Cependant, maintenant que ma tête était revenue avec la raison, pourrais-je vraiment cacher que quelque chose n'allait pas ? Décidément, je me posais vraiment trop de questions. Mais, en même temps, qui ne s'en poserais pas.
Je n'eus pas le temps de répondre. Je m'étais perdue avec la reconnexion de mon cerveau qui avait donné raison à mon cœur.

« Tu ... enfin je ... tu ... Tu es très belle. Cette robe te va vraiment bien. Je suis sincère. »

Je rougissais une nouvelle fois, seulement, mon cœur n'avait pas loupé de battement cette fois. Il en aurait certainement loupé un, voir deux, si ma tête ne s'était pas rebranchée aussi vite. D'ailleurs, mon cerveau, tu n'aurais pas une brillante idée pour éviter un déménagement ?
Le silence dont je faisais preuve devenait pesant. Un peu trop même. Et j'aurais pu trouver le cadre magnifique si je ne me perturbais pas l'esprit. Nous étions en train de nous promener sur un allée parsemée de cerisiers en fleurs, et moi, je ne prenais même pas le temps d'apprécier ce moment.
Mes yeux se posèrent sur le paquet. Et si je l'ouvrais maintenant ?

« Tu veux te balader, ou qu'on s'arrête dans l'herbe pour parler un peu ? »

Pitié, ne me dit pas que tu es agacé de mon silence. J'ai terriblement peur. Je ne sais pas quoi faire alors, s'il te plaît, ne me laisse pas tomber.
Et il avait siffloté une mélodie que je ne connaissais pas. Et il riait tout en s'excusant, car il ne savait pas siffler. J'avais ri un peu mois aussi. Mais il était temps de briser enfin mon silence.

« Je ... Enfin. C'est un peu compliqué chez moi en ce moment. Je ... Enfin, mon père, parle déjà de partir en Russie ou même en Australie. Je pensais que ce serait plus pour des vacances, mais apparemment non. »

Je fixais le sol, et enchaînais aussitôt.

« Mais ... Mais je n'ai pas envie de partir. », dis-je tout en déballant le paquet. « Parce que ... Parce que je ... Je suis tombée am ... Oh ce n'est pas vrai. »

Je mettais arrêté de marcher. Je tenais dans mes mains un collier en argent. Combien l'avait-il payé ? Pourquoi d'ailleurs ? Et ... Oh ce n'est pas vrai, dite-moi que c'est un rêve, parce que je ne veux pas me réveiller.
D'un coup, je ne compris pas ce qui m'arrivait. Je regardais le collier et je sentis une larme roulée le long de ma joue. C'était la deuxième fois que je pleurais devant lui. Il était la seule raison pour laquelle je ne voulais vraiment pas partir. Et je me précipitais sur lui pour le prendre dans mes bras.

« Je ne veux pas partir ... J'irais vivre chez mes grands-parents s'il le faut vraiment. Mais ... Je ne veux pas partir ... Je veux rester au Japon ... Parce que ... Je suis tombée amoureuse. »

June, quand trouveras-tu le courage de dire que c'est de lui dont tu es tombée amoureuse ?

Il m'avait demandé si le collier me plaisait. Il m'avait même précisé qu'il avait mis un temps fou à choisir. Et moi, comme la belle idiote que j'étais, je m'étais mise à pleurer. Il m'avait même proposé de le changer et je n'avais même pas répondu. Si tu savais Kosuke, si tu savais à quel point il me plaît ce collier, à quel point tu me plais. Et pour toute réponse, je l'avais pris dans mes bras, tout en lui disant que je ne voulais pas partir, car j'étais tombée amoureuse.
Alors ça allait se finir comme ça ? Je ne dirais jamais ce que je pense, ni même ce que je ressens. Mes parents allaient gagner, car je n'aurais pas mon mot à dire et lui ... Après tout, qu'est-ce que j'en savais. Peut-être que je n'étais qu'une simple amie à ses yeux. Peut-être que ... Peut-être que je me faisais trop de films. Ce collier ne signifiait peut-être pas grand chose. C'était juste un cadeau d'un ami à une amie. Peut-être me voyait-il comme sa meilleure amie, sa petite sœur. Je n'en sais rien. Et je n'avais pas été fichue de dire que c'était de lui dont j'étais tombée amoureuse.

« Je ... je comprends. Moi-même je suis amoureux ... »

Comment ? Amoureux ? Mais de qui ? Cette fois, ma tête et mon cœur fonctionnaient en même temps. Mon cœur avait loupé un battement alors que ma tête me disait que ce n'était certainement pas moi. Après tout, c'était un basketteur, et il devait avoir pas mal d'admiratrice dans son lycée, ou même dans sa classe. Même si lui et moi, on parlait souvent par messages ou même en s'appelant, ça ne changeait rien. Il devait parler à une autre fille de son lycée, et avec elle, c'était différent, car, elle, elle avait la chance de le voir tous les jours.

« Cette fille est ... elle est tout pour moi ! C'est un vrai coup de foudre alors je comprends ce que tu peux ressentir. Et maintenant ... elle est en train ... »

Et il se recula, s'éloignant de mes bras. Je t'en pris, n'en dis pas plus. Je ne veux pas savoir ce que représente cette fille à tes yeux. Je ne veux pas en entendre plus. Je n'ai pas envie de l'envier. Je t'en pris, ne me dis pas que tu sais ce que je ressens alors que tu ne sais pas pour qui. Juste, tais-toi, et fais comme si je n'avais rien dit. S'il te plaît, ne finit pas cette phrase !

« Elle va partir ... Parce que ses parents auront sans doute le dernier mot. Comme toujours. »

Encore un battement de louper. Et cette fois, les battements accélérèrent. Je venais de lui dire que j'allais partir, il savait que j'avais vécu ailleurs qu'au Japon. Il savait tout ça. Je lui avais tout dit. Et cette fois, il n'y avait plus de doutes possibles.

« Kosuke, je ...
- PARCE QUE AUJOURD'HUI JE VOULAIS ME DÉCLARER A LA FILLE QUE J'AIME TOUT EN MONTRANT QUE JE TIENS A ELLE. Ce collier ... JE TE L'AI OFFERT POUR ACCOMPAGNER MA DÉCLARATION. JE T'AIME JUNE ! »

Et il pleurait tout en tombant à genoux. Non, ça n'allait pas se finir comme je le pensais tout à l'heure. Non, je ne partirais pas. Je ne le laisserais pas ici. Mes parents, s'ils veulent partir, ce sera sans moi.

« Si tu savais comme je t'aime et ce depuis ce jour ... »

J'étais toujours debout, face à lui, et je le regardais pleurer. J'aurais pu, cette fois encore, me retrouver impuissante face à la situation. Mais ce n'était pas le cas. Il fallait juste que je fasse un pas vers lui en lui disant ce que je ressentais. J'avais vu, lorsqu'il c'était reculé, qu'il avait pleuré. Pourquoi n'avais-je pas réagit à ce moment-là, pourquoi ça n'avait pas fait tilt dans mon cerveau ? Croyait-il que j'étais amoureuse d'un autre ?
Je m'accroupis face à lui, et pris son visage entre mes mains. Je le regardais dans les yeux sans même me rendre compte que je commençais à pleurer moi aussi. Le voir comme ça me brisait le cœur et ce n'était certainement pas comme ça qu'il avait imaginé cette journée.

« Je suis désolée ... Ce n'était sûrement pas comme ça que tu imaginais les choses, aujourd'hui ... Mais je ... »

Je cherchais mes mots. Il fallait que je me lance, là, maintenant, tout de suite. Même si je ne m'y étais pas préparée, il fallait que je lui dise. Je pris une grande inspiration.

« Je ne sais pas ce que tu as cru quand je t'ai dit que j'étais tombée amoureuse ... Je ... Enfin ... Il faut que tu saches une chose ... Le garçon dont je suis tombée amoureuse, je lui parle tous les jours même si je ne le vois pas, je passe mon temps à lui téléphoner et à lui envoyer des messages ... Ma mère me dit toujours, quand je sors, que je vais voir mon amoureux ... »

Je ris un peu. Mais j'avais de plus en plus le stresse qui montait. Plus je parlais, plus je m'approchais du moment où je devrais lui dire. Et je savais qu'une seule chose, que c'était maintenant.

« Si elle savait ... Encore aujourd'hui, elle m'a posé la question parce qu'elle savait que ... Que j'allais te voir ... Et je ... »

Cette fois, c'était mon tour d'éclater en sanglots. Je savais ce qu'il ressentait, mais je m'en voulais terriblement de l'avoir fait pleurer.

« Je suis vraiment désolée de t'avoir fait pleurer ... Si ... Si j'avais su, je te l'aurais dit ... Et ... Je n'ai compris que récemment ce qui m'était arrivé au terrain de street ... En fait ... Sans m'en rendre compte, j'étais tombée amoureuse de toi. »

Voilà. C'était dit.

C'était dit, et je ne pouvais pas faire marche arrière. Cependant, j'étais soulagée. Il n'y avait rien de plus important que lui a ce moment même. Soulagée, car, maintenant, je savais qu'il ressentait la même chose. Même si j'avais craqué, même si des larmes continuaient de couler, j'étais heureuse. Rien que le fait d'être avec lui me rendait heureuse. Il n'y avait rien de plus important que lui a ce moment même. Et je crois qu'il n'y aura rien de plus important que lui. À mes yeux, il n'y avait plus que lui : Kosuke Wakamatsu.
Soulagée d'avoir enfin avoué ce que je ressentais pour lui. Je souriais avant de fermer les yeux. J'étais plus calme qu'auparavant. Les larmes qui ruisselaient le long de mes joues étaient beaucoup moins nombreuses. Dans ses bras, je me sentais en sécurité. Et je ne mis pas longtemps avant de le prendre, moi aussi, dans mes bras. J'aurais aimé rester encore plus longtemps dans ses bras. Mais il finit ressortir sa tête pour essuyer mes dernières larmes.

« Je t'aime ...
- Je t'aime aussi. », avais-je simplement répondu.

C'est fou comment deux petits mots peuvent compter. C'est fou de savoir à quel point ils sont importants. C'est dingue comment deux mots peuvent avoir autant d'importance. Ils exprimaient tout simplement ce que l'on ressentait. Même si, parfois, ils ne me semblaient pas assez forts pour exprimer tout l'amour que je lui portais. Si seulement on pouvait mettre toujours des mots sur ce que l'on ressent ...
Je pris le mouchoir qu'il me tendait tout en le remerciant. Je me mouchais et mis ce dernier dans la poche de mon gilet. Alors que j'allais aussi me lever, il me tendit sa main. Je souris avant de la saisir. Je ne voulais pas la lâcher, je ne voulais plus le lâcher. Maintenant que les larmes avaient coulé, qu'on se remettait de nos émotions, on pouvait enfin profiter de cette journée comme un ... Enfin, non, pas tout à fait, car il n'y avait rien d'officiel. Enfin, nous n'étions pas officiellement ensemble. Mais pourtant, on s'était dit, je t'aime et ...

« Tu veux bien alors ? Je veux dire ... sortir avec moi ? »

Mon cœur loupa un battement. Encore. Combien de fois il allait en louper aujourd'hui ? Surtout, cette simple question répondait à toutes celles que je me posais. Et il fallait que je dise oui, tout simplement. Oui, je veux sortir avec toi. Il n'y avait rien de compliquer. Cependant, ces simples mots ne voulaient pas sortir de ma bouche. Était-ce à cause de l'émotion ? Peut-être. Mais il fallait que je lui réponde.

« Je ... Oui. Oui, je veux sortir avec toi. »

Je rougissais tout en prononçant ses mots. Et, je me maudissais d'être plus petite que lui. Depuis qu'il m'avait dit qu'il m'aimait, je ne voulais qu'une seule et unique chose, l'embrasser. C'était tout ce que je voulais, il était tout ce que je voulais. Il n'y avait plus aucun doute possible. Soudain, je pris conscience que je tenais toujours le collier en argent dans mon autre main.

« Euh ... Tu veux bien me l'attacher ? », demandais-je en lui tendant le collier.

Je voulais le porter tout de suite. C'était bien le premier cadeau qu'il me faisait et je m'en voulais un peu d'avoir parlé de mon éventuel départ. Ce collier, il devait me l'offrir pour me faire sa déclaration. Cette journée, elle devait être magique, elle devait être merveilleuse, il n'y aurait pas dû y avoir autant de larmes. Et, cette fois, je ne pus me retenir. Je lâchais sa main pour attraper son col et l'attirait vers moi. En même temps, je me mettais sur la pointe des pieds et, enfin, posais mes lèvres sur les siennes.
J'aurais voulu que le temps s'arrête là. Après tout, il était celui dont j'étais tombée amoureuse. Mon premier amour, et j'espérais que ce serait bien le dernier. De plus, le cadre était magnifique avec les cerisiers en fleurs et le vent qui répandait leurs pétales un peu partout dans le parc. Non Kosuke, je ne te laisserais pas tout seul au Japon, même si je devais me disputer avec mes parents, je te promets que je resterais. Je ne partirais pas, je ne partirais plus. Je te suivrais partout où tu iras. Et si un jour, tu veux quitter le sol nippon, ce jour-là, je partirais avec toi.

Le monde pouvait s'arrêter de tourner, je ne le remarquerais même pas. En ce moment même, plus rien ne comptait. Plus rien n'avait d'importance. Rien, sauf lui, Kosuke Wakamatsu. En un rien de temps, il était devenu tout pour moi. La seule force qui faisait que j'allais m'opposer à la décision de mes parents. La seule personne pour qui je souhaitais rester pour passer le restant de mes jours. C'était bien plus qu'un coup de foudre, bien plus qu'une simple attirance. Comme certaines de mes amies me disaient en France : il faut chercher sa moitié, celui qui nous complète, qui nous fait sentir vivant. Et je savais que c'était Kosuke cette personne. Et maintenant, c'était officiel, je sortais avec lui, et rien ne me rendait plus heureuse.
Je ne pus attendre plus longtemps et décidais de l'embrasser. J'en avais tellement rêvé, je l'avais tellement attendu. Et enfin. Enfin ce moment était arrivé. Je ne pourrais pas d'écrire exactement ce qui m'arrivait. J'avais l'impression que mes pieds quittaient le sol, que j'avais des papillons dans le ventre, et mon cœur qui ne cessait d'accélérer. J'étais bien. Et je n'avais aucune envie que cela s'arrête. Cependant, il finit par poser son front contre le mien et je le regardais tout en souriant comme il le faisait. Mon regard et mon sourire se voulaient amoureux. Sa main se pose sur ma joue tout en la caressant. Je posais ma main sur la sienne tout en le regardant.

« June ... je t'aime. Je ... c'était mon premier baiser et ... je ne l'oublierais jamais. Pardonne moi mais j'en ai encore envie ... »

Je n'eus pas le temps de lui répondre. Il ne perdit pas de temps pour m'embrasser de nouveau. J'étais tellement heureuse. J'avais envie de lui dire à quel point je l'aimais, à quel point il comptait pour moi. Mais je profitais de ce baiser. Je ressentais toujours la même chose que la première fois. C'était magnifique comme sensation, tout simplement. Cependant, par maque d'air, il arrêta l'acte. Et le même sourire qu'avant s'affichait sur mon visage.

« Je t'aime tellement, Amour. Et ... Tu sais ... Tu n'as pas besoin de me demander pardon avant de m'embrasser car ... Ça ne me dérange absolument pas ! Au contraire ! Et je ... C'était aussi mon premier baiser, et il restera graver dans ma mémoire. »

J'avais prononcé ses mots alors qu'il avait lâché ma main pour me mettre le collier qu'il m'avait offert. Il s'était donc mis derrière moi pour pouvoir l'attacher. Je me tournais vers lui tout en lui souriant.

« Tu es ... magnifique mon amour !
- Arrête de mentir. C'est toi qui es magnifique. »

Sans plus attendre, il me demanda si je voulais me voir. Il sortit alors son portable assez précipitamment et me le donna une fois qu'il avait mis l'appareil photo intérieur. En vérité, je n'ai pas que me regarder, je n'étais pas narcissique à ce point. J'en profitais juste pour faire une photo sans qu'il le remarque.

« On va s'asseoir ? Je voudrais ... prendre une photo avec toi sous les cerisiers. Tu sais, pour pouvoir immortaliser le moment et pour que je te vois lorsque tu me manques ... »

Ah bah voilà, il ne sera pas mécontent du fait que je me sois pris en photo sur son portable. Mais ... Moi aussi, je voulais des photos de lui, et avec lui. Il me prit la main afin de la caresser, et, alors qu'il regardait par terre, je me mis devant lui et lui relevait la tête pour qu'il puisse me regarder.

« Je suis complètement d'accord pour prendre une photo et ... Même plusieurs si tu veux. »

Je rougissais et, cette fois, c'est moi qui regardais le sol. Oui, moi aussi, j'avais envie de le voir, même en photo, quand il me manquait. Moi aussi, je voulais immortaliser ce moment. C'est mon premier amour, ce n'est pas rien. Mon premier amour et j'espère bien que ce sera le dernier. Je sais que je suis encore jeune, qu'on ne vit qu'une fois. Mais ... Je l'espère réellement, car, j'ai l'impression que rien ne pourrait m'arriver mieux que lui.