Quand un coup de foudre voit le jour ! ♥ (PV Ran)

Je me levai tôt ce matin-là. En effet, mon réveil avait sonné alors qu’il indiquait de ses chiffres rouges l’heure à laquelle je devais me réveiller c’est-à-dire 7h10. C’est en prenant un air blasé ainsi que fatigué que je pris mes lunettes à l’aide de ma main droite et les mit doucement sur mon nez. Par la suite je me dirigeai d’un pas nonchalant vers la salle de bain et je ne pus retenir un soupire lorsque je me vis dans le miroir rectangulaire de la salle d’eau. Décidément  le festival qui commençait aujourd’hui m’avait pris une de ces énergies ! Hé oui moi, Schoichi Imayochi capitaine de Tôô, généreux et gentil comme tout avait pris la décision d’aider les autres de sa classe à préparer ce qu’ils avaient prévus pour le festival  c’est-à-dire une maison hantée. Oh les cœurs moi qui détestait cela … Cependant il nous avait fallu des heures et des heures pour tout organiser et mettre en place et entre ça, les cours mais également les entraînements  de basket c’en était de trop. La fatigue se faisait lire sur mon visage à cause de quelques cernes sous mes yeux  et un manque de punch. De toute façon j’avais peut être aidé mes camarades de classe mais je ne comptais pas pour autant  participer à leur jeu de maison hantée. Loin de moi cette idée ! Non moi je  présentais  l’équipe de basket du lycée avec mes fidèles coéquipiers. Et de toute manière avec les matchs qui s’enchaînaient on avait besoin d’entraînement pas le temps de s’amuser.
De ce fait, une vingtaine de minutes plus tard je fus lavé et habillé. Je pris par la suite rapidement un petit-déjeuner complet  avant de me diriger vers la porte d’entrée et de prendre mon sac de sport où toutes mes affaires de la journée étaient entreposées. Je refermai de suite la porte derrière moi, j’avais également pris soin de laisser un mot à ma mère qui était encore endormie.

Ce fut un petit quart d’heure plus tard que j’atteignis enfin mon lycée. Je fixai alors la grande horloge fixée sur le mur du bâtiment principal, elle affichait 8h pile et il y avait déjà pas mal de monde malgré cette heure matinale.  Tous les élèves s’activaient comme des malades.

« Bande de fous » pensais-je avant de prendre la direction de ma classe. Hé oui je me devais quand même de faire un petit coucou à cette bande de tarés… D’ailleurs je manquai  plusieurs fois de percuter plusieurs élèves qui couraient à toute vitesse dans les couloirs avant d’ouvrir la porte de ma salle de classe principale. Je restai surpris du bordel, ils avaient encore un peu de choses à mettre en place et le festival débutait dans une heure. Je saisis alors mon portable, sélectionna le destinataire qui n’était autre qu’Aomine et tapa d’un doigt rageur : « J’arriverais en retard je dois (encore ?) aider ma classe à tout mettre définitivement en place. Je serais là dans 1h ». Comme je m’y attendais de la part d’Aomine il répondit aussi vite qu’il marquait un panier lorsqu’il était en pleine forme en me disant que je le faisais chier et qu’ils commenceraient sans moi. Génial merci mec …  C’est de ce fait que je déposai mon sac et commença à finir de peindre un ou deux décors.

« Fais chier », murmurais-je entre mes dents.


9h10

Le festival  venait tout juste de démarrer et déjà une foule de jeunes ainsi que d’adultes avait fait interruption dans la cour de devant. Je poussai quelques personnes et arriva au gymnase. Je ne fis pas attention aux autres déjà habillés et je me retrouvai dans les vestiaires, seul. Je me vêtit ensuite de ma tenue aussi vite que possible, prit une gourde d’eau puis un serviette et partit en direction du terrain. Je reçu une remarque de la part d’un de mes coéquipiers sur mon retard mais je n’en fis pas attention et commença l’échauffement  avec 2 tours de terrains complets et des étirements par la suite.

-Allez les gars on se met deux par deux à présent ! On va commencer par les dribbles ! , criais-je assez fort pour que l’on m’entende avant de me mettre en face de mon célèbre coéquipier : Aomine Daiki.

Ballon déjà en main je donnai l’ordre de départ  et fit rebondir la sphère orange avec un sourire narquois

On était maintenant dans les 10h du matin, j’avais deviné cette heure en scrutant l’horloge, soucieux. Cela faisait déjà depuis plus d’une heure qu’on s’entraînait sans relâche. Aomine, Sakurai, bref toute l’équipe se donnait à fond et moi de même. Mais je ne savais pas ce qu’il se passait. En effet depuis ce matin je m’étais levé avec une étrange sensation, comme si … comme si cette journée était décisive ou encore spéciale. Pourtant mis à part le festival culturel aujourd’hui était plutôt banal. Ce soir j’allais rentrer chez moi, ne pas trouver ma mère qui était de nuit, me préparer à manger, câliner mon chat, regarder la télé et dormir après tout et cela c’était comme d’habitude.

-Capt’ain !

Je sursautai à l’entente de l’appel que l’on m’avait fait. C’était Sakurai qui m’avait crié tout en me faisant une passe. Je réceptionnai, de ce fait, cette dernière assez mal mais pu la saisir tout de même. « Merde » pensais-je avant de m’élancer vers le panier mais évidemment Aomine se mit en travers de mon chemin. Un sourire narquois naquit alors sur mon visage je n’allais pas me faire avoir par ce mec tout de même !

-Tu n’as pas fini de me suivre « l’As » hein ? lui questionnais-je.

Bien sûr il ne me répondit rien qu’avec un léger grognement, ce n’était pas étonnant de sa part. Cependant depuis notre défaite face à Seirin il s’était largement calmé et avait compris que le mieux dans un match était le jeu en équipe. Et ça depuis qu’il était arrivé à Tôô cette année il avait eu du mal à le comprendre se croyant le plus fort descendant de la Génération miracle. Ne passant pas par tous les chemins je fis une passe à Sakurai qui était allé se placer sans grande difficulté. Après tout je n’avais pas envie de dribbler Aomine mais alors là aucune envie du tout. Mon coéquipier qui s’excusait tout le temps lâcha par la suite un « Sumimasen » avant de lancer la balle en direction du panier qui fut marqué sans grand problèmes. Momoi annonça sans attendre la pause remarquant que nous étions un peu fatigués. Oui parce que bon il fallait bien s’entraîner mais au point de s’écrouler par terre à la fin ce n’était pas la peine. Une fois que je fus retourné sur le banc elle nous donna à tous une serviette, une gourde d’eau ainsi que des mots d’encouragement et conseils. Par exemple comme quoi je ne devais pas avoir peur de dribbler son « Dai-chan » :

-Je n’ai pas peur ! Je n’ai juste pas envie sur le coup, et puis avoue Momoi que la passe a débouché sur un panier donc … , répliquais-je en rigolant à moitié en finissant ma phrase par une gorgée d’eau qui fit du bien à ma gorge.

Elle avait soupiré à la suite de ma phrase et nous avais laissé chacun de notre côté. Je fouillai un peu dans mon sac pour en trouver une barre céréalière parce que mine de rien le petit déjeuner de ce matin ne me suffisait pas, lorsque je vis soudainement que mes coéquipiers regardaient tous dans la même direction. Je suivis de ce fait leur regard et tomba sur une jeune fille dans un coin du gymnase non loin de la porte apparemment paniquée. Elle avait de longs cheveux bruns aux reflets bleutés. Je me surpris en restant à la regarder ainsi et fut gêné de ne pas l’avoir remarqué avant. Elle était sûrement lycéenne et était largement plus petite que moi. Mon cœur rata un battement et se resserra tout doucement : elle était vraiment belle !

Mais on peut m’expliquer pourquoi je n’arrivais pas à détacher mon regard de cette fille encore inconnue à mes yeux ? Juste parce qu’elle était plutôt belle ? Ca non je ne le pense pas. C’était bien la première fois qu’une fille m’avait tapé autant dans l’œil, oui parce que là c’était le cas de le dire ! Et pourquoi elle m’observe en fait ?! J’ai l’air d’un alien à ses yeux sûrement avec mes lunettes, mon sourire narquois et mes cheveux ainsi que mon corps en sueur. Mais bon je trouve ça bizarre que son regard n’arpentais pas la salle entière mais seulement moi. A moins que je me trompais … fin bref là je suis en mode gêné donc je préfère arrêter de réfléchir :

-C’est qui elle ? , lança soudainement un mec de mon équipe, un blond pour être plus précis.

Aomine lui répondit le plus simplement possible :

-Ba une fan sûrement fin je sais pas mo tu m’emmerdes avec tes questions à la con. Tu veux t’la faire ou quoi ?

Le blond piqua un fard suite à cette réplique mais n’osa pas toucher ni insulter notre « As » de peur de représailles sans doute. Je soupirai à la vue de ces deux abrutis finis et retourna ma tête en direction de la porte. Elle avait mis sa main sur son nez, alors là allez savoir pourquoi, et avait fini par dire rouge et honteuse: «  Je ... Je vais y aller ... Désolé du dérangement. » Et elle partit en courant quittant le gymnase pour aller dehors. J’essayai, par la suite, de me reconcentrer sur l’entraînement qui allait reprendre dans quelques secondes  mais rien à faire. Cette fille … elle occupait mes pensées, beaucoup trop à mon gout. Bon sang Shoi reprend toi ! Tu viens à peine de la rencontrer ... Enfin rencontrer est un grand mot… voir plutôt.

On finit par reprendre l’entraînement mais là je n’arrivai même pas à réceptionner une seule passe sans parler de mes tentatives de tirs toutes aussi minables les unes que les autres, contrairement à avant l’intervention de cette fille. Je décidai donc de quitter temporairement le gymnase en demandant la permission à ma manageuse et prétextant que je ne me sentais pas trop bien probablement à cause de la chaleur et de mon manque de sommeil. Gentille comme tout elle me répondit souriante :

-Bien sur Shoichi-kun, je vois en effet que tu as du mal depuis un petit quart d’heure. Va donc te passer un bon coup d’eau froide ça te fera du bien et prend ton temps. De toute façon si tu n’es pas en état de jouer il faut te reposer !

Et c’est pourquoi je me retrouvai deux petites minutes plus tard devant le robinet de dehors à côté du gymnase à faire couler de l’eau bien fraiche. Ayant un peu chaud j’enlevai mon maillot de basket et m’aspergea d’eau le long de mon torse en commençant bien évidemment par le visage. Je fis également mes cheveux. Je frissonnai au contact de ces gouttes fines sur mon corps et secoua ma tête pour LA chasser de cette dernière. Oui LA, elle qui semblait si parfaite à mes yeux… bon en tout cas physiquement hein ! Mais je m’avouai vaincu, j’avais une envie particulière de la connaître. Comme si … comme si cette rencontre d’aujourd’hui n’était pas anodine. Mais étais-ce possible ? Je n’eus pas le temps de trouver la réponse à cette question lorsque je l’aperçus au loin. Elle avait du aussi me voir puisqu’elle s’était cachée soudainement. Je pris mon maillot et courut vers l’endroit où elle se cachait et la trouva. De plus près elle était encore plus belle ! Je fus frappé par son physique si bien que mon corps rata plusieurs battements et que je recommençais à avoir chaud. Allez Shoi on se ressaisit et on lui demande ce qu’elle était venu faire au gymnase plus tôt. C’est avec un sourire plutôt forcé que je lui demandai à moitié rouge :

-Alors on espionnait ? A moins que tu étais venue pour le festival et que tu t’es perdue ? En tout cas j’aimerais savoir ta venue à l’entraînement ~

Et là je me foutu une gifle mentale. J’aurais aimé que Dieu m’apprennes à me taire.

« Jamais je n'espionnerai qui que ce soit monsieur quatre yeux ! Et ma venue à l'entraînement était de la curiosité. Tu n'es qu'un imbécile. »
Attends là j’avais mal entendu ou cette fille venait de m’appeler par un des surnoms que je déteste le plus qui n’était autre que « Quatre yeux » ? Non j’avais bel et bien entendu. Non mais je rêve ! Pourquoi elle m’avait dit ça ? J’aurais très bien pu la prendre pour une espionne après tout … Le mot « Imbécile » remua un peu plus le couteau dans la plaie. Merci bien jeune inconnue tu venais de m’insulter deux fois dans une seule et même réplique …

Je la vis partir, en colère, suite à ce qu’elle avait dit il y avait maintenant quelques secondes. Non mais je rêvais ou quoi ?! Je serrai mes poings et retourna en direction du gymnase tout en étant à la fois en colère et dans mes pensées. Bon sang comment j’avais pu lâcher cette phrase inconsciemment. A présent elle m’en voulait et ça je ne pouvais pas l’accepter.

Une fois retourné vers le banc dans le gymnase je saisis mes affaires et fit mine d’aller aux vestiaires. Oui l’entraînement n’était pas réellement terminé et alors ? Je n’avais plus envie de toucher à un seul ballon de la journée. Puis cette fille... elle continuait à rester dans mes pensées. Je n’avais jamais ressentis cela auparavant qu’est-ce qu’il pouvait m’arriver ? Je n’arrivais toujours pas à accepter qu’elle soit partit comme cela en direction des autres stands. Momoi ne me dit rien lorsque je repris mes affaires, elle se doutait sans doute de quelque chose. Je haussai les épaules, tant pis je lui en parlerais plus tard. J’avais qu’une seule envie, faire autre chose pour l’oublier tout simplement. Mais comment oublier une fille qui, il fallait l’avouer, vous avez tapé dans l’œil et était parti en colère face à une de vos phrases qui ne lui avait pas plu ? Alors ça c’était une bonne question. Je me changeai par la suite troquant mon ensemble de basket contre un pantacourt blanc et un t-shirt noir. Puis je lassai mes chaussures et sortit du gymnase ignorant les regards interrogatifs de mes coéquipiers marchant en direction de ma salle de classe pour y déposer mon sac dans mon casier avant de soupirer bien fort.

-Oh Shoichi déjà finit l’entraînement ? Tu es venu pour nous aider j’espère ? A moins que tu veuilles tenter la maison hantée ?!, me demanda un garçon de ma classe tout heureux de me voir à l’entrée de la salle.

« Nan tu vois je suis venu pour faire des crêpes… » Pensais-je lorsqu’il me posa ces questions mais au lieu de cela je ne sus que lui répondre :

-Essayer plutôt j’ai besoin de me changer les idées en fait.

Il approuva, apparemment content, avant de me pousser vers l’entrée :

-C’est gratuit pour toi vieux allez profites-en !

Et je me retrouvai dans le noir olé ! Bon sang je détestais ce genre d’endroit mais c’était pour l’oublier ELLE que j’étais là donc Shoi tu te ressaisis et tu marches ! Bon génial les mecs qui étaient censés me faire peur genre vampire et fantôme étaient tous à terre, comme hors combats. Mais c’est quoi ce délire sérieux ?! Je continuai mon aventure avant d’apercevoir une silhouette au bout du chemin, je plissai les yeux pour mieux voir ? J’avançai encore me retrouvant seulement à quelques mètres de cette personne. A peine une seconde s’était passée que je la vis trébucher sur je ne sais quoi. Mon seul réflexe fut de courir et de la rattraper par le bras lui évitant une chute certaine ! Soudainement je regardai en direction de la personne que j’avais sauvé et fut frappé de stupeur lorsque je me rendis compte que c’était CETTE FILLE ! Oui celle qui était partit en colère et qui était venue à l’intérieur du gymnase, curieuse de l’entraînement. C’était elle. Celle pour qui mon cœur avait battu à la chamade pour la première fois de ma vie. Celle pour qui j’avais ressentis une sorte de chaleur à travers mon corps, quelques rougissements, une certaine attirance et un mal être bizarre. Celle qui m’avait fait découvrir ce que l’on appelait le coup de foudre. Un simple contact avec ma main sur son bras me fit ressentir comme des papillons dans le ventre. J’avais envie de la toucher plus, de la prendre dans mes bras … Mais Shoi merde ressaisis toi ! Jamais. Je n’y arrivais pas, je n’avais d’yeux que pour elle et mon regard n’arrivait pas à se détacher du sien. J’attendais une réaction de sa part ne pouvant tout simplement pas réagit tellement j’avais été frappé par sa beauté.

Belle. Ce mot se répétait sans cesse dans ma tête. Je déglutis difficilement avant de me rendre compte que je la fixais depuis tellement de secondes que je n’avais plus la sensation du temps qui défilait tout doucement. Je n’espérais pas qu’elle parte, je voulais faire connaissance avec elle. J’avais la certitude, allez savoir pourquoi, que si je la laissais partir encore une fois j’allais le regretter. « Reste je t’en prie ne t’enfuis pas » me mis-je à penser très fort dans ma tête. Apparemment j’avais pensé bien fort à un tel point qu’elle m’entende puisqu’elle me lâcha la main. J’avais sentis pile à ce moment-là de légers tremblements de sa part. Alors elle était mal à l’aise elle aussi …

-Désolé de t’avoir attrapé comme cela subitement mais tu comprends je n’allais quand même pas te laisser tomber, lui dis-je quasiment en marmonnant et évitant son regard.

Elle sembla comprendre. Oh dieu je te remercie qu’il fasse noir ! Grâce à cela elle n’avait sûrement pas deviné mes rougissements. Bon sang je n’avais jamais été aussi mal à l’aise de ma vie… Un petit silence s’était alors installé laissant place à un extrême embarras de notre part. Allez Shoi réagit ! Dis-lui quelque chose merde ! Mais je n’eus pas le temps de réagir qu’elle me posa la question fatidique : « Tu ... Tu t'appelles comment ? M-moi c'est Ran ... Ranmaru. ». Olé elle me demandait mon prénom à présent et moi comme un con je mis deux heures à atterrir pour lui répondre. Ranmaru … j’adorais ce prénom … décidément cette fille me plaisait de plus en plus.

-Je m’appelle Shoichi Imayoshi … je … euh… ravi de faire ta connaissance!

Je m’inclinai à la suite légèrement comme signe de politesse. Oui je n’avais qu’une hâte : faire plus ample connaissance avec elle. Après ça on ferait sans doute quelques sorties ensemble et au bon moment je lui demanderais … Je me mis une gifle mentale ! Shoi fallait pas précipiter les choses surtout que tu n’es jamais sortie avec une fille auparavant… Ouai c’était la première fois que je tombais amoureux et je désirais plus que tout que mon cœur continue de battre pour elle et personne d’autre.
« Imayoshi ... C'est un beau prénom ... » … Elle venait de dire « beau prénom » là … Mon cœur se mit à rebattre énergiquement et une étrange sensation de bienêtre s’était rependue dans mon corps. Elle était sérieuse là ? Bon sang maman merci de m’avoir appelé comme ça ! Je ne sus que lui répondre précipitamment :

-Ranmaru aussi c’est très beau ! Merci beaucoup !

Mais quel con je faisais ! Je ne savais même plus ce que je disais, je n’arrivais plus à suivre le fil de cette conversation. Un autre silence s’était installé à la suite de ma phrase nous laissant, j’en suis certain, plus gêné l’un que l’autre. Heureusement pour moi Ranmaru y coupa court en me proposant une petite balade. Ce dernier mot me laissa stupéfait mais je ne fus pas contre, bien au contraire ! Je voulais faire connaissance avec elle le plus possible.

-Euh oui pourquoi pas de toute façon je n’ai rien d’autre à faire. Puis tu … je … non rien ! On y va ?

Je n’eus pas de réponse de sa part, juste une réaction plus que bizarre qui me fit piquer un fard. Je devins aussi rouge qu’une pivoine. Elle venait de m’entraîner dehors PAR LA MAIN. Mais PAR LA MAIN ! J’étais censé réagir comment moi hein ? Mon corps ne se contrôla pas vraiment et à l’aide de ma main prise de la sienne je caressai cette dernière vite fait. Sa peau était douce, si douce qu’elle me faisait penser à un nuage. J’avais envie de la serrer un peu plus ce que je ne fis pas. Plusieurs élèves nous regardèrent étrangement. Un cria même : « Hey Shoi a pêcho on dirait ! » Non mais vous allez la fermer bande d’enfoirés !

On arriva derrière le bâtiment principal. Bon elle ne savait pas où elle m’avait emmené sûrement. Ce qui voulait dire qu’elle n’était pas de Tôô alors.On était seuls. Totalement seuls, loin des bruits assourdissants du festival, juste à deux. Je devais me calmer et essayer de paraître naturel. Elle me posa d’un coup « Alors ... Tu es le capitaine de l'équipe de basket de Tohou ? », je m’appuyai contre un mur faisant mine de regarder le ciel et lui répondit le plus simplement du monde :

-Oui et toi tu es d’où ?

N A T U R E L Shoi.

Alors comme cela cette fille était de Yôsen . Hum je n’aimais pas ce lycée ni l’équipe de basket qui y était d’ailleurs. Comment il s’appelait déjà … Musawa … Musakibara ? Ouai c’est sûrement ça ! Hé bien ce mec avait foutu plusieurs fois la merde dans nos matchs opposants nos équipes respectives. Ce géant, amoureux des sucreries et avec son air feignant nous avait en effet donné trop de fil à retordre. Mais bon la question n’était pas là, Ranmaru est dans l’équipe féminine donc  Shoi tu n’as pas besoin de penser à ce type de 2m et quelques qui est capable de détruire un panier de basket !

-Yosen hein ? J’connais des gens de là-bas ~

Tiens elle venait de croiser ses bras et rester là à me fixer comme si j’étais quelque chose d’extraordinaire. Je la vis réfléchir fortement, sûrement aux questions qu’elle voulait me poser. Oui je voulais faire connaissance avec cette jeune lycéenne  donc cela ne me dérangeait pas au contraire ! J’avais hâte d’en apprendre plus sur elle, ses compétences dans ce sport qu’est le basket etc. Elle m’attirait vraiment ~

Mais au lieu de cela elle me posa une question assez … bizarre on peut dire ça. En effet cette phrase :«  T'as une petite copine ? » m’avait choqué et mis mal à l’aise plus qu’autre chose. Pourquoi diable me posait-elle c’te question ?! Non je  n’en avais pas et j’en ai jamais eu auparavant car l’amour était une chose qui ne m’intéressait pas mais alors là pas du tout. J’aimais particulièrement passer mon temps à jouer au basket, sortir avec mes amis … mais sortir avec fille je n’en avais jamais eu l’envie. Jusque maintenant. Jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’au moment où je croisai son magnifique regard.
Le pire était-il qu’elle m’avait posé cette question en étant la plus naturelle possible ! Mais comment y répondre quand votre cerveau se déconnecte du monde extérieur et ne fait que répéter la question sans cesse ?  Mis à part le silence il n’y avait pas d’autre réponse possible pour l’instant pour moi. Remarquant l’absence elle s’était exprimée avec la phrase suivante : « Tu peux attendre pour répondre, hein. Je ne te force à rien. Je suis très curieuse de savoir c'est tout. » Je me disais à l’intérieur de moi-même que non je ne voulais pas attendre... que je voulais lui dire… mais ma bouche refusai de s’ouvrir et ma tête restait baissée à observer le carrelage blanc…Très blanc même tiens !

Suite à cela elle se positionna dos à moi. Je ne savais plus où me mettre. Devais-je m’enfuir ? Bonne question… Non cela ne se faisait pas ! Après tout je devais lui dire la vérité…  pourquoi j’étais gêné par ça d’ailleurs ? Inspirant doucement je relevai la tête et m’apprêter à lui dire la réponse qu’elle,  j’en étais sûr, était impatiente de savoir lorsque je sentis une main attraper mon col, une autre se mettre dans mes cheveux et quelques secondes après un contact doux sur mes lèvres. J’ouvris les yeux plus qu’étonné de cet acte. Cependant  je ne fis rien pour autant si ce n’est qu’approfondir le baiser découvrant cette sensation pour la première fois. Des papillons dansèrent alors dans mon ventre, des rougeurs apparurent sur mon visage, une chaleur s’était rependue le long de mon corps. En d’autres termes, une sensation de bienêtre s’installa très vite. C’était la première fois qu’une fille m’embrassait et vice versa et il fallait l’avouer j’adorais cela. Malheureusement comme c’était ma première expérience j’eus du mal à bien répondre au baiser, je fis quand même du mieux que je pouvais fermant les yeux et m’élançant en lui demandant accès à sa bouche à l’aide de ma langue caressant ses lèvres. Ces dernières  avaient d’ailleurs un goût de pêche sucré ce qui était mon fruit préféré. Alors que je commençais à bien me détendre je pris la décision de poser ma main droit sur sa taille, celle de gauche allant caresser son cou. Bon sang j’aimais cela ! Oui on venait de se rencontrer et alors ?! J’avais eu le coup de foudre dès un simple regard et pour moi cela restait un signe. Ranmaru accepta de suite et nos langues finirent par se rencontrer dans un baiser plutôt endiablé. Etant presque à court de souffle je cassai le baiser, un filet de salive reliant nos cavités buccales. Elle se détacha vite de moi et murmura une chose comme quoi c’était parce qu’elle ne voulait pas regretter. Regretter quoi au juste ? Le cœur battant encore à la chamade, je détournai la tête afin de fixer le ciel bleu sans nuages par la fenêtre  le vent balayant doucement mes cheveux bruns lorsque je finis enfin par lâcher une phrase :

-Non je n’ai pas de petite-amie et je n’en ai jamais eu … j’attendais la bonne personne …

Les joues encore rouge je n’osais par recroiser son regard. Le baiser ne pouvait pas être oublié je le savais mais étant plus mal à l’aise qu’autre chose je voulu détourner la conversation en lui demandant :


-Tu joues au basket depuis longtemps ?

Je me mis de suite une gifle mentale par la suite et m’asseyais par terre dans ce couloir soupirant et ayant les mains moites.

Non mais quelle journée. Moi qui croyais qu’elle allait encore être banale, je m’étais complétement trompé… Voilà mon petit Shoi, comme quoi tu as souvent tord surtout en ce moment ! J’avais rencontré cette fille dès le matin, elle m’avait entraîné dans les couloirs au fond du bâtiment. Ensuite, on avait commencé à parler, puis elle m’avait embrassé. Non mais allo quoi ! C’était quoi l’délire exactement ?! Bon je ne vais pas dire que je n’ai pas apprécié ; tout simplement car ce serait mentir. Mais bon … cela m’avait mis plutôt mal à l’aise. Et à présent, il fallait reprendre une conversation normale après CA.  Oh et puis merde, disons que ce baiser était un accident ? Non je ne voulais pas y croire… Il fallait que me ressaisisse, et le sol froid du carrelage ne m’aidait pas vraiment.

Puis je la vis se diriger vers moi d’un pas plutôt décidé. Ne me dites pas que ... ? Je n’eus même pas le temps de finir de me poser la question dans ma tête. Tout cela parce qu’elle avait fait, en vitesse, ce que je redoutais. S’assoir à côté de moi. Mais juste : pourquoi ?! Sa présence, si proche, me mettais plus que mal à l’aise. De plus, mon cœur ne cessait de tambouriner dans ma poitrine. J’étais si gêné …

Ranmaru finit, quand même, par répondre à ma question, après quelques minutes de blanc : «Je joue au basket depuis le collège et toi ? ». Le collège seulement ? Hé bien cela ne faisait pas si longtemps. Cependant, j’étais quand même assez curieux.  J’avais envie de tester ses performances. Puis je dis ça alors que je ne connais pas du tout son âge. Elle pouvait être en première, autant qu’en seconde, ou même terminale, comme moi. Et dans ce cas-là, pratiquer le basket depuis plus longtemps que je ne le pensais.

Avoir ce sujet de discussion, juste après mon premier baiser, était  … comment dire … anormale ? Bizarre ? Etrange ? Ouai je pense que tous ces mots qualifient cela très bien ! On venait à peine de se rencontrer, pourtant je sentais comme un bon pressentiment. Et pourquoi pas … non je ne préfère pas faire de conclusions hâtives.

En fait, elle m’avait également posé la même question. Et je n’y avait toujours pas répondu. Je finis donc, par lui répondre sur un ton décontracté, fixant le plafond :

-Moi ? Je joue depuis mes 6 ans. Enfin … j’ai touché, pour la première fois, un ballon de basket  à l’âge de mes 6 ans. Pour pratiquer dans un club, il a fallu vraiment attendre le collège. Mais sans me vanter, j’étais déjà assez bon pour être titulaire, dès mon entrée en 6ème.

Oula Shoi ! Tu vas arrêter de te la péter sérieusement ? Oui tu étais bon, mais pas au point d’être titulaire dès tes 11 ans … J’essayais de l’impressionner ou quoi ? En tout cas, je m’en étais donné l’impression.

« On ne se connait pas vraiment mais ça te dirait un rendez-vous en ville ? ». Je n’avais pas très bien entendu, ou elle m’avait proposé de se voir en ville ? ME voir ? NOUS voir ? Les oreilles je me les lavais tous les jours, donc oui j’avais très bien compris. Cependant on venait de se rencontrer … Et alors ce n’était pas une raison Shoi. Tu devais saisir l’occasion ! Ce serait l’idéal pour apprendre à mieux la connaître. A vous connaitre, plutôt. C’est pourquoi je me lança en lui répondant :

-Oui pourquoi pas. Après tout, j’ai bien envie de te connaître plus. Mais aussi, de te tester au basket si tu le veux bien évidemment ! On échange nos mails ?

Elle approuva par la suite, heureuse, en m’affichant un énorme sourire. Ce qu’elle était belle quand elle souriait… Une fois les adresses mails échangées, nous papotâmes encore une petite demi-heure.  Du moins, jusqu’au moment où il fut temps, pour moi, de partir :

-A dans 2 semaines alors ? On peut continuer à s’envoyer des messages si tu veux pour parler de tout et de rien. Oh merde, j’dois vraiment y aller j’suis déjà à la bourre.

Et c’est sur ce, après un bref mouvement de main, que je partis en vitesse en direction de ma salle de classe la laissant seule. Non Shoi rebrousse chemin et va la raccompagner ! Elle ne connait même pas ton école ! Et ce fut sur ce, que je revins donc, aussi vite que j’étais partit, essoufflé :

-J’te raccompagne jusqu’à la sortie viens ! Pas envie que *respire doucement* tu te paumes !

Elle me suivit, de ce fait, sans un mot jusqu’à la grille. Nous nous y quittâmes, allant chacun de notre côté. Moi retournant dans le bâtiment, elle allant je n’sais où.  De retour dans ma salle de classe je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire. Cette journée, pas si banale, m'avait fait faire une rencontre étonnante et surprenante. Puis j’allais la revoir, et ça rien qu’en y pensant … j’étais heureux.