[Avec Aomine Daiki] Pour qui tu te prends ?

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Avec Aomine Daiki

Pour qui tu te prends ?

"The difference between your opinion and pizza is that I asked for pizza."

Petit à petit le temps avait repris son cours et Alraun avait commencé à se sentir à nouveau chez elle à Tokyo, en dépit du fait qu'elle n'était de retour que depuis une semaine seulement. Ce n'était pas facile tous les jours de se sentir réellement chez soi dans une ville où elle n'avait plus d'attaches. Mais elle s'était déjà résolue à ne pas se plaindre du fait que sa famille soit loin d'elle, en Allemagne : après tout c'était elle qui avait choisi de rentrer au Japon afin de réaliser ses rêves. Elle devait donc se montrer forte et déterminée.

Et puis, ce n'était pas si dur. Elle avait réussi à se faire quelques amis dans son lycée, lui permettant de tromper un peu son sentiment de solitude. L'ambiance à Shutoku était stimulante, le club de basket à la hauteur de ses attentes et les cours aussi chiants que des cours théoriques pouvaient l'être. Pas de mauvaises surprises de ce côté là. Elle avait même sympathisé avec ses voisins, deux retraités qui s'inquiétaient de voir une fille aussi jeune vivre seule et qui venaient régulièrement s'assurer que tout allait bien. La dernière fois, la vieille femme, madame Takahashi, lui avait même apporté des gâteaux et du thé en affirmant qu'une adolescente en pleine croissance avait besoin de bien manger.

Alraun laissa échapper un petit rire à ce souvenir. C'était comme si elle avait des grand-parents d'adoption. Petit à petit, elle s'était habituée à la vie dans le quartier et avait commencé à mémoriser les lieux environnants qui lui plaisaient le plus. Un petit parc à deux pâtés de maison, un café à l'autre bout de la rue... et surtout un terrain de basket en plein air à 10 minutes de marche. C'était le genre de terrain parfait aux yeux d'Alraun. Il se trouvait dans un cul de sac entouré d'arbres sur la droite et d'un petit muret à moitié recouvert de lierre sur la gauche, ce qui signifiait que seules les personnes désirant jouer sur ce terrain s'y rendraient. Autrement dit, impossible que des badauds simplement de passage la regardent comme un animal exotique au zoo pendant qu'elle s'exerçait. Ça ne la mettait pas spécialement en colère, elle comprenait qu'une personne en train de faire des figures techniques pour un sport quelconque attire le regard mais... ça la mettait mal à l'aise.

Résultat, la métisse se sentait rassurée à l'idée que personne ne puisse la voir en dehors de gens venant spécialement pour jouer au basket. Avec un peu de chance, elle rencontrerai même peut-être des passionnés.

Ce jour-là, Alraun s'était rendue sur le dit-terrain avec son ballon dans l'optique de travailler une nouvelle technique qu'elle avait imaginé et qui, si elle ne se trompait pas, était conforme aux règles de basket. Mais avant, elle décida de s'échauffer en jonglant avec la balle. Un sourire espiègle collé au visage, elle la fit tourner sur son doigt avant de la faire rouler sur le dos de sa main, son bras, ses épaules et enfin, son autre main avec laquelle elle fit rebondir le ballon un grand coup en direction du panier. Clong ! Marqué.

Avec un éclat de rire à peine contenu, elle couru vers la balle afin de tenter un panier à trois points. Se retournant, la balle dans les mains, elle tendit les bras avant de s'arrêter en plein mouvement. Quelqu'un la regardait.

Merde.

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Tout en ronchonnant, tu avances d'un pas tranquille dans les rues de la ville, un ballon de basket sous le bras. Tu t'es fait sortir de chez toi cet après-midi par ta mère, celle-ci déclarant qu'un garçon de ton âge ne devrait pas passer ses journées à jouer aux jeux vidéos ou à dormir. Elle t'a fourrée un ballon de basket dans les mains et t'as dit de sortir retrouver tes amis ou d'aller t'en faire de nouveaux. C'est vrai qu'à une époque tu passais tes journées sur les terrains de baskets de rue à défier tous les joueurs qui passaient. C'est comme ça que tu as rencontré Satsuki même si elle ne jouait pas au basket. Mais cette époque est révolue depuis longtemps. Maintenant la seule vue d'un terrain de basket t'emplit d'émotions contradictoires. Envie, tristesse, colère, regret. Mais de tout ça tu n'as rien dit à tes parents. La seule chose qu'ils savent c'est que tu gagnes tous les matchs auxquels tu participes, et ça leur suffit. Ce n'est pas qu'ils pensent que la victoire est essentielle, mais comme tous les parents, ils pensent que si leur enfant gagne il est forcément heureux. S'il savaient la vérité...

Enfin, pour la peine te voila dehors, ne sachant pas vraiment quoi faire. Satsuki n'est pas la aujourd'hui, tu sais qu'elle a rendez-vous avec certaines de ses amies, tu ne peux pas aller squatter chez elle. Et tu n'as absolument pas envie de passer l'après-midi entouré de filles pendant qu'elles parlent garçons et mode. Tu as vécu ça une fois. Plus jamais. Tu pourrais peut-être suivre le conseil de ta mère ? Non pas question. Tu refuses de jouer encore une fois contre des adversaires si faibles que tu pourrais les battre les yeux fermés. Mais maintenant que tu as ce ballon dans les mains tu te dis que ce serait dommage de l'avoir sorti pour rien. Tu caresses le cuir, te demandant depuis combien de temps il était enfermé dans ton placard. Ça fait un moment que tu n'as pas mis les pieds sur un terrain de basket de rue. Tu décides alors que tu vas jouer oui, mais que tu joueras seul. Tu vas juste faire quelques dribbles pour passer le temps.

Ta décision prise tu te diriges vers un terrain que tu as découvert un jour en te trompant de chemin. Situé au fond d'une impasse, il est presque abandonné, peu de personnes passant devant. Tu es sur d'avoir la paix la bas. Parce que si tu joues sur un terrain en plein centre ville, il y aura forcément quelqu'un pour te défier. Soit parce qu'on te reconnaitra, soit juste par plaisir. Sauf que toi tu n'en tireras aucun plaisir, c'est certain. Il n'y a personne pour te battre.

Arrivé devant le terrain en question tu te rends compte avec mauvaise humeur qu'il y a déjà quelqu'un. Tu ronchonnes de plus belle, maudissant ta mère, et observes quelques instant la personne. C'est une ado, tout comme toi, et sa peau est aussi bronzée, voir même plus que la tienne. Au premier abord tu l'as pris pour un garçon mais en regardant bien son visage, on voit que c'est une fille. Une fille plutôt grande, mais moins que toi et aux formes inexistantes. Une planche à pain en somme.

Tu la regardes jouer seule, s'amusant avec le ballon d'une manière que tu n'as jamais vu. Sa façon de jongler avec le ballon a plus sa place dans un cirque que sur un terrain de basket. Tu t'apprêtes à lui dire de dégager de là, parce que contrairement à toi elle peut faire ses pitreries n'importe où ailleurs que sur un terrain de basket, mais au moment où tu avances elle envoie le ballon dans le panier avec un simple mouvement de poignet. Intéressant. Mouvement calculé ou simple coup de chance ? Tu ne sais pas, mais cette fille semble s'amuser au plus haut point. Cela te rappelle le temps où toi aussi tu pouvais rire avec autant d'entrain rien qu'en marquant un panier. La nostalgie te gagne d'un coup. Tu te retrouves partagé entre l'envie de partir, de t'éloigner de ce rire enjoué qui te rappelle le tien il y a quelques années, et l'envie d'au contraire faire taire ce rire, de l'écraser comme tes espoirs l'ont été. Avant que tu aies le temps de te reprendre la fille se retourne et te voit, s'arrêtant nette dans son élan. Sans que tu comprennes pourquoi te voilà qui fait quelques pas en avant, t'adressant à l'inconnue devant toi.

« Salut ! Pas mal ton petit numéro de jonglage. Ton panier c'était un coup de chance ou tu sais vraiment jouer au basket entre deux jongleries ? »

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Avec Aomine Daiki

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Quand Alraun reconnu son interlocuteur, son cœur rata un battement. Sérieusement ? De toutes les personnes qui auraient pu se pointer ici, il avait fallu que ce soit l'As de l'équipe de Teiko. Tokyo était pourtant loin d'être une petite ville et le nombre de terrains de basket pouvant être utilisés ne manquaient pas. Quel était le pourcentage de chance pour que ce type se pointe sur ce terrain de basket miteux à l’abri des regards en même temps qu'elle ? En l'espace d'une semaine seulement, c'était le deuxième membre de la Génération des Miracles qu'elle rencontrait. Ces types semblaient être plus difficiles à éviter qu'un mauvais sort.

La basketteuse n'avait pas spécialement peur d'eux -bon ok, peut-être un peu-. Seulement, elle avait conscience de son niveau qui n'était pas en accord avec ses ambitions. À l'heure actuelle, elle savait qu'elle avait que très peu de chances de battre Aomine Daiki. Elle avait regardé assez de vidéos de ses matchs pour s'en apercevoir. Cependant, elle ne doutait pas qu'un jour elle serait capable de le surpasser. Seulement, elle n'en avait aucune preuve et l'énoncer à voix haute ne la ferait passer que pour une fanfaronne. Rah, que c'était compliqué. La situation ne correspondait en rien à ce qu'elle avait prévu. Quand elle avait décidé de rentrer au Japon pour montrer qu'elle avait autant de valeur que la Génération des Miracles, elle avait imaginé un tout autre scénario. Dans sa tête, elle pensait s'entraîner de toute son âme pour progresser encore et encore afin de faire parler d'elle dans les journaux dédiés au basket, amenant ainsi sur le devant de la scène le basket féminin, si méprisé au Japon. Alors peut-être que les membres de l'ancienne équipe de Teiko auraient reconnu également sa valeur et auraient même peut-être accepté de jouer contre elle.

Que cette équipe si miraculeusement bonne se dissolve, qu'Alraun se retrouve dans le même lycée que Midorima Shintaro ou qu'elle se fasse aborder totalement au hasard par Aomine Daiki sur un terrain de basket paumé... Tout ça la prenait au dépourvu.

Fronçant les sourcils à la pique que lui lança le basketteur, elle commença à faire tourner le ballon sur son doigt. Oh elle était habituée à ce qu'on moque son style de basket. Il était assez peu conventionnel, après tout. Sauf qu'en règle générale, un petit un-contre-un suffisait à fermer le clapet des crétins qui voyaient en son jeu davantage un numéro de cirque qu'une réelle technique de basket. Mais là... elle avait à faire à un joueur meilleur qu'elle. S'il était possible qu'Aomine se laisse surprendre au départ par ses feintes, elle était persuadée qu'il trouverait rapidement une parade. Sans compter qu'elle n'était pas sûre, elle, de pouvoir contrer ses techniques. Encore que... Elle les avait regardées et analysées à maintes et maintes reprises. En un sens, elle possédait un avantage. À quel point est-ce que ce dit avantage réduirait la différence de talent qui les séparait ?

Répétant les mouvements qu'elle avait fait quelques minutes plus tôt, elle renvoya le ballon rebondir en direction du panier. À nouveau, la balle s'engouffra dans l’anse sans même en toucher les bords. Elle se retourna et lui adressa un petit sourire satisfait.

« - Si c'est de la chance, on dirait que j'en ai beaucoup aujourd'hui »

, ironisa-t-elle.

Peut-être allait-elle regretter son audace. Au fond d'elle, une petite voix hurlait que jouer maintenant contre Aomine Daiki était un risque à ne pas prendre. Elle n'avait pas peur de perdre : l'échec faisait partie de l'apprentissage et elle savait se relever après un insuccès. Mais elle jouait un jeu dangereux. Si l'As de Teiko affichait le moindre mépris à son encontre après l'avoir battue, elle aurait beaucoup de mal à s'en relever. Elle savait qu'elle était vulnérable face au mépris ou à la misogynie dont certains joueurs pouvaient faire preuve à son égard. Si ce mec était le type de joueur qui aimait écraser psychologiquement les personnes qu'il affrontait, elle devrait recoller les morceaux pendant des mois et des mois, sabotant son entraînement pour un temps trop long, éloignant ainsi un peu plus ses rêves de réussite.

Mais sa passion pour le basket et son désir d'affronter des joueurs qu'elle admirait de toute son âme prirent le dessus. Elle voulait jouer contre lui. Elle voulait voir quelle distance la séparait réellement de la personne considérée comme le meilleur joueur de son âge au Japon. Allant récupérer son ballon qui avait rebondi un peu plus loin, elle se tourna à nouveau vers lui et lui lança la balle.

« - Tu joues ? »

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Tu remarques le froncement de sourcil quand tu mets en doute les capacités de cette inconnue. La question est pourtant légitime. Même le plus nul des joueurs peut avoir un coup de chance et mettre un panier de temps à autre. Sauf si on s'appelle Tetsu, mais là c'est une toute autre histoire. Enfin, la maitrise du ballon de la jeune joueuse pour jongler ne se traduit pas forcément par un bon niveau au basket. Sans une parole, tu la vois répéter les gestes fait un peu plus tôt, et le ballon rentrer de nouveau dans le panier sans même toucher l'anneau. Si Midorima avait vu ça il aurait certainement râlé sur le fait que ce tir n'avait aucune forme. Mais tu n'as pas la rigueur de ton ancien coéquipier et c'est justement ce côté informe, en dehors du conventionnel qui t'intéresse. Différent de ton propre style, mais tout autant en dehors des règles. Elle semble si sure d'elle et de son basket. Tu as vraiment envie de la voir à l'œuvre maintenant. Tu veux voir si son petit sourire a raison d'être, ou si elle n'est que comme tous ces autres joueurs qui ont croisé ta route avant elle. Sur d'eux-même, mais au final incapable de faire le poids. Tu n'es pas stupide, tu n'espères pas qu'elle puisse te battre. C'est une fille, et tu as beau ne pas être misogyne tu sais très bien que les capacités d'une adolescente sont bien en dessous de celle d'un adolescent. Mais tu veux voir jusqu'où cette fille pourra te divertir. Tu veux voir si elle mérite que tu joues contre elle, où si elle ne mérite que d'être remise à sa place. La place des perdants. Alors lorsqu'elle te jette son ballon, que tu rattrapes en lâchant le tien, te demandant si tu joues, c'est à ton tour de sourire. Ta mère a peut-être bien fait de te forcer à sortir aujourd'hui...

Tu fais quelques rebonds avec le ballon, testant l'usure du cuir sur ta main, avant de dribbler en direction du panier sans prévenir. Les actions s'enchainent avec fluidité, sans aucune pause, sans hésitation. Dribble, double-pas, saut. Le ballon entre dans le panier sans aucun effort, ton lay-up parfaitement réalisé. Tes pieds touchent le sol et tu te retournes vers l'inconnue qui a eu le malheur-la chance ?- de te défier.

« À ton avis ? »

Tu vas chercher le ballon qui a rebondi à quelques mètres. Toi qui ne voulais pas jouer à la base, te voilà bien parti pour un one-on-one contre une adolescente que tu n'as jamais vu. Reste à voir si elle saura se montrer à la hauteur. Si son jeu ne vaut rien, tu n'hésiteras pas à la descendre. Rien ne sert de jongler avec un ballon si elle ne sait pas mettre à profit sa dextérité au maniement du ballon. Tu as souvent rencontré des joueurs qui semblaient prometteurs avec une de leurs techniques et qui au final se révélaient décevant. Une image de Tetsu, les larmes aux yeux après que tu aies ridiculisé son basket s'impose à ton esprit. Tu secoues la tête, ce n'est pas le moment de penser à ça.

« Et sinon je peux connaitre le nom de celle que je vais battre ? Moi c'est Aomine. Aomine Daiki. »

Peut-être te connait-elle, peut-être que non. Au bout du compte ça ne change rien. Tu vas gagner, comme toujours. La seule chose qui compte à présent est de savoir si tu vas l'écraser et briser ses rêves de basket, ou si elle aura assez de niveau pour te faire jouer sérieusement. Tu en doutes, tout de même, il n'y a plus qu'avec Kise que tu arrives à jouer correctement. Tous les autres -même tes coéquipiers- ne sont que des pions sans aucun intérêt.

« J'te laisse choisir les règles du jeu. J'peux même te laisser un avantage si tu veux, histoire d'équilibrer le jeu. »

Si Satsuki était là, elle te dirait d'arrêter d'être aussi condescendant. Mais c'est comme ça qu'on joue dans les rues, sans morale, sans règles strictes. Et de toute façon, ce n'est pas de la condescendance, c'est la simple vérité.

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Avec Aomine Daiki

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Quand Alraun avait balancé son « tu joues ? » en envoyant la balle à son interlocuteur, elle entendait simplement lui demander s'il voulait jouer avec elle. Elle savait qui il était et qu'il savait jouer au basket. Qu'il savait divinement bien jouer au basket, même. Faire semblant de ne pas le connaître aurait été de la pure mauvaise foi et ce n'était pas dans son caractère. Mais elle avait tendance à ne pas savoir exprimer correctement sa pensée, allant toujours directement à ce qu'elle considérait comme étant le plus simple, oubliant parfois que des précisions s'imposaient pour se faire comprendre. Aussi, au début, quand elle vit Aomine commencer à dribbler vers le panier, elle se demanda pendant un instant si le un-contre-un avait commencé, avant qu'elle ne réalise que l'adolescent se contentait de lui faire à son tour une démonstration histoire de lui donner une petite idée de sa propre technique.

Et même si elle la connaissait déjà, cette technique, voir ce joueur user de son talent en direct avait quelque chose d'impressionnant. Pour un amateur qui n'y connaissait rien au basket, les mouvements de l'As de Teiko pouvaient sembler extrêmement banals. Mais Alraun était loin d'être une novice et elle pouvait dire avec les quelques mouvements de son futur adversaire qu'il maîtrisait son jeu à un niveau relevant de l'excellence. Comme une chorégraphie apprise par cœur, Aomine avait effectué tous les mouvements nécessaires au lay-up à la perfection, ne faisant aucun geste inutile et économisant son souffle exactement comme il le fallait. Son style avait l'aspect sauvage de celui qui avait appris ce sport dans la rue, mais la technique suivait sans aucun problème.

L'admiration de la basketteuse augmenta encore quand elle constata qu'Aomine ne partait pas du principe que tous les joueurs de baskets devaient le connaître puisqu'il était bon. Il avait cru qu'elle n'avait jamais entendu parler de lui et ne semblait pas s'en formaliser. Pourtant, dieu savait si elle avait connu des joueurs médiocres dont le nom était apparu une ou deux fois dans un magazine spécialisé et qui considéraient donc que ne pas les connaître relevait de la bêtise. Le jeune homme avait l'air de se foutre royalement qu'on retienne son nom ou pas. Tout ce qu'il semblait rechercher était une bonne partie de basket. Cette idée la mit en confiance... jusqu'au au moment où l'ailier enchaîna sur une provocation débile. Elle qui s’apprêtait à le corriger aimablement en lui faisant savoir que si, elle le connaissait, qu'elle admirait son jeu et qu'il avait mal interprété sa dernière question, toute la considération qui avait commencé à se former dans son esprit à peine quelques secondes plus tôt se volatilisa.

Fronçant les sourcils, elle soupira en levant les yeux aux ciel. Est-ce qu'un jour elle rencontrerai un joueur de basket talentueux faisant preuve de modestie ? C'était trop demander, des joueurs capables d'enchaîner trois dribbles et ayant l'esprit sportif ?

Détachant ses cheveux afin de resserrer sa queue de cheval -tic qu'elle avait avant chaque rencontre de basket- elle regarda le jeune homme à la peau matte droit dans les yeux tout en jouant de son élastique.

« - Un avantage ? »

fit-elle d'un rire moqueur qui sonna terriblement faux à ses oreilles,

« Pour que tu prétendes que t'as perdu parce que t'étais pas au top de tes capacités ? Pas moyen. »

C'était pratiquement comme si elle ne maîtrisait plus son débit de parole. La déception et la colère de constater qu'elle avait à faire, pour une énième fois à un prétentieux la mettaient sur la défensive et la poussaient à agir de manière stupide. Aomine ne tarderai pas à comprendre qu'il était meilleur qu'elle. Mais elle ne voulait lui céder en rien, pas même en répartie. Bordel ce qu'elle pouvait se détester -elle et sa maudite impulsivité- quand elle agissait de cette façon.

« - Je doute que t'arrives à me battre »

enchaîna-t-elle en se mettant en position devant lui, signe qu'elle était prête à jouer,

« mais tu peux quand-même m'appeler Alraun. »

Elle venait de creuser sa propre tombe.

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Tu remarques l'agacement de celle qui te fait face lorsque tu lui parles d'avantage. Apparemment la demoiselle n'aime pas être sous estimée. Tu souris sans retenue. Ce qui partait d'une sorte de bonne intention de ta part s'est transformé en défi pour elle. Tant mieux. Les joueurs qui s'énervent font plus d'erreurs que ceux qui savent garder leur calme. Et puis quand on joue dans les rues, contrairement au style protocolaire appris en club, on ne se bat pas uniquement contre les techniques de l'adversaire. Il faut faire preuve de sang-froid et encaisser les remarques, les sarcasmes. Dans une partie de street-ball il n'y a pas que le physique qui est mis à rude épreuve, il s'agit aussi d'un combat psychologique. Certains joueurs prennent plaisir à écraser mentalement leur adversaire. Ce n'est pas spécialement ton cas, mais tu ne te gênes pas pour remettre tes adversaires à leur place quand il le faut. S'ils sont incapables de résister à quelques paroles de ta part, ils n'ont rien à faire sur un terrain.

Ta future adversaire remet ses cheveux en place, relevant ton défi avec un rire. Tu te retiens de rire toi même. Elle pense sérieusement te battre ?

« Tu crois vraiment pouvoir me battre avec quelques tours de jonglage ? Il va te falloir bien plus que ça. »

Elle t'amuse cette fille. Alraun. Si elle pense avoir les capacités pour te vaincre tant mieux pour elle, mais la chute risque d'être douloureuse. Tu ne vas pas la laisser gagner par courtoisie, ce n'est absolument pas ton genre.

« Pour info, je ne perds jamais, avec ou sans avantage. Mais puisque tu n'en veux pas, tu ne viendras pas pleurer plus tard en disant que je ne t'ai pas laissé ta chance. »

Tu en as connu des joueurs de ce genre, prétextant qu'ils avaient perdu uniquement parce qu'ils n'étaient pas en forme, ou parce que l'équipe n'était pas équilibrée. Au final ce ne sont que des excuses. Soit tu gagnes, soit tu perds. Au bout du compte la seule chose que l'on retient c'est le score, le gagnant. Tout le reste n'est que du superflu. On verra bien quel genre de joueuse cette Alraun est. Si elle pleurnichera lorsque tu lui mettra paniers sur paniers, ou si au contraire sa combativité perdurera. Contrairement à un match officiel où tous les joueurs doivent rester sur le terrain jusqu'au coup de sifflet final, Alraun n'a pas cette contrainte, elle peut partir à tout moment. La seule chose qui pourrait la retenir serait son égo, que tu devines assez présent au vu de ses réactions. Tu espères vraiment qu'elle ne s'effondrera pas au bout de quelques paniers. Ce serait extrêmement décevant que celle qui ta fait jouer alors que tu n'en avais pas envie au départ se révèle être une complète déception. Seul le temps te dira si tu as eu raison d'accepter de jouer avec elle ou pas.

Tu la laisses se mettre en position devant toi, et lui lances le ballon.

« Honneur aux dames. » Ton sourire n'est qu'à peine sarcastique.« Match en 3 manches de 20 points. Le joueur avec le plus de manches gagne. »

Tu te mets en position de défense, prêt à récupérer le ballon que tu viens de donner à l'adolescente.

« Oh et si tu ne te sens pas de terminer le match, n'hésite pas à abandonner. Il n'y a pas de raison de s'acharner contre plus fort que soit. »

Tu as beau dire ça, tu sais que c'est totalement inconcevable pour toi. Plus l'adversaire est fort, et plus cela te motive. Mais tout le monde n'est pas comme toi. Et tu as compris que ce genre de remarque n'est pas du goût de ton adversaire du jour. Si jouer au basket ne t'amuses plus comme avant, il est parfois assez drôle de faire enrager les joueurs adversaires pour voir leurs réactions.

Tu attends avec un sourire le premier mouvement d'Alraun.

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Alraun attrapa la balle sans mot dire, serrant les dents et se contentant de passer doucement sa main sur le cuir en inspirant longuement afin de calmer le flot d'adrénaline qui lui parcourait les veines. Ce type lui portait sur les nerfs avec ses petites remarques mesquines. Fermant les yeux un instant, elle fit rebondir le ballon une fois, deux fois, avant de rouvrir les yeux et de fixer son adversaire. Elle savait depuis longtemps que sa susceptibilité était son point faible et que lorsqu'elle se laissait emporter, elle perdait tous ses moyens.

Mais face à un adversaire comme Aomine, hors de question de tomber dans le piège de la provoc'. Ça allait être dur d'ignorer ses vannes pour elle qui partait systématiquement au quart de tour, mais Fetzen lui avait appris deux ou trois techniques lui permettant de ramener un peu de calme dans sa tête et par extension, dans son corps. Et l'une d'entre elles était de simplement garder le silence face à la provocation pure et dure. « Oublie leurs remarques, prouve-leur que tu es meilleure grâce à ton jeu. » Hmf, plus facile à dire qu'à faire face à l'adversaire de taille qu'elle s’apprêtait à affronter, mais elle pouvait au moins essayer de lui démontrer que son style de basket ne consistait pas uniquement à faire trois tours de jonglage pour épater la galerie. Hochant simplement la tête quand il énonça les règles pour montrer qu'elle avait compris et qu'elle était d'accord, elle expira longuement.

Malgré ses exercices de respiration visant à la calmer, son cœur continuait de battre à tout rompre dans sa poitrine, à tel point qu'elle se demanda s'il était possible que l'ailier l'entende. L'anticipation tendait ses muscles, dilatait ses pupilles, rendait hypersensible chaque parcelle de sa peau. En cette instant, elle avait une extrême conscience de tout son corps. C'était grisant. Peut-être un peu trop. Mais une dose raisonnable de stress était salutaire au début d'un match lui avait un jour fait remarquer son père. Ça allait le faire. Ça devait le faire.

Elle fit rebondir le ballon une dernière fois et banda ses muscles, prête à foncer vers le panier.

« Ok »,
souffla-t-elle histoire de ne pas prendre l'ailier par surprise,
« go. »

À peine l'avait-elle prévenu qu'elle s'élançait vers le panier, dribblant avec force de sa main droite. Elle n'eut pas à attendre longtemps avant qu'Aomine ne se mette en travers de son chemin. Rapide, songea-t-elle, encore plus rapide que ce à quoi elle s'était attendu. Mais elle n'avait pas encore tout donné. C'était le moment de vérité : ses feintes allaient-elles marcher contre l'As de Teiko ? Elle dribbla une dernière fois en faisant mine de tenter de le feinter par la droite et au dernier moment laissa la balle lui glisser au bout des doigts, donnant l'impression qu'elle allait la perdre, invitant ainsi son adversaire à s'élancer de son côté droit afin de rattraper le ballon.

Aomine fit bel et bien un mouvement sur sa droite. Un micro-mouvement, mais qui laissa une ouverture assez importante à Alraun pour passer l'ailier. D'une pirouette du poignet, elle ramena la balle au creux de sa paume et enchaîna le dribble en direction du panier.

Tu peux marquer, tu peux marquer, tu peux marquer, se répéta-t-elle en litanie alors qu'elle n'était plus qu'à un mètre de la zone idéale pour faire un lay-up.

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Ailier Fort Messages : 496 Date d'inscription : 30/04/2015

Tu vois bien que ton comportement ne fait qu'agacer la joueuse devant toi mais tu n'en a rien à faire. Tu n'as jamais changé ta façon d'être pour qui que ce soit, amis ou coéquipiers, alors tu ne risques pas de le faire pour une parfaite inconnue. Tu la vois s'agiter puis tenter de se calmer par des exercices de respiration. Tu as déjà vu de nombreux joueurs le faire, reste à voir combien de temps elle tiendra face à tes provocations et surtout lorsque tu commenceras à mettre des points. Tu n'as pas l'intention d'y aller à fond mais tu ne vas pas la laisser gagner pour lui faire plaisir. Ce n'est absolument pas ton genre. Tu la laisses se calmer, restant en position devant elle, le corps plutôt relâché. Tu ne la prends pas vraiment sérieusement, malgré ce que tu as vu d'elle tout à l'heure. Il faut dire que les joueurs que tu prends au sérieux sont extrêmement rares.

Alraun fait rebondir le ballon et tu la vois se raidir. Elle est prête, pas besoin de le dire ça se voit au premier coup d'œil, mais elle te prévient quand même juste avant de s'élancer vers le panier. Tu la vois partir et instinctivement tu te met sur sa route, la bloquant avec facilité. Tu suis du regard le ballon et le voit partir vers la droite alors que le corps d'Alraun est prêt à partir vers la gauche. Une feinte. La feinte pourrait fonctionner si elle n'était pas aussi évidente. Tu la laisses faire mais remarques que le ballon ne suit pas. Le ballon continue sa course sur la droite, au bord d'échapper à sa joueuse. Enfin ça c'est ce que tu penses. Au moment même où tu te dis qu'Alraun n'est peut-être pas si douée que ça, qu'elle ne mérite pas ton attention, cet instant précis où par réflexe tu esquisses l'ombre d'un mouvement vers la droite, vers le ballon, c'est cet instant que choisis Alraun pour ramener le ballon vers elle. Elle s'engouffre dans la brèche que tu as toi-même crée et dribble en direction du panier. Un instant choqué par ton idiotie tu a un temps de retard sur Alraun. Tu t'es laissé berné par sa feinte. Tu pensais réellement que la jongleuse avait perdu le contrôle du ballon. Tu l'a sous estimée et ça va te couter un point. Car lorsque tu te retournes elle est déjà dans la zone de tir, prête à mettre un panier. Tu la vois s'approcher du panier comme au ralenti. Tu es rapide, tu pourrais surement la rattraper mais ton esprit revoit encore ce moment où d'un simple mouvement de poignet elle a récupérer le ballon alors que tu étais certain qu'elle en avait perdu le contrôle. Tout était calculé. Elle t'a bien eu.

Au final tu ne bouges pas, tu lui offres le premier point. Une sorte de compensation pour l'avoir sous estimée. Cela ne se reproduira plus. Le ballon rebondit au sol après avoir traversé l'anneau et tu vas le récupérer. Tu te retournes vers ton adversaire.

« Un point pour toi. Pas mal ta petite feinte, tu m'as bien eu sur ce coup. »

Tu as beau être considéré comme arrogant par la plupart des autres joueurs tu n'es pas du genre à refuser de voir quand tu t'es fait avoir. Au contraire, si c'est une occasion pour toi de t'améliorer, de surpasser cet autre jouer devant toi avec ses techniques et astuces. Alraun t'as berné une fois, la prochaine fois ça ne sera pas si facile.

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"The difference between your opinion and pizza is that I asked for pizza."

Au départ, Alraun n'y cru pas vraiment. Jusqu'à la toute dernière seconde, elle s'était attendue à un contre. Elle jouait contre le meilleur joueur de la Génération des Mirackes, non ? Celui qui était connu pour avoir une rapidité hors du commun. Mais quand ses pieds heurtèrent durement le sol et qu'elle entendit le bruit typique de la balle rebondissant contre le béton, elle réalisa. Elle avait marqué. Bam, deux points pour elle.

La surprise laissa rapidement place à un sourire de pure allégresse. Plus ou moins consciemment -n'oubliant pas qui était son adversaire et qu'elle n'était pas en présence d'une personne de confiance-, elle se retint de bondir de joie et se contenta de serrer les poings avec force, évacuant la tension et le trop plein d'émotions. Joie, stress, appréhension, volonté, autant de sentiments contradictoires qu'elle ne pouvait ressentir aussi intensément que sur un terrain de basket. Dieu qu'elle se sentait vivante.

Elle regarda Aomine courir récupérer la balle afin de passer en attaque alors qu'elle se mettait elle-même en position de défense, se préparant mentalement à recevoir un énième sarcasme. Encaisser un panier allait sans doute pousser son adversaire à devenir encore plus violent verbalement. Voire à enchaîner l'attaque sans prévenir histoire de la prendre par surprise. Dans le streetbasket, ce n'était pas prohibé et elle avait déjà eu affaire maintes et maintes fois à ce genre de 'technique', si on pouvait appeler ce genre de mesquinerie comme ça. Mais elle était prête.

Cependant, l'ailier n'en fit rien.

« - Un point pour toi. Pas mal ta petite feinte, tu m'as bien eu sur ce coup. »

Alraun cligna des yeux, désemparée. Pendant un instant, elle chercha où était la vanne. Avant de se rendre à l'évidence, ce n'en était pas une. Il était bizarre ce type. Un coup il provoquait, un coup il complimentait. La métisse avait pensé qu'il était le genre de joueur à l'ego surdimensionné qui aimait écraser ses adversaires. L'avait-elle jugé trop vite ?

« - Est-ce que ça veut dire que tu vas me prendre au sérieux, maintenant ? »
demanda-t-elle en s'autorisant un sourire.

Ailier Fort Messages : 496 Date d'inscription : 30/04/2015

Une fois le ballon dans tes mains tu te replaces sur le terrain, attendant qu'Alraun fasse de même. Si les règles du streetbasket sont beaucoup moins strictes -voir même inexistantes- comparées à celle du basket de club, tu ne fais pas partie de ceux qui n'attendent pas leur adversaire. À quoi bon marquer un point contre quelqu'un qui ne s'y attend pas. Et tu ne voudrais pas qu'on puisse dire que tu as battu quelqu'un de façon déloyale. Tu n'as pas besoin d'autre avantage sur le terrain que tes propres capacités. Alors que tu fais rebondir le ballon, attendant la jeune fille tu la vois sourire face à ton 'compliment'.

« - Est-ce que ça veut dire que tu vas me prendre au sérieux, maintenant ? »

Tu ne peux empêcher un sourire d'étirer tes lèvres. « Un seul bon mouvement ne fais pas de toi une grande joueuse. Je te prendrai peut-être au sérieux si tu te montres à la hauteur. »

Contrairement à ce qu'on pourrait penser tu ne dis absolument pas ça par orgueil. Tu en as beaucoup vu de ces joueurs qui pensaient qu'une simple capacité les rendaient unique et meilleur que les autres. Ces joueurs là tu te fais un plaisir encore plus grand de les écraser, de les remettre à leur place. On croirait entendre Akashi avec son complexe de supériorité... Enfin, tu restes en position devant Alraun, continuant de faire rebondir le ballon lentement. « Prête ? »
Une fois son accord donné tu dribbles lentement vers elle, comme si tu avais tout le temps au monde. Tu veux voir quel genre de joueuse elle est. Si elle aura la patience d'attendre que tu viennes à elle, ou si au contraire elle tentera de te prendre le ballon avant. Les deux options se tiennent, pour peu que l'on sache ce qu'on fait. Une tentative de vol mal effectuée peut se révéler fatale dans un one-on-one. De même qu'un contre inefficace.

Invité

Avec Aomine Daiki

Pour qui tu te prends ?

"The difference between your opinion and pizza is that I asked for pizza."

À la réponse de l'ailier, Alraun se rembrunit. Le compliment que lui avait fait son adversaire lui avait laissé espérer qu'il allait ravaler sa condescendance et ses sarcasmes. Pourquoi, mais pourquoi donc est-ce qu'autant de joueurs ressentaient le besoin de prendre leurs adversaires de haut ? C'était quoi le principe ? Le basket était un jeu. Donc, par définition, le but était de s'amuser. Ce genre de joueurs pourrissaient simplement le basket avec leur attitude exécrable. Mais au final, concernant Aomine, c'était pire encore : comment était-il possible d'avoir autant de talent tout en affichant autant de mépris ? Qu'y avait-il à gagner à écraser une personne par le jeu autant que par l'attitude qu'on affichait ? Quand on était plus fort que quelqu'un, est-ce que ce n'était pas beaucoup plus intéressant de l'aider à progresser afin qu'il devienne plus fort et qu'ainsi, jouer contre lui devienne plus intéressant ?

Mais non, la plus part des mecs qu'elle rencontrait avaient cette manie de vouloir écraser leurs adversaires de façon à ce que l'humiliation les empêchent de se relever, dans un sursaut débile de virilité belliqueuse. Quoique de plus en plus de filles agissaient de cette façon aussi, s'imaginant qu'avoir un comportement agressif et méprisant faisait d'elles de meilleures joueuses. C'était rageant. Alraun ne voulait qu'une chose, pouvoir jouer au basket en y prenant plaisir, sans se soucier de qui était un garçon ou une fille, s'amusant dans la victoire comme dans la défaite, et que ses adversaires s'amusent aussi. Était-ce trop demander ?

Manifestement, oui.

"Si tu n'y mets pas du tien, ne viens pas pleurer que tu n'étais pas à fond quand tu auras perdu"
lâcha-t-elle impatientée.

Elle n'avait peut-être pas le niveau pour vaincre un Aomine au top de ses capacités, mais s'il continuait à jouer en mode je-m'en-foutiste, elle se savait capable de lui coller une raclée. Et même si cette idée la débectait, elle ne s'en priverait pas : l'As de Teiko n'aurait qu'à apprendre que le flegme n'avait pas sa place sur un terrain de basket, même contre des adversaires moins doués.

Quand il s'assura qu'elle était prête, elle se contenta de hausser les épaules avec impatience. Bien sûr qu'elle était prête. Ça se voyait, non ? Tâchant d'oublier son agacement, elle observa son adversaire avancer doucement vers elle, presque comme s'il n'avait personne en face de lui et qu'il pouvait prendre tout le temps dont il avait besoin pour aller poser le ballon dans le panier. Les muscles tendus, elle se contenta d'observer en état d'alerte, prête à agir à la moindre accélération. Elle avait une petite idée des différentes feintes que pouvait faire Aomine et avait déjà imaginé un contre pour chacune d'entre elles. Mais son adversaire était un génie. D'une part elle n'était pas à l'abri d'une soudaine innovation qui la prendrait par surprise en plein milieu du match et d'autre part, si elle avait des idées de contre en théorie, dans la pratique, elle ne savait pas si elle était capable de gérer la vitesse phénoménale de l'ailier.

Mais soudain, les muscles de son adversaires se contractèrent visiblement. Il allait passer à l'attaque. L'heure n'était plus à la réflexion.

Ailier Fort Messages : 496 Date d'inscription : 30/04/2015

Tu vois bien que ta réponse ne fait qu'énerver un peu plus Alraun, et cela ajoute encore plus à ton amusement. Parfois, irriter tes adversaires est beaucoup plus amusant que de les battre au basket. Au vu des capacités de certaines des équipes que tu affronté c'était même parfois ton seul amusement. Parce qu'il n'y a rien de plus ennuyeux que de battre une équipe si faible qu'elle ne vous surprend dans aucune de ses tactiques. Mais Alraun t'a bien surpris avec son mouvement, et rien que pour ça, elle mérite quelques minutes de ton temps. Il faut dire que ce n'est pas non plus comme si tu avais autre chose à faire à l'instant.

La blonde s'impatiente, te faisant bien comprendre que tu ne pourras t'en prendre qu'à toi même si tu continue de jouer sans la prendre au sérieux. Comme si elle pouvait te battre. C'en est presque risible. Si te battre était si facile que ça, tu n'en serais pas là ou tu en es aujourd'hui. Sans même vouloir te vanter, on ne te considère pas comme l'un des meilleurs joueurs -voir le meilleur- du Japon pour rien. Tu as déjà battu de bien meilleurs adversaires sans être au top de ta forme, ce n'est pas une petite fille qui va te faire peur.

Alors que tu avances lentement vers elle tout en driblant, Alraun ne bouge pas. Elle opte donc pour la défense et ne fera pas le premier pas. Si elle ne bouge pas, alors c'est toi qui le fera. Sans prévenir, tu passes d'une position détendue à un mouvement sur le coté. Ton corps pars sur la gauche tandis que ton bras droit pousse le ballon vers la droite, au dessus de l'épaule d'Alraun, comme si tu voulais t'en débarrasser. Tu as déjà utilisé cette tactique un bon nombre de fois et elle fonctionne surtout grâce à ta rapidité et à l'effet de surprise pour l'adversaire de voir le ballon arriver sur lui sans qu'il s'y attende.

En deux pas tu es derrière l'adolescente, pivotant et tendant le bras gauche pour récupérer le ballon par l'arrière. Au final malgré ses belles paroles Alraun n'est peut-être pas aussi douée que ce qu'elle t'as laissé entendre.

Spoiler:

» Aomine Daiki
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