« I'll give you one underdog, and you got to swing by yourself. » PV Shintaro Araiguma ♥

Araiguma Shintaro & Nishimura Rin ~  

Tôo, gymnase, tard le soir.

« J'attends que le temps passe comme si je n'avais pas ma place ici bas. Je regarde le monde faire son chemin et mes yeux ne peuvent s'en détacher, mais mon corps ne veut pas bouger. Je reste campé sur mes positions sans faire un pas en avant. Les jours passent et se ressemblent tous, me donnant l'impression que ma vie est terminée avant d'avoir commencée. Je ne sais plus quand tout cela a commencé, mais j'ai toujours été comme ça, sans raison aucune. Aujourd'hui encore, je suis seule et je regarde les habitants de cette terre s'agiter comme s'ils couraient après le temps qu'ils ne pourront jamais rattraper, c'est stupide et c'est pourtant là, la seule raison d'exister de l'humanité ... »

Assisse sur le bord de l'estrade qui surplombe le fond du gymnase, elle écrit les mots qui lui viennent simplement. Sans réfléchir, sa main s'agite et les mots défilent. Quand tout cela a commencé ? Depuis quand est-elle le genre de fille qui laisse le monde avancer sans elle ? Sans le comprendre, elle le fait et a le besoin de l'écrire comme pour essayer de s'en débarrasser, de se dire que ce n'est pas une mauvaise chose ce qu'elle est. Les gens la juge, elle le sait. A chaque fois que des yeux se posent sur sa personne, elle sait qu'ils sont accusateur de sa façon d'être différente de ses camarades de classe, mais n'a-t-elle pas le droit d'exister comme n'importe qui ? Peut-être qu'elle pourrait s'en sortir si seulement elle n'était pas aussi jeune. Elle se perd entre ce qu'elle est et ce que les autres voudraient qu'elle soit, ne sachant plus si sa façon de penser la plus juste qui soit. Elle ne sait plus si ces mots qu'elle se répétait sans cesse sont toujours ceux qu'elle doit suivre. « Reste toi-même et le monde t'acceptera. » Ce sont des conneries et ce n'est que maintenant qu'elle s'en rend compte, mais il est trop tard pour faire demi-tour. Elle ne pleure pourtant pas de se savoir seule et entourée de personne qui ne la comprenne pas de vouloir être autre chose qu'un autre mouton de ce monde. Non, elle ne pleure pas. Elle reste là, sans bouger et continue de réfléchir seule dans son coin, cherchant la réponse qui devrait pourtant s'imposer. Ses yeux semblent vide, mais ils sont emplies de toutes les questions qu'elle ne cesse de se poser jour après jour. Elle ne veut pas changer, elle veut être ce qu'elle est. Une personne capable de dire quand les choses ne vont pas, capable de se protéger des autres et quand même trouver le moyen de les accepter malgré leur différence. Mais le temps fait son office et plus les jours passent et plus elle se demande si finalement, elle a raison ou si c'est elle qui a tout faux.

Elle cherche ses réponses dans ce gymnase, cet endroit où les gens ont une passion en commun, des gens qui sont capable de la comprendre parfois. Elle a besoin de faire partie d'une équipe et c'est peut-être pour cela que le basket s'impose à elle depuis toujours sans qu'elle ne le cherche. Ce sport est une façon d'être libre, elle en est certaine parce que c'est le sentiment qu'il lui donne, mais elle ne clame pas haut et fort être celle qui l'aime le plus. Non, parce que même s'il guide souvent sa vie, elle ne pense pas être celle qui puisse l'aimer sans condition. Tant qu'il sera important dans sa vie, elle y jouera et se donnera à fond dedans, mais quand ce ne sera plus le cas, la page se tournera simplement. En attendant que ce jour arrive, c'est là, dans ce gymnase, qu'elle se sent le mieux. Alors elle arpente les lieux jusqu'à tard le soir et s'assure que personne ne l'y voit pour la déranger. Son stylo en main, elle écrit comme pour s'assurer de pouvoir tout mettre à plat et enfin trouver la réponse qu'elle cherche.

Pour les autres, c'est simplement une fille silencieuse qui parfois pète un plomb et descend quelqu'un sans raison alors qu'elle observe le monde qui l'entoure et qui ne lui donne pas envie de s'y intégrer. La solitude reste sa seule réponse, comme si c'était là, le seul endroit où elle pourrait vraiment être elle-même. C'est triste à bien y penser, mais Rin se sent bien. Elle n'est pas malheureuse même si elle est tourmentée par sa jeunesse. Elle sait qu'un jour cela changera, qu'un jour elle trouvera une place bien à elle, un endroit où les gens ne pourront plus la juger simplement parce qu'elle dit ce qui lui vient. Elle n'est pas pessimiste sur l'avenir, même si parfois, elle n'arrive plus à y croire. Ce sont des périodes passagères qui arrivent dans la vie et il faut croire, que c'est le cas à cet instant.

Assisse sur cette estrade, elle se demande où est la bonne voie qu'elle doit choisir et soupir seule dans cette immense endroit vide de toutes personnes. Ses mains ferment le cahier pour couper court à toutes ses pensées alors que ses yeux roses se posent sur l'arceau qui lui fait face au loin et qu'un sourire se dessine enfin sur ce visage souvent froid. Son téléphone vibre et elle sait déjà qu'il s'agit là, de ces seuls alliés. En l'ouvrant, la surprise n'est pas au rendez-vous. Le prénom de son grand-frère s'affiche alors qu'il lui demande quand est-ce qu'elle rentre, que tout le monde se demande ce qu'elle fait et qu'ils l'attendent. Ils sont les seuls qui iraient jusqu'au bout du monde pour être avec elle et c'est là, la seule réponse de ce monde.

Araiguma Shintaro & Nishimura Rin ~  

La jeune blonde regardait son téléphone avec beaucoup plus d'entrain que d'ordinaire. C'était là, ses seuls amis en réalité et ses seuls alliés dans ce monde. Elle n'était pas sociable, elle le savait, mais c'était surtout parce que les autres la regardait plus souvent de travers qu'autre chose. Elle avait l'habitude cependant et elle vivait bien. Quand on la regardait bien, on voyait qu'il n'y avait aucun soucis chez elle. Non pas dérangé mentalement ou psychologiquement instable, elle semblait aller très bien avec sa vie. Cependant, il était vrai qu'être plus sociable ne pourrait pas lui faire de mal.

Alors qu'elle regardait tranquillement son téléphone, un raclement de gorge se faisait entendre, relevant le visage de la blonde. Ses yeux roses se posaient sur ce qu'elle reconnaissait comme étant le coach des équipes de Tôo. Encore lui ? Non pas qu'elle ne l'aimait pas, elle l'appréciait plutôt bien en réalité, il était gentil avec elle et semblait vouloir l'aider dans un sens. Elle ne pouvait pas le repousser et un sourire s'affichait sur son regard bien souvent neutre ou froid.

« Sensei ! Et bien, j'attends simplement que les heures passent je dirais. Je n'ai rien à faire de bien spécial alors je reste là. Et vous, qu'est-ce que vous faite encore là au juste ? Il est tard, j'aurais pu fermer derrière vous, vous savez ! »

Elle restait plutôt neutre alors que son regard se posait à nouveau sur son téléphone qu'elle rangeait dans son sac de cours. Il était vrai qu'à part s'occuper ici, elle n'avait rien de spécial à faire et puis, parfois elle n'avait pas envie de voir sa grande soeur essayer de lui donner des cours de beauté ou autre. Rin n'était pas vraiment une fifille dans le fond, le maquillage, les vêtements tout cela, ce n'était pas vraiment son truc. Elle préférait de loin faire des plans foireux avec son grand frère pour faire chier la soeur en question justement ou bien se rouler dans la boue comme quand ils étaient gosses et qu'ils n'avaient rien de mieux à faire. Ça c'était des souvenirs qu'elle n'oublierait jamais et qui la faisait encore sourire. Enfin, ils avaient grandit maintenant alors elle n'avait rien d'autre à faire que de rester ici et puis, c'était calme comme endroit et apaisant.

« Dites sensei. Vous pensez que je devrais changer ?! »

Elle lâchait cette bombe simplement, posant son regard entre temps dans le siens, tranquillement. Elle ne semblait pas blessée ou bien ennuyée, même si dans le fond elle pouvait l'être, ce qu'elle reflétait ne semblait pas l'être. Sans chercher à recevoir des compliments de cet homme, parce que de toute façon, elle n'aimait pas les compliments, ne sachant pas comment réagir face à cela, elle voulait juste une réponse honnête et clair sans être brossée dans le sens du poils. Elle voulait savoir si elle avait raison de continuer à être ce qu'elle était ou si changer faisait partie de la vie et que c'était inévitable pour vivre. Comme pour essayer de se justifier, elle rajoutait cependant quelque chose.

« Non, parce que les autres semblent souvent changer, comme si les autres influençaient radicalement ce qu'ils sont. Ils donnent la sensation de changer à chaque fois qu'ils changent d'interlocuteur comme si c'était vital. Je ne crois pas le faire, alors je me demandais si je devrais essayer de changer sur ce point ! »

Baissant un peu la tête, un soupir involontaire passait ses lèvres et elle regardait ses pieds, échappant au reste. En fait, c'était plus ennuyant de penser à tout cela que blessant. Est-ce qu'elle devait vraiment se prendre la tête avec ce genre de chose ? Son coach ne semblait pas le faire lui ou alors c'était l'impression qu'elle avait … Peut-être qu'elle se faisait une fausse idée de la chose, allez savoir ! Dans tout les cas, cela l'ennuyait profondément. Elle avait mieux à faire -quoique- mais ne pouvait pas s'en empêcher.

« C'est chiant d'être humain parfois ! »

La force tranquille soupirait à nouveau. Son visage était neutre, sans émotion particulière comme souvent. Elle n'était pas vraiment très expressive, c'était certain.