Samedi soir à Shizuoka. Un club branché du centre-ville, une bande de potes, de l'alcool à gogo grâce aux contacts et aux entourloupes, d'la bonne musique et des filles qui dansent en p'tites tenues sexy à perte de vue : la soirée i-dé-ale. Ça f'sait longtemps que j'm'étais pas senti aussi bien dans ma p'tite bande. À force de bouger mon cul à Tokyo l'week-end, j'avais presque oublié mon réseau ici. Retour aux sources quoi. À six on a d'jà descendu l'équivalent d'une bouteille entière de tequila, si j'me sens bien c'est en partie grâce à ça. P'tit haut noir sans manches, léger col en V, jean délavé mais près du corps, j'aime autant dire que si j'serre pas avec ça c'est qu'les meufs ont aucun goût. Remarque, on est tous sur not' 31, j'crois qu'on a tous la même idée en tête. C'pour ça qu'j'les aime ces gars. Et j'crois bien qu'mon pote Keiji a un ticket avec not' serveuse. Elle le mate tellement qu'c'est pas discret.
"- Tu d'vrais l'inviter à boire un verre, j'lui glisse.
- C'est la serveuse ducon, elle peut pas boire en service !
- Passe direct au pieu alors !"
P'tain Hiroki... il est complètement pété. Il m'fait trop rire ce mec : quand il est rond il rigole pour rien, il a l'air tellement con qu'on peut que s'marrer. Le pauvre, il a encore jamais fait péter l'bouchon. Avec sa p'tite gueule d'ado, les filles ont plus envie d'jouer à la maman qu'à l'infirmière sexy avec lui. Keiji lui c'est tout l'inverse : il a l'air d'avoir vingt-cinq piges avec son bouc ! Ça fait craquer les minettes.
"- Au faut poto, t'avais pas dit que tu nous inviterais à Tokyo un d'ces quatre ?"
Tss, Gen, t'en perds pas une. J'l'ai dit c'est vrai mais attend, faut d'jà qu'mes potes de là-bas libèrent leurs apparts pour m'loger moi, alors carrément un groupe de six ça s'fait pas comme ça. C'est pas l'hôtel quoi. Nobuo m'fait du coude : il veut voir les filles d'la capitale. Et la Tour. Sérieux gros, les filles et la Tour de Tokyo dans la même phrase ! Juste rien à voir ! J'me marre.