Des sélections hautes en couleur ! [Pv Shoichi-sempai]

C’était sa dernière année. Shoichi Imayoshi se retrouvait à présent sur une ligne droite, toute tracée lui montrant son avenir. Bientôt il allait quitter ce lycée, laissant ses coéquipiers derrière lui ainsi que sa défaite à la Winter Cup. Il se l’était promis : les emmener au sommet. Il n’y était pas parvenu malheureusement. Lors de ce soir tragique, Shoichi était certain que son entourage avait pu lire les traces de larmes ainsi que ses yeux rougis par la dure défaite. Il n’avait pas pu s’empêcher de repenser à tous ces entrainements, à ces moments de joie etc. Là, il savait juste qu’en réalité son bahut allait lui manquer.

Sa prochaine étape était celle tant redouté de la faculté. Non pas qu’il avait peur de toutes ces heures de boulot qui l’attendaient, mais l’adolescent de dix-huit ans savait qu’il allait devoir faire un trait sur le basket. Après tout, la médecine requérait une masse de travail importante et surtout la première année. Il en profiterait plus tard tant pis. Son avenir professionnel restait plus conséquent.

Le brun avait entendu parler d’une sois disant élection pour l’équipe féminine par son coach. Alors qu’il était posté sur le toit, il avait pu apercevoir une foule se ruer vers le panneau d’affichage. Un sourire s’était alors dessiné sur son visage fin. Il avait hâte de voir si l’équipe masculine pouvait être égalée par celle composée que de filles. « C’ést Daiki qui allait être content tiens », avait pensé Shoichi avant de lire l’heure sur sa montre. Il était l’heure, la sonnerie l’avait en plus indiqué. Enfin l’entrainement ne commençait pas avant ce soir après les cours mais il fallait bien étudier.

C’est ainsi que démarra l’après-midi du lycéen avec deux heures de japonais puis une petite de maths. L’Imayoshi n’écoutait plus vraiment le professeur lorsque celui-ci parlait. Après tout, il avait pris de l’avance du programme et cet entrainement en commun le titillait. Une fois le calvaire terminé, il se dirigea vers son casier pour prendre le nécessaire et prendre la direction du gymnase.
Il rencontra sur la route Sakurai, qui immédiatement, prit la peine de s’excuser. Un long soupire sortit de ce fait de la bouche du brun tandis qu’il rentrait dans l’immense bâtiment. On pouvait déjà y entendre Wakamatsu gueuler de toutes ses forces plus que motivé. Cette fois-ci le jeune homme sourit. Ah ce que son équipe était spéciale mais il l’aimait telle qu’elle était.

Momoi lui fit savoir que Daiki allait venir, avant de soupirer et de lui avouer que c’était seulement « pour les filles ». Décidemment, même sa défaite contre Seirin n’avait pas autant motivé le lycée au teint halé. Haussant les épaules, le brun s’en alla vers les vestiaires saluant tout le monde au passage et se changea. Bientôt c’était terminé tout cela … rien que d’y penser il sentit une boule dans sa gorge se former. Il ne devait pas y penser merde ! Une fois prêt, il ressortit et sans faire exprès percuta une jeune fille. Surement une candidate pour l’équipe féminine.

-Oh je m’excuse ! Pardonne-moi ! Tu n’as rien au moins ?, questionna-t-il à son égard.

Il l’aida à se relever, se maudissant de par sa brutalité sur le coup. Une fois celle-ci relevée, il lui adressa un petit sourire digne de lui et se saisit d’un ballon.

-Tu viens pour la sélection ?

Une fois n’est pas coutume, il se devait de lui demander.

« Nan pas du tout, j'aurais vraiment dû faire plus attention ! »

Ouf, la jeune fille n’avait rien. C’était rassurant pour Shoichi. Il n’aurait pas voulu faire une blessée avant même le début de la sélection, cela aurait été contraignant.

Le brun commença à la détailler légèrement du regard alors que sa « victime » s’était totalement relevée. Ah, cette fille ne lui était pas inconnue. En effet, le lycéen l’avait déjà croisé rapidement dans les couloirs mais sans plus. Son sourire s’étira sur son visage comme pour répondre à celui de son interlocutrice. A présent, Shoichi voulait juste savoir si elle était là pour la sélection. Ce qu’elle approuva avec une phrase mais également une sorte de démonstration en faisant tournoyer le ballon sur son doigt. Oui, il n’y avait pas de doute elle savait jouer.

Lorsqu’elle lui rendit la sphère orange, le brun réceptionna celle-ci sans aucun problème et reprit ses dribbles. Il adorait le son que faisait la balle lorsqu’elle rebondissait sur le parquet bien ciré du gymnase. Cela sonnait comme une douce mélodie à ses oreilles. Vraiment, il adorait le basket.

-Ah ? Je pensais que tu étais déjà venue visiter le gymnase mais apparemment non. Soit ce n’est pas grave, je te comprends. Moi aussi j’étais un peu perdu lorsque je suis arrivé ici pour la première fois. Ce bâtiment impressionne n’est-ce pas ?

Son accent du Kansai s’était parfaitement entendu dans sa phrase, preuve qu’il n’était pas du tout originaire de Tokyo.

Il rit avec elle, cette émotion étant communicative. Puis il l’observa alors qu’elle penchait sa tête un peu sur le côté. Shoichi, sur le coup, la trouva extrêmement adorable il devait l’avouer. Cette fille dégageait une aura particulière comme … Il secoua sa tête nerveusement de droite à gauche. Non, il ne fallait plus qu’il pense à elle. Pas à Kana. Cela eut pour effet son cœur qui vint se serrer fortement dans sa poitrine.
La question qu’elle lui posa fit sortir le terminale de sa rêverie. Sur le coup, il la remercia intérieurement de lui avoir demandé cela. Oui il fuyait la réalité. Et alors ?

-Oui j’ai cru comprendre que nous allions au même endroit, lui dit-il en lui souriant grandement. Donc oui je veux bien t’y accompagner bien sûr.

Il prit le ballon en dessous de son bras avec son sac, pour finir par se mettre de dos à la jeune lycéenne.

-Tu me suis ?, lui demanda-t-il alors qu’il installa sa serviette autour de son cou.

Shoichi emboîta le pas quelques secondes après sa phrase tout en se tournant vers elle pour lui poser une question.

-Pourquoi tu fais du basket-ball en fait ? Enfin je veux plutôt dire : comment tu as découvert ce sport ?

Il se racla la gorge avant de continuer, marchant toujours vers le lieu souhaité, passant devant l’immense remise.

-On y est bientôt. Tu joues quel post ? Excuse-moi si je te pose trop de questions je suis juste … curieux.