T'aurais pas une pièce ? // PV Takara [Terminé]

Ailier Fort Messages : 496 Date d'inscription : 30/04/2015

Tu t'ennuies. Mais vraiment. Poireauter 3h dans une salle d'attente c'est pas pour toi. Tu serais déjà parti depuis longtemps si tu ne risquais pas de te faire passer un savon par tes parents, Satsuki, le Coach, le capitaine... Par tout le monde en fait. Et où es-tu exactement ? Dans la plus horrible salle d'attente qu'un hôpital puisse avoir. À croire que la déco a été choisie par un aveugle. Les murs ne sont pas blanc comme le reste de l'hôpital mais d'un horrible jaune, que tu ne saurais décrire, complétés d'une genre de frise orangée. Le tout accompagné de chaises de différentes couleurs pas confortable du tout, et d'une table basse remplie de magazines qui datent de plusieurs mois - et aucun sur le basket !-. Au final cette salle d'attente te donne surtout envie de partir. Mais c'est bientôt ton tour, encore deux grand mères avant toi et tu pourras enfin voir le médecin.

Si seulement Satsuki avait su tenir sa langue tu ne serais pas obligé de perdre ton temps ici, entouré de grand mères, de gosses qui braillent et autres cas en tout genre. Tu avais eu le malheur de lui confier que tu avais eu des douleurs aux jambes récemment, et tout de suite la rose, soit disant pour ton bien en avait parlé à tes parents et au Coach. Avait alors commencé l'interrogatoire. Depuis quand avait-il mal ? Les douleurs étaient-elles persistante ? Combien de temps pouvait durer une de ces douleurs ? Franchement cette histoire te gavait bien. Tu connais ton propre corps, tu sais qu'il n'y a rien de grave, tu connais ce genre de douleur, tu en as déjà eu en grandissant. Mais non tout le monde sait tout mieux que l'idiot que tu es, et te voila forcé d'aller voir le médecin. Tu as du mentir pour pouvoir venir tout seul, disant à Satsuki et au Coach que tu irais avec tes parents, et à tes parents que ton amie t'accompagnait. Tu n'avais absolument pas envie de les avoir sur le dos pendant un examen médical. Et puis qui sait, peut-être que ces douleurs sont dues à autre chose qu'une simple poussée de croissance... L'idée que ces douleurs pourraient t'empêcher de jouer au basket te rend nerveux. Tu ne sais pas dire si cette perspective te rend heureux ou t'angoisse....

Tu secoues la tête brusquement, cherchant à chasser ces idées. Tu ne supportes plus d'être assis ici, alors tu te lèves et va à un distributeur de boissons. Tu as largement le temps de boire un coca avant que se soit ton tour. Sauf qu'au moment où tu fouilles tes poches pour prendre une pièce tu te rend compte qu'elles sont vides. Et comme tu es venu seul, tu ne peux pas demander à Satsuki ou tes parents. Contrarié, tu fais demi-tour, te résignant à endurer la sécheresse dans ta gorge, mais ton regard s'arrête sur des couleurs familières, celles de l'uniforme de Too. Une jeune fille que tu ne connais pas, mais ce n'est pas ce qui va t'arrêter. En quelques enjambées, te voila devant elle, et sans aucune gêne tu lui demandes:

« T'aurais pas une pièce ? » D'un signe de tête tu désignes le distributeur de boissons. Histoire qu'elle ne pense pas que tu lui soutires de l'argent pour le plaisir. Ah et tu devrais peut-être te présenter, histoire d'être un minimum poli aussi. Et puis ça augmentera peut-être tes chances qu'elle te donne sa monnaie. « Moi c'est Aomine Daiki, on va au même lycée apparemment. »

26/03/2015

Un soupir. Encore un. En un an, les habitudes s'étaient prises : passer les portes de l'accueil, référencer son rendez-vous, avancer jusqu'au fond du couloir de droite, attendre que le médecin appelle son nom, le laisser piquer son bras avec une aiguille afin d'y prélever du sang, attendre. Les gestes étaient des accoutumances, des réflexes qui ne la gênaient plus et auxquels elle n'avait plus besoin de penser ; les émotions, elles, demeuraient comme nouvelles à chaque fois. Tariki ne s'habituait pas à ce que ces visites mensuelles soulevaient en elle. La jeune fille se comparait à un volcan endormi rentrant en éruption. Quelques heures par mois, de grandes questions et d'intenses émotions déferlaient en elle. Elles n'étaient jamais entièrement figées, elles la surprenaient parfois au cours d'un fait anodin du quotidien : lorsqu'elle se coupait le doigt avec un couteau en préparant à manger, ou lorsqu'un autre événement mensuel tordait son bas-ventre de quelques douleurs. Elle ne pouvait aucunement nier, encore moins oublier ce qui circulait dans ses veines. Mais elle prenait plaisir à ne pas y penser.

Déambuler dans les couloirs de l'hôpital la contraignait à y réfléchir sérieusement. Le temps n'y faisait rien : elle n'avait pas de réponses aux questions qu'elle se posait. Personne n'en avait. Pas même la science pourtant avancée qui avait permis de discerner en elle cette maladie invisible qui la détruirait à petit feu. L'établissement regorgeait de personne souffrantes : celles dont on poussait le fauteuil, celles dont on changeait les bandages, celles dont on transplantait un organe, celles qui toussaient, celles qui pleuraient, celles qu'on accompagnait en fin de vie. Et elle, avec sa jeunesse et sa forme, quelle place avait-elle réellement parmi tous ces gens ? Rien ne permettait de la savoir malade. Tant mieux : Tariki ne voulait pas qu'on sache. Elle ne voulait pas qu'on soit au courant de son erreur, de son immaturité, de sa bêtise et de sa honte. Elle ne voulait pas qu'on la juge, qu'on la craigne, qu'on la fuit et qu'on l'abandonne. Mais quand en passant devant une porte entrouverte, elle entendait des éclats de voix ou des rires, l'adolescente ressentait l'amertume de son choix dans le fond de sa gorge.

Lorsqu'elle mourra, qui sera là pour la veiller ? Qui lui dira avec un doux sourire que tout ira bien, même si ce sera un mensonge ? Qui la pleurera après qu'elle aura cédé à la maladie ? Il n'y avait que deux êtres en ce monde qui avaient connaissance des faits : elle et son père. L'homme fantomatique, invisible qui était son père. L'homme égoïste qui ne l'accompagnait pas dans cette épreuve. L'homme lâche qui n'osait pas regarder en face ce qu'elle était et deviendrait. Tariki était seule ici comme ailleurs. Si elle avait le courage ou la sottise de confesser son état à quelqu'un d'autre, peut-être se sentirait-elle moins esseulée, moins perdue. Peut-être cette personne serait-elle là avec elle aujourd'hui. Peut-être lui tiendrait-elle la main, peut-être la prendrait-elle dans ses bras, peut-être lui mentirait-elle avec un sourire en disant que tout irait bien.

La jeune fille s'immobilisa pour soupirer. Une énième fois. Égarée dans un couloir qu'elle n'avait encore jamais fréquenté, elle croisa les bras, les yeux rivés vers le sol. Malgré les bruits ambiants qui attestaient d'une présence de vie, Tariki avait la sensation que personne n'était là. Personne ne la voyait, personne ne l'entendait, personne ne lui parlait. Elle serra les dents jusqu'à ce que sa mâchoire lui fasse mal. Ce qui prouvait qu'elle était en vie. Vivante ici et maintenant, mais si rien n'advenait, l'adolescente était prête à se croire enterrée prématurément.

Une voix la fit émerger. Venu d'elle ne savait où, un jeune homme se tenait face à elle. Elle ne l'avait ni vu ni entendu arriver. Il lui apparaissait comme par magie. L'espace d'un instant, Tariki se demanda s'il n'était pas un mirage et elle cligna des yeux. Comme il était toujours là, maintenant à se présenter, la jeune fille fut ramenée à la réalité. Un retour brusque semblable au crash d'un avion au sol et qui la laissa perplexe. Elle décroisa les bras pour regarder le distributeur qu'il avait mentionné puis observa son uniforme avant de faire de même avec celui du jeune homme. De ses yeux à l'étonnante couleur azurée, elle regarda dans les siens quand enfin, une expression autre que celle de la perdition mut son visage.

"- Oh, euh... oui, on dirait bien qu'on est de Touo tous les deux."

Bien qu'encore affectée par ses précédentes réflexions, elle lui sourit. Si elle ne s'était aucunement attendue à un contact de ce genre au cours de sa visite ici, elle ne pouvait qu'en être satisfaite. Se trouvant bête de s'être laissée aller à la déprime, elle la ravala pour recouvrer son autre facette : celle de l'adolescente enjouée.

"- Je m'appelle Takara Tariki, enchantée. Tu m'as demandé une pièce, c'est ça ? Je dois en avoir quelques-unes."

Elle plongea la main dans la poche droite de sa veste aux couleurs de Touo. S'y trouvaient les clés de son logement, sa carte de transport, un bonbon encore emballé et quelques pièces. Sincèrement ravivée par le contact humain inattendu que lui offrait le garçon, elle lui tendit sa paume et l'invita à se servir du montant désiré. Sur 300 yens, il avait largement de quoi s'acheter la boisson la plus chère du distributeur.

Ailier Fort Messages : 496 Date d'inscription : 30/04/2015

Apparemment tu venais de tirer cette fille de ses pensées car elle met un instant avant de te répondre. Pendant ce court instant tu vois son visage changer. Tu ne connais pas cette fille, tu ne saurais dire si son expression était due à la tristesse ou tout simplement l'ennui, mais après s'être rendu compte de ta présence la voila qui te sourit. On dirait bien que tu vas pouvoir l'avoir cette monnaie qui te permettra d'acheter une boisson. Elle se présente à son tour et son nom ne dit absolument rien. Il faut dire aussi qu'à part tes coéquipiers et quelques rares personnes tu ne prêtes pas vraiment assez attention aux gens pour te souvenir de leurs noms. C'est à peine si tu te souviens de leurs visages. Sauf lorsqu'il s'agit d'idoles, dans ce cas tu as tous leurs noms sur le bout de la langue, classées par taille de bonnet en plus ! Et après on ira encore dire que tu n'as pas de mémoire. C'est juste que tu as un sens des priorités différent de la plupart des gens.

Enfin, retour au sujet principal : la chasse aux pièces ! Takara -puisque c'est ainsi qu'elle se présente- se met à fouiller ses poches et à ta grande joie y déniche quelques pièces. Avec ça tu peux même t'offrir un paquet de chips ! Croissance oblige, il faut bien se nourrir quand même. Mais ça ne serait pas raisonnable... Ta main s'approche de la sienne et tu prends deux pièces de 100 Yens, une pour la boisson et une pour les chips.

« Thank you ! J'te les rendrai au lycée ! »

Tu dis ça, mais les chances que tu t'en souviennes sont plutôt mince, voir inexistantes. Tu t'apprêtes à retourner vers le distributeur et à continuer ton attente entre deux grand mères quand l'idée te frappe que tu n'as pas besoin d'attendre tout seul. Tu peux tuer un peu de temps avec Takara, ça sera toujours mieux que cet ennui mortel. Si seulement tu pouvais dormir dans un coin avant ton rendez-vous mais avec les cris de gamins c'est impossible. Alors tu te retournes vers Takara.

« Tu veux quelque chose toi ? » Deux pas de tes grandes jambes et tu es devant le distributeur. « Y a tout un tas de soda, de jus de fruits, de l'eau. Y a même des gateaux. »

Tout en parlant tu as mis les pièces dans le distributeur et tapé les codes pour recevoir tes chips et ton coca. Tu ouvres la boisson et en prend une gorgée, avant d'entamer le paquet de chips. Gout salé, pas tes préférés, mais c'était ce qu'il y avait de mieux dans le distributeur. Tu tends le paquet vers Takara, proposition silencieuse de se servir.

Tu ne sais rien de l'autre lycéenne, alors si tu veux lancer une conversation les seuls sujets que tu peux aborder sont le lycée ou votre lieu de rencontre. Tu optes pour la deuxième option. N'ayant pas spécialement envie de parler du lycée. Tu te dis que c'est quand même une étrange coïncidence de croiser quelqu'un du lycée ici et maintenant.

« T'as rendez-vous toi aussi ? Ou tu attends quelqu'un ? »

26/03/2015

Le contact humain. Ça n'avait duré que quelques secondes mais sentir les doigts du jeune homme pincer les pièces au creux de sa main lui avait donné un frisson. Son corps était bel et bien là, palpable par quelqu'un d'autre. Le geste avait été agréable, sa signification l'était encore plus. Elle venait de donner quelque chose à ce garçon qu'elle ne connaissait pas. Elle lui avait offert quelque chose qui lui appartenait et en était ravie. Faire un geste serviable lui rappelait l'utilité de sa vie. Tant qu'elle pouvait faire plaisir aux autres, son existence n'était pas tout à fait vaine. Aomine ne pouvait en avoir conscience : il avait fait quelque chose d'extraordinaire en lui remémorant un de ces petits plaisirs du quotidien qu'était celui d'être aimable. L'adolescente referma sa main et rangea la monnaie restante dans sa poche. Il n'avait pas à lui rendre quoi que ce soit, lui faire ressentir ce puissant sentiment suffisait amplement. Tariki n'était en outre pas du genre à attendre un retour.

Elle apprécia qu'il lui demande si elle désirait quelque chose. Elle déclina cependant d'un mouvement de tête. Elle n'avait ni faim ni soif. Son estomac était encore noué et même si le sang avait déjà été prélevé dans ses veines, elle n'était pas à l'abri d'une deuxième prise qui serait alors faussée. Elle n'avait par ailleurs pas l'habitude de prendre de la nourriture toute faite dans les distributeurs : trop sucrée à son goût. Tout alors qu'il agissait, utilisant sa monnaie pour son propre plaisir, la jeune fille l'observa plus attentivement : il avait l'air un peu rustre, sa voix n'exprimait pas beaucoup d'émotions, son visage était figé sur une expression proche de la lassitude ou de l'ennui. Mais il était poli et soucieux d'un bon échange. Un échange basique certes, mais elle n'avait guère besoin de plus à présent. Pouvoir discuter tout simplement avec une personne de son âge, qui plus est de son lycée, était une occasion à saisir pour ce qu'elle était.

Tariki déclina également le paquet qu'il lui tendait avec un sourire. Qui s'effaça aussitôt qu'il la questionna sur les raisons de sa présence ici. Fort heureusement, il avait lui-même tendu une perche en demandant si elle attendait quelqu'un. Elle mentit et n'aima pas ça.

"- J'attends quelqu'un, oui."

Une réponse concise, prononcée sous l'effet du stress qu'elle s'obligea à faire chuter le plus vite possible, s'aidant pour cela d'un nouveau sourire malheureusement forcé. Si elle prenait le risque de lui dire qu'elle passait des examens, il voudrait certainement savoir pourquoi et elle ne pouvait le lui permettre. Peut-être ne poserait-il pas d'autres questions, peut-être se ficherait-il de savoir qu'on lui prenait du sang, peut-être même, dans un absolu idéalisé, se ficherait-il de connaître sa maladie mais elle n'était pas du tout prête à avouer ne serait-ce qu'une once de son secret. Pas ici, pas maintenant, pas comme ça.

"- Et toi ? Tu as l'air en forme vu comme ça, et on doit avoir le même âge. Un problème de croissance ?"

L'interroger pour éviter qu'il ne le fasse à son sujet. Tariki se donna un air espiègle, tant pour l'aiguiller sur un comportement à adopter que pour s'éloigner elle-même de l'angoisse qu'elle venait de ressentir.

Ailier Fort Messages : 496 Date d'inscription : 30/04/2015

Apparemment Takara ne veut rien, refusant même de gouter aux chips. Tant pis pour elle, tant mieux pour toi. Tu les manges une par une, à une allure régulière digne d'un Murasakibara. Vos habitudes alimentaires sont loin d'être parfaites, mais en général tu manges quand même beaucoup mieux que lui, sauf quand tu as faim. Dans ces cas, tu arrives à lui faire concurrence. Et en ce moment, tu as faim. À cause de ce stupide rendez-vous tu n'as pas eu le temps de manger les gâteaux que Sakurai avait préparé. Avec Wakamatsu tu es certain qu'il n'y en aura plus pour toi demain, l'autre va tout manger ne serait-ce que pour le plaisir de ne rien te laisser. Encore une raison de plus de maudire Satsuki. La prochaine fois que tu auras mal quelque part tu le garderas pour toi, ça évitera que la rosée se mêle de ce qui ne la regarde pas.

Tu n'es pas du genre à faire spécialement attention aux humeurs des autres, mais tu vois le sourire s'effacer du visage de Takara quand tu lui demandes ce qu'elle fait là. Le sujet n'a pas l'air de l'enchanter. La personne qu'elle a attend a peut-être quelque chose de plus grave que de simples douleurs. Enfin, ce n'est pas tu sois insensible, mais ça ne te regardes pas. Tu voulais juste faire un brin de causette pour passer le temps. Alors tu la laisses retourner la discussion vers toi. Tu n'es pas psy. Et de toute façon, si elle a des soucis ce n'est surement pas à toi, un garçon qu'elle vient à peine de rencontrer qu'elle va en parler.

« J'suis en pleine forme oui, mais tant que le médecin ne l'annoncera pas officiellement mes parents n'y croiront pas. » L'agacement se fait ressentir dans ta voix. Mais ce n'est pas de la faute de Takara, alors il n'y a aucune raison pour que tu passes tes nerfs sur elle. Surtout qu'elle a eu la gentillesse de te prêter de la monnaie. Tu bois une gorgée de coca avant de reprendre.« Et c'est exactement ça ouais. Douleurs musculaires à cause de la croissance. J'en ai eu suffisamment pour les reconnaître mais le Coach et les parents m'ont forcé à venir. C'était soit ça, soit le banc des remplaçants pour la saison. »

Avec un train de retard tu te dis que puisqu'elle n'avait pas réagit à ton nom, Takara ne s'intéresse surement pas au basket et ne sait donc pas de quel sport tu parles. Parce que n'importe quel fan de basket reconnaitrais le nom d'un des joueurs de la Génération des Miracles. Pas pour te venter ou quoi que se soit d'autres, mais vous avez eu vos visages et vos noms dans assez de magazines sportifs collégiens, et parfois même professionnel pour être reconnus, que se soit toi ou les autres.

Tes chips à présent terminés -le paquet était minuscule- tu froisses le papier, le roule en boule et tires vers la poubelle comme si tu lançais vers le panier. Et tu rates ta cible de quelques millimètres, le paquet vide s'écrasant au sol. Tu te frottes l'arrière du crane, avec une petite grimace. Heureusement que personne d'autre n'a vu ça, ou tu te serais fait charrier pendant longtemps. Le grand Aomine qui rate un panier. Mais c'est plus difficile de viser avec du papier qu'avec un ballon.

« J'suis dans l'équipe de basket du lycée. Et ça s'voit pas comme ça, mais j'suis plutôt doué, alors pas question d'être mis sur le banc pour un truc comme ça. Et toi tu fais partie d'un club ? T'es en quelle année au fait ? J'suis en première année, mais je t'ai jamais croisé. »

Tu n'as jamais entendu parler de Takara alors elle ne doit pas faire partie du groupe d'amies de Satsuki. Même si tu te fiches un peu de savoir qui ton amie d'enfance fréquente quand elle n'est pas sur ton dos, ça ne l'empêche pas de te raconter sa vie dès que l'occasion se présente. Comme si tu avais besoin de savoir que telle fille avait eu ses règles en plein cours de sport, ou qu'une autre s'était fait larguer par son copain. Tant que ce n'est pas Satsuki qui sort avec un garçon tu t'en fiches.

26/03/2015

Beaucoup d'informations furent données en peu de mots. Un doux sourire arrondit le visage de la jeune fille lorsque, deux fois d'affilée, Aomine mentionna ses parents. L'inquiétude se devinait au travers de leur geste : forcer leur enfant à subir des examens afin de vérifier son état de santé prouvait qu'ils tenaient à lui. Sans les connaître, elle eut envie de les remercier de vouloir ainsi protéger leur fils. Il n'appréciait visiblement pas l'obligation de cette visite, le ton irrité de sa voix et l'air renfrogné de son visage en attestaient. Mais sans nul doute plus tard se rendrait-il compte de l'importance de leur acte. Ce n'était ni plus ni moins de l'amour. Tariki aurait donné cher pour que son propre père la force à se rendre à l'hôpital pour ses prises de sang ; à contrario, il ne prêtait guère d'attention aux dates des rendez-vous et ne se chargeait aucunement d'en prendre. Elle ne ressentit cependant aucune jalousie envers cet adolescent qui ne mesurait pas sa chance. Sa consternation avait quelque chose d'émouvant.

Elle fronça légèrement les sourcils quand il parla de "banc" et de "saison". Nul besoin d'être un génie pour comprendre qu'il évoquait le sport qui lui valait sa présence en ces lieux, mais elle ne parvint pas à déterminer lequel avec précision. Ses lumières ne tardèrent pas à être éclairées tandis qu'il lançait l'emballage de sa consommation réduit à l'état de boule. Du basketball. La simple évocation de ce sport raviva un souvenir dans la mémoire de Tariki. L'uniforme cachait la musculature du jeune homme mais elle pouvait aisément imaginer à quoi ressemblait son corps ; une ancienne amie, autrefois très chère et qui pratiquait le basket au collège, avait acquis grâce à lui de superbes bras et cuisses. Ce sport lui avait conféré une musculature fine mais présente qui, à ses yeux, rendait n'importe qui séduisant. L'adolescente ne se permit pas d'imaginer plus que le torse dénudé d'Aomine et retint une moue moqueuse lorsqu'après l'avoir suivie des yeux, la boule d'aluminium finit sa course à quelques centimètres de la poubelle visée.

Elle se garda d'une quelconque remarque et reporta son regard pétillant de malice sur lui, à son écoute. Ses déclarations lui apprirent que l'établissement qu'ils fréquentaient tous deux disposait d'une équipe de basketball. C'était dire à quel point le sport n'était pas son domaine : elle ignorait totalement les faits. Pourtant elle avait erré un moment parmi les élèves clamant les bienfaits de leurs clubs respectifs le jour de la rentrée scolaire. À entendre le garçon ainsi parler des risques qu'il encourait à être placé sur le banc de touche, Tariki n'avait aucun mal à le savoir passionné et déterminé. Un trait de caractère qui renforça davantage les réminiscences de son amitié passée. Et qui lui parla personnellement ; il n'y avait selon elle nul moteur plus puissant que la passion. Tout ce qui était entreprit par elle et pour elle ne pouvait qu'être bénéfique, qu'importe le temps que ses fruits demandaient pour être portés. Que Aomine souffre en pratiquant un sport soulignait une dévotion sans borne qui avait du charme, bien qu'à double-tranchant. À trop donner de soi, la perte devenait envisageable. Ce fut avec une pointe de gêne néanmoins nuancée de son accent du Kansai qui refaisait surface lorsqu'elle se sentait à l'aise, que la jeune fille répondit aux interrogations de son vis-à-vis.

"- Je suis en première année aussi. Le lycée est plutôt vaste, ce n'est pas étonnant qu'on ne se soit jamais rencontrés même si on fait partie de la même promo. Ou alors on n'a pas fait attention. Cela-dit, des peaux comme les tiennes, on n'en croise pas tous les jours."

Tariki pencha légèrement la tête sur le côté. Plus elle y prêtait attention, plus ce garçon avait de points communs avec son ancienne amie : jusqu'à la teinte de leur épiderme. Elle s'amusa de penser qu'elle pourrait s'être réincarnée en lui ou qu'il puisse être son frère caché. Ses yeux azur croisèrent les siens, puis s'en détournèrent rapidement. Ça n'était guère poli de dévisager ainsi.

"- Oh, et pour l'instant je ne fais encore partie d'aucun club. Je n'ai pas trouvé ce qui m'intéresse vraiment, mais il va bien falloir que je choisisse ; les profs ne vont malheureusement pas me laisser rentrer chez moi bien tranquillement après les cours !"

Tariki haussa les épaules avec amusement. Il était vrai qu'elle préférerait ne participer à aucun club mais puisque le cursus l'y obligeait, elle se plierait à cette volonté. Son regard ne put résister à l'envie de se retourner vers le jeune homme.

"- J'aimerais faire quelque chose qui me motive vraiment, qui me donne envie de rester tard le soir au lycée alors que je pourrais être au chaud dans un bain ou à l'aise devant la télé. Pas forcément une activité super originale mais qui me plaise sincèrement. Comme toi avec le basket. D'ailleurs, qu'est-ce qui te plaît dans ce sport, dis-moi ? Tu as l'air d'aimer vraiment ça mais pourquoi ?"

Ses yeux le sondaient, directement plantés dans les siens. La lueur qui les faisait miroiter pouvait très bien être confondue avec une forme d'indiscrétion, mais elle n'était due qu'à une curiosité vive et sincère. Si sincère d'ailleurs qu'elle n'avait nullement camouflé son accent particulier, à présent nettement audible.

Ailier Fort Messages : 496 Date d'inscription : 30/04/2015

C'est vrai que le lycée est assez grand, puisque Takara n'est pas dans ta classe il y a peu de chance pour que tu la remarques. À moins d'être le genre de fille à aimer faire parler d'elle, mais ça ne semble pas être son cas. Contrairement à ce que semble penser Satsuki tu ne passes pas ton temps à dormir et reluquer les filles. Bon d'accord ça t'arrives, surtout quand tu vas à la plage, mais l'école n'est absolument pas ce que tu considères comme un terrain de chasse potentiel. Si l'uniforme scolaire a le don d'exciter pas mal de types -surtout les vieux pervers en fait- ce n'est pas du tout ton cas. À l'inverse l'uniforme a plutôt tendance à te refroidir. Enfin, tu n'as pas souvenir d'avoir croisé Takara au lycée, mais vu ta mémoire pour ce genre de chose ce n'est pas étonnant. Mais comme le dit Takara ta peau bronzée n'est pas du genre à passer inaperçue. Gamins les autres gosses se moquait de toi, de ta couleur de peau différente de la leur si pâle. Au début ça te gênait, tu n'hésitais pas à balancer tes petits poings dans la figure de ceux qui critiquaient ta peau, étant donnée que tu l'a hérité de ta mère et que tu prenais toute remarque pour une critique envers elle. Mais avec l'âge tu as compris que les gens étaient juste des idiots et ça ne t'as plus touché du tout. Ta couleur matte à la base n'est qu'accentuée par les heures que tu passes dehors, à jouer au basket ou à dormir sur un toit.

« C'est vrai qu'entre ma taille et ma couleur de peau on me remarque de loin. Mais du coup, tu pourras me trouver plus facilement au lycée maintenant ! »

Enfin, tu dis ça, mais même Satsuki à du mal à te trouver parfois. Il n'y a pas que les entraînements de basket que tu sèches, parfois c'est les cours. Il faut dire que certains courts sont super barbants. Tant que sais compter un minimum, à quoi ça va te servir de savoir que le carré de l'hypothénuse est égal au sinus de la tangente. Non c'est pas ça.... Enfin bref ! Tu sais additionner, soustraire, multiplier et diviser. C'est bien assez pour toi calculer la montant de tes courses au combini, pas besoin d'en savoir plus.

Takara ne fait encore partie d'aucun club, la chance. Si tu ne faisais pas partie de l'équipe de basket, trouver un club te soulerait au plus haut point. Aucun autre club ne t'attire. À moins qu'il existe un club pour les fans d'idole ? Il faudrait que tu te renseigne pour voir...

« Au pire tu t'inscris dans un club bidon où il n'y a rien à faire. Y a des clubs comme ça où t'auras pas besoin de rester après les cours, tu pourras juste rentrer chez toi tranquillement. Après si tu veux vraiment trouver un club intéressant, j'peux pas vraiment t'aider. »

Mais contrairement à toi, Takara n'a pas l'air du genre à faire les choses à moitié. Si elle choisit un club c'est parce qu'elle aimera ce qu'il peut lui proposer. Si tu devais choisir un autre club que le basket, ça serait plutôt pour pouvoir rentrer chez toi plus tôt. Mais elle préfère faire quelque chose qu'elle aime, 'comme toi avec le basket'...

Takara te regardes, attendant ta réponse et un instant tu restes bloqué. Qu'est-ce que tu aimes dans le basket ? Est-ce que tu aimes encore le basket ?... Tu te frottes la nuques, ne sachant pas vraiment comment répondre.

« Bah tu sais, les mecs ça aime le sport quoi. Moi c'est le basket, c'est tout. Ça aurait aussi bien pu être le foot, ou la natation. Y a pas vraiment d'explication. »

Tu n'as pas vraiment honnête, pas du tout en fait. Même si c'est vrai que les garçons ont tendance à aimer le sport, ça n'a été que le basket pour toi, depuis toujours. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu expliques à Takara ce qui t'as plut dans ce sport. Ce qui a fait de toi le meilleur joueur à la base ce ne sont pas que tes compétences, mais ton amour pour le sport.

« C'est juste que j'ai toujours aimé ce sport. Sentir le cuir du ballon contre sa paume, les trépidations de ton cœur quand tu poses le pieds sur le terrain, l'excitation de trouver des joueurs meilleur que toi, de pouvoir te mesurer à eux. La joie quand tu gagnes un match, quand tu tentes de nouvelles techniques et que tu y arrives. Enfin voilà quoi. »

Tu détournes le regard, un peu gêné. C'est vrai que se sont toutes ces raisons qui t'ont fait avancer pendant des années, mais ce n'est plus vraiment le cas. Le basket est devenu ennuyeux, comme si tu en avais fait le tour. Plus tu gagnes et moins cela t'amuses. Tu es arrivé au point où voir un ballon de basket te remplit de colère, de lassitude. Tu ne sais plus quelles sont tes émotions, c'est irritant, frustrant, perturbant. Mais ça tu ne peux le dire à une fille que tu viens à peine de rencontrer, pas alors que tu n'en a même jamais parlé aux personnes proches de toi. Tu préfères relancer le sujet sur Takara, sur autre chose que ta relation au basket.

« Et toi qu'est-ce qui te passionne alors ? Qu'est-ce qui fait chavirer ton coeur ? A part trainer dans les hôpitaux bien sur. » Tu lui lances un petit clin d'oeil complice, montrant bien que tu la taquines. « Tu attends qui au fait ? C'est quelqu'un du lycée aussi ? »

Tu jettes un coup d'oeil rapide du côté de la salle d'attente et remarque qu'une des personnes avant toi n'est plus la. Surement en consultation. Ça sera bientôt ton tour alors. Et tu ne voudrais pas que Takara fasse attendre la personne qu'elle attend, tu sais à quel point les hôpitaux sont lassant.

26/03/2015

Tariki fut très étonnée de sa première réponse. Le sentiment s'afficha sur son visage, plissant ses yeux et fronçant ses sourcils. Elle l'avait senti passionné et s'était inconsciemment attendue à une réponse enthousiaste, loin du sexisme ordinaire qu'il évoquait à travers ses généralisations. Elle le laissa toutefois chercher ses mots. Peut-être n'avait-il pas l'habitude qu'on lui pose ce genre de questions et donc d'y répondre. Après tout, la passion ne s'expliquait pas réellement : c'était un sentiment fort sur lequel il pouvait être ardu de mettre un terme. Sa patience paya. Au fil de ses explications qui osaient rentrer dans le détail, elle se remit à sourire. Elle devina l'effort d'Aomine à travers son attitude et le remercia intimement de l'avoir fait. Ses raisons étaient honorables, elles évoquaient ses sensations, ses émotions, et la jeune fille ne put s'empêcher de faire un nouveau parallèle avec l'adolescente qu'elle avait autrefois fréquentée, qui tenait les mêmes propos. Toutefois, malgré la puissance des mots qu'il avait utilisés, quelque chose ne tournait pas rond : le garçon ne semblait pas entièrement convaincu. Il n'y avait aucune lueur dans le fond de son regard, rien qui ne laissait entrevoir la flamme typique de la passion sans bornes. Son corps ne dégageait pas cette aura qu'avaient les gens exaltés qui parlaient de ce qui les animait. Sa nonchalance vraisemblablement naturelle renforçait cette impression de scepticisme.

Son regard fuyant et ses questions revenues à elle frustrèrent l'adolescente. D'autant plus que les deux dernières lui rappelèrent que si elle éprouvait une curiosité envers lui, il en éprouvait également une envers elle, somme toute légitime. Mais encore une fois, sans qu'il ne s'en rendre compte, il lui offrit une échappatoire en vérifiant la salle voisine. Ils étaient tous deux en situation d'attente et celle d'Aomine rétrécissait visiblement. Tariki sortit son téléphone de la poche gauche de sa veste pour y vérifier l'heure.

"- Ah, je ne vais plus tarder non plus. Mon amie devrait bientôt sortir de sa consultation. Tu sais, avec les saisons, les allergies... elle est venue faire un check-up."

Elle sourit au jeune homme pour camoufler son mensonge.

"- Pour ce qui est de mes passions, à part traîner dans les hôpitaux, je dirais que j'en ai plein et qu'aucune ne se retrouve dans un club lycéen. Mais si tu as déjà entendu parler d'un club de cabaret burlesque, d'un club d'admirateurs du xénomorphe d'Alien ou d'un club de samouraï de l'ère Edo, je t'en prie, dis-moi tout !"

Elle rit de l'improbabilité de ses propres paroles. Un rire franc qui secoua ses épaules et fit tomber une mèche devant ses yeux, qu'elle replaça d'un geste de main derrière son oreille gauche percée de deux anneaux argentés. Même après avoir reprit son sérieux, ses yeux pétillèrent de malice.

"- Je trouverais bien un club. En tout cas, toi, ne laisse rien entacher ta passion. C'est plutôt rare aujourd'hui, dans notre société hyper structurée, de trouver quelque chose qui nous motive vraiment. Il n'y a qu'à travers la passion qu'on est soi-même et qu'on montre aux autres le meilleur de ce qu'on est. Ça donne des ailes, ça pousse à faire des exploits, alors tant pis si parfois ça coûte cher ou si c'est difficile, il faut continuer. Si tu as aimé le basket hier, si tu l'aimes aujourd'hui, tu l'aimera demain."

Tariki lui adressa un sourire aussi vif que ses mots. Il était important pour elle de vivre ses passions à fond, de sans cesse les approfondir, de les renouveler et de les partager, aussi avait-elle tendance à vouloir que tout le monde fasse de même. Elle ne pouvait être entièrement assurée de ce qu'elle avait ressenti venant de lui, peut-être ne faisait-elle qu'imaginer une quelconque lassitude de sa part quant au basketball. Mais par soucis qu'elle ne s'éteigne pas en lui, et ce bien qu'elle ne le connaisse qu'à peine, elle avait à coeur de l'encourager à continuer de la faire vivre.

"- Bien, je vais y aller. Maintenant qu'on se connaît, on pourra se revoir au lycée et peut-être, si tu en as envie, continuer de discuter. Soigne-toi bien d'ici-là et merci d'avoir parlé avec moi aujourd'hui. Ça m'a fait très plaisir de te rencontrer, Aomine Daiki."

Elle se permit de lui envoyer un clin d'oeil, de la même manière qu'il l'avait fait quelques instants auparavant. L'adolescente aurait volontiers continué de dialoguer avec lui mais préférait le laisser réfléchir seul à ce qu'elle lui avait dit. Affectée par le syndrome du Messie, elle estimait faire une bonne action qui le chamboulerait. Non pas qu'elle attendait un quelconque retour, mais si elle pouvait marquer Aomine d'une quelconque manière, l'autosatisfaction lui suffirait.

Ailier Fort Messages : 496 Date d'inscription : 30/04/2015

Après un bref coup d'œil à la salle d'attente -plus qu'une seule personne avant toi !- tu reportes ton attention sur la jeune fille qui te fait face juste à temps pour la voir sortir son téléphone. Tu ne l'as pourtant pas entendu sonner. Il est peut-être en vibreur. À moins que Takara ne regarde l'heure. N'y a-t-il donc plus personne de moins de 20 ans qui utilise de montre ?

Tu n'es pas le seul tenu par un timing, Takara doit retrouver son amie. Tu n'as pas d'allergies connues, mais tu as une cousine qui enfle comme une baudruche à la moindre piqure d'abeille ou de guêpe alors tu peux compatir au sort de son amie.

« C'est vrai que ça doit pas être facile pour elle en ce moment avec tout ce pollen. »

Tu écoutes Takara parler de ses passions avec un regard interrogatif. Autant le cabaret burlesque te dit vaguement quelque chose -ce sont ces gens qui se déguisent non ?-, mais un xénomorphe ? Qu'est-ce que c'est que cette chose ? Ça se mange ? Mais la brune n'est pas vraiment sérieuse comme l'indique son rire. Heureusement, parce que tu n'es pas certain de vouloir être associé à une personne fréquentant un club de samurai. Non seulement c'est totalement ringard, mais si elle apprend à Satsuki à manier le sabre, tu risques de finir coupé en rondelle un de ces jours... À la place tu lui souris et réponds la seule chose qui te vient en tête.

« On a un club d'histoire ? »

C'est la chose qui ressemble le plus à ses propositions non ? Et les livres c'est beaucoup moins dangereux que les sabres. Ton sourire s'efface lorsque Takara se met à reparler de ta passion. Vous venez de vous rencontrer en quoi le fait que tes passions perdurent peut-il bien la concerner ? Ce n'est pas comme si sa vie serait changée si tu arrêtais le basket.

« Tant que j'aime le basket, hein... »

Tu l'as entendu tellement de fois ce refrain, que ça en devient irritant. N'abandonnes pas, continues de t'entrainer, fais des efforts et tout ira mieux. Les mêmes paroles que Tetsu à peu de chose près. Sauf qu'il avait tord. Et que Takara a certainement tord aussi. Aimer le basket ne changera rien au fait que tu es le plus fort. Comment continuer d'aimer un sport qui ne vous apporte plus rien, et qui au contraire vous reprend tout. Mais tout cela tu ne le dis pas à Takara, ça ne la concerne pas.

« C'était sympa de discuter. Tu m'as sauvé d'une éternité d'ennui à attendre dans cette salle d'attente. Si jamais on se croise de nouveau au lycée, hésite pas à venir me voir, contrairement à ce que les gens pensent je ne mors pas. »

Et bizarrement tu es sincère en disant ça. Ça ne te dérangerait pas du tout de discuter à nouveau avec la brune, d'apprendre à la connaitre un peu mieux. On ne peut pas dire que ton caractère te permette d'avoir beaucoup d'amis, alors rencontrer de nouvelles personnes de temps en temps c'est sympathique. Surtout lorsque ces personnes sont totalement extérieures au monde du basket. Au moins Takara ne te jugera pas sur ton comportement sur un terrain de basket.

Tu n'as pas le temps d'ajouter quoique se soit que tu entends ton nom depuis la salle d'attente. Ça va bientôt être à toi, tu dois y retourner.

« Ça va être mon tour, il faut que j'y aille. »

Tu te retournes et envoies ta canette maintenant vide dans la poubelle. Panier réussi, contrairement au désastre du paquet de chips. Avec un petit signe de la main en direction de Takara tu retournes dans la salle, prêt pour ton rendez-vous avec le médecin.

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» [GoT] "I want to be with you right now." || Takara Stark
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