Superhéros [Ft Damiano]

Ciel gris, pluie à venir. Les gens se pressaient dans la rue pour ne pas finir sous la pluie que les nuages annonçaient. Frissonnant, je refermais ma veste. Il faisait doux lorsque j'étais parti du campus pour venir faire les boutiques mais le temps s'était soudainement couvert et un vent froid me caressait doucement. Je pressais le pas, les mains dans les poches pour tenter de les réchauffer. Je n'avais rien acheté cette fois-ci. Je voulais juste regarder les vitrines. Rien ne m’intéressait aujourd'hui. Les nuages gonflés de pluie m'inquiétaient par contre. Je craignais que l'eau ne me tombe dessus soudainement avant que je ne sois rentrée et, n'ayant pas de parapluie, je risquais fort de finir trempée comme une soupe ! Attraper froid n'état pas vraiment dans mes projets. Cela voudrait dire être alitée, dans mon lit, sans pouvoir bouger, sans pouvoirs faire de basket. Oui, je ne pensais qu'à ça mais comme j'étais la seule à pouvoir accéder à mes pensées, ça ne dérangeait personne !

Le ciel se couvrait de plus en plus. Il faisait sombre. Je ne me sentais pas à l'aise avec la menace imminente de la pluie. Prenant une décision des plus stupides, je décidais de passer par les petites ruelles, des raccourcis. Je trouverais bien un arrêt de bus quelque part ! Quelle idiote ! Je ne pouvais pas m'en empêcher non ? Le bout de la ruelle était obstruée par un groupe de trois jeunes hommes. Je m'arrêtais net en priant pour qu'il ne me repère pas. Je n'étais pas si petite que ça. Faisant demi-tour, je marchais aussi vite que je pouvais vers l'autre côté mais l'un des gars m'attrapa le bras. Je voulus me dégager mais sa poigne était trop forte. Il me plaqua violemment contre le mur. Ma tête cogna la pierre, des points dansèrent devant mes yeux pendant un instant alors que les trois hommes m'annonçaient qu'on allaient tous bien s'amuser. Mon coeur battait trop vite, comme s'il voulait s'échapper de ma poitrine. Je les repoussais, encore. En vain. Leurs haleines puaient l'alcool. La peur me contrôlait, l'adrénaline coulait dans mes veines . Je frappais violemment l'un des hommes. Son poing rencontra ma mâchoire et si l'un de ses amis ne me tenait pas, je serais tombée. Il me prit ensuite à la gorge, serrant ses doigts autour de mon cou en me coupant la respiration. Je sentais mon pouls battre contre sa main moite.

Impuissante face à mon propre destin. L'un des trois me tenait toujours à la gorge alors que les autres promenaient les mains partout sur moi comme si j'étais à eux. J'eus envie de vomir. J'allais donc mourir ici ? Étranglée après avoir été violée ? Ma vie était-elle donc si pathétique que ça ? Les larmes roulèrent sur mes joues alors que mes vêtements tombaient un à un sur le sol.