[+ 10 ans] Et toi, qu'est-ce que tu deviens ? [Yukio] [Terminé !]

09/05/2014

Le vol Paris - Tokyo venait d'atterrir avec, aux commandes, nul autre que Kise Ryouta, jeune pilote de ligne fraîchement sorti de l'école près de deux ans auparavant. Oui donc, en fait, il n'était plus si frais au final, mais peu importe. Quoi ? Vous êtes surpris ? Vous ne connaissez que le blond en tant que basketteur et mannequin ? Eh bien, les temps changent et Kise aussi. Après le lycée, il a définitivement arrêté le basket qui reste néanmoins son sport favori et qu'il pratique de temps à autre pour s'amuser. A vrai dire, Kise n'aurait jamais cru abandonner le basket lorsqu'il était encore au lycée, jusqu'à ce jour fatidique où, lorsqu'il fut en dernière année de lycée, il se blessa à la jambe droite. Le médecin lui dit de faire attention, de ne plus forcer s'il ne voulait pas garder des séquelles irréversibles. Aussi mal que cela lui fit, il prit alors une grande décision. Celle de changer totalement de voie après cette dernière année. Il était le capitaine de l'équipe de Kaijo à l'époque et fit tout pour emmener ses joueurs le plus loin possible. Hélas, il ne put se donner au maximum et son rêve de voir un jour Kaijo au sommet partit en fumée.

Il prit un sacré coup au moral, mais en même temps, ça l'aida à grandir et à prendre certaines décisions qui firent de lui ce qu'il était aujourd'hui. N'étant plus concentré en permanence sur le basket, Kise parvint à remonter ses notes, ce qui lui permit d'entamer une formation de pilote. Devenir pilote, c'était son rêve de gosse et il revint donc finalement à ses premiers amours. Étonnamment, il se révéla être un élève brillant, pas le meilleur de sa promo, mais brillant tout de même. Il apprenait vite et faisait souvent un carton lors des séances en simulateur de vol. Ça lui plaisait, il était heureux. Ou presque. Car malgré tout, quelque chose lui manquait. Il ressentait comme un vide tout au fond de lui, même s'il faisait tout pour le dissimuler et se montrer aussi souriant et jovial que toujours.

Parfois, il se demandait ce que devenaient ses anciens camarades et amis, notamment ses anciens coéquipiers. Que faisait Kasamatsu-senpai maintenant ? Il ne l'avait pas revu depuis que ce dernier avait passé son bac. Le blond secoua la tête et sortit de ses pensées juste à temps pour esquiver une femme avec une énorme valise.

A Tokyo, l'aéroport était toujours bondé, c'était une véritable fourmilière, un peu comme la ville elle-même. A son passage, les filles se retournèrent ou s'arrêtèrent pour l'admirer car oui, même s'il ne faisait plus de mannequinat, il attirait toujours autant la gente féminine et maintenant qu'il portait un uniforme, c'était peut-être même pire ! Mais il n'y avait pas à dire...il avait la grande classe. Lorsqu'il eut enfin quitté l'enceinte de l'aéroport, une drôle d'envie le prit. Celle de retourner à l'endroit où tout avait commencé. Il appela donc un taxi et partit en direction de la ville où il avait longtemps vécu, là où il avait pu exercer sa passion pendant trois années...dont la meilleure restait tout de même sa première année de lycée.
Quelques temps plus tard, le taxi s'arrêta devant le lycée. Le chauffeur devait sans doute se demander ce qu'un pilote venait faire là, surtout qu'on était en soirée et que, par conséquent, il n'y avait plus personne. Peu importe. Kise paya et descendit du véhicule, remettant sa casquette de la mort qui tue. (je sors !)

Il se sentit alors envahi par une vague de nostalgie qui le fit soupirer. Bon sang, il faisait quoi, là ? Ça ne lui ressemblait pas du tout ! Il secoua la tête et se mit à marcher en direction du gymnase qu'il s'attendait à trouver plongé dans le noir et fermé. Sauf qu'il entendit du bruit à l'intérieur et qu'il aperçut de la lumière. Intrigué et curieux en même temps, il ouvrit donc la porte sans faire de bruit. Là, il aperçut un homme faire des paniers. Hum...Un homme ? Kise écarquilla les yeux en reconnaissant celui qui avait jadis été son capitaine. Qu'est-ce qu'il faisait là ? C'était un signe du destin ! Retrouvant immédiatement sa bonne humeur, Kise courut vers lui, un grand sourire aux lèvres, agitant le bras pour saluer son senpai. Imaginez la scène au ralenti, évidemment.

"KASAMATSU-SENPAAAAAAI !"

En une seconde, il était passé de 26 ans à...un âge mental très bas. Comme au bon vieux temps, en somme.

Invité

Le « retour » dans sa ville natale avait été un peu plus houleux que prévu ; voir même un tantinet moins sympathique qu’il n’aurait pu l’espérer. Cela dit, il avait senti que venir à cette réunion d’anciens élèves n’était pas une bonne idée. Mais il y était allé quand même, en désespoir de cause. Les choses avaient été assez désagréables par la suite mais bon, la soirée était maintenant loin derrière lui et rien ne l’empêchait de tourner définitivement la page, cette fois. N’est-ce pas ? Oui, bien sûr que c’aurait pu être le cas. Mais non. Malgré les apparences neutres qui le suivaient depuis un bon moment, maintenant, Kasamatsu était assez dépité.

C’est pour cette raison qu’il se tenait une nouvelle fois debout, devant le portail de son ancien lycée.

Il avait grandement besoin de se changer les idées. Seulement, comme il s’y était attendu, le portail était fermé. Il ne devait plus y avoir personne ici. Un soupir passa ses lèvres. A bien y réfléchir, même s’il s’y était pris plus tôt, comment aurait-il justifié sa présence au milieu de tous ces lycéens, la « nouvelle génération » ? Impossible, il se serait ridiculisé plus qu’autre chose.

Mais, alors qu’il s’apprêtait à faire demi-tour pour rentrer chez lui, seul, une voix l’interpella, depuis la cour grillagée. En se retournant, Yukio reconnut vaguement l’une des femmes de ménage qui était déjà là « de son temps ». Parfois il les croisait – même s’il évitait de trop le faire quand même… - à la sortie des entrainements tardifs, d’où le fait qu’elle connaissait son nom. C’était étonnant qu’après dix ans, elle s’en rappelle encore, mais soit, pourquoi pas ?
Ils parlèrent rapidement de choses et d’autres puis elle l’interrogea sur sa présence ici. Un petit coup de nostalgie, voilà tout. Compatissante, elle lui ouvrit la grille, à sa grande surprise.

Malgré tout, il ne cracha pas sur cette occasion de revoir ces murs qui l’avaient autrefois accueillit. La sympathique dame lui fit savoir qu’elle terminerait le ménage par le gymnase et qu’il lui faudrait donc partir à ce moment-là. Bien, ça lui laissait un peu de temps.

Mais tient, d’ailleurs, le gymnase. Il eut une soudaine envie d’y aller, tout à coup.
C’est ainsi que ses pieds suivirent tout seuls le chemin menant jusqu’à l’édifice tant attendu.

Rien n’avait changé malgré toutes ces années. Yukio vit un sourire lui être arraché. Il s’avança encore un peu. Les portes du bâtiment n’étaient pas fermées non plus, c’était une chance ! En pénétrant dans le local, ses doigts cherchèrent instinctivement les interrupteurs et bientôt, les plus faibles lumières baignaient l’intérieur de cet endroit si mémorable. Kasamatsu en eut le souffle coupé par l’émotion, l’espace d’un instant.

Tellement de souvenirs…

Ses yeux refirent le tour des objets ici présents. L’arceau, le tableau des scores et… une balle oubliée là. Il bloqua dessus. Oserait-il ? Oh, si seulement il pouvait… Oui, il allait céder à la tentation ainsi offerte à ses pieds. Il n’aurait plus jamais de telles opportunités par la suite, il en était convaincu. Alors, quand bien même il n’était absolument pas en tenue, il commença par faire quelques dribbles dont le doux son se répercuta sur les murs puis avisa l’arceau. Il manqua son premier tir. Qu’à cela ne tienne, il ne comptait pas abandonner, ce n’était pas son genre !

Le temps filait vite cependant et, alors qu’il « s’amusait » depuis déjà vingt bonnes minutes, une voix surgit dans son dos, à grand coup de « KASAMATSU-SE NPAIIIII ! ». Oh putain, il connaissait cette voix. Même après dix ans, c’était impossible qu’il l’oubli, celle-là. Yukio se retourna, voyant ainsi un géant blond lui courir dessus comme un idiot.

« …Kise ? »

Oui, c’était Kise. Lorsque son cerveau eut fait le lien, reflexe, il lui lança le ballon à la tronche. Juste comme ça, par soudaine envie de passer ses nerfs, sans doute ?

« Mais c’est pas possible, même quand on perd contact faut que tu trouves le moyen de me retrouver ! Espèce de sangsue ! »

Il avait beuglé ça comme si de rien n’était, comme s’ils s’étaient séparés la veille. Un retour au « bon vieux temps ». C’est vrai que, pourtant, ils ne s’étaient plus revus depuis que Yukio avait passé le bac et pourtant, présentement, rien ne semblait avoir changé outre mesure, si ce n’est leurs âges respectifs, bien sûr. Ahah, un sympathique retour aux sources, en somme.

09/05/2014

Dix ans, c'était long et en même temps, très court. En dix ans, beaucoup de choses pouvaient se passer, mais quand on regardait en arrière à la fin, on se disait qu'au final, le temps avait passé en un éclair. A présent qu'il se tenait sur le seuil de gymnase, Kise avait presque l'impression de ne jamais avoir quitté cet endroit. D'être à nouveau un lycéen prêt à s'entraîner avec ses coéquipiers. Qui sait ce qu'il serait devenu s'il ne s'était pas blessé...serait-il devenu basketteur pro ? Il ne le saurait jamais et puis, au fond, ça n'avait pas grande importance puisqu'il était tout à fait heureux dans sa vie actuelle. La seule chose qu'il lui manquait était, encore et toujours, une femme à ses côtés. Les petites aventures dans la cabine de l'avion avec l'une ou l'autre hôtesse de l'air, ça allait un temps, mais certainement pas sur le long terme. Kise avait envie de se poser, mais ce n'était certainement pas chose facile avec son métier et ses horaires totalement improbables.

Bref, pris d'un moment de nostalgie, il se retrouvait donc au gymnase. Face à Kasamatsu-senpai, son capitaine de l'époque. Pendant un court instant, le blond crut à un mirage. Qu'ils soient tous les deux là, à cet instant précis, relevait presque du miracle. Toutefois, ce n'était pas un rêve un truc du genre. Le brun était bien là. Du coup, Kise retrouva ses réflexes de l'époque et se mit à courir vers son aîné en criant son nom. Il n'avait pas l'air con, pas du tout. Mais il s'en foutait royalement à l'heure actuelle.
Kasamatsu semblait avoir retrouvé ses vieux réflexe, lui aussi, puisqu'il balança son ballon sur Kise. A vrai dire, le blond ne s'y était pas vraiment attendu, mais il parvint néanmoins à rattraper le ballon avant que celui-ci ne lui éclate la tronche. Sa casquette, par contre, tomba par terre, suite au mouvement fort élégant ~~oupas~~ qu'il avait été obligé d'exécuter.

"Moi aussi, je suis content de te revoir."

Il esquissa un sourire et s'amusa à faire tourner le ballon sur son index, chose qu'il n'avait pas faite depuis belle lurette. Avant de relancer le ballon à son senpai et de ramasser sa casquette de la mort qui tue /sbaff/.

"Je ne m'attendais pas à te voir ici. Je suis tellement ému ! C'est un signe du destin, senpai !"

Il avait beau faire le pitre, au fond, il était vraiment ému. Mais sérieusement. Il sentait même les larmes lui monter aux yeux. Mais il les retint. Il n'allait pas se mettre à chialer, tout de même ! Il arriva à hauteur de Kasamatsu-senpai qui ne semblait pas avoir trop changé en dix ans. Bon, en même temps, ce n'était pas comme s'ils ne s'étaient pas vus depuis 20 ans, voire plus ! Le voilà qui était en train de s'imaginer en petit vieux, rendant visite à Yukio pour lui montrer sa super canne ! Oui, n'importe quoi. Tellement n'importe quoi que Kise éclata de rire.

"Désolé, je viens d'imaginer un truc...Laisse tomber. Qu'est-ce que tu deviens ? Je t'en veux quand même un peu de ne pas avoir gardé le contact !"

Il croisa les bras et fit la moue. En apparence, rien n'avait changé, mais vraiment rien. Baaah, il n'allait pas faire la gueule après tout ce temps, non plus ! Le pire, c'était qu'au fond, il avait envie de faire un gros câlin à son aîné. Toutefois, il n'était pas suicidaire non plus. Alors, il contint cette envie. Même si ce fut dur, très dur ! Pauvre Kise ! /sbaff/

Invité

On peut définir une décennie comme un pan conséquent d’une vie – ce que c’est précisément, d’ailleurs – mais également comme un simple clignement d’œil, au total. En dix ans, on change, mais ce n’est jamais radical. La progression vient lentement, surement et forcément, il reste toujours des parties de nous-même qui s’effrite tout doucement, encore plus que les autres. Et c’était notamment le cas pour l’amour que portait Kasamatsu Yukio au basketball. Ca faisait si longtemps qu’il n’avait plus eut de ballon entre les mains que ressentir de nouveau le toucher, le cuir de la balle entre ses doigts lui avait procuré une très douce sensation de nostalgie ; du genre que l’on ne veut pas laisser partir par la suite.

Certes, cette perle orange lui en avait souvent fait baver, oui, mais comparé à tout le bonheur qu’il en avait retiré, ce n’était, au fond, pas grand-chose. Il s’en souvenait d’autant plus maintenant que Kise se trouvait de nouveau en face de lui, fier et élégant, comme à son habitude, déjà dix ans en arrière. Les épaules de Kasamatsu se détendirent. Même si jamais ô grand jamais – il avait sa fierté tout de même – il n’avouerait ce genre de chose, le blond et son énergie communicative lui avait énormément manqué, au même titre que les auras respectives de ses autres camarades. Même les complaintes des groupies de l’ex-mannequin lui avait manqué ! Pas longtemps, bien sûr, il n’était pas fou non plus, mais au moins un peu car ça mettait un peu d’ambiance, tout de même.

Il est vrai que le changement drastique d’environnement avec l’entrée à la Fac avait été assez perturbant les premiers temps. Plus de rires exaltants de joie à longueur de temps, plus de cris envers Kise pour ses fangirls ou Moriyama pour tenter désespérément de trouver une copine dans le lot desdits fans ; plus de remontrances envers Hayakawa qui avait la fâcheuse manie de beugler à tout bout de champ… Bref, ce n’était plus pareil. Et ce ne serait certainement plus pareil, jamais. Ils avaient tous fait leurs vies, maintenant ; enfin, Yukio le supposait, depuis le temps. Mais son esprit de capitaine était encore un peu présent. Si, par on ne sait trop quel miracle, l’ancienne équipe de Kaijo high que l’on connaissait parvenait à se réunir une nouvelle fois, même seulement pour un match, Kasamatsu y foncerait sans se poser de question.

Le basket avait été son oxygène et il l’avait encore plus réalisé à son entrée dans les études supérieures, qui l’avaient contraint à arrêter ce sport si intense et pleins d’émotions toutes plus fortes les unes que les autres.

Le brun redescendit sur terre, un peu plus brusquement que prévu. Un peu rêveur, il n’avait plus vraiment calculé ce qui l’entourait. Ce fut le rire de Ryouta qui le ramena à la réalité. Ah oui, ça par contre il aurait volontiers oublié, plutôt deux fois qu’une, même. Cette particularité que le blond avait de parler tout le temps et sur n’importe quoi sans jamais se choper une crampe à la langue !

« Rah mais tais-toi donc, tu parles trop, comme d’habitude, je n’arrive pas à en placer une ! »

Des remontrances, comme à l’accoutumée lorsqu’ils étaient encore lycéens. Mais c’était la façon qu’avait Yukio de montrer aux gens à quel point ils comptaient pour lui, d’une façon ou d’une autre, voilà tout. Il fallait juste le savoir, bien entendu.

« Oui, c’est vrai, c’est plaisant de se revoir… »

Encore de la nostalgie. Il fallait que ça cesse, cette fois. Desserrant un peu sa cravate, il avisa son acolyte des temps anciens.

« …Un one on one, Kise ? »

Comme au bon vieux temps. Ils auraient le temps de parler après.

09/05/2014

Bon sang. Il avait tellement l'impression d'être revenu en arrière que ça en devenait troublant. Et Kasamatsu qui était toujours fidèle à lui-même, ça faisait plaisir. Croyez-le ou non, ses remontrances lui avaient manquées. L'entendre crier après ses joueurs, ça lui avait manqué aussi. Bon, il fallait qu'il arrête de penser à tout ça et qu'il profite du moment présent. En tout cas, il était bien décidé à ne pas perdre contact avec son senpai, cette fois. Il l'obligerait à lui donner son nouveau numéro, même s'il devait le torturer pour ça ! Et même s'ils ne se voyaient pas souvent, il voulait absolument le revoir au moins une fois par an ! Oui, Kise faisait déjà tout un tas de projets dans sa tête et Yukio n'avait pas son mot à dire, pas du tout !

D'ailleurs, le brun semblait totalement ailleurs l'espace d'un instant. Etait-il nostalgique, lui aussi ? Cela expliquerait sa présence en ces lieux, en tout cas. Kise l'observa un moment, un sourire un peu idiot aux lèvres. Il avait la classe, son senpai. Ils avaient tous les deux la classe. Kise s'attendait presque à entendre des cris de fans hystériques retentir à tout moment. Presque. Parce que ça aussi, ça appartenait au passé. Kasamatsu semblait être sorti de sa "transe" et se remit à râler, ce à quoi le blond répondit par un sourire totalement idiot dont lui seul avait le secret. Oui, ça lui avait manqué. Et non, il n'était pas maso. Bon...peut-être un petit peu, alors. Enfin, le brun avait beau faire le dur, Kise savait parfaitement que lui aussi était content de le revoir. D'ailleurs, un peu à sa grande surprise, il finit par le lui dire. Et ça, ça faisait vraiment plaisir !

"Héhé...tu n'as pas changé, senpai..."

Il était tout de même pressé de savoir ce qu'il était devenu, ce qu'il avait fait durant toutes ces années... jouait-il encore au basket ou avait-il pris la même décision que Kise ? Ce dernier suivait un peu l'actualité sportive et si Kasamatsu était passé pro, il l'aurait su. Or, ce n'était manifestement pas le cas. Peu importe. Il voulait tout savoir.
Le blond ne fut même pas surpris que l'autre lui propose un petit one on one, le contraire l'aurait même étonné.

"Avec plaisir ! J'avais justement besoin de me dégourdir les jambes ! Fais attention, je me suis entraîné durement tous les jours !"

Ou pas. Et Kasamatsu-senpai devait le savoir, ou au moins s'en douter. Peu importe. Kise retira sa veste et la posa sur le banc, défit sa cravate qui rejoignit la veste, puis il retroussa ses manches et se plaça en face du brun, un sourire aux lèvres. Cela faisait un bail qu'il n'avait pas joué contre quelqu'un... quand il avait un peu de temps libre, il lui arrivait de faire quelques paniers, mais sans plus. Du coup, ça ne pouvait que lui faire du bien ! A condition évidemment qu'il ne force pas trop. Bah, c'était Kasamatsu...il le battrait, comme toujours ! /sbaff/
Étant donné que c'était son ancien capitaine qui avait le ballon, Kise se mit en position défensive, guettant le moindre de ses gestes pour ensuite tenter de contrecarrer ses plans. Ses plans diaboliques. Ceux de mettre un panier. Le panier de la mort. Okay, arrêtons-nous là, hein.

Il attendit que Kasamatsu se lance pour le bloquer et lui piquer le ballon. Un peu trop facilement. Etait-il encore plus rouillé que lui ? Peu importe. Kise passa à l'attaque à son tour, faisant rebondir le ballon sur place en regardant son senpai droit dans les yeux...avant de sourire et de le dépasser par la droite pour s'élancer vers le panier. Ah, ces sensations...comme ça lui avait manqué ! Et hop ! Il marqua avec bien plus de facilité qu'il ne l'aurait cru. Le basket, ça devait être un peu comme le vélo...

"On est rouillé, senpai ? Allez, viens !"

Il lui relança le ballon et se remit en position de défense. Il se sentait terriblement excité et ne pouvait pas arrêter de sourire. Quel idiot...

Invité

Kise ne paraissait pas avoir changé tant que ça – si on omettait la tenue officielle et les quelques rides çà et là dues à un vieillissement logique – et dans un sens, ça rassurait Kasamatsu. Il aurait vraiment grincé des dents – et aurait très probablement frappé blondie – s’il était devenu un adulte aigri et sans couleur, comme on en voit beaucoup trop ces derniers temps. Enfin, c’était ainsi que Yukio se voyait lui-même dans la glace tous les matins depuis un certain temps alors revoir le même effet sur une tierce personne, surtout quand il l’avait apprécié, soit dit en passant, ça l’aurait emmerdé, ouai. Et pas qu’un peu.

Par tous les saints, ce ne fut heureusement pas le cas et malgré lui, à voir l’enthousiasme toujours présent de Ryouta, le brun ne put retenir un sourire en coin. Léger, mais présent tout de même. Ah, une bonne bouffée d’air frais après tout ce qu’il avait récemment essuyé, ça donnait un bon coup de fouet qui n’était pas désagréable, bien au contraire ! Sans attendre davantage, Kasamatsu se mit en position pour entamer un one on one. Il n’allait pas laisser à Kise le plaisir de se la jouer comme lorsqu’il était fraichement entré dans l’équipe de Kaijo. Oh ça non. Ce p’tit con restait son cadet et il allait voir de quoi les ainés étaient encore capables, même après tout ce temps ! Non mais alors !

Seulement… A peine avait-il entamé les « hostilités » que le blond prenait déjà l’avantage et marquait un panier. Raaaaaah, zut ! Il lui chauffait déjà les oreilles ce petit talentueux qui ne sait pas se taire quand il le faudrait ! Plein de fougue et d’entrain, Yukio ne se laissa pas démonter pour autant et reprit le ballon avec une agilité dont il ne se pensait plus pourvu après tant d’années « d’inactivité » si l’on pouvait formuler les choses ainsi.

« Ne crois pas t’en être sorti comme ça, espèce d’idiot trop confiant ! »

Il fit passer la balle orange entre les jambes de Kise avant de le contourner et d’en reprendre le contrôle. Puis il marqua un panier à son tour. Ah, cette sensation d’adrénaline dans ses veines, qu’est-ce que c’était plaisant, addictif ! Il avait oublié à quel point il en avait été quasiment dépendant pendant toutes ces années ! Un retour au source était toujours bénéfique, comme quoi ! Se sentant –peut-être un peu trop – victorieux, Kasamatsu se retourna vivement, faisant face à son opposant.

« Ne t’avises plus jamais de dire que je suis rouillé ou j’te jure que tu vas en bouffer des tours de terrain sous la pluie ! »

Il ne se rendit compte de ce qu’il venait de dire seulement par après. Ah, mais il ne pouvait plus l’envoyer courir comme un dératé pour le punir, ni même le frapper en guise de punition, non plus. C’était une partie du passé, tout ça et il devait avancer avec. Mais ça lui faisait quand même plaisir ! Cela dit, il avait déjà chaud après à peine trois minutes de « jeu »… De deux choses une, soit il avait vraiment perdu en endurance, soit c’était ses vêtements la cause de tout ça. Et très sincèrement, il espérait dur comme fer que ce soit due à la deuxième possibilité. Avoir la tenue de route d’un escargot sous opium ne lui aurait pas vraiment plu, il faut dire.

Et qu’en était-il de Kise, au fait ?

09/05/2014

Les sensations qu’il éprouvait à cet instant étaient presque indescriptibles ! Comment avait-il pu oublier ce que ça faisait de jouer au basket ? Comment ça n’avait pas pu lui manquer ? Peut-être avait-il tout simplement essayé de ne plus y penser, histoire de ne pas déprimer inutilement. Oui, inutilement. Car tout allait bien dans sa vie, il n’avait vraiment pas à s’en plaindre. Toutefois, il devait avouer que parfois, il éprouvait un manque et ce manque, il l’ignorait ou le remplaçait par autre chose. Genre…le travail. Ou une petite hôtesse de l’air. Kise restait un tombeur, c’était certain…mais un tombeur d’un autre genre à présent. Quoique…toutes les hôtesses de l’air de sa compagnie semblaient folles de lui, même les plus âgées. Elles voulaient toutes monter à bord du même avion que lui et faisaient tout pour se faire remarquer par leur beau blond préféré. Ah, les filles ! Elles ne changeaient donc jamais ? Oh, ça ne déplaisait pas au jeune homme, hein, mais parfois, c’était quand même très fatiguant !

Mais là n’était pas la question pour l’instant ! Il était occupé à jouer contre Kasamatsu et avait même marqué le premier point. Mais ça ne dura pas puisque son aîné le rattrapa aussitôt. Finalement, il n’était pas si rouillé que ça. Et puis, quelque chose d’inattendu se produisit. En effet, après avoir remporté cette manche, le brun se tourna vers Kise et lui gueula dessus comme à l’époque, menaçant de lui faire faire des tours de terrain sous la pluie. Le blond le regarda un instant avec de gros yeux avant d’éclater de rire, le genre de rire totalement sincère et idiot à la fois dont lui seul avait le secret. Le genre de rire qui pouvait facilement énerver aussi. Il ne dit cependant rien et tenta de se calmer pour poursuivre le petit « match » dont personne ne semblait sortir victorieux pour le moment. Il remarqua alors que Kasamatsu était limite en nage et qu’il semblait avoir très chaud.

A vrai dire, Kise, lui aussi, commençait déjà à accuser le coup. Voilà ce qui se passait quand on ne pratiquait pas pendant des années. Bien sûr, le blond continuait à faire du sport de temps en temps, mais ce n’était rien comparé à ses entraînements de l’époque. Il se contentait d’un petit footing de temps à autre ou bien il se rendait dans une salle de sport quand il n’était pas trop crevé par son dernier voyage. Il était peut-être encore un peu plus endurant et sportif que son senpai, mais pas de beaucoup.
Il marqua un dernier panier avant de mettre fin à cette petite partie improvisée, ayant cessé de compter les points. Toutefois, ils devaient se situer à peu près dans les mêmes eaux. Pas ce que cela ait une quelconque importance.

Il alla ensuite s’asseoir sur le banc, fouillant dans sa veste pour en sortir un mouchoir avec lequel il s’essuya le front.

« Ouais, en fait…on est tous les deux un peu rouillés, hein. Mais pitié, Senpai, pas de tours de terrain sous la pluie ! Pitiéééé ! »

Il se mit à rire franchement. Dieu que ça faisait du bien de se retrouver à nouveau ici, en compagnie de son senpai adoré /sbaff/ L’espace d’un instant, le silence s’installa et Kise se contenta d’observer le gymnase, un petit sourire aux lèvres.

« On peut dire que tu nous en a fait vivre des vertes et des pas mûres ici…ça me manque parfois… »

Bon sang, il devait se reprendre, là ! Il devait se montrer joyeux, comme toujours ! Sauf que, parfois, même lui n’y arrivait plus. Finalement, il se tourna à nouveau vers Kasamatsu et l’observa un moment, se demandant quelle avait été sa vie après le lycée…

« Tu nous as vraiment manqué après ton départ… »

Et pas qu’un peu ! Ils s’étaient bien débrouillés, mais étaient finalement toujours tombés sur plus forts qu’eux. Mais on ne pouvait rien y faire, c’était le jeu.

« Comparé à toi, j’étais vraiment un piètre capitaine… »

Stop ! Il devait arrêter, là ! Il secoua la tête et esquissa un nouveau sourire. Il ne regrettait pas d’être venu ici, ce soir. Malgré son envie de pleurer. Maudits souvenirs !

« Raconte-moi ! Je veux tout savoir ! »

Invité

Même s’il n’avait été qu’à moitié étonné, en dépit de ses espérances quant à ses capacités physiques restantes, le « match » - si l’on pouvait ainsi le nommer – fut très rapidement plié. Au final, après quelques paniers respectifs, le score ne comptait plus vraiment et les deux joueurs étaient revenus aux premiers véritables émois du basketball, le simple plaisir de jouer sans rien prendre réellement en compte. Cela dit, ils étaient maintenant tous les deux rincés par cet affrontement. Ce fut vivifiant mais éreintant, surtout pour un « retour » éphémère tel que celui-ci. Alors, assis sur le banc le plus proche – mais sans pour autant s’estimer vaincu-, Yukio tâchait de reprendre son souffle, petit à petit, laissant le silence s’imposer entre les murs, dans ce contexte un peu particulier.

Il prit grand soin d’écouter ce que Kise, son ancien camarade, avait à dire ; avait à lui dire.

Étrangement, malgré que Kasamatsu ne fut jamais spécialement doué pour les relations humaines – le contraire se serait su depuis bien longtemps, sinon – il pouvait sentir une sorte de mélancolie chez le blond. Il eut une immense envie de le frapper, d’ailleurs. Non, en fait, il le fit. Pas fort, rien à voir avec les coups qu’il pouvait délivrer dix ans en arrière, mais seulement une petite tape derrière la tête pour lui remettre les idées en place ! Non mais, on n’a pas idée de tenir un discours pareil !

« Arrêtes donc de dire des conneries, déjà, et ce ne sera pas une mauvaise chose. Tu ne le sais peut-être pas mais j’ai assisté à quelques-uns de vos matchs après mon départ, même si je ne me montrais jamais de trop… Je n’avais pas envie que le manque puisse ressurgir et me fasse venir sur le terrain alors que je n’y avais plus ma place et que tu avais parfaitement bien pris la relève, tu vois ? »

Il s’épongea le front avec la manche de sa chemise qu’il venait de redescendre jusqu’à ses poignets – tant qu’à faire maintenant… - avant de continuer, la gorge quelque peu nouée.

« Ensuite… Que dire… En partant à l’Université, j’ai choisis de m’orienter vers le professorat et je suis devenu enseignant au collège et lycée en spécialité mathématiques. Mes élèves tirent la gueule parce que maintenant ce n’est plus sur toi et les autres que je me défoule, mais eux. Et un vol plané de craie entre le deux yeux n’est pas rare, si tu vois ce que je veux dire ! »

Il se laissa aller à rire quelque peu. Ironiquement, même s’il n’était pas tout à fait satisfait de sa vie actuelle, en parler en présence de Ryouta était presque salvateur. A voir si ça allait continuer ainsi, mais en tout cas, à l’instar du pseudo match qu’ils venaient de disputer, ça faisait du bien au brun.

« Et puis… J’ai déménagé un peu plus loin, aussi, je me suis marié et… Je suis père maintenant. C’est vrai que beaucoup de choses ont changées en dix ans, je crois que je n’aurais pas assez d’une soirée pour tout te raconter, finalement ! »

Oui, il serait même plus judicieux de bouger dans un bar tout proche autrement ils seraient bien capable de se faire enfermer dans le gymnase jusqu’au lendemain, ces deux-là !

09/05/2014

Kise était content et même temps, nostalgique. Du coup, il se mettait à dire un peu n'importe quoi, ce qui semblait avoir réveillé d'anciens réflexes en Kasamatsu qui le gratifia d'une tape à l'arrière du crâne. Rien à voir avec les coups qu'il avait pour coutume de lui donner par le passé, mais bizarrement, ça faisait plaisir au blond. Ouais, allez comprendre. Mais peu importe, le jeune homme écouta son senpai, écarquillant les yeux en apprenant que ce dernier avait assisté à quelques matchs après son départ. Sérieux ? Et ce crétin était resté planqué ? Kise fit la moue. Comme un gamin. Certaines choses ne changeaient pas.

"Et t'as pas jugé nécessaire de venir nous voir après ? Crétin..."

Il n'était pas énervé, en fait, il était surtout chamboulé. Au fond, ça lui faisait terriblement plaisir de savoir que son senpai ait pu assister aux derniers matchs du blond car cela signifiait qu'il n'avait pas oublié son équipe. Et puis, au final, c'était peut-être mieux qu'il ne se soit pas montré. Cela aurait perturbé Kise et les autres joueurs, ceux qui l'avaient encore connu. Le moment de surprise passé, il afficha un grand sourire, imaginant Kasamatsu dans les gradins, en incognito. Et puis, il lui avait dit qu'il avait parfaitement pris la relève et ça, ça signifiait beaucoup pour lui aussi.
Le moins que l'on put dire, c'était qu'il allait de surprise en surprise. Déjà, il ne se souvenait pas avoir entendu son ancien capitaine parler autant. Surtout quand il ne s'agissait pas de basket. Mais découvrir qu'il était devenu prof...alors là ! Kise resta un moment comme un idiot, fixant Kasamatsu comme s'il essayait de savoir s'il se foutait de sa gueule ou non. Lorsqu'il finit par se rendre compte que le brun était on ne peut plus sérieux, il éclata de rire.

"Toi ? Prof ? Je plains tes élèves ! J'espère que tu n'as encore envoyé personne à l'hôpital !"

Il imaginait déjà Kasamatsu devant une classe indisciplinée, balançant la craie avec force entre les deux yeux de l'élève le plus bavard, lui laissant une jolie marque au passage. Oui, c'était une scène comique.

"J'aurais pas aimé t'avoir comme prof, en tout cas !"

Il tira la langue, mais son air taquin laissa bientôt place à un air surpris, encore. Kasamatsu...marié ? Avec un gosse ? C'était une blague ? Kise ne put s'empêcher de rire une nouvelle fois. Non mais... sérieux ??

"Tu te fous de moi, là ? Marié ? Toi ? Comment t'as réussi cet exploit ?"

Il donna une petite tape dans le dos du brun, riant toujours.

"T'es devenu un vrai tombeur, c'est ça ? En même temps...t'as eu un bon coach, hein !"

Il s'attendait déjà à recevoir un coup, mais qu'importe. Il avait vraiment du mal à y croire, mais en même temps, il était heureux que son senpai ait fini par vaincre sa phobie des filles.

"Eh bien...en ce qui me concerne, j'ai réalisé mon rêve de gosse en devenant pilote, j'ai la tête dans les nuages tout le temps !"

Il se remit à rire bêtement, l'image était plutôt bien trouvée, non ?

"D'ailleurs...si jamais tu as besoin de voyager un jour...fais-moi signe, je t'emmènerai gratuitement !"

Il était sérieux, même s'il ignorait si c'était vraiment possible. Ah Kise...toujours à parler avant de réfléchir. Il finit par se lever, l'air déterminé.

"Et si on continuait cette conversation devant un bon verre ? T'as le temps, j'espère ?"

Il n'attendit même pas sa réponse et remit sa veste avant de prendre sa casquette pour la mettre sur la tête de Kasamatsu.

"Quelle classe ! Ça te va très bien !"

Et c'était vrai, en plus.

Invité

Certains trouvent la perspective d’une « réunion entre potes du lycée » rasoir au possible. D’autres, au contraire, seront ravis d’organiser ce genre d’événements pour couper un peu leur routine quotidienne. Yukio ne faisait partie d’aucune de ces catégories. Il n’était pas contre – même si la dernière retrouvaille des Kaijo s’était plutôt mal passé pour lui – mais n’allait pas pour autant prendre le temps d’en mettre une sur pieds, avec toute la logistique que ça sous-entendait. Sans doute était-ce inconsciemment pour cela qu’il avait perdu contact avec quasiment tout le monde, après avoir passé le bac. Mais c’était aussi pour cette même raison qu’il était content de revoir Kise après tout ce temps.

Mine de rien, le blond et ses pitreries lui avaient un peu manqué. Un peu. Maintenant il avait suffisamment de diablotins en carton dans ses classes pour ne pas vouloir, en plus, qu’ils ressemblent tous à Ryouta. Ohlala, non, sinon ce serait la fin du monde ; la fin du moooonde vous dis-je ! C’est donc avec un sourire contenu qu’il laissa le plus jeune lui tapoter dans le dos et déballer des inepties en tout genre. Bon, il n’allait pas le frapper, cette fois. Pas tout de suite. Il ne fallait pas abuser des bonnes choses, tout de même ! Cela dit, il avait tout de même sentit que ses paroles au sujet des matchs vus n’avaient pas vraiment plus.

Bwarf, tant pis. Ce qui était fait était fait. Yukio était déjà très heureux pour le blond qu’il ait pu réaliser ses désirs de gosses, c’était une très bonne chose. Cela dit, même si son ancien kohai lui proposait un voyage gratuit, il n’aurait pas vraiment eut confiance. Il s’imaginait trop bien l’ex-Kaijo partir en looping avec un A-480, comme ça, juste pour le fun. Bon, en vrai, bien sûr qu’il accepterait, mais sa petite private joke toute personnelle le fit sourire tout seul. Il n’eut pas le courage de râler à l’encontre de Kise et ses veux sous-entendus tout pourri au sujet de son « exploit » de s’être marié. Ahah, si le blond savait ce qu’il en était vraiment, au jour d’aujourd’hui, il serait probablement surprit, dans le mauvais sens du terme.

Kasamatsu acquiesça à la proposition de son ami d’aller continuer la conversation un peu plus loin, autour d’un bon verre – voir même plusieurs. De toute manière, il vit arriver la dame de ménage de tout à l’heure, à l’autre porte du gymnase. Il était temps de partir, maintenant. Ainsi, se relevant, il avisa le blond qui lui colla sa casquette de pilote sur le crâne – ça va, il se mettait encore bien, le salopiaud ! – et lui donna un léger coup sur l’épaule.

« Ça tombe bien, j’ai le souvenir d’un bon bar, pas loin. J’espère qu’il est encore ouvert, depuis le temps que je n’y ait pas mis les pieds ! A moins que tu ne préfères ce restaurant ou on allait parfois après l’entrainement ? »

Il faisait référence au petit boui-boui de quartier, là où, un jour, ils s’étaient retrouvés presque nez à nez avec le fameux Midorima, Takao et toute l’équipe de Seirin, après leur match contre Shûtoku, à l’époque.

« Allons-y, je n’ai pas d’heure de retour précise, ma fille est avec sa mère, ce soir. »

Il ne voulait pas trop parler de ça afin d’éviter les dégâts. Risquer d’être prit en pitié ? Et puis quoi encore ?! Il avait encore sa fierté, tout de même. Mal placée, mais présente tout de même.

« Au fait et toi, tu deviens quoi, de ce côté-ci ? Puisque tu t’es vanté de tes capacités de coach, tu as bien dû te trouver une mignonne petite femme, non ? »

Il l’aurait bien charrié en faisant une petite blague sur un éventuel changement de « bord », mais non, finalement. C’aurait été de trop mauvais goût.

09/05/2014

Découvrir que Kasamatsu s'était marié et avait eu un enfant avait vraiment surpris Kise qui ne s'y était pas du tout attendu. Bien sûr, fidèle à lui-même, il n'avait pas pu s'empêcher de charrier son aîné, mais ce n'était pas méchant, évidemment. Ça ne l'était jamais avec lui. Il était quand même curieux de savoir qui avait réussi à faire changer d'avis le brun au sujet des femmes...mais il attendrait le bon moment pour le lui demander. Ils ne pouvaient pas rester là plus longtemps, sous peine de se retrouver enfermés au gymnase et même si Kise aimait cet endroit, il préférait finir la soirée dans un bar, quand même !
Il apprit que Yukio n'avait pas d'heure, que sa fille était chez sa mère. Le blond haussa un sourcil. Cela signifiait-il qu'ils n'étaient plus mariés ? Bon sang ! Lui qui s'était réjoui pour son aîné...il allait devoir revoir tout ça !

Il avait bien l'intention de tirer cette histoire au clair plus tard dans la soirée. Ils ne s'étaient pas vus depuis tant d'années, ils ne pourraient sans doute pas tout rattraper en une soirée, mais ils feraient leur maximum ! Du moins, Kise en avait l'intention.
Bref, son senpai proposa d'aller dans un bar sympa dont il avait le souvenir, ou de se rendre au restaurant qui avait sans nul doute marqué leurs esprits. Maintenant qu'il y pensait, Kise avait un peu faim. Même beaucoup. Il n'avait pas encore eu l'occasion de prendre un vrai repas depuis l'atterrissage et le décalage horaire n'aidait pas non plus.

"Va pour le resto ! Qui sait, on y verra peut-être Kurokocchi et les autres !"

Il se mit à rire. il n'y croyait pas du tout, évidemment, mais ça aurait été drôle. Que devenait Kuroko, d'ailleurs ? Et les autres ? Peu importe. Ce soir était réservé à Kasamatsu et il avait bien l'intention de lui tirer les vers du nez. Après quelques verres, il serait peut-être plus enclin à se confier, qui sait. Quoique, il lui avait déjà dit plus que ce à quoi il s'était attendu à la base.
Il esquissa un sourire en observant le brun, portant toujours sa casquette. C'était marrant. Et puis, Kise était heureux, tout simplement.
Alors qu'ils quittaient le gymnase et l'enceinte du lycée, Kasamatsu l'interrogea au sujet des filles. Chacun son tour, après tout. Sauf que Kise se retrouva un peu con pour le coup. Il rougit légèrement avant de secouer la tête.

"Mon métier ne laisse pas vraiment la place pour ça..."

Sauf pour quelques parties de jambes en l'air en plein vol, hein...quand le co-pilote prenait le relais. Mais vous croyez sérieusement qu'il allait dire ça à son senpai ? Avec quelques verres, peut-être... mais pas dans l'immédiat !
Le court trajet jusqu'au restaurant se fit dans le silence, chacun se remémorant sans doute les moments passés ici. Parfois, Kise aimerait revenir en arrière, revivre ses années de lycée, ces années d'insouciance...mais il fallait bien grandir un jour.
Et puis, ils arrivèrent devant le restaurant et Kise ne put s'empêcher de lâcher un petit rire en revoyant Midorimacchi et Takao ouvrir cette porte, trempés.

"Je meurs de faim, en fait ! T'as eu une bonne idée, senpai !"

Il n'avait plus vraiment besoin de l'appeler "senpai" maintenant, mais c'était une question d'habitude... et pourquoi changer les bonnes habitudes, hein ? Bref, ils pénétrèrent dans le restaurant et furent immédiatement accueillis par une serveuse souriante. Kise observa rapidement la salle, mais ne reconnut personne. Il était à la fois déçu et soulagé, allez comprendre. Bref, ils s'installèrent à la table indiquée et le blond commanda aussitôt une bière, histoire de commencer en douceur. Puis, il se mit à regarder la carte, même s'il savait déjà ce qu'il allait prendre. Un délicieux okonomiyaki, bien sûr !

"Tu te souviens de la tête de Midorimacchi ? C'était trop drôle !"

Il se remit à rire bêtement avant de reposer la carte. Son estomac commençait à faire des siennes et plutôt bruyamment.

Invité

Tiens donc. Kise, célibataire ? Qui l’aurait cru, vraiment ! A l’époque du lycée, c’était déjà difficile à croire, mais là d’autant plus qu’il était devenu encore plus beau jeune homme avec la maturité de l’âge –oui, tout de même, Yukio reconnaissait que blondie n’avait rien perdu de ses facultés de mannequin ! Enfin bon, ce n’était pas au brun de soulever ce problème, sans doute. Et puis ils auront largement l’occasion d’en reparler après quelques verres, c’était plus que certain. La route vers le petit restaurant de quartier se fit dans le silence le plus absolu, les deux protagonistes prenant sans doute soins, intérieurement, des quelques souvenirs qu’il leur restait d’ici.

La bouffée de nostalgie ne s’était en rien évaporée depuis la sortir du gymnase, bien au contraire, même. Mais c’était plaisant car Kasamatsu n’était pas seul. Ce qui aurait pu être difficile à supporter sans personne autour ne l’était pas tant que ça en présence de Kise. Bon, il était vraiment dommage que Hayakawa, Moriyama et les autres ne soient pas de la partie – d’ailleurs, ils devenaient quoi, eux, aussi ? – mais autant y aller étape par étape. Qui sait, peut-être que prochainement, Yukio parviendrait à réunir toute l’ancienne équipe de basket au grand complet autour d’une table ! Venant de lui, ce serait bien une première mais après tout… pourquoi pas ? Idée à creuser !

En entendant Ryouta l’appeler « senpai », il ne remarqua que maintenant que rien n’obligeait le blond à agir de la sorte. Cela dit, ça faisait plaisir à entendre. Au moins, le plus jeune lui montrait toujours des marques de respects ! Qui aurait retrouvé à redire face à ça ? Certainement pas Yukio, c’est certain !

Accueillis d’une façon bien sympathique par une jolie serveuse – et bien quoi ? Yukio aussi avait le droit de trouver une femme jolie, non mais ! – le brun et son acolyte furent vite installés à une table parfaitement bien située. L’ex capitaine jeta un œil aux alentours. A part le mobilier d’apparence presque neuve, rien n’avait changé, ici. La disposition était toujours la même et la bonne odeur de nourriture en train de frire stationnait toujours dans l’atmosphère. A l’évocation de ce « Midorimacchi » - Yukio ne comprendrait décidemment jamais pourquoi un tel surnom pour tous les camarades puissants de Kise… - il se souvint parfaitement de comment ce dernier, accompagné de Takao, bien sûr, s’était retrouvés trempés jusqu’aux os.

D’ailleurs, ce soir-là, Kasamatsu s’était même fait entrainer ailleurs par le meneur de Shûtoku, sous prétexte qu’une « discussion entre personnes du même rôle sur le terrain ne pouvait être manquée ! ». Ahah, tu parles ! C’avait juste été un prétexte pour laisser une table improbable se composer, oui ! Un sourire naquit sur ses lèvres à ce souvenir. Oui, c’était les bons arômes de la jeunesse, tout ça.

« Oui, je m’en rappelle… »

Un petit rire plus tard et il commandait une bière, tout comme son camarade et ami. Le menu ne tarda pas à atterrir entre leurs mains et Yukio prit d’office la parole.

« Au fait Kise, ce soir, c’est moi qui invite donc fais toi plaisir, mange à ta faim. Considères ça comme une sorte …. D’excuses pour tout ce temps sans nouvelles ! »

Comme si l’un pouvait racheter l’autre ! Kasamatsu en avait pleinement conscience mais bon, pour une fois qu’il prenait des initiatives, on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir.

« Et dis-moi, au sujet de ton célibat, ce n’est pas plutôt que tu veux faire comme les marins mais en plein ciel ? Une femme dans chaque port ? Ahah. »

La petite vanne risquait de ne pas plaire à tout le monde mais c’était là une sorte de retour de pédale pour les sous-entendus de tout à l’heure, au sujet de Yukio et sa « terreur » de la gente féminine. Et nah !

09/05/2014

Kasamatsu avait changé. Kise le sentait et le voyait. Il parlait beaucoup plus qu'avant, mais le blond détecta comme une pointe de mélancolie dans ses propos. Comme s'il n'était pas pleinement satisfait de sa vie actuelle, comme s'il avait déjà vécu pas mal de choses et pas que des choses plaisantes. C'était une impression étrange dont le jeune homme ne pouvait se débarrasser. Peut-être se trompait-il - et il espérait que ce soit le cas - mais pour l'heure, il ne pouvait vraiment pas ignorer ce sentiment qui s'était emparé de lui. Pourquoi avait-il le coeur si serré quand il regardait son aîné ? Bah, il allait bien vite se détendre et oublier un peu tout ça, le temps d'un dîner et de quelques verres.
Une fois au restaurant donc, ils se rappelèrent tous deux de ce moment totalement improbable qu'ils avaient vécu ici, voilà des années plus tôt. Cela faisait du bien de rire de ces choses-là, de se rappeler les bons souvenirs, même si, sur le coup, Kise s'était senti un peu mal à l'aise.

Alors qu'il venait de reposer le menu, le blond regarda le brun avec de gros yeux. Il l'invitait ? Pour se faire pardonner de ne pas avoir donné de nouvelles ? Qu'est-ce qui lui prenait ? Le moment de surprise passé, Kise esquissa un petit sourire et secoua la tête.

"Tu m'énerves, tu m'as devancé ! Mais tu sais...tu n'as pas besoin de te faire pardonner quoique ce soit. Je suis autant en faute que toi."

Il refuserait probablement de laisser Kasamatsu tout payer, mais pour l'instant, il ne voulait plus aborder le sujet, ne voulant pas fâcher inutilement son senpai ! Oui...son senpai. Malgré les années passées, Kise le respectait toujours énormément et puis, c'était devenu une habitude, pourquoi en changer ? De plus, ça lui ferait probablement très bizarre de l'appeler par son nom ou même son prénom.
Son ami revint alors sur le fait que Kise était toujours célibataire, ce qui le fit rire. Kise, éternel célibataire depuis toujours, malgré ce que la plupart des gens pouvaient penser. Sans doute Kasamatsu avait-il cru faire une blague idiote en le comparant aux marins, mais le fait était qu'il n'avait pas vraiment tort.

"Comment t'as deviné ?"

Il se remit à rire, laissant donc planer un petit doute quant à la sincérité de ses paroles. Et puis, ce n'était pas vraiment comme s'il avait une femme qui l'attendait dans toutes les villes qu'il desservait.
Il but une gorgée de sa bière, la reposant lorsque la serveuse vint prendre leur commande. Du coup, le blond commanda ce qu'il avait mangé ici la dernière fois. Autant pousser la nostalgie à fond, hein... et puis, les okonomiyaki étaient délicieux ici, pourquoi s'en priver ?
Une fois la serveuse repartie, Kise reporta son attention sur Kasamatsu. Il s'interrogeait toujours quant à cette femme qu'il avait épousé, avec qui il avait eu une fille, mais dont il ne partageait apparemment plus la vie.

"Tu veux m'en dire plus...sur elle ? Vous n'êtes plus ensemble, je me trompe ?"

Autant aborder les sujets sérieux maintenant pour mieux se laisser aller par la suite. Car ce soir, Kise avait bien l'intention de se saouler ! C'était une grande occasion, après tout ! Seul souci: il ne savait pas du tout où il dormirait cette nuit. Il n'y avait pas du tout pensé, mais alors pas du tout ! Bah, au pire, il trouverait bien une chambre d'hôtel quelque part...

"Dis...tu dors où, ce soir ? Parce que moi, j'en ai aucune idée !"

Il se mit à rire bêtement, se rendant lui-même compte qu'il était finalement toujours aussi tête en l'air qu'avant.

Invité

Ahah, il avait pris une revanche sur Kise en le devançant pour proposer d’inviter ! Mouahahaha, Yukio savourait cette avancée toute personnelle en silence. Bon, okay, c’était totalement puéril ce genre de réaction mais au moins, ainsi, il ne pensait plus –ou du moins, presque plus – aux récents évènements qui lui étaient tombés sur le coin de la gueule. Ca ne l’étonnait que très peu de la part du blond que de rester évasif au possible au sujet de ses conquêtes. Et a vrai dire, Kasamatsu était même content pour lui. Certes, avoir une stabilité n’était pas une mauvaise chose, mais son comparse était encore jeune. Il n’y avait pas d’obligation de se marier avant tel âge ou tel stade de la vie… et heureusement ! Qu’il profite autant qu’il le pourrait, c’était encore la meilleure chose qu’il pourrait faire.

Le brun but une respectueuse gorgée de sa bière et choisit donc ce qu’il allait déguster sur la carte des mets proposés. C’était tout trouvé, le même que le dernier qu’il avait mangé ici avec Kise, lors de ce fameux soir avec le « Midorimacchi », justement. Il était encore disponible, c'était une chance ! Yukio ne doutait pas un instant que ça lui ferait le plus grand bien, d’avoir de nouveau ces saveurs en bouche !

Mais comme il aurait dû s’en douter, Kise avait oublié d’être con –enfin, pas totalement en tout cas. Il avait dû sentir son désarroi, sinon pourquoi se mettrait-il à l’interroger de la sorte ? L’ex capitaine ne savait pas où commencer ni quoi répondre. En désespoir de cause, après une autre gorgée conséquente de sa boisson – il l’avait déjà presque fini ! – il décida de répondre un peu dans le désordre, pour parer au plus « urgent », si les choses pouvaient être formulées de la sorte.

« Viens chez-moi si tu veux, j’habite plus très loin maintenant, je peux bien t’héberger une nuit, ça ne me tuera pas. »

C’est vrai que depuis sa séparation d’avec son ex-femme, il avait repris un appartement non loin et allait sous peu retourner à Kaijo en qualité d’enseignant, cette fois. Quitte à revenir aux sources, autant le faire à fond. Puis, la mine un peu plus grave, cherchant ses mots, Kasamatsu finit par se racler la gorge, un peu incertain.

« Hum, comment dire… »

Dans le même temps, il se triturait les doigts, comme s’il cherchait une alliance qui n’était déjà plus là depuis un moment, maintenant.

« Tu te souviens de Kisaragi Kahei, non ? »

C’est vrai qu’elle avait récupéré son nom de jeune fille, aussi. Ca faisait mal, très mal. Mais là n’était pas la question pour le moment. Kise avait aidé cette personne à percer dans le monde du mannequinat alors peut-être qu’il lui restait des contacts dans ce milieu qui lui aurait glissé une ou deux infos indiscrètes. Mais dans le cas contraire, Yukio préférait mettre toutes les cartes sur table, maintenant. Il venait de se décider.

« Nous avons commencé à nous fréquenter un peu par hasard, après mon départ de Kaijo. Puis de fil en aiguille, nous nous sommes mariés en petit comité et nous avons eu un enfant. Le problème c’est que… Ironiquement, nous nous aimions tellement que ça a fini par nous ronger et je ne plaisante pas. J’ai honte de moi mais… Je n’ai rien pu faire pour sauver mon couple de… moi-même, sans doute ? »

Il n’avait pas croisé le regard de Kise une seule fois. Le sujet était encore très à vif et l’aborder n’était pas encore chose aisée, surtout pour Yukio qui, sous ses airs de gros dur, était le premier à être blessé d’un rien.

Son portable vibra alors à ce moment-là. Il s’excusa auprès de son ancien kohai et jeta juste un coup d’œil pour voir qui pouvait bien vouloir le contacter à un moment pareil. En constatant qu’il avait reçu un sms de la part de sa fille – via le portable de sa mère – il sourit. Elle lui souhaitait bonne nuit, comme à son habitude depuis qu’il ne vivait plus avec elle de façon permanente. Ce genre de petit message lui suffisait à retrouver un peu le moral. Même si la bière aidait aussi pas mal, autant être honnête.

« Tiens, regarde, c’est elle, ma fille. Elle s’appelle Himari et elle a cinq ans. »

Il avait tendu son portable avec une photo de sa fille en fond d’écran au blond, comme un trophée qu’il n’échangerait pour rien au monde. Oui, malgré le faste des tristes choses qui lui sont arrivés, Yukio aimait sa fille et la chérissait comme la première merveille du monde. Ce qu’elle était à ses yeux.

HRP ♥:

09/05/2014

A vrai dire, Kise ne s'était pas vraiment attendu à des confessions de la part de Kasamatsu et pourtant. Comme quoi, son senpai pouvait le surprendre quand il le voulait ! On pouvait même dire que pour le moment, c'était bel et bien le brun qui se confiait le plus, qui parlait le plus même ! Incroyable, mais vrai ! Dans tous les cas, Kise l'écouta avec intérêt jusqu'à se retrouver en bug total en apprenant avec qui son compagnon du soir avait été marié et avait eu un enfant. Kisaragi Kahei ? C'était une blague ? Vu la tête de l'autre, non. Cette fille avait tout simplement été insupportable la plupart du temps, même si, au fond, Kise l'aimait bien. Il l'avait aidée à se lancer dans le mannequinat avant d'abandonner cette voie. Il ignorait donc si Kahei avait continué ou non, ne s'étant par la suite plus vraiment intéressé pour ce milieu. Ça avait été amusant un temps et ce temps était révolu.

"T'es...sérieux ? J'aurais jamais imaginé ça !"

Néanmoins, il ne comprenait pas vraiment pourquoi ils s'étaient séparés. Ils s'aimaient trop ? C'était quoi ce délire ? Quand on s'aimait, on ne se séparait pas ! Trop s'aimer, ça existait vraiment ? Le blond était perdu. Il fallait dire qu'il n'était jamais vraiment tombé amoureux, il ignorait donc tout de ce dont parlait le brun. Toutefois, il se sentait mal pour lui, il sentait sa peine et ça lui faisait de la peine aussi, du coup. En plus, il n'avait jamais son senpai comme ça, du coup, ça le déstabilisait pas mal - même s'il tentait de faire de son mieux pour le dissimuler.

"Je ne comprends pas. Comment on peut se séparer si on s'aime trop ?

Finalement, il avait avoué à son vis-à-vis qu'il n'avait pas compris. Bah, peu importe au fond. Il termina sa bière un peu après Kasamatsu et en recommanda une autre alors que le brun consultait son portable. Peu de temps après, il était en train de regarder une photo de la fille de Yukio. Kise fit de gros yeux et regarda tour à tour la photo et Kasamatsu.

"Comment t'as réussi à faire une gosse aussi mignonne ? J'y crois pas !"

Il se mit à rire, espérant ainsi détendre l'atmosphère. Ils n'étaient pas là pour déprimer, après tout ! En réalité, il enviait un peu le brun. Pas pour sa rupture, ça allait de soi, mais bizarrement, depuis quelques années, il se voyait avec un gosse. Non, ne me demandez pas pourquoi ! Enfin bon, le fait était que le blond voulait des enfants plus tard. Mais pour ça, il devait d'abord trouver la bonne personne et commencer par tomber amoureux serait déjà pas mal.
La serveuse leur apporta enfin leur commande et Kise eut l'eau à la bouche en sentant les bonnes odeurs. Son estomac se manifesta bruyamment et dès que les ingrédients furent posés, Kise les étala sur la plaque chauffante. Bientôt, tout ce joyeux bordel deviendrait un délicieux okonomiyaki ! Lorsque ce fut prêt, Kise n'attendit pas pour en attraper un bout à l'aide de ses baguettes, n'en ayant rien à faire du fait que c'était brûlant.

"Itadakimaaas' !"

Grossière erreur de ne pas avoir fait gaffe car il se crama la langue en beauté. Il grimaça et descendit presque entièrement sa deuxième bière pour tenter de calmer la douleur. Ah, quel idiot ! Bon, finalement, une troisième bière s'imposait, hein !

"Tu sais, senpai...je suis jamais tombé amoureux. Donc, je comprends pas tout, mais...je suis là si t'as besoin d'une épaule sur laquelle pleurer !"

Il commençait déjà à dire n'importe quoi. En même temps, il en était à sa troisième bière et pour tout vous dire, il ne tenait pas super bien l'alcool. Ah bah bravo, Kise ! En plus, il venait tout juste de se rappeler de la proposition de Kasamatsu quant au fait qu'il pouvait dormir chez lui, ce soir. Pris dans le moment, tout ça, il avait un peu zappé le truc.

"En tout cas, merci de vouloir m'héberger ! C'est gentil !"

Gentil ? Sérieux ? Il n'avait pas trouvé mieux ? Il se remit à rire avant de terminer son plat à une vitesse hallucinante. Et...il en recommanda. Parce qu'il avait encore faim.
A cet instant, il croisa le regard d'une des clientes du restaurant. Elle le fixa longtemps et du coup, vieux réflexes obligent...eh bien, il tapa la pose en lui faisant un magnifique sourire et un mouvement de tête digne des meilleures pubs L'Oréal. La cliente le regarda d'un air ahuri, secoua la tête et retourna à son dîner, laissant Kise totalement dépité.

"Faut croire que j'ai perdu la main...

Invité

Oui, en effet, il aurait dû s’en douter. Kise ne comprenait pas. Et il ne comprendrait surement pas. Il ne pouvait pas lui en vouloir, c’était complexe, même pour lui, après tout. Un jour, il y aurait peut-être explications. Pas ce soir, en tout cas. Peut-être un peu plus tard, lorsque Yukio prendrait le soin de tout lui narrer dans les moindres détails, en prenant bien soin de ne rien omettre d’essentiel. Soit pas ce soir. L’heure n’était plus à se lamenter mais à agir, à avancer. Et si le chemin pouvait être constitué de quelques soirées comme celles-ci, alors Kasamatsu les accueillait à bras ouverts. Il en avait grandement besoin, surtout maintenant.

Il se laissa aller à rire en laissant parvenir jusqu’à ses oreilles les vannes de son ami blond. Au moins, à ce niveau-là, il n’avait rien perdu de sa facétieuse personnalité et ce n’était pas un mal. Les commandes ne tardèrent pas à arriver prestement –et heureusement car vu le bruit que faisait l’estomac de blondie, Yukio le soupçonnait de pouvoir bouffer une table, si ça continuait ainsi. Il se servit donc ce qu’il avait voulu manger, déposant le tout sur la plaque chauffante, faisant attention à ne pas se bruler.

D’ailleurs, en parlant de brulure, Kise trouva le moyen – dieu savait trop comment – de se faire mal avec… le contenu de ses baguettes. Non mais quel pas doué tout de même. Il restait lui-même sur ce point-ci également, irrécupérable ! Mais bon, Yukio ne put s’empêcher de rire, histoire de se moquer gentiment, un peu plus librement que lorsqu’ils étaient des adolescents. Kasamatsu avait pris en maturité mais avait aussi appris que parler, ce n’était pas si mal que ça, finalement. Bon, il restait discret sur sa propre vie et lui-même mais ça ne l’empêchait pas de bien discuter avec des tierces personnes, désormais.

D’ailleurs, ça lui permettait de sortir de temps à autre, avec les personnes qu’il appréciait vraiment, des petites gamineries dont il ne se serait jamais pensé capable auparavant.

« Bah alors, Kise ? On ne sait plus manger ? Il faut que je te réapprenne comment faire ?! »

Nouveau rire tandis que lui dégustait le contenu de ses baguettes sans se bruler ! Cela dit, il accompagna Kise avec une seconde bière et l’imita au moment d’en recommander une troisième. Elles étaient très bonnes mais très alcoolisées, également. Le souci, c’était que le goût en lui-même empêchait que l’on se rende bien compte que l’on était déjà bien pompette. En soit, Kasamatsu n’était pas un grand buveur, mais il arrivait à tenir correctement plusieurs verres. Même s’il ne fallait pas trop lui en demander non plus !

Par reflexe, il fila une pichenette entre les deux yeux de la blondasse devant lui, juste pour le plaisir de le remettre un peu en place.

« Une épaule sur laquelle pleurer ? Non mais ça va bien oui ?! Tu m’as pris pour qui ! »

Evidemment, il n’était pas vexé, loin de là, ça lui faisait même plaisir de voir que l’ancien kohai qu’il devait tout le temps réprimander se proposait ainsi pour le réconforter. Cela dit, ce n’était vraiment pas son genre, voilà tout. Mais il eut rapidement sa petite vengeance envoyant Kise se faire royalement ignorer par une dame. Mon dieu, ce jour était à graver dans les annales ! Yukio ne se fit pas prier pour lui donner une petite accolade à l’épaule.

« Bwahaha, et bah alors ?! C’est les rides qui ne plaisent plus ? Rassures-toi, moi je trouve que ça te va bien ! »

Ola, il commençait à parler beaucoup. Mais vraiment beaucoup. Quelque chose qui restait inhabituel chez lui, à ce point, tout du moins. L’alcool devait commencer son ascension vers le cerveau tout doucement, probablement.

Il se resservit a mangé et proposa à son acolyte de soirée ;

« Je prendrais bien une boisson un peu plus forte, pas toi ? »

L’ambiance promettait d’être au rendez-vous, ce soir !

09/05/2014

Assez pleuré, il était temps de détendre l'atmosphère ! Oui, bon, personne n'avait vraiment pleuré, mais par moments, ils n'en avaient certainement pas été loin ! Peu importe, ça faisait aussi partie des retrouvailles...mais maintenant, il fallait les fêter dignement et quoi de mieux que quelques bières pour ça ? Kasamatsu était devenu plus bavard et Kise ne savait pas trop si c'était normal ou si c'était grâce à la boisson. Qu'importe, cela l'amusait vraiment beaucoup ! Bien sûr, il dut encore faire une connerie, malgré lui, ça allait de soi. Il se crama la langue en étant trop pressé pour manger, sérieux...Le brun avait raison sur ce coup-là, il n'était vraiment pas doué ! Et bien sûr, l'autre ne se faisait pas prier pour le charrier ! Et comme Kise était à présent un vrai adulte responsable, il tira bêtement la langue avant de prendre un air faussement vexé. Oui, oui, très adulte et mature.

En tout cas, ça faisait plaisir de voir Kasamatsu rire, oui, très plaisir. D'autant plus que Kise l'avait rarement vu rire ! Attention, ce jour était à marquer sur le calendrier !
Bref, le blond déclara alors qu'il était là si besoin, ce à quoi il dut faire face à un Kasamatsu un peu en colère. Il récolta même une pichenette entre les yeux; non mais !

"Hey ! Je suis sérieux ! T'es vraiment pas sympa !", dit-il en faisant la moue, une main portée à son front.

Toutefois, ce petit épisode fut rapidement oublié lorsque Kise se mit à faire le beau devant une femme qui le regardait...et qui lui mit un vent. Kasamatsu en profita pour se payer sa tête, parlant de rides ! Non mais !

"Des rides ? Où tu vois des rides ? Moi au moins, j'en ai pas une énorme entre les yeux à force de froncer les sourcils !"

Il éclata de rire, c'était vraiment trop drôle ! Si, si ! Extrêmement drôle ! Boire quelque chose de plus fort ? Pourquoi pas. Même si, au fond, Kise savait pertinemment que ça ne se finirait pas bien.

"Okay, va pour un truc plus fort ! Mademoiselle ! Amenez-nous votre meilleur sake, s'il vous plaît !"

Il s'était évidemment adressé à la serveuse qui était à l'autre bout de la pièce. Oui, Kise venait de gueuler à travers tout le restaurant, attirant totalement l'attention sur lui. Bah, il avait l'habitude et puis, au fond, il aimait bien être le centre d'attention. Il haussa les épaules et attendit donc l'arrivée de la serveuse qui leur apporta une bouteille de sake bien fort. Si avec ça ils ne terminaient pas sous la table...Ah, oui...et il y avait son deuxième plat aussi ! Inutile de dire que Kise le dévora presque aussi vite que le premier !
Il leva ensuite son verre car avec tout ça, ils n'avaient même pas pensé à trinquer !

"Kanpai !"

Il vida son verre cul-sec et se resservit, mais il commençait déjà à avoir chaud, très chaud même. Il dénoua sa cravate et déboutonna les premiers boutons de sa chemise.

"Fait chaud ici, non ?"

Il finit par retirer sa cravate pour s'éventer avec. Autant dire qu'il avait l'air totalement ridicule et en plus, ça ne servait strictement à rien.

Invité

Au moins la soirée promettait d’être animée ! Tant mieux, c’était exactement ce qu’il fallait aux deux compères pour apprécier des retrouvailles dignes de ce nom. En plus, le saké fraichement apporté n’aiderait probablement pas à rester sobre bien longtemps. Déjà que Yukio était assez joyeux – ou pompette, ça dépendait du point de vue-, mais à ce rythme, il serait bientôt complétement torché. Cela dit, une fois n’est pas coutume, il pouvait bien se détendre un peu de la sorte avec un vieux pote, non ? De toute manière, même si c’avait été interdit, il était un peu tard pour reconsidérer la chose, maintenant.

« Kanpai ! »

Joyeusement, il trinqua avec Kise. C’était bien la première fois qu’il trinquait ensemble, d’après ses souvenirs. Et après quelques microsecondes de réflexions, Kasamatsu trouva même à un peu choquant. Ils se connaissaient bien – voir même très bien – alors pourquoi n’avaient-ils jamais eut ce genre de petit rituel, comme ça ? Bon et bien c’était encore un argument supplémentaire pour en profiter un maximum ! C’est ainsi que les petites coupes de saké étaient descendues les unes après les autres. Si bien que la température corporelle du brun commençait à grimper de concert.

« Ouai, t’as raison… J’vais faire comme toi, d’ailleurs. »

Oui, bien sûr. Comme si s’éventer avec leurs cravates allait arranger la chose. Duo de couillons, va ! En attendant, très surs d’eux même, rien n’aurait pu les interrompre durant cette petite séance de secouage de tissu. Sauf peut-être le radar faussement efficace de Yukio avec les femmes –hey, ce n’est pas parce qu’il ne sait pas s’en servir qu’il n’ne est pas pourvu, il reste un homme malgré tout !

« Hey, Kise ! »

Il attrapa son camarade par le cou et le ramena un peu vers lui, comme pour lui chuchoter un secret – quand bien même il n’était pas du tout discret pour un sou, autant dire ce qui est.

« Je crois que t’as une touche avec la serveuse, là-bas. »

Il analysa de nouveau la situation mais… Sa vue était déjà un peu trouble et ce qu’il voyait pouvait être un tantinet différent de la réalité.

« ‘Fin, elles sont deux mais j’te parle de celle qui a le moins de moustache. »

Il parlait du gérant du restaurant, mais sinon, tout allait bien. Heureusement que personne ne l’avait entendu sinon il aurait pu risquer une mise à la porte. Pour des retrouvailles pleines de nostalgie, il fallait avouer que c’aurait été un peu ballot. Très, en fait.

« Ou au pire si tu te sens vraiment seul avec tes rides – oui je ne vais pas lâcher le morceau, ancien mannequin de mes deux – t’as qu’à appeler quelques-unes de tes anciennes fans pour passer la soirée avec nous ! »

Il ne savait pas trop si Kise allait accepter mais c’était surtout pour continuer de le vanner, l’alcool le rendant très porté sur l’humour de caniveau tout à coup. Pathétique, certes, mais assez drôle.

« Tant que c’est pas une ancienne Kaijo, j’m’en fiche moi, ahah ! »

Oui, il n’aurait plus manqué que ça retombe aux oreilles de Kahei. Non merci. Yukio n’était pas encore assez alcoolisé pour en oublier la raison de son humeur noire. Mais peut-être qu’après une coupe supplémentaire…

09/05/2014

L'alcool commençait à bien couler, mais qu'importe. Les deux amis voulaient profiter de cette soirée pour se retrouver et pour se lâcher comme jamais. Oui, c'était la première fois qu'ils trinquaient de la sorte, mais en même temps, lorsqu'ils s'étaient quittés, ils étaient encore mineurs, tous les deux ! Or, ils n'avaient donc, théoriquement, pas encore le droit de boire. Et Kise s'était effectivement tenu à la majorité à 21 ans avant de boire sa première bière. Au début, il avait eu un peu de mal avec son goût, mais il avait fini par apprécier. Il ne buvait pas souvent et il commençait à en accuser le coup. Mais bon, en temps normal, Kise faisait très attention, si, si. En même temps, il était obligé. Il avait la vie de centaines de personnes entre les mains à chaque vol, après tout. C'était une sacrée responsabilité qu'il n'aurait jamais cru endosser un jour. Comme quoi, tout pouvait arriver !

Ils commençaient à avoir chaud. Du coup, ils étaient à présent en train de s'éventer avec leur cravate respective comme deux crétins. Le pire, c'était que ça n'avait absolument aucun effet, mais ils continuaient, persuadés qu'ils auraient bientôt moins chaud !
Et puis, Kasamatsu l'attrapa par le cou,, s'apprêtant peut-être à lui confier un secret. Ou pas. Il se mit à parler de la serveuse, affirmant que Kise avait une touche avant d'ajouter qu'il y avaient deux serveuses, dont une avec moustache. Gné ? Le blond suivit le regard de son aîné et plissa les yeux. Qu'est-ce qu'il racontait ? Il voyait une serveuse et un mec moustachu qui devait être le cuisinier ou un truc comme ça. Bon, apparemment, Yukio était déjà plus bourré que lui. Ou alors, ils avaient tous deux une façon différente de vivre cette...expérience.

"Senpai...c'est un mec que tu regardes...tu me caches des choses ?"

Il rit bêtement avant de se dégager de l'étreinte de Kasamatsu qui continuait à dire n'importe quoi, insistant une nouvelle fois sur les rides de Kise - qui, je vous le rappelle étaient totalement inexistantes - avant de proposer de faire venir quelques anciennes fans. Quoi ? Il était sérieux ? Alors, soit il avait vraiment beaucoup changé, soit c'était la boisson qui parlait. Bizarrement, Kise optait plutôt pour la deuxième explication.

"Oh, ce serait marrant, mais j'ai jamais eu leur numéro, tu sais."

Eh ouais ! Kise adorait faire le beau devant ses fans à l'époque, mais en réalité, dès que l'une d'entre elles lui donnait son numéro, il le faisait disparaître. Ce genre de relations ne l'avait jamais intéressé. Il voulait vivre une vraie histoire d'amour avec quelqu'un qui l'aimerait pour ce qu'il était et non pour ce qu'il paraissait ! Oui, le blond était romantique et vieux jeu, et alors ?

"J'te connaissais pas comme ça, senpai ! Un vrai tombeur, dis-moi ! Et si tu allais draguer cette fille, là-bas ? Montre-moi tes talents !"

Il désigna une jeune femme plutôt jolie, assise à quelques tables de là, avec une amie. Kise était persuadé que son aîné refuserait, mais qui sait...il n'était peut-être pas au bout de ses surprises et puis, ça le ferait tellement rire ! Oh oui, tellement ! En attendant, il reprit sa cravate et se leva pour s'avancer vers Kasamatsu. Il se rendit alors compte qu'il ne marchait plus très droit. Bah, tant pis. Il le fixa un instant de façon étrange avant de lui foutre la cravate sur la tête, puis il lui caressa les cheveux pour les remettre en ordre, si, si, je vous jure !

"Allez, vas-y ! Tu peux le faire ! T'es le meilleur ! Mais évite de trop froncer les sourcils, hein !"

Il lui colla une tape dans le dos, l'incitant à se lever avant de se rasseoir parce que bon...ça tanguait un peu, tout ça !

Invité

Non mais genre, quoi ! Kise qui faisait encore un sous-entendu sur sa sexualité. Ca va bien oui, blondie de mes deux ? Parce que très franchement, du temps où il était mannequin, il y en a plus d’un qui s’était posé la question de savoir de quel bord il était, le petit ailier ! Non mais alors, quelle insolence ! Si Yukio avait été moins alcoolisé, il l’aurait sans doute frappé, encore. Mais là, il avait la flemme, c’est tout. Il reprit une gorgée de son saké – qui lui arracha la gorge, au passage – et rejeta un coup d’œil vers… là-bas, là derrière le comptoir. Ah, ouai, finalement ce n’était pas deux filles qu’il avait vu. Raté. Mais bon, lui avait au moins l’excuse de ne pas être à l’affut tout le temps ! Son radar à femmes n’était donc pas ce qu’il y avait de plus performant et devenait facilement perturbé avec un peu d’alcool.

Arf, Kise qui n’avait même pas le numéro d’une ou deux connaissances potentiellement draguable. Celui-là, alors, jamais utile quand il faudrait ! Ahah, si Yukio sobre se voyait lui-même dans l’état dans lequel il se trouvait actuellement, il ferait probablement un micro-coma. Ou une descente d’organes. Ou les deux en simultané. Même un plongeon dans la poitrine de Momoi Satsuki n’aurait pas eu autant d’effet sur lui, il fallait être honnête ! Il s’était foutu dans un état pire que lamentable, là.

Et comme si ce n’était pas suffisant, il fallait, en prime, que la blondasse qui lui servait d’ami l’incite à aller draguer. Ahah, genre il n’en était pas capable ! Grrr, d’abord. Vilain Kise. Il allait voir de quel bois Yukio se chauffait ! Et puis qu’il arrête avec ses sourcils, raaaah ! S’il continuait, Kasamatsu allait lui faire bouffer sa coupelle de saké par les yeux – avec classe et élégance, s’il vous plaît.

C’est ainsi qu’il se retrouva debout, avisant comme un con la trajectoire à suivre jusqu’à la table des deux demoiselles précédemment ciblées par le blond. Oui parce que ladite table se trouvait à dix mètres à tout casser mais vu le taux d’alcoolémie présent dans son sang, ça revenait à planifié un Paris-New York en montant un canari turquoise. Oui, parfaitement. Elle est très bien cette comparaison, laissez-moi tranquille !

S’avançant, Yukio fut soudain prit d’un doute. Ainsi, il se retourna sans aucune élégance vers son acolyte pour l’interroger.

« Euh, Kise, j’ai un doute. On dit bonjour avant ou après avoir embrassé la personne ? »

Oui, c’était vraiment la question qu’il se posait. Puis il reprit son chemin pendant environ un mètre et demi avant de se vautrer sur le sol façon airbus qui se crash, les bruits de carlingues qui se détachent en moins. Bon, bah pour le plan drague, on verrait pour une autre fois, hein. Le contact du front sur le sol avait redonné un semblant de lucidité au brun qui, fort de cette nouvelle expérience enrichissante, préféra se relever et aller se rassoir, malgré la gêne qu’il ressentait de s’être ainsi fait remarquer.

Mais ce n’était pas fini, non non. Un détail l’agaçait mais il ne mit pas bien longtemps avant de mettre le doigt dessus. Attrapant la cravate de Kise, il la mit sur la tête de ce dernier, de la même manière que lui et déclara, le plus sérieusement du monde, en plus ;

« J’aime pas ne pas être assorti avec les gens avec qui je bois, d’abord. »

Eh bah putain, elle était belle l’élite bleue, après dix ans et quelques verres !

09/05/2014

Voir Kasamatsu dans cet état amusait grandement Kise qui n’avait jamais vu le brun se lâcher de la sorte. Bon, il avait lui-même déjà un sérieux coup dans l’aile, mais il pouvait encore profiter du spectacle. Un peu. Pour le moment. Du coup, histoire de tester les limites de l’autre et de se marrer par la même occasion, il lui avait lancé le défi d’aller draguer l’une des clientes du restaurant. Il s’était presque attendu à recevoir un coup, mais celui-ci ne vint jamais. Pire, Kasamatsu venait de se lever – non sans mal – pour se diriger vers la table en question. Il tenait à peine debout, c’était évident.
Et puis, ce crétin se retourna vers lui pour lui poser une question qui le laissa sans voix. Il fixa un instant son senpai avec de gros yeux, la bouche grande ouverte. Il était sérieux, là ? Le moment de surprise – que dis-je, le choc – passé, Kise éclata de rire, se foutant ouvertement de la gueule de ce pauvre Kasamatsu qui ne devait rien y comprendre.

« Si tu veux qu’elle t’envoie sur la lune, essaie donc de l’embrasser, crétin ! »

Et puis, ce fut le drame. Le brun n’atteignit jamais ladite table car il fut victime d’un crash après un superbe vol plané qui le fit atterrir lourdement par terre. Devant les airs effarés des autres clients. Kise, lui, se mit à rire de plus belle. C’était magnifique, vraiment magnifique. Du coup, il se leva et écarta les bras en imitant les bruits d’un avion.

« Mayday, Mayday ! Nous allons nous écraser ! »

Deux clowns, voilà ce qu’ils étaient. Irrécupérables. Kasamatsu parvint à se relever tout seul et s’approcha alors de Kise pour lui foutre sa cravate sur la tête, comme le blond l’avait fait avec lui. Ils avaient l’air fin comme ça !
Kise tapa la pose, genre il était trop un beau gosse comme ça. Ouais, genre. Certains clients se contentèrent de secouer la tête, d’autres riaient, d’autres encore étaient visiblement très agacés. L’ex mannequin retourna à leur table et attrapa la bouteille de sake pour la boire au goulot. Si, je vous jure ! Merde, ça arrachait quand même ! S’il n’était pas encore assez torché tout l’heure, il l’était sans conteste maintenant. Il mit d’ailleurs la bouteille entre les mains de Kasamatsu, histoire qu’il la finisse, Ce serait dommage de gâcher ça !
En attendant, il fouilla dans sa poche du mieux qu’il put pour en sortir son portefeuille. Il avait totalement zappé le fait que le brun voulait l’inviter, mais de toute façon, ce dernier n’aurait probablement même pas pensé à payer dans son état ! Il ne compta même pas son argent et se dirigea vers la serveuse, marchant comme sur un bateau en pleine tempête – ou presque. Lorsqu’il fut arrivé à sa hauteur, il lui mit plusieurs billets dans la main avant de rire et de lui dire de garder la monnaie. Elle fit de gros yeux et pour cause. Cet idiot de Kise avait payé 5 fois plus que nécessaire, oui, 5 fois !

« Allez viens, mon vieux ! J’crois qu’on a assez embêté ces gens ! »

« Mon vieux »… c’était bien la première fois que Kise n’appelait pas Kasamatsu senpai. Enfin bon, il avait une bonne excuse aussi !
Il passa un bras autour des épaules du brun et l’entraîna dehors, en titubant, manquant de se casser plusieurs fois la gueule sur quelques mètres ridicules. Ils étaient beaux, tiens !

« J…Je suis teeelleeemeeeeent conteeeent de te revoiiir ! Tu peux pas savoiiir ! Hips ! »

S’en suivit un Kise qui braillait on ne sait quelle chanson tout le long. Une seconde…ils allaient où comme ça ? Kasamatsu se souvenait-il de l’endroit où il habitait ? Bah, Kise était tellement bourré qu’il ne s’en soucia pas vraiment.
Soudain, un mignon petit chaton apparut dans son champ de vision. Du coup, Kise lâcha Kasamatsu, ne faisant pas gaffe au fait qu’il pouvait éventuellement se casser la gueule, et se précipita vers le petit félin. Enfin…précipiter était un bien grand mot.

« Nyaaan, nyaaan ! T’es trop chou, toi ! Je t’adopte ! Regarde, senpai ! Il est mignon, non ? Tu veux bien qu’on le ramène ? »

Mais genre ils vivaient ensemble et genre ils allaient adopter un chaton. Non, Kise n’allait définitivement pas bien ! Et le pauvre chat le regardait avec ses grands yeux avant de miauler et de s’enfuir dans une ruelle. Une ruelle où se trouvaient des poubelles. Kise, en bon idiot qu’il était, poursuivit le chaton et se cassa la gueule sur la poubelle la plus proche, renversant tout son contenu au passage.

« Aaaah, ça puuuue ! »

Kise, 26 ans, ex mannequin et basketteur de talent, pilote qui avait tous les jours des centaines de vies entre les mains. Mais sinon, tout va bien.

Invité

Alors là, c’était sûr, l’un comme l’autre des deux compères étaient complétement cuités. Et encore, le terme était bien faible pour désigner les deux zouaves en train de sortir de ce restaurant, attirant sur eux l’attention du moindre pecno un tant soit peu sobre. Pas comme eux, en clair dans le texte. Yukio n’avait même pas remarqué que Kise avait réglé l’addition – cela dit il trouverait très certainement un moyen de se venger par la suite, dès qu’il en aurait pris conscience- et le voilà qui déambulait avec la blondasse très alcoolisée dans la rue tard le soir. Tout est normal. On en doute absolument pas ! Ah ah…

L’espace d’un court instant, Yukio se dit qu’il aurait bien aimé rentrer chez lui en avion.

C’aurait été plus rapide, même s’il n’habitait pas forcément très loin, maintenant. Puis bon, il avait un pilote avec lui, ça ne pouvait donc que fonctionner, non ?! Il devait bien avoir amené son deltaplane avec lui l’autre là ! …Ah moins que ce ne fut-ce un airbus ? Kasamatsu fut pris d’un doute conséquent. Puis il finit par abandonner son idée. Ouai, non, pas possible. Kise était trop bourré pour savoir conduire un engin motorisé présentement. Oui, nous remarquerons qu’il n’y a que ce détail qui a fait changer d’avis Yukio. Le reste et la logique, fuck off. En même temps après trois bières et plusieurs coupes de saké fort – le brun avait fini la bouteille cul sec, quand même- c’était à peine étonnant, comme état d’esprit.

Mais il se consola en se disant qu’il n’était très probablement le plus touché des deux. Déjà Kise qui menaçait de lui faire redire bonjour au sol tellement il tanguait, c’était quelque chose, mais lorsque blondie se décida à se reconvertir en … chat - ? – Kasamatsu ne sut plus quoi dire. Hein ? L’emmener avec eux ? Mais bien entendu, Kise ! Ils allaient faire ça, ouai ! Et appeler le chat Marie-Madeleine, aussi. Parce que Sainte Marie-Madeleine et… Bref. Hell no.

En plus ledit chat ne parut pas des masses d’accord – ni même très convaincu par l’imitation de Ryouta – puisqu’il s’enfuit aussitôt à toutes jambes – enfin, toutes pattes mais vous aurez compris l’essentiel. Sans doute l’ex-mannequin n’avait plus en sa possession toutes ses facultés psychomotrices étant donné qu’en voulu rattraper Mistigri – le nom random de tous les chats -, il se vianda la tronche plus ou moins majestueusement dans… une poubelle. Il faisait très fort, encore une fois.

Et ce fut au tour de Yukio de bien rire, il faut dire. C’était tellement incongrue comme situation, le brun manqua de se rouler en boule par terre tellement ses abdominaux lui faisaient mal à force de rire ! Cela dit, il ne savait pas combien de temps il était resté là à se foutre de la gueule de Kise mais il fut quelque peu ramené à la réalité par de la flotte trèèèès froide qu’on lui jeta dessus ainsi que sur le blond depuis les étages supérieurs du bâtiment devant lesquels ils se trouvaient tous les deux. Un voisin mécontent de leur tapage, sans doute, et à raison. Cela dit, l’explication rationnelle ne traversa même pas l’esprit du Kasamatsu qui eut même un sourire avant de sortir une énième connerie.

« Ah, un microclimat… C’est con j’ai pas amené mon Ushuaia. »

Bien sûr, on va se doucher comme les gens de cette foutue publicité qui se lave à l’eau de plus sous un baobab géant ! Non mais Yukio tu t’entends parler au moins ou pas ?! Ah, non, forcément, ce serait trop beau.

« Bon, Kise, relèves toi, b… baka ! hips ! »

Il fallait retrouver sa maison, maintenant, ou pas dit eu le microclimat ne revienne pas les visiter une nouvelle fois, un peu plus méchamment, cette fois. Yukio avisa la rue à droite, puis celle de gauche, paraissant réfléchir avec la même classe que celle d’un teckel mouillé –ou un boudin de porte trempé, comme vous le souhaitez.

« Bon alors, je sais que j’habite dans une rue… ou il y a du bitume. »
Bien Sherlock, bien joué. Oh, une autre illumination soudaine !

« Ah, il y a des boîtes aux lettres aussi, dehors ! »

… Ah bah, c’est sûr qu’il allait vite rentrer chez lui comme ça.

09/05/2014

Complètement torchés, voilà ce qu'ils étaient. Et il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre ! Quand l'un sortait une connerie, l'autre n'était jamais bien loin pour en sortir une pire encore. Allaient-ils s'arrêter un jour ? Encore heureux que la bouteille de sake avait fini par être vide, sinon, ils se seraient probablement écroulés au milieu du restaurant. En tout cas, leur passage n'était certainement pas passé inaperçu. S'ils croisaient d'anciennes connaissances maintenant, c'en serait définitivement terminé de leur réputation. Le peu qu'il leur restait ! Enfin, c'était bien le cadet de leurs soucis à l'heure actuelle ! Kise devait faire appel à toute la concentration qu'il lui restait - donc presque rien du tout - pour mettre un pied devant l'autre. Non, sérieusement, il n'avait jamais été aussi bourré.
Le voilà qui voulait adopter un chat, mais qui lui avait fait peur à la place. Tentant de le retrouver, ce fut une poubelle qui le trouva d'abord. Et les poubelles, ça sentait mauvais !

Au lieu de se lever, le blond resta vautré parmi les ordures, se plaignant simplement que ça puait. Avant de recevoir une douche très froide sur la tronche. Gné ? Il aperçut Kasamatsu tout aussi trempé que lui, parler d'Ushuia. Sur le coup, Kise ne comprenait rien du tout. Bah merde, c'était mouillé et froid, ce truc ! Pourtant, il ne pleuvait pas ! D'où était venue cette flotte ? Tout comme son compagnon, il n'avait absolument pas songé au fait qu'un voisin énervé avait pu la leur balancer dessus.

"C'est bizarre...il pleut que sur nous !"

Très bizarre, en effet, hein...Kasamatsu lui dit alors de se relever, il était marrant, celui-là ! C'était plus facile à dire qu'à faire ! Toutefois, il ne pouvait refuser un ordre venant de son cher capitaine, n'est-ce pas ? Alors, il fit tout son possible pour sortir de sa poubelle, réussissant tant bien que mal au bout de longues minutes. Ils étaient vraiment magnifiques, trempés comme ça ! Et Kise d'autant plus qu'à côté de la cravate, il avait maintenant une peau de banane sur la tête.
Il tituba vers le brun qui s'était mis en quête de son logement, annonçant presque fièrement qu'il y avait du bitume dans la rue où il se trouvait, ainsi que des boîtes aux lettres devant. Oui...bien sûr. Et il y avait probablement un poney rose qui les attendait à l'entrée aussi. Oh, un poney ! Kise voulait monter sur un poney avec son senpai et faire le tour du monde ! Le tout en se baladant sur un arc-en-ciel, bien entendu.
Avant de s'en être vraiment rendu compte, le blond avait sauté sur Kasamatsu en gueulant un truc en anglais, avec un accent à couper au couteau.

"Friendship is magiiiic !"

Oh, il avait bien sûr amélioré son anglais lors de ses études étant donné qu'il devait parfois s'adresser aux passagers en anglais, mais là, ce soir, parler correctement était au-dessus de ses forces. Bref, ce fut donc accroché plus ou moins au cou de Kasamatsu qu'il sortit de la ruelle, laissant un cadavre de poubelle derrière lui.
Tiens ? C'était quoi ce machin jaune sur sa tête ? Il attrapa la peau de banane et l'agita sous le nez de Yukio en souriant bêtement.

"Dis bonjour à Madame Banana ! Bananaaaa, bananaaa !"

A force de faire l'idiot, il fit tomber Madame Banana. Que c'était triste ! Et ce con ne trouva rien de mieux à faire que d'agiter la main en signe d'au revoir, en direction de la peau de banane.

"Au revoir, Madame Banana !"

Ils firent quelques pas dans il ne savait quelle direction avant que Kise ne s'arrête, désignant une plante ou un truc du genre du doigt. Une plante verte, ça allait de soi.

"Regarde senpai ! C'est Midorimacchiiii ! Viens, on va lui dire bonjour !"

Oui, oui, il était persuadé que la plante en face de lui était Midorima. Du coup, il se dirigea vers elle et se mit à lui parler, commençant à raconter sa vie jusqu'à se rendre compte que Midorima, bah, il ne disait rien et ne bougeait pas non plus. Kise attrapa la plante et se mit à la secouer bêtement.

"Pourquoi tu réponds pas quand j'te parle, Midorimacchi ! Mido -"

Ce qui devait arriver, arriva. La plante tomba par terre. Kise la regarda d'un air choqué avant de se mettre à pleurer.

"J'ai tué Midorimacchi ! Mon Dieuuuuu !"

Et puis, il s'arrêta et se releva pour se tourner vers Yukio, un air des plus sérieux sur le visage.

"On rentre maintenant ? J'ai envie de faire pipi."

No comment.

Invité

Ils avaient atteint un stade de connerie et de débilité sans doute rarement atteint jusqu’à présent ! Du moins, par eux deux. Cool, ça leur faisait un « haut-fait » d’accompli dans la catégorie du « je fais n’importe quoi mais j’en ai strictement rien à battre. ». Bon, même pas sure qu’elle existe, cette catégorie, mais vous m’aurez compris ! Entre les citations des my little pony – et non, Yukio n’entonnera pas le refrain de « petit poney », il ne fallait pas lui saper le peu d’honneur qu’il lui restait, le pauvre – et les supposés microclimats, les deux zouaves donnaient là un bien piètre spectacle. Heureusement qu’ils n’étaient que tous les deux et sans caméras ou la honte n’aurait su être un stade suffisant pour décrire leur état une fois qu’ils auraient dessoulés.

En attendant, Kise était passé successivement par la joie absolue d’avoir pour amie une peau de banane – alors que, selon Kasamatsu, il lui aurait suffi de se regarder dans le miroir pour se faire, m’enfin… - à la tristesse d’avoir tué une plante verte répondant au nom de … Midorimacchi, le tout avant le calme olympien d’un enfant de trois ans qui demande ou sont les toilettes, presque. Bon, bon, bon, ne pas désespérer et ne pas rentrer dans son jeu, surtout ne pas…

« Bah t’as qu’à arroser les plantes, ça te fera enfin une bonne action pour la nature plutôt que d’aller polluer le ciel avec tes engins de mille tonnes et quelques ! »

Trop tard, la logique du Yukio bourré tait soudainement réapparue. Et pas pour dire la chose la plus intelligente qui soit en ce bas monde, en plus. Enfin bon, avec un peu de chance, demain matin il ne se souviendrait plus de tout ça.

Il reprit donc la route, dégoulinant de flotte froide, riant de sa mauvaise vanne précédente. Oui, il en fallait peu pour le faire rire ; sans doute était-ce là une balance pour tout ce temps qu’il avait passé à tirer la gueule pendant sa jeunesse ! Kise avait au moins raison pour la ride entre ses sourcils, gngngngngngngn ! Oui, argumentation très construite, vous l’aurez remarqué, ça aussi.

Quoi qu’il en soit, par miracle divin ou autre manifestation de traits d’esprits quelconque, Kasamatsu parvint à retrouver le chemin de son logis.

« Chut, fais pas de bruit blondasse ou les voisins vont râler ! »

A vrai dire, il ne connaissait même pas encore ses voisins. Il n’avait pas pris le temps d’aller à leur rencontre puisqu’il était un « habitant fraichement débarqué ». Du coup l’immeuble ne connaissait encore que peu de chose sur lui. Preuve suprême, il y avait encore des cartons non défaits dans le couloir de son appartement. Mais avant de parvenir jusqu’au dit appart’ – qui était au troisième sans ascenseur-, il fallait d’abord emprunter les escaliers en colimaçon, lesquels étaient fort peu résistants contre les échos. En clair dans le texte, Yukio faisait encore plus de bruit que d’habitude. Il commença même à se dessaper dans l’escalier, presque arrivé chez lui en s’attaquant aux boutons de sa chemise !

« Bwarf j’en peux plus là ! »

D’une classe incommensurable, bien entendu… Question, que pensez-vous que les voisins allaient penser de ceci – car assurément, ils regardaient presque tous par le judas de leurs portées – le lendemain matin ? Que Monsieur Kasamatsu rentrait tôt dans la matinée, alcoolisé, trempé et en compagnie d’un autre homme. Réfléchissez, ça va finir par venir, je vous le promets. Et ce n’est pas la chose la plus flatteuse que l’on ait jamais pu penser de l’ex-Capitaine de Kaijo High !

Mais lui, il se trouvait encore bien loin de ce genre de préoccupations. Il n’y pensait même pas en fait. Galérant un peu à entrer la clef dans la serrure, lorsque ce fut fait, il pénétra à l’intérieur, invita blondie à le suivre.

« Bon bah je sais pas pour toi, mais moi je vais me coucher, saluuuuut ! »

Là-dessus il se désappa entièrement avant de plonger dans son lit à lui. Ah, ça faisait du moindre de s’endormir comme une masse et sans aucune élégance, pour une fois.

09/05/2014

L'incident Midorima, la plante verte, était vite oublié. A présent, tout ce que voulait Kise, c'était aller aux toilettes ! Parce que même bourré, il était hors de question d'arroser quoique ce soit dans la rue, non mais ! Il lui restait quand même un peu dignité, malgré son état. Si, si, je vous jure.
Fort heureusement, Kasamatsu semblait s'être rappelé du chemin de son humble demeure et c'était tant mieux ! Ils étaient probablement tous les deux à bout et allaient tomber malades s'ils ne se débarrassaient pas bientôt de ces fringues trempées. Ils entrèrent dans l'immeuble où vivait le brun et durent emprunter un escalier en colimaçon. Tout en était bourrés. Ouais, c'était comique. Et puis d'abord, d'où l'autre l'appelait blondasse, hein ?

"Chuuut toi-même, sourcils !"

Le tout en posant son index sur ses lèvres. Bonjour la discrétion ! Car Kise n'avait pas chuchoté, il avait presque gueulé ces quelques mots. Si les voisins n'avaient pas entendu leur entrée tout à l'heure, à présent, ils étaient très certainement réveillés. Bah, Kise s'en fichait, il vivait pas là, lui !
Ils arrivèrent à l'appartement par on ne sait quel miracle et Yukio bah...il se mit à poil avant de se laisser tomber dans son lit comme une merde, laissant Kise sur le pas de la porte comme un con. Non mais, il était sensé faire quoi, là ? Il n'était jamais venu ici ! Et c'était quoi tous ces cartons ? C'était dangereux ! Il y avait peut-être un mec planqué dedans comme dans Metal Gear Solid, vous savez !

"Senpaaaai ! Me laisse pas seuuuul ! Les cartons vont m'attaquer !"

Il n'obtint pas de réponse autre que de faibles ronflements. Okay. Et il était sensé trouver les chiottes comment, hein ? Bah, ce n'était pas un château, il trouverait bien ! Il ouvrit donc la première porte qui passait par là pour se retrouver en face du placard à balais. Dépité, il referma la porte et continua son petit tour jusqu'à enfin trouver la salle de bain. Alléluia ! Il n'en pouvait plus ! Il rabattit le couvercle et fit sa petite affaire, même s'il avait bien du mal à viser juste ! Ensuite, il se débarrassa de sa chemise trempée et la balança à tout hasard...dans l'évier. Si, si. En voulant sortir de la pièce, il croisa son reflet dans le miroir. Et là, il éclata de rire comme un con. Il avait l'air tellement ridicule avec cette cravate sur la tête et les cheveux trempés, collés au visage.
Après s'être calmé, il quitta donc la salle de bain et balança ses chaussures dans le couloir, suivies de ses chaussettes.

Il atterrit dans la cuisine il ne savait pas trop comment et ouvrit le frigo pour l'inspecter. Y avait pas grand chose dedans, mais peu importe. Kise improvisa donc un petit encas en foutant un bordel pas possible dans la cuisine de Yukio. En effet, il avait sorti presque tout le contenu du frigo et des placards pour le foutre sur la table et le plan de travail. Il attrapa une pomme et croqua dedans avant de la reposer, faisant de même avec presque tout ce qui lui passait sous la main, en fait. Kasamatsu aurait une sacrée surprise le lendemain !
Oh et puis, ce pantalon était chiant à être mouillé comme ça ! Du coup bah, il vira son pantalon et le mit dans le frigo. Si, si.
Lorsqu'il bailla un gros coup, il se dit qu'il était temps d'aller se coucher. Il chercha donc la chambre - parce que bon, Kasamatsu ne lui avait pas dit où il pouvait dormir et Kise avait envie d'un lit - et une fois trouvée, il vira le dernier vêtement trempé qu'il lui resta avant de se foutre dans le lit. A côté de Yukio qui dormait comme un loir.

Il ne tarda pas à rejoindre les bras de Morphée à son tour, ne se doutant pas du tout du bordel qu'il avait foutu et qui aurait lieu au réveil...ni de la sacrée gueule de bois qu'il allait avoir. Il dormit comme un bébé et lorsqu'il se réveilla le lendemain, sans doute dû aux rayons du soleil qui lui avaient un peu tué les yeux, il sentit une paire de fesses collée contre les siennes. Gné ? Il était où ? Qu'est-ce qu'il foutait dans une chambre qu'il n'avait jamais vue de sa vie ? Et merde...il avait un mal de crâne horrible ! Et impossible de se souvenir de ce qu'il avait fait la nuit dernière ! Avait-il fini dans un bar et était-il rentré avec une jolie fille ? Il ne voyait que ça ! Il se retourna donc, souriant bêtement malgré son mal de crâne.

"Hey ! Bonjour, beauté. Bien do-"

Et là, ce fut le drame. Car à côté de lui, il n'y avait pas de jolie fille, mais...

"KASAMATSU-SENPAI ??! Qu'est-ce que tu fous là ??! Pourquoi t'avais tes fesses collées aux miennes ??"

C'était une blague, hein ? Ou alors, il était en tain de faire un cauchemar !

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