[ + 10 ANS ] All these things were made of good feelings and wrong choices. || Kahei

Il observait sans réellement le voir le stade ouvert qui s’étendait devant lui, malgré l’obscurité. Depuis les hauteurs, il avait l’impression d’en distinguer le moindre détail, la moindre imperfection. Tout ceci n’était que chimère, bien entendu, mais il se plaisait à imaginer ce genre d’inepties, afin d’occuper son esprit déjà fatigué par la journée et la soirée essuyée. Il n’était pas de retour dans cette ville depuis très longtemps, pourtant et en dépit de tout, c’était comme s’il n’était jamais parti, au fond. Il arrivait à se souvenir de tout ce qu’il avait vécu ici, dans ce lycée qui faisait encore aujourd’hui sa fierté.

Voici dix ans, déjà, qu’il s’en était allé, choisissant une Université un peu plus éloignée de chez lui. De la sorte, il avait pu réellement prendre son indépendance vis-à-vis de ses parents – quand bien même il ne les voyait qu’épisodiquement auparavant – et commencer à se construire lui-même. Il revenait de temps en temps dans sa ville natale, au départ. Puis de plus en plus souvent. Il y avait une raison à cela mais sans doute personne ne s’y serait jamais attendu. Ce qui était logique, avec un peu de réflexion.

Mais les choses s’étaient peut-être – voir même assurément- enchainées trop vite et voici qu’après une décennie passée, il y avait plus de changements du côté négatif que positif. Enfin, Yukio ne reniait pas non plus les bons souvenirs, il savait même les apprécier. Mais il n’était pas un idéaliste rêveur, il faisait simplement le constat de sa vie jusque-là. Rien de plus.

Un coup d’œil à sa main gauche, dénuée de tout artifice et il se laissa aller à soupirer, toujours accoudé à cette rambarde. Beaucoup de choses avaient changées, certes. Cela dit, il n’avait pas vraiment envie d’évoquer ce dont il était ici question avec ses anciens camarades, en train de discuter tous ensembles, aux étages inférieurs. Oui, non, une réunion d’ancien élève n’était décidément pas le meilleur endroit où il ait pu avoir l’idée de venir après tout ce temps.

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Voilà, c’était définitivement une mauvaise idée de venir, en fin de compte.

Et il ne pouvait pas dire que c’était son karma à la con qui lui jouait des tours, il l’avait senti très nettement, qu’il n’aurait pas dû revenir ici. Du moins, pas ce soir. Pas maintenant. Pas alors que la plaie qu’il ne voulait pas montrer aux autres était encore bien saignante. Et merde. Que faire, à présent ? Fuir ? Partir le plus vite possible ? Oui, non. A vrai dire, il se sentait bien, là. A regarder le stade depuis les hauteurs du bâtiment, il avait presque retrouvé un semblant de sérénité. Certes, maintenant, à la vue de ces cheveux à la teinte particulière, tout avait volé en éclats. Mais pour autant, devait-il forcément céder face à une constations telle ? Il n’était même pas sûr que ce puisse être « elle », là, en bas. La couleur avait simplement accrochée son œil, et après ?

Cela dit, l’interrogation ne se posa guère davantage alors qu’il rebroussait chemin, empruntant les escaliers menant aux étages inférieurs. Il réfléchissait, dans le même temps. Comment les choses avaient pu dégénérer à ce point ? Comment pouvait-on en venir à haïr la seule personne que l’on pensait pouvoir aimer avec force toute sa vie durant ? Il y a parfois des questions sans réponses, dans la vie, des énigmes inexplicables, à l’image du triangle des Bermudes, auxquelles on ne trouvait pas d’explications rationnelles. Yukio était dans ce cas de figure. Mais pire que tout, il ne s’était pas attendu à la voir là, en bas. Pire, c’était bien elle qui ne voulait pas voir en ce jour. Comme quoi, il commençait fort, à peine revenu ici, dans cette ville qu’il avait quittée il y a un moment déjà.

Et elle, comment se portait-elle, d’ailleurs ? Comment allait-elle depuis…. Leur séparation ? Son cœur se serra. Il n’avait pas envie d’y penser mais un côté un peu masochiste, chez lui, l’obligeait à se poser la question, rien que par acquis de conscience. Enfin, ce n’était pas vraiment important puisqu’ils n’allaient pas se croiser, de toute manière. Kasamatsu faisait ce qu’il fallait pour ne pas ne serait-ce que l’entre-apercevoir. Elle non plus ne voulait sans doute pas le voir. C’était prévisible, les choses étaient encore fraiches d’à peine six mois, après tout.
Seulement, en ouvrant une porte –dont il pensait qu’elle menait vers un extérieur un peu moins peuplé- l’ex capitaine de Kaijo High tomba nez à nez avec la fameuse femme qu’il cherchait justement à éviter. Cette fois-ci, c’était surement de la faute du karma, ouai, pas possible autrement.

Il s’arrête devant elle. Elle est belle. Il ne sait pas quoi dire. Partir dans des banalités comme s’ils n’étaient rien de plus que d’anciens camarades ne fonctionnerait pas. Ils n’étaient pas d’anciens camarades, plus maintenant. Ils avaient été bien plus. Et maintenant les voilà revenus au statut d’étrangers l’un pour l’autre, sans doute. Ah, comme ça faisait mal. Il évite un peu son regard.

« Ah… Salut. »

Un ange passe, gênant l’homme.

« Comment tu vas ? »

Nous y revenons, banalités sans queue ni tête.

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Que pouvait-il bien dire mis à part débuter une conversation creuse, vide ? Quel sujet évoquer, sachant que de toute façon, ça n’arrangera rien à la situation présente ? Il n’y avait plus rien à arranger. Du moins, pas entre eux. Leur histoire, c’était fini, c’était du passé et pourtant Yukio se surprenait, parfois, à croire que ces six derniers mois n’avaient été qu’une illusion et rien de plus. Qu’il avait cauchemardé tout ce temps et qu’il allait bientôt se réveiller pour emmener sa fille à l’école, comme il le faisait, avant. Mais non. Rien de tout ceci n’arriverait. Tout simplement parce qu’il n’y a plus « d’avant » qui vaille le coup que l’on en parle, que l’on s’arrête dessus, point.

Ils n’étaient plus ensemble.

Ca faisait mal, très mal. Peut-être même trop. Mais que pouvait-il y faire ? Kasamatsu n’avait pas réalisé qu’avant Kahei, il n’était jamais vraiment tombé amoureux réellement. Bien sûr, il avait déjà eu une « petite-amie », mais il s’était leurré en pensant que ce serait le même genre d’amour qu’il allait vivre aux côtés de celle qui se trouvait présentement devant lui – mais qui paraissait si loin, ironiquement. Eux deux, ils s’étaient aimé si fort qu’ils s’en étaient bouffé, de tous les côtés. C’avait été épuisant, harassant. Et pourtant ils ne pouvaient faire autrement. C’était ça, le véritable amour. Il avait simplement été poussé bien trop loin ; au point de devoir y mettre fin pour le « bien » du plus grand nombre. Du moins supposait-on. Après, dans les faits, on ne peut pas vraiment savoir ce qui peut arriver avec ce genre de comportement, ce genre de dérive un peu malsaine sur les bords.

« Ça va. »

Il ment, il ne fait que mentir depuis qu’il n’est plus avec elle. D’ailleurs, ça l’avait tellement agacé qu’il était revenu dans cette ville de Kanagawa, quittée après ses études à Kaijo, pour mieux s’y ré-établir. Il pensait que, peut-être, un peu de sensation « old school » l’aiderait à passer le cap. Il ne voulait plus se voiler la face. Eh bah ça commençait bien. Les morceaux ne pouvaient plus être recollés, à ce stade. Il le savait. Il n’y avait bien que ses parents pour penser le contraire. Car oui, si ses anciens collègues avaient été assez discrets sur la question de l’absence de son alliance à son doigt, sa mère et son père étaient comme entrés en transe. Les longs discours sur l’équilibre et la force d’un couple qui devait forcément essuyer quelques tempêtes pour ne pas rompre par la suite avaient exaspéré Yukio.

Il ne pouvait pas trop leur en vouloir, en même temps. Ils ne savaient pas tout de « l’affaire ». Ils ne connaissaient pas les moindres détails. Par conséquent, ils ne pouvaient pas comprendre, c’était aussi simple que ça.

Et puis, une question qu’il se posait depuis une petite seconde germa jusqu’à ses lèvres.

« Et Himari ? Comment est-ce qu’elle va ? »

Himari, son Himari, leur Himari. L’enfant née de leur union, de leurs sangs respectifs. Comment lui expliquer que « papa et maman n’iront plus jamais en balade avec elle, ensemble main dans la main » ? C’était difficile d’aborder ce sujet avec elle, parce qu’elle était jeune, encore innocente. Elle n’était pas sensée connaître une chose pareille. Yukio s’était trouvé égoïste sur ce coup-ci. Ca ne lui faisait pas plaisir de devoir noyer le poisson lorsqu’il avait sa petite princesse avec lui et qu’elle lui demandait le plus sincèrement du monde quand est-ce qu’il allait revenir vivre « dans la même maison que maman ». Ça lui brulait le cœur à chaque fois un peu plus. Mais il encaissait. Il n’avait pas à monter tout ça à sa gamine. Alors il usait de stratagèmes pour qu’elle n’y pense plus. Et ça fonctionnait plutôt bien ; du moins le pensait-il. Mais est-ce qu’au fond, ce n’était pas plutôt lui qu’il essayait d’entourlouper comme il le faisait ? Grande question de l’instant.

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S’ils ne mettaient pas volontairement de la distance entre eux, marquant ainsi le tournant d’une histoire qui fut ô combien fusionnelle et aussi sentimentalement dévorante qu’elle ne fut épuisante – sur la fin, en tout cas -, tout le monde aurait pu les prendre pour un couple lambda, cherchant une activité pour leur fin de soirée. Et pourtant… Avec ce genre d’actions, qui n’indiquaient pas clairement ou elles allaient mener leurs lanceurs respectifs, il était difficile de se projeter un peu plus dans le futur, même proche. Yukio avait l’impression de marcher sur des braises. Le moindre faux pas pourrait être fatal au faible lien qui le reliait encore à son ex-femme. Quand bien même leur amour était toujours aussi dévastateur l’un pour l’autre, ils ne pourraient plus faire marche arrière et faire « comme si de rien n’était ». Impossible. Certes. Mais ce n’était pas pour autant qu’ils ne devaient plus s’adresser la parole et faire comme s’ils étaient les derniers inconnus du bataillon, n’est-ce pas ?

Il fallait l’avouer, pendant un temps, le Kasamatsu y avait songé, pendant un temps. Faire table rase et partir quelque part sans prévenir personne, devenir quelqu’un d’autre et oublier le passé sous toutes ses formes ; qu’elles soient de chaire ou de larmes. Oui, il avait pleuré longtemps pour Kahei. Elle pouvait se vanter d’être l’une des seules femmes au monde à lui avoir tirer cette preuve de tristesse infâme – le première étant Ryouko, son premier amour de collège. Aussi, tout balancer et tenter de soigner ses plaies à vifs, pareil à un animal blessé, isolé quelque part uniquement avec lui-même lui avait très clairement traversé l’esprit.

Mais, finalement, non. C’était infaisable, même pour lui. Il ne pouvait pas tirer un trait sur la femme en face de lui juste comme ça, comme s’il rayait une ligne sur une liste en train d’être accomplie. Elle représentait bien trop pour lui. Elle fut sa meilleure amie, sa confidente, son âme-sœur, sa moitié, la mère de sa fille, son épouse et tant de choses encore. Actuellement, qu’était-elle ? Une … amie ? Si seulement. Oh oui, si seulement il n’y avait pas cette barrière qui les tenait maintenant éloignés l’un de l’autre définitivement, alors, Yukio se précipiterait pour la prendre dans ses bras. Envoyant bouler les mauvais pressentiments qu’il connait bien, maintenant, ne serait-ce que pour Himari ; pour que leur fille n’ait pas à enduré la séparation de ses deux parents ; pour qu’elle continue à ne pas trop se poser de questions. Même si pour ce dernier point, il est bel et bien trop tard.

Et puis, avec des « si », on referait le monde. Ce qui est bien loin d’être le projet immédiat de nos deux protagonistes. La seule chose à faire, maintenant, c’est d’avancer. Encore et toujours. Sans plus s’interroger sur les erreurs du passé. Maintenant, il fallait surtout en apprendre, oui.
En sentant les bras de Kahei s’enrouler autour du sien, Yukio ne peut s’empêcher de la fixer, droit dans les yeux. Les siens sont toujours aussi beaux avec leur couleur si particulière, d’ailleurs. Mais il n’en dira rien, cela dit. Ce n’est pas de la colère qui traverse le regard du Kasamatsu. Plus de la surprise, dans le bon sens du terme.

« Ce n’est rien. »

Il essai de la rassurer et va même jusqu’à poser sa main libre sur les siennes. Lui-même n’est pas très sûr de ce qu’il fait mais… tant pis. Ce soir, il semblerait que son instinct lui fasse voir les choses sous un angle tout à fait inédit et il comptait bien en profiter. Déjà, il avait eu la possibilité de parler vraiment à son ex-femme et pour lui, ça représentait beaucoup. Et puis… Jamais il n’aurait pu penser avoir l’occasion d’être si proche avec elle après leur divorce. Alors, même si ce n’est que pour quelques heures, voir même quelques minutes… Autant en profiter un peu, non ?

« Tu ne trouves pas que cet endroit n’a pas changé d’un iota depuis qu’on y était ? »

Effectivement, à part des peintures un peu délavées et une architecture moins rutilante qu’il y a dix ans maintenant, les bâtiments étaient toujours à la même place ; de même que les arbres en bordure.

« Je me demande si nos professeurs officient toujours aussi… »

Il espérait vraiment pour les actuels étudiants que non, pour certains d’entre eux ! Quoi que… Ce pourrait être drôle de revoir le coach Takeuchi après tout ce temps…

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S’ils ne mettaient pas volontairement de la distance entre eux, marquant ainsi le tournant d’une histoire qui fut ô combien fusionnelle et aussi sentimentalement dévorante qu’elle ne fut épuisante – sur la fin, en tout cas -, tout le monde aurait pu les prendre pour un couple lambda, cherchant une activité pour leur fin de soirée. Et pourtant… Avec ce genre d’actions, qui n’indiquaient pas clairement ou elles allaient mener leurs lanceurs respectifs, il était difficile de se projeter un peu plus dans le futur, même proche. Yukio avait l’impression de marcher sur des braises. Le moindre faux pas pourrait être fatal au faible lien qui le reliait encore à son ex-femme. Quand bien même leur amour était toujours aussi dévastateur l’un pour l’autre, ils ne pourraient plus faire marche arrière et faire « comme si de rien n’était ». Impossible. Certes. Mais ce n’était pas pour autant qu’ils ne devaient plus s’adresser la parole et faire comme s’ils étaient les derniers inconnus du bataillon, n’est-ce pas ?

Il fallait l’avouer, pendant un temps, le Kasamatsu y avait songé, pendant un temps. Faire table rase et partir quelque part sans prévenir personne, devenir quelqu’un d’autre et oublier le passé sous toutes ses formes ; qu’elles soient de chaire ou de larmes. Oui, il avait pleuré longtemps pour Kahei. Elle pouvait se vanter d’être l’une des seules femmes au monde à lui avoir tirer cette preuve de tristesse infâme – le première étant Ryouko, son premier amour de collège. Aussi, tout balancer et tenter de soigner ses plaies à vifs, pareil à un animal blessé, isolé quelque part uniquement avec lui-même lui avait très clairement traversé l’esprit.

Mais, finalement, non. C’était infaisable, même pour lui. Il ne pouvait pas tirer un trait sur la femme en face de lui juste comme ça, comme s’il rayait une ligne sur une liste en train d’être accomplie. Elle représentait bien trop pour lui. Elle fut sa meilleure amie, sa confidente, son âme-sœur, sa moitié, la mère de sa fille, son épouse et tant de choses encore. Actuellement, qu’était-elle ? Une … amie ? Si seulement. Oh oui, si seulement il n’y avait pas cette barrière qui les tenait maintenant éloignés l’un de l’autre définitivement, alors, Yukio se précipiterait pour la prendre dans ses bras. Envoyant bouler les mauvais pressentiments qu’il connait bien, maintenant, ne serait-ce que pour Himari ; pour que leur fille n’ait pas à enduré la séparation de ses deux parents ; pour qu’elle continue à ne pas trop se poser de questions. Même si pour ce dernier point, il est bel et bien trop tard.

Et puis, avec des « si », on referait le monde. Ce qui est bien loin d’être le projet immédiat de nos deux protagonistes. La seule chose à faire, maintenant, c’est d’avancer. Encore et toujours. Sans plus s’interroger sur les erreurs du passé. Maintenant, il fallait surtout en apprendre, oui.
En sentant les bras de Kahei s’enrouler autour du sien, Yukio ne peut s’empêcher de la fixer, droit dans les yeux. Les siens sont toujours aussi beaux avec leur couleur si particulière, d’ailleurs. Mais il n’en dira rien, cela dit. Ce n’est pas de la colère qui traverse le regard du Kasamatsu. Plus de la surprise, dans le bon sens du terme.

« Ce n’est rien. »

Il essai de la rassurer et va même jusqu’à poser sa main libre sur les siennes. Lui-même n’est pas très sûr de ce qu’il fait mais… tant pis. Ce soir, il semblerait que son instinct lui fasse voir les choses sous un angle tout à fait inédit et il comptait bien en profiter. Déjà, il avait eu la possibilité de parler vraiment à son ex-femme et pour lui, ça représentait beaucoup. Et puis… Jamais il n’aurait pu penser avoir l’occasion d’être si proche avec elle après leur divorce. Alors, même si ce n’est que pour quelques heures, voir même quelques minutes… Autant en profiter un peu, non ?

« Tu ne trouves pas que cet endroit n’a pas changé d’un iota depuis qu’on y était ? »

Effectivement, à part des peintures un peu délavées et une architecture moins rutilante qu’il y a dix ans maintenant, les bâtiments étaient toujours à la même place ; de même que les arbres en bordure.

« Je me demande si nos professeurs officient toujours aussi… »

Il espérait vraiment pour les actuels étudiants que non, pour certains d’entre eux ! Quoi que… Ce pourrait être drôle de revoir le coach Takeuchi après tout ce temps…

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S’il y a bien une chose que Yukio ne voulait pas, c’était se brouiller avec Kahei. Il l’avait déjà suffisamment fait au cours de ces six derniers mois et à chaque fois, c’était une blessure en plus qu’il avait l’impression de s’infliger lui-même. Les mots font mal ; bien plus que les coups. Et ils avaient été plus tranchants que des sabres, dernièrement. Alors, le cœur de l’homme dont il était ici question ne souhaitait plus qu’une chose ; se reposer un peu. Faire une trêve, hisser le drapeau blanc pour interrompre les hostilités, qu’elles soient voulues ou non. Assez, il en avait assez. Se noyer dans les regrets et la peine, ça allait bien cinq minutes. Et il ne doutait pas que sa femme… son « ex »-femme, désormais, pouvait approuver ce genre de propos.

L’ex-capitaine de Kaijo ne savait pas si cette ambiance détendue et relaxée allait perdurer dans le temps, mais au fond, peu lui importait. Tant que maintenant, il n’y avait pas de cris ou autre horreurs de la même famille, ça lui allait. Il se laissait même aller à se souvenir de ses plus « récents » morceaux de son passé ici, à Kaijo. Très sincèrement, à l’époque où il était encore étudiant, si on lui avait dit qu’il se marierait à la Kisaragi d’ici quelques années, il aurait ri. Ou aurait jeté un ballon – à défaut d’avoir autre chose que ça et ses pieds sous la main – sur la personne ayant osé ire ça. C’aurait pu être Kise, tiens, maintenant qu’il y pensait… Il aurait très bien pu être le genre d’andouille à déblatérer de pareilles idioties. Mais passons, le blond n’était pas le sujet, ici.

A cette époque-ci, donc, et vu comment la demoiselle agissait envers lui, elle le faisait carrément flipper – limite s’il ne la voyait pas comme une dangereuse psychopathe, d’ailleurs… Jamais ô grand jamais il n’aurait pu imaginer se rapprocher d’elle à ce point-là. Mais les choses avaient été faites et entremêlées ainsi et voici ou il en était rendu aujourd’hui. Pourtant, il y avait eu plus que du positif dans cette histoire, même si actuellement ça ne transparaissait pas vraiment. Mais Himari en était la preuve vivante.

Un ange semble passer… Pour mieux s’écraser un peu plus loin. Tant pis pour lui. En attendant, les dires de Kahei parviennent à arracher un sourire en coin.

« Pas faux… Pauvres gosses, ils ne vont pas être mieux servis avec moi alors. »

C’est vrai qu’il allait venir travailler ici aussi, sous peu. Il ne se souvenait plus s’il l’avait dit à Kahei d’ailleurs, même si en fin de compte ça ne devait pas beaucoup l’intéresser, sans doute. Cela dit, Yukio voyait là une nouvelle opportunité de conversation et ne comptait pas la laisser filer si facilement ; ça, non !

« Et toi ? Tu as du boulot de prévu dans la région ou pas du tout ? »

Il faut dire que le métier de mannequin pouvait être très demandeur et ne se souciait pas beaucoup des disponibilités des célébrités.

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